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EAN : 9782259315678
288 pages
Plon (06/04/2023)
3.7/5   116 notes
Résumé :
Élise et Romain forment un couple heureux : bons jobs, un appartement, une vie ponctuée par le déjeuner du dimanche avec Mina, la mère d'Élise. Jusqu'au jour où Élise se découvre enceinte. Pas question de garder cet intrus, elle n'a jamais voulu d'enfant. Elle va avorter. Mais à la consultation, Élise découvre qu'elle est enceinte de sept mois. Terrorisée, elle s'enferme dans le mutisme. Pour éveiller en elle l'instinct maternel, Romain lui offre un reborn baby. Et ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (73) Voir plus Ajouter une critique
3,7

sur 116 notes
Outre les avis positifs, c'est surtout cette couverture intrigante, voire légèrement dérangeante, qui m'a attiré vers ce roman. Ce berceau vide titille en effet immédiatement la curiosité du lecteur et donne envie d'entamer la lecture au plus vite.

Dans ce thriller psychologique, Bénédicte des Mazery invite à suivre les déboire d'Elise, une femme de trente-cinq ans bien décidée à garder tout berceau vide car elle ne désire pas d'enfant et l'a d'ailleurs bien fait comprendre à son entourage. le choc est donc énorme lorsqu'elle découvre qu'elle est enceinte de sept mois et demi, sans aucune possibilité de pouvoir encore avorter. Face à ce déni de grossesse qui la plonge dans le mutisme, ses proches décident de lui offrir un « Reborn Baby », une poupée en silicone plus vraie que nature qui fait fureur aux Etats-Unis et qui saura peut-être l'habituer à cette maternité imminente ?

À l'instar de « Celle qui criait au loup » de Delphine Saada, de « Un jour de plus de ton absence » de Mélusine Huguet ou encore « le Dernier Sommeil de l'Ourse » de Sophie Jomain, j'ai de nouveau été incapable de m'attacher à cette mère dépourvue de fibre maternelle. Et si j'ai déjà du mal à accepter ces mères qui rejettent leur propre enfant, autant vous dire que j'ai eu encore plus de mal à accepter le fait qu'elle puisse lui préférer une poupée en silicone. Alors certes, ce reborn baby est utilisé par l'autrice comme sorte de catalyseur pour révéler les blessures enfouies des personnages, mais j'ai tout de même eu beaucoup de mal à adhérer au concept. Même si les pouvoirs thérapeutiques de ces reborn babies sont parfaitement expliqués, j'ai tout de même éprouvé pas mal d'incompréhension, voire même un certain malaise, à soudainement me retrouver au milieu d'adultes jouant à la poupée…

Le roman aborde certes beaucoup de thématiques intéressantes, tels que la maternité, le déni de grossesse, la dépression post-partum, le deuil, l'instinct maternel, le rôle du père ou l'impact d'une grossesse sur la relation mère-fille, mais il en fait peut-être un peu trop. Malgré cette avalanche de thématiques et des personnages pas vraiment attachants, les secrets familiaux enfouis au coeur des nombreux non-dits donnent néanmoins envie de découvrir la suite du récit, mais sans pour autant pouvoir parler de véritable suspens.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Mais qui est l'intrus ?
Les personnages :
- Elise, 35 ans, mariée à Romain, adepte de sport, très proche de sa mère : Mina, est heureuse comme elle est. Elle est profondément attristée par la mort récente de son père Paul (ils formaient une famille liée) quant à elle, elle ne souhaite pas d'enfant.
- Romain la quarantaine qui n'a pas vraiment eu de parents, a une très bonne situation dans une société d'assurances, il était lui aussi très proche de Paul, le père d'Elise. Il désire beaucoup la venue d'un bébé.
- Mina, la maman d'Elise, mère possessive et intrusive est omniprésente dans le couple ne se rendant pas compte du dérangement qu'elle peut apporter à leur intimité.
- Vanessa, l'amie d'Elise, qui (c'est mon avis) s'occupe un peu trop de ce qui ne la regarde pas.
- Thibaud, le reborn baby (ne n'aime pas les anglicismes) qui a une place de choix dans ce roman.
- Tom le vrai bébé qui, lui, a du souci à se faire.
L'histoire (ou une partie seulement – faut pas spolier)
Elise découvre, suite à des nausées et autres petits désagréments, qu'elle est enceinte, oui, son test de grossesse est positif, elle ne veut pas de cet enfant, malheureusement elle ne peut pas faire une IVG car sa grossesse est avancée (sept mois et demi), elle a fait effectivement un déni de grossesse. Elle est désespérée, en colère. Et c'est à ce moment que sa mère, pour l'habituer lui fait acquérir un reborn baby.
Romain, lui est ravi mais sur ce point leurs avis divergent et ça va occasionner un froid au sein de la famille.
Ce livre est très bien écrit, on ressent les réactions des personnages comme si on se trouvait au sein de cette famille déchirée avec Tom, le vrai bébé qui, malgré lui, en fait les frais.
J'ai beaucoup aimé ce livre que j'ai dévoré avide de connaître la chute. J'ai eu du mal à comprendre Elise et son refus de bébé, ce mal qu'elle a eu à accepter ce bébé jusqu'à lui préférer le reborn baby.
Beaucoup de questions se posent dont la principale est que va devenir Tom, ce bébé rejeté par sa mère ? mais aussi que va devenir cette famille qui se craquelle ?
Je vous invite à lire ce roman psychologique, addictif, intense, émouvant et très troublant. Un de mes coups de coeur de l'année.
Je remercie Babelio et les Editons Plon pour cet envoi en service presse.
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Un grand merci à Babelio et aux éditions Plon pour l'envoi de ce roman atypique et très intéressant.

