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S'il y a un auteur que les uchronies semblent inspirer, c'est bien Xavier Mauméjean. Entre « Rosée de feu », « Bloodsilver » ou encore « Le cycle de Kraven », ce ne sont pas les exemples qui manquent, ni les périodes historiques abordées. Avec « La Vénus anatomique » c'est le XVIIIe qui est à l'honneur, siècle des Lumières qui voit l'émergence de nouvelles idées et la réalisation d'importants progrès scientifiques et techniques. Une émulation intellectuelle qui finit par pousser les principaux souverains d'Europe à lancer sous la férule de Frédéric II un concours réunissant les plus brillants esprits du continent dans le but de tenter l'impossible : recréer un nouvel Adam. Enfermés toute une année dans une ville de Berlin quasiment désertée de ses occupants et reconvertie pour l'occasion en un gigantesque panopticon, hommes de sciences et de lettres rivalisent d'ingéniosité pour contenter leurs mécènes et repousser les limites de leur art. L'occasion pour Mauméjean de mettre en scène quantité de personnages historiques plus ou moins connus comme Vaucanson (bio-mécanicien de génie), Fragonard (le cousin du grand peintre) mais aussi Diderot, Casanova, et bien sûr Julien Offroy de la Mettrie, médecin auteur de « L'Homme machine » qui se fait ici narrateur. Ajoutez à cela des intrigues de cours, des sociétés secrètes rivales, des expérimentations scientifiques et politiques à grande échelle et vous obtenez un roman divertissant mais peut-être un peu trop foisonnant.

La première partie du récit, pour intéressante qu'elle soit, est notamment un peu trop longue si bien que l'on tarde à comprendre les véritables enjeux de l'intrigue qui paraît par moment un peu trop fouillis. On passe cela dit un agréable moment au côté de ce Julien de la Mettrie grâce à la plume de Xavier Mauméjean qui s'est plu à restituer le style de l'époque pour renforcer l'immersion de son lecteur. On peut également saluer la qualité des recherches de l'auteur qui, en dépit de l'uchronie, nous propose ici une reconstitution réussie de cette Europe du XVIIIe en pleine mutation. le récit est d'autant plus passionnant que certaines des expériences évoquées ne sont absolument pas nées de l'imagination de l'auteur mais ont bel et bien été réalisées par les personnes concernées (les automates de Vaucanson, ces bébés coupés de toute présence humaine sur ordre de Frédéric II afin de savoir s'ils développeraient un autre langage…) le lecteur s'amusera aussi certainement de la rencontre du protagoniste avec certaines des figures emblématiques de l'époque comme Louis XV et sa Pompadour mais aussi Casanova ou encore le Chevalier d'Éon. Un bémol toutefois en ce qui concerne les personnages qui paraissent souvent trop distants et qu'on accompagne donc avec une relative indifférence que ne vient hélas pas atténuer la narration à la première personne du médecin philosophe.

Si « La Vénus anatomique » n'est sans doute pas la meilleure uchronie de Xavier Mauméjean, le roman n'en reste pas moins original par son sujet et convainquant au niveau de sa reconstitution historique. Un « Frankenstein » version cape et épée, en somme.
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Dans Berlin transformée en laboratoire, des savants doivent mettre au point le "nouvel Adam" pour Frédéric II ; c'est-à-dire, une race d'hommes dociles... Mais à quel prix ? Peut-on défier les lois de la nature ? C'est ce que vont découvrir Vaucanson (fabriquant d'automates), Julien de la Mettrie (médecin et philosophe) et Fragonard (l'anatomiste, cousin du peintre).
Uchronie, conte philosophique, roman d'aventure et SF (teinte steampunk) : bienvenue dans le monde de Xavier Mauméjean. Nous voilà au siècle des Lumières, et il est parfois bien difficile de les faire briller : exil, emprisonnement, censure. Mais les esprits ne restent pas au repos et continuent coûte que coûte leur exploration de la psychée, des dogmes, de la nature et du corps humain. Ils écrivent, expérimentent, parfois au péril de leur vie, menacés par l'Église.
Le mieux, c'est que Mauméjean a su recréer le style narratif de l'époque ; vraiment tout concoure à nous mettre dans l'ambiance.
Mauméjean, un auteur qui gagnerai à être beaucoup plus connu.

NB : quasiment tous les personnages de ce roman ont existé (j'émets des réserves sur certains des officiers d'un corps d'armée un peu spécial.) Les ouvrages de la Mettrie sont encore disponibles en librairie pour certains. Et Vaucanson a créé de très beaux automates ; Fragonard, de très beaux écorchés.
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Ce roman me laissera un sentiment en demi-teinte : j'ai apprécié le projet, l'idée, les références, mais l'ensemble n'a pas su éveiller autant d'intérêt qu'il l'aurait mérité. de trop nombreuses digressions sans grand intérêt (ni fictionnel, ni stylistique) et une fin mal amenée m'auront laissé une mauvaise impression de cette uchronie pourtant intéressante du point de vue de la fiction. Vous savez ce qu'il vous reste à faire : faites-vous votre opinion!
Lien : http://encres-et-calames.ove..
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Paris - Berlin, un certain XVIIIe siécle.

