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3,89

sur 1859 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce qui réunit ces contes est un prétexte un peu artificiel : un vieux baron réunit le soir ses compagnons de chasse et ils se racontent quelques histoires, après désignation par le bec effilé d'une bécasse. Et effectivement tous ces contes nous peignent, comme si souvent chez Maupassant, la société rurale normande. En quelques mots, en quelques traits de plume, il a le chic pour nous faire comprendre bien des éléments de la psychologie de ses contemporains. Quel sens de l'observation fine des détails ! le regard de l'auteur est pessimiste, il n'est pas tendre, il ne rate aucun défaut, mais en même temps il n'est pas exempt de tendresse envers ses personnages. Chaque nouvelle est comme une petite scénette peinte, un instantané, sans morale prémâchée, nous laissant souvent un peu triste.
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Ce recueil regroupe 17 nouvelles, tantôt joyeuses, tantôt tristes. La première, intitulée La bécasse, tient le rôle de préambule. Elle raconte un soir de chasse chez un vieil aristocrate invalide, au cours duquel les invités racontent ces histoires.

Maupassant excelle dans ce format littéraire, quelques pages à peine lui suffisent pour conter une histoire passionnante, brosser un portrait très vivant de ses personnages. En tant que normande d'origine, j'aime beaucoup sa vision à la fois tendre et ironique du monde paysan normand. Je retiens certaines nouvelles qui m'ont marquée particulièrement : Pierrot et La folle histoires très touchantes qui illustrent à merveille la cruauté humaine, Aux champs et Un fils qui interrogent sur les relations parent/enfant, La rempailleuse une touchante histoire d'amour au goût amer, et Un normand qui m'a fait rire aux éclats.

J'ai passé un très bon moment avec Maupassant et ce format convient très bien à mon temps de lecture limité ces derniers temps.
Lien : http://tantquilyauradeslivre..
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J'avais peu apprécié Maupassant lors d'une lecture du horla il y a de ça trois ans, mais je m'étais quand même décidée à redonner une chance à cet auteur cité un nombre incalculable de fois.

Les contes de la bécasse, court, concis, amusant et drôle, même si souvent posant des problèmes importants, sont très agréable à lire, et écrits dans un français remarquable.
La narration en "je" permet de s'identifier au narrateur et de mieux percevoir ses impressions, ce qui plonge plus profondément le lecteur dans le roman.

Un vrai plaisir de lecture, bien que les nouvelles ne soient pas toutes à la hauteur les unes des autres.
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Guy de Maupassant a été un écrivain très prolifique. Malgré le temps écoulé, il a conservé toute sa notoriété. Il faut dire que ses textes sont faciles à lire, notamment ses contes et nouvelles, qui sont courtes et parfois percutantes. Cet auteur cible les moeurs de son époque - surtout à la campagne, dans la seconde moitié du XIXème siècle. Il les décrit avec réalisme et même avec férocité. Il dénonce les travers de la nature humaine: la cupidité, l'étroitesse d'esprit, la sottise, la convoitise sexuelle, etc… Je suppose que nous pourrions avoir un regard aussi pessimiste sur notre société - même si, aujourd'hui, nous nous occupons de notre smartphone et de notre bagnole, plutôt que du bétail et de la guerre de '70...
La cohérence de ce recueil est assurée par l'objectif de critique sociale. Toutefois, la diversité des textes semble agréable. Parmi les réussites, je citerai notamment le conte - terrible - intitulé "La folle", ainsi que "Le testament" et "Un fils".
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Bienvenue chez la baron des Ravots.

A l'automne, au moment des chasses, le baron invitait comme au temps jadis, ses amis. Lors des repas du soir, une coutume était de mise, qu'on appelait le « conte de la bécasse ». La cérémonie recommençait à chaque dîner, et la baron officiait comme un évêque.

Le « conte de la bécasse », tradition ancienne, est un titre innocent, s'il en est. « l'élu du hasard », le seul dîneur à pouvoir se régaler avec les têtes en poussant des exclamations de plaisir. Puis, sur ordre du baron, il devait conter une histoire pour indemniser les « déshérités »..

Le titre de ce roman confère au recueil une volonté d'unité rare dans l'oeuvre. Des récits entre amis, après dîner et boire.

Chez Maupassant, la suie domine, le noir gagne, envahit les coeurs et les âmes, nourrit l'esprit d'une encre nocturne, pesante et indélébile, où l'angoisse vous serre la gorge.

Dans la totalité de ses nouvelles, règnent regret, rage, l'élégie de la mort.. la méditation désabusée d'un homme, qui sait sa vie brève. Maupassant ne voit aucun recours à la fatalité de l'effritement, de la défaite et de la ruine. Mais le paysage est beau. Lumière, couleur, odeur, détail infime.

Ainsi le « conte de la bécasse » nouveau conte « drolatique » témoigne des affres d'une pensée menacée. Les tourments d'un génie harcelé, héroïque dans son obstination. Une écriture guettée, inspirée et fécondée par ses fantômes.

Un écrivain maudit qui s'acharne à combattre cette malédiction. Une perspective que le lecteur doit garder dans son esprit, lors de la lecture de ce roman..
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L'introduction de mon édition des Contes de la bécasse précise que ces 17 contes sont tous parus dans deux journaux de l'époque en l'espace de moins d'un an, en 1882. Maupassant, fuyant la capitale, a retrouvé sa Normandie natale et vit à Etretat.

C'est bien la Normandie d'ailleurs qui sert de cadre à la quasi totalité de ces courtes nouvelles censées être racontées à la veillée de retour de chasse, c'est pourquoi le « Conte de la bécasse » ouvre le recueil et lui donne son titre.