Un roman dont la matière, riche et sensible, entrelace de nombreuses problématiques liées à la parentalité : désir ou non d'enfant,, injonction à la maternité et au modèle (dévastateur) de la mère parfaite, maternité vécue et maternité mise en scène... mais aussi stéréotypes de genre liés au projet d'enfant (place symbolique de chaque parent dans l'accompagnement de l'enfant né ou à naître), difficulté à développer un sentiment de compétence parentale, lien entre le vécu du parent et la manière dont il habite sa parentalité, transmission et reproduction inconsciente, secret familial, poids des non-dits, déni de grossesse, difficulté à l'attachement, aide et intrusivité familiale, dépression post-partum, apprivoisement du corps après l'accouchement, bouleversement du désir...
Et puis il y a cette idée étrange, déstabilisante et intelligente du baby reborn placé au coeur de l'intrigue qui agit comme un révélateur des fractures des personnages. le roman met en lumière les aspects positifs de cette poupée plus vraie que nature, substitut d'enfant en vogue outre Atlantique, son utilisation thérapeutique pour les personnes démentes, sa dimension préparatoire aux gestes de pouponnage mais également tous ses aspects sombres et potentiellement déviants : humanisation de l'objet, confusions, dérives du comportement.
Un roman réussi et original.
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La couverture de ce roman est assez dérangeante avec ce berceau vide au milieu de nulle part, au centre d'un espace vide. Voilà ce qui m'a attirée, de prime abord, vers ce roman dont l'auteure m'était inconnue.
Elise, 35 ans, qui affirme haut et fort qu'elle ne veut pas d'enfant, au grand dam de son mari, Romain, 40 ans apprend, au détour d'un test de grossesse, qu'elle est enceinte de 7 mois et demi; elle fait un déni de grossesse et la nouvelle la plonge dans le mutisme et le repli sur soi. Pour l'aider, son mari achète un reborn baby, ces poupées en silicone, plus vraies que nature pour qu'elle se prépare à la maternité. La mère d'Élise, Mina, veuve, vient s'installer chez le couple pour soutenir sa fille. Comment cette famille va-t-elle vivre l'arrivée de Tom, le "vrai" bébé?
Ce roman aborde le thème de la maternité selon plusieurs points de vue : celle qui la refuse absolument, celle qui attend le géniteur idéal et voit son horloge biologique tourner, celle qui se veut une maman parfaite comme l'idéalise parfois la presse féminine et qui en perd son équilibre psychologique, celle qui continue à voir sa fille adulte comme sa petite fille. Il ne condamne aucun de ces comportements mais souligne à quel point les injonctions de la société peuvent être très lourdes à porter. le thème de la paternité est également évoqué avec les questionnements d'un père qui veut s'investir au mieux dans la vie de son enfant.
Le personnage d'Élise incarne la difficulté à être mère, à accepter de voir son corps changer, à devoir s'effacer devant le bien-être de son enfant, à retrouver sa place en tant que mère, femme et épouse. J'ai pensé, pendant toute la lecture de ce roman, à un essai d'Elizabeth Badinter, qui m'avait beaucoup frappée à l'adolescence et dont je partage les idées, "L'amour en plus" (1980) : l'amour maternel, loin d'être un instinct lié à la nature féminine est plutôt un comportement social qui varie avec les époques. Que de femmes se sont senties coupables ou qu'on a culpabilisées avec cet "instinct" maternel qu'elles ne ressentaient pas! "On ne naît pas mère, on le devient".
Ce roman traite également de la relation mère-fille lorsque cette dernière devient mère à son tour, de la mère qui devient grand-mère, de sa nouvelle place, de son nouveau rôle, de la transmission entre elles. Elles incarnent deux perceptions opposées de la maternité : désirée, pleinement vécue, centrée presque exclusivement sur l'enfant qui a donné un sens à sa vie pour l'une, non choisie, imposée, ressentie comme une prison , une privation de liberté, une perte de contrôle de son corps et de sa vie pour l'autre.
Enfin ce roman, très riche, traite des très controversés reborn babies, ces poupées en silicone, plus vraies que nature, très en vogue aux États-Unis. Ils servent de substitut à des femmes qui ne peuvent pas avoir d'enfants, à celles qui ont eu un bébé mort-né, ils apaisent les femmes atteintes de la maladie d'Alzheimer, ils peuvent soulager le syndrome du nid vide lorsque tous les enfants ont quitté le foyer familial ou préparer de jeunes femmes angoissées à une maternité future. Ces reborn babies sont à l'origine de nombreuses controverses même s'ils peuvent apporter une aide psychologique indéniable.
L'auteure illustre bien le débat et les dangers qu'ils peuvent représenter.
J'ai été emballée par ce roman, à la fois par les thèmes, par les personnages tellement humains avec leurs peurs, leurs faiblesses mais aussi leur combat personnel mais aussi par une écriture qui tout en étant percutante sait nous saisir d'émotion.
#Lintrus #NetGalleyFrance
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Quand Elise, qui n'a jamais voulu avoir d'enfant, se découvre enceinte de sept mois et demi, c'est tout son monde qui s'écroule. Son mari, fou de joie à l'idée d'être père, voit sa femme s'enfoncer dans un profond marasme, et il a l'idée de lui offrir un bébé reborn pour l'habituer progressivement à l'idée de devenir mère. Etrange idée selon moi mais bon…