Point de voyages dans l'espace, ni de rencontres E.T. dans ce livre, ce roman s'il est bien SF, est en fait une uchronie, l'action se déroule dans un XVIIIe siècle proche du notre, mais malgré tout différent.

Des savants sont conviés par les puissantes de l'époque Louis XV, Fréderic II, etc. à un concours scientifique, créer une femme robot, rien de moins, on touche au mythe de "Frankenstein" même si le traitement de l'histoire est différent, plus proche d'Alexandre Dumas dans la première partie du roman.
Évidemment les religieux et les terribles mousquetaires noires de la Chambre Ardente, ne l'entendent pas de cette oreille et mènent la vie dure (voire mortelle) à nos protagonistes...
Réussiront-ils malgré tout à mener à bien leur expérience ?
Si vous voulez le savoir, je vous enjoins à lire ce livre.

En tous les cas, je peux vous garantir une foultitude jubilatoire de références et d'hommages à des classiques de la SF et de la littérature de genre.
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Au XVIIIe siècle Julien Offroy de la Mettrie, médecin chirurgien et philosophe, a connu l'exil et la guerre, a beaucoup exercé son art sur les blessés des champs de bataille. Un jour le Roi Louis XV le convoque par l'intermédiaire du marquis de la Rothière, le chemin est semé d'embûches.
Cette uchronie est élégante avec une touche de maniérisme et un humour constant, alliant l'extravagance de l'époque et une action sans répit, pleine de vitalité et d'esprit caustique, donnant une grande place à la sexualité. Cette aventure rocambolesque flirte avec le steampunk, peuplée d'automates et de personnages historiques fameux, entre rétrofuturisme et spiritualité rabelaisienne. C'est un exercice de style très travaillé dans l'expression littéraire, l'ingénierie, l'anatomie et l'escrime, l'humour conceptuel réjouissant qui s'appuie sur l'histoire de la philosophie, et des réflexions sociopolitiques émergent avec emphase. Dénué de cohérence et de réalisme le texte est consacré au divertissement plein d'esprit et d'action un peu dérisoire, atteignant un agréable équilibre foisonnant, sorte d'introduction amusée à la robotique moderne.
Lien : https://lesbouquinsdyvescalv..
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Etrange et brillant roman que celui-ci, signé par un auteur qui semble se spécialiser dans les uchronies. Mauméjean plonge cette fois dans un XVIIIème siècle revisité. En 1752, en pleine période des Lumières et du triomphe de la Raison, Frédéric II lance un concours dans le but de créer un homme nouveau, un nouvel Adam. Convoqué dans un Berlin futuriste transformé en « panopticon », une série de scientifiques disposant des ressources et connaissances du Mundaneum (pas celui de Mons mais il y ressemble grandement) vont tenter l'impossible. Dans cette histoire revisitée, Vaucanson accepte la proposition de Frédéric II : génial créateur d'automate (le roman rappelle son oeuvre célèbre du « canard digéreur ») et se rend à Berlin en compagnie de la Mettrie, médecin et philosophe auteur de « L'homme machine ». On y croise aussi Diderot qui réfléchit à son Encyclopédie, l'anatomiste Fragonard, le Chevalier d'Eon Charles Geneviève à l'identité sexuelle ambigüe, Louis XV, la Pompadour et l'infatigable (mais malade) libertin Casanova.
Mauméjean prend La Mettrie comme narrateur de son intrigue des plus touffue et débute son récit comme une fantaisie historique de cape & épée où se croisent société secrète au service du Roi, mousquetaires noires et hommes politiques rivaux. le style est vif, précieux, recherché, adoptant un ton adapté à ce XVIIIème siècle fantasmé mêlant réalité et inventions uchroniques.
La seconde partie du roman, plus posée, se veut aussi plus philosophique avec la création de ce nouvel Adam, ou plutôt de cette nouvelle Eve. Nous sommes dans un univers pratiquement steampunk avant l'heure (electricpunk peut-être ?) dans un Berlin totalitaire où Frédéric II tente de créer un monde nouveau en s'entourant des plus brillants savants et personnalités de son temps.
Les dernières pages, situées à la fin du siècle et après la Révolution, s'achèvent sur un double clin d'oeil aux trois lois d'Asimov et au FRANKENSTEIN de Mary Shelley.
Entre aventure, capes & épées, fantasy historique, uchronie d'inspiration steampunk, rétro science-fiction et oeuvre philosophique ponctuée de dialogues brillants et de questionnement sur ce qui définit l'Humain, LA VENUS ANATOMIQUE s'avère un divertissement original et intelligent à conseiller aux curieux. Une réussite.

Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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La première qualité de cette Vénus anatomique c'est sans conteste l'écriture. Sublime. le narrateur est censé être un médecin du XVIII ème siècle. Et l'illusion est parfaite.
Le roman se divise en deux parties parfaitement distinctes. La première tient clairement du roman de capes et d'épées. Il y a de l'action, des poursuites, des combats à l'arme blanche. Tout cela teinté d'uchronie, de science-fiction, de fantasy, de fantastique, d'espionnage, de politique internationale ... A tel point qu'on se demande parfois où nous conduit l'histoire. D'autant que nous ignorons, jusqu'à la seconde moitié, ce qui motive toute cette agitation.
Nous croisons la route de quelques personnages plus ou moins illustres. Diderot, Casanova, Fragonard, le chevalier d'Eon, Vaucanson, j'en passe. Tant et tellement qu'on peut se demander s'ils ne sont pas trop nombreux. Leur réunion a un petit côté tout de même artificiel.
La seconde partie est bien plus homogène et bien plus calme. On y est confronté à de longues discussions philosophiques pour le moins absconses.
La Venus anatomique est globalement agréable à lire et n'est pas dénuée d'humour. On peut cependant déplorer qu'elle parte un peu dans tous les sens et que toute cette agitation ne nous conduise pas bien loin. La montagne n'aurait-elle pas accouché d'une souris ?
A lire donc, sans aucun doute car Xavier Mauméjean a incontestablement du talent. A relire ? Peut-être pas.
Lien : http://aruthablog.blogspot.fr/
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La première partie du roman est de style cape et d'épée et oppose le super agent secret du roi à la néo-inquisition dont les représentants portent des cagoules noires avec la bouche cousue (si, si, il a osé). Je pense qu'il n'a pas besoin de dire ce que j'en pense… Passons cela et une écriture qui pastiche (ou plutôt essaie) le style XVIIIème et abordons directement la seconde partie du livre. Dans celle-ci les personnages se retrouvent dans un Berlin-prison tombé aux mains de scientifiques déments. Cette espèce d'utopie scientiste dirigée par un conglomérat préindustriel est quant à elle bien amenée et originale. En parallèle se déroule la mise au point d'un androïde que l'on pourrait qualifier de croisement entre un robot échappé d'Asimov et la créature du docteur Frankenstein. Cette partie regorge d'idées originales et n'échoue pas en s'appesantissant sur certains détails.
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Parution en Poche de la Vénus anatomique de Xavier Meauméjean.
Un conte philosophique étrange, écrit sous la forme des mémoires d'un savant du XVIII° siècle, qui rappelle le style steampunk.
Au fil de cette curieuse balade pleine d'esprit, on a toutes les occasions de s'instruire en croisant Diderot, Vaucanson et son canard qui crotte (sic, c'est historique), le chevalier d'Eon, Casanova, Louis XV, sa Pompadour, et bien d'autres encore.
Une équipe de savants est chargée de créer un androïde dans une sorte de concours des Lumières.
Mais l'Europe est à la veille de grands bouleversements : les Lumières vacillent, tremblotent et ont encore bien du mal à percer les ténèbres.
On est un peu à la croisée des chemins entre la SF de Jules Verne, les mousquetaires de Dumas (la première partie du bouquin à Paris), le docteur Frankenstein de Mary Shelley et les contes philosophiques de Wells ou Orwell (la seconde partie, dans un Berlin très sombre).
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Prix Rosny aîné 2005 ?
Beaucoup d'espoir déçu pour ma part. Ce livre avait tout pour me plaire: je suis fan d'Uchronie, l'action se situe en 1752 (le siècle des lumières, époque rarement utilisé dans les uchronies), X. Mauméjean utilise des personnages célèbres existants(tel que Julien Offroy de la Mettrie-chirurgien et philosophe, l'ingénieur Vaucanson-célèbre concepteur d'automates, Honoré Fragonard-anatomiste de génie et cousin du peintre, Giacomo Casanova, le chevalier d'Éon,Jean-Sébastien Bach,...) et les fait se rencontrer. Malgré un début flamboyant tant sur l'histoire, la narration et le rythme nous arrivons malheureusement en milieu de roman sur un rythme qui se décompose, un intrigue qui se perd et dont l'histoire en pâtit. le fait de commencer le roman à la manière "de cape et d'épée" à la Dumas et progressivement passer sur le mode scientifique n'a pas du être simple à mettre en place.
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