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"Les nuits obscures au-delà de l'obscur et les jours chaque jour plus gris que celui d'avant. Comme l'assaut d'on ne sait quel glaucome froid assombrissant le monde sous sa taie. A chaque précieuse respiration sa main se soulevait et retombait doucement. Il repoussa la bâche en plastique et se souleva dans les vêtements et les couvertures empuantis et regarda vers l'est en quête d'une lumière mais il n'y en avait pas. Dans le rêve dont il venait de s'éveiller il errait dans une caverne où l'enfant le guidait par la main. La lueur de leur lanterne miroitait sur les parois de calcite mouillées. Ils étaient là tous deux pareils aux vagabonds de la fable, engloutis et perdus dans les entrailles d'une bête de granit."

Dans un monde sans nom, l'apocalypse a eu lieu. La terre est brûlée, recouverte de cendres et de corps calcinés. Il n'y a presque plus d'humains, ni d'animaux. Les survivants vivent cachés, reclus. On ne les voit pas, mais on sait qu'ils sont là, quelque part. Pendant ce temps, un père et son fils parcourent les routes. Ils sont seuls, se cachent au moindre son. Ils marchent du matin au soir, direction la Côte ouest où, peut-être, un monde meilleur les attend. Mais rien n'est certain. Ils vont vers l'inconnu, bravant les dangers. Leurs seuls biens : un caddie dans lequel ils ont l'essentiel pour leur survie et une arme, avec une seule balle.

Qu'il pleuve, qu'il neige, qu'ils aient froid, ils avancent, tous les jours un peu plus. Leur crainte : rencontrer des êtres qui ne sont plus humains, ceux qui les sentent, les guettent. Ce sont des cannibales, des sauvages.

"La route" est un roman post-apocalyptique publié en 2006. Il a obtenu le prestigieux Prix Pulitzer en 2007 et a été adapté au cinéma en 2009.

C'est l'histoire d'un père et de son fils en plein chaos. Tout est une question de survie, chaque jour est une victoire, chaque kilomètre gagné est une victoire. Ils n'ont pas de nom, on ne sait pas qui ils sont, d'où ils viennent, quelle était leur vie d'avant et ce qu'il s'est passé. On sait juste qu'ils sont là, tous les deux, et que quelque chose de dangereux et de malsain rôde.

C'est un roman d'ambiance où on suit les deux personnages dans leur marche au milieu de la poussière, la peur au ventre. Il n'y a rien autour d'eux. Seul l'espoir d'un endroit meilleur les motive. Il y a du suspens, on a peur pour eux, on craint le pire, surtout pour l'enfant. Et s'il arrivait malheur au père, comment survivrait-il ? Alors pour passer le temps, ils discutent. le père transmet, l'enfant écoute, mais pour combien de temps ?

"La route" est une très bonne lecture, angoissante, énervante. C'est l'histoire d'un père et de son fils, une histoire de protection, d'amour et de transmission.

Lien : http://labibliothequedemarjo..
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Un monde sombre où l'espoir humain est banni.
*
Voilà exactement ce que j'ai pensé à la fin de ma lecture.
Ce livre est d'une tristesse infinie. Quand je parle de tristesse, c'est une émotion si difficile à prendre en charge, surtout si elle ne s'accompagne pas d'autre chose.
Un père et son fils déambulent sur une route. Une terre désolée, noire, vide de toute substance organique (pas de plantes, pas d'animaux).
*
L'apocalypse dans toute sa splendeur.
Beaucoup de films ont repris ce thème dystopique. Que se passera-t-il quand la Terre aura implosé? Plus personne ne pourra témoigner car il n'y aura plus rien de vivant. Hormis un groupuscule d'humains - qui a échappé aux radiations, épidémies... - s'entretuant pour subsister.
*
Un roman poignant qui parle de cette relation père/fils universelle (le père qui lui apprend la survie, la protection, le courage et l'obstination).
Comment l'enfant peut-il entrevoir un avenir? Jusqu'au bout, j'ai espéré de toutes mes forces que la situation s'améliore pour ces deux rescapés.
*
Il faut lire ce roman par temps ensoleillé, dehors, dans le jardin. Sinon vous allez vous engloutir vous-même dans ce no man's land rempli de cendres et de pluie.
Tellement émouvant et surtout terrifiant. Espérons de toutes nos forces que l'Homme ne connaîtra jamais cette situation horrible.
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Soufflée dès les premières lignes! Embarquement sans préavis sur une terre post apocalyptique noire et désolée, sous un ciel voilé de cendres éternelles. On ne m'avait pas assez prévenue, qu'il fallait que je me protège de cette sauvagerie moderne, de cette guerre silencieuse et affamée, que je joigne toutes mes forces pour suivre ce couple père-fils sur cette route périlleuse le long d'habitats abandonnés, saccagés qui, peut-