Le déni de grossesse et le désir (ou non) d'enfant est abordé sous un angle bien particulier et dérangeant dans ce roman et je ne suis pas sûre d'avoir aimé la manière d'aborder ce sujet sensible.

J'ai été très mal à l'aise face à ces personnages
Mais alors, le pire : ce bébé reborn ! Simple poupée qui telle une révélation fait sortir quasi instantanément Elise de sa léthargie et de son déni m'a parue très peu réaliste.

Les relations entre les personnages sont étouffantes et malsaines à souhait: entre Elise qui malgré sa colère envers sa mère, a encore la nostalgie de sa relation de petite fille avec elle ; sa mère, trop intrusive qui souffre d'une sacrée dépendance affective ; le mari, ambivalent, qui reproche à sa belle-mère d'être trop présente tout en lui demandant de les aider à s'occuper du bébé : vraiment, personne n'est à sa place dans cette histoire et surtout personne ne semble vouloir y remédier.
Aucun des personnages n'attire vraiment la sympathie : la seule vers qui ma compréhension pourrait éventuellement aller (et c'est parfois difficile dans le récit tellement j'ai eu envie de la secouer souvent pour qu'elle réagisse) est Elise : souffrir d'un déni de grossesse puis évoluer dans un environnement aussi dysfonctionnel lui donne, à elle seule, quelques circonstances atténuantes.

Je n'ai pas vraiment compris le positionnement de ce livre : on n'est pas exactement sur du roman psychologique car on n'a pas l'impression que comprendre les raisons du déni soit réellement un enjeu dans le récit.
On aurait pu croire également à une espèce de thriller psychologique mais ce n'est pas cela non plus : le rythme est trop lent, il y a beaucoup de malaise mais pas vraiment de suspens.
Alors quoi d'autre ? je ne sais pas. J'ai trouvé beaucoup de froideur dans ce roman. Peut-être parce que leur psychologie n'est pas vraiment développée, j'ai gardé l'impression tenace tout au long du récit que l'auteure était restée en surface sans vraiment explorer les failles de ses protagonistes.