C'est un magnifique catalogue des travers humains que nous présente Maupassant : bêtise, cupidité, vantardise, débauche, âpreté au gain..tout y passe ! D'une plume alerte, incisive, caustique, mais aussi pleine de poésie quand il décrit les paysages chers à son coeur, Maupassant nous offre une série d'histoires drolatiques pour certaines et bien tristes pour d'autres. Chacun y trouvera son plaisir. Pour ma part, j'ai un petit faible pour « Un Normand » (et son commerce de la crédulité ) , «  Un coq chanta  » ( pour sa conclusion !) et les deux plus tristes «  La folle » et «  La rempailleuse 
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Dans ce recueil de "Contes de la bécasse", j'ai lu " Deux amis". J'ai vraiment bien aimé cette nouvelle de Guy de Maupassant. Comme pour "la Parure", on est plongé dedans lorsqu'on lit. Toutefois, la fin est un peu étrange. Pour ceux qui aime Maupassant et ces nouvelle, je vous le conseille et aussi dites moi ce que vous en avez penser.

J'ai également lu et peu aimée "La Rempailleuse" car cette nouvelle nous montre l'amour qu'on éprouve infiniment mais qui est toutefois impossible. Celle-ci nous montre aussi la pauvreté et la méchanceté entre des pauvres et des riches du temps du Moyen Âge.
Ceux qui aime ce genre de nouvelle, alors je vous le conseille. Pour ma part, je n'ai pas trouvé cette nouvelle très captivant. Je met donc 3 étoiles.
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Le ton des nouvelles que nous livre ici Maupassant est incisif. Ces textes peuvent parfois prêter à sourire, mais le plus souvent, quand celui-ci a eu le temps de s'installer sur notre visage, il disparaît vite pour laisser transparaître une grimace face à la cruauté humaine, « Pierrot » est pour moi l'exemple le plus frappant. Ce recueil contient dix-sept histoires « facétieuses » qui dépeignent avec beaucoup de justesse la malice, la tragédie, la tromperie, l'égoïsme, la vanité, la sauvagerie, la peur et l'injustice dont l'homme est coupable, mais dont il est aussi la victime.
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La Bécasse :
R : le vieux baron des Ravots, fanatique de la chasse, est maintenant cloué à son fauteuil. Chaque automne, il invite tous ses amis pour une chasse dans son domaine, et chaque soir, le hasard symbolisé par une tête de bécasse désigne un conteur pour occuper le dîner.

C : Récit cadre servant d'introduction au recueil Les Contes de la Bécasse. Pour son troisième recueil de nouvelles, Maupassant rappelle par intertexte la grande tradition du genre, les dix nobles ayant fui la peste du Décaméron, Shéhérazade retenant la main féminicide du sultan dans Les Mille et une Nuits. Ici, le cadre ne sera pas rappelé. C'est simplement une entrée en matière stylistique et thématique : la chasse, la campagne, la convivialité, l'oralité... mais aussi un danger imprécis, un certain goût pour le macabre. En même temps, la figure de ce vieux baron amateur de littérature orale, cloué dans un fauteuil mais maître du jeu est assez complexe et originale. Il y a cette persistance de continuer la chasse malgré le handicap, et aussi cette passion par procuration, par la voix des autres convives. On pourrait comparer cet autre cloué en fauteuil célèbre, le Professeur Xavier créé par Stan Lee et Jack Kirby, qui envoie ses mutants (X-Men) chercher et lui ramener des récits d'aventure... C'est d'ailleurs une belle allégorie pour le lecteur lui-même, cloué sur son fauteuil.

Ce cochon de Morin :
R : le mercier Morin s'est attiré un scandale en tentant d'embrasser une fille dans un train. Les MM Rivet et Labarbe, de ses connaissances, vont voir la famille de cette jeune fille pour arranger l'affaire de ce « cochon de Morin ». Mais voilà : Labarbe est pris de la même envie que Morin.

C : Primordial pour Maupassant, ce motif de la petite erreur qui peut pourrir une existence entière (ce petit grain de sable qui bouleverse tout). Ici, le récit l'entremêle habilement avec la farce d'une aventure érotique ratée qui tourne au drame, en montrant que ce qui arrive à ce pauvre homme rêvant pour une fois des grandes choses, n'arriverait pas à un homme plus rusé, distingué et beau. La débâcle n'est donc réservée qu'aux bougres ? La femme devient-elle complice de cette inégalité - elle la renforce - par sa manière de se refuser ou de se livrer suivant le niveau d'attitude de vainqueur ?

La Folle :
R : Pendant la guerre, les Prussiens s'invitaient chez l'habitant. Or une vieille avait perdu toute sa famille et demeurait inerte de douleur depuis quinze ans. Elle énervait beaucoup le commandant par son mutisme.

C : Cette anecdote révoltante de la guerre, participe à une dénonciation des méfaits commis, donc à une rancoeur, plutôt qu'à un dégoût de la guerre. L'image de la folle se laissant mourir et reprendre par la nature est superbe (la folie, absence de raison humaine, n'est-elle pas déjà le symbole de ce retour à la nature ?). L'acte de cruauté envers la folle paraît gratuit mais n'est en rien justifié par le fait qu'il s'agisse de la guerre et des Prussiens. On remarquera au passage qu'il s'agit de se débarrasser de l'individu socialement inutile ou encombrant, exaspérant (comme dans L'Aveugle, Coco, Un Gueux, etc).

Résumés, commentaires et citations des autres contes sur mon blog.
Lien : https://leluronum.art.blog/2..
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Croustillant mais dur !
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