Sur ce genre de sujet délicat, où la sensibilité joue un rôle si important, il est normal que les avis soient contrastés. Je félicité l'auteure pour son style, le livre est impeccablement écrit mais malheureusement, je n'ai pas été touchée par cette histoire (probablement dû à mon histoire, mon vécu personnel). Surtout, je n'ai pas réussi une seule seconde à entrer en résonance avec ce récit et sur ce genre de sujet un peu « touchy », un peu tabou, j'attendais plus d'authenticité et de profondeur.

Merci à Babelio et aux éditions Plon pour cet envoi dans le cadre d'une Masse Critique. La découverte, bonne ou plus mitigée, reste toujours un plaisir malgré tout.
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Romain a beau tourner l'affaire dans tous les sens, il peine à apporter une réponse satisfaisante aux questions posées, et il culpabilise en prenant conscience que la garde, le soin, la sécurité de leur bébé se trouvent entièrement placés dans des mains de femmes. Et que ce n'est pas juste. Comme Elise le lui a lancé à la figure dimanche, elle n'a pas le choix : elle doit rester là. Quand il passe la porte, lui, c'est qu'il part travailler, mais si elle fait ça, elle, ça signifie qu'elle abandonne son enfant. Il s'était senti infiniment triste, et terriblement impuissant, en comprenant soudain que sa colère n'était pas un avertissement, elle ne s'en irait pas, mais l'expression d'une indignation profonde, que ses cris ressemblaient à des appels au secours et, surtout, qu'elle avait raison.
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Ca commence dès l'acte sexuel quant les spermatozoïdes éjaculés survivent plusieurs jours dans le ventre féminin alors qu'ils meurent aussitôt à l'air libre. Le corps des femmes, à tout jamais réceptacle. Un corps qui permet la vie mais au creux duquel la vie déforme tout.
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𝑫𝒆𝒑𝒖𝒊𝒔 𝒍𝒆 𝒅𝒆́𝒃𝒖𝒕, 𝒔𝒐𝒏 𝒄𝒐𝒓𝒑𝒔 𝒏𝒆 𝒍𝒖𝒊 𝒂𝒑𝒑𝒂𝒓𝒕𝒊𝒆𝒏𝒕 𝒑𝒍𝒖𝒔, 𝒆𝒍𝒍𝒆 𝒏𝒆 𝒔’𝒂𝒑𝒑𝒂𝒓𝒕𝒊𝒆𝒏𝒕 𝒑𝒍𝒖𝒔 : 𝒆𝒍𝒍𝒆 𝒂𝒑𝒑𝒂𝒓𝒕𝒊𝒆𝒏𝒕 𝒂̀ 𝒍’𝒆𝒏𝒇𝒂𝒏𝒕 𝒒𝒖𝒊 𝒂 𝒑𝒓𝒊𝒔 𝒑𝒐𝒔𝒔𝒆𝒔𝒔𝒊𝒐𝒏 𝒅’𝒆𝒍𝒍𝒆, 𝒆𝒍𝒍𝒆 𝒂𝒑𝒑𝒂𝒓𝒕𝒊𝒆𝒏𝒕 𝒂̀ 𝑹𝒐𝒎𝒂𝒊𝒏 𝒆𝒕 𝑴𝒊𝒏𝒂 𝒒𝒖𝒊 𝒔𝒆 𝒔𝒐𝒏𝒕 𝒂𝒑𝒑𝒓𝒐𝒑𝒓𝒊𝒆́ 𝒔𝒐𝒏 𝒗𝒆𝒏𝒕𝒓𝒆, 𝒅𝒆𝒗𝒆𝒏𝒖 𝒍𝒆𝒖𝒓 𝒃𝒊𝒆𝒏.
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Pourquoi devrait-elle faire comme les autres? Pourquoi Romain, les autres, la société ne pouvait-il pas respecter sa décision?
-Peut-être que j’en veux moi, avait souligné tristement Romain.
Pendant plusieurs semaines, l’enfant avait été au cœur de leurs échanges stériles, chacun campant sur sa décision sans parvenir à ébranler celle de l’autre, menaçant chaque fois de se transformer en disputes et aboutissant à la même conclusion: il n’y avait pas de solution à leur désaccord.
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Ce nom de "mère" qui, dans l'esprit collectif, sous-tend l'amour, la bienveillance, la sécurité, l'attention, la douceur, la patience, la présence... Toutes ces qualités requises qui font endosser à des femmes comme elle un costume trop grand, trop large, dans lequel elles se perdent du jour au lendemain, soudain démunies devant l'ampleur de leur nouveau rôle, se sentant indignes, presque, de le tenir.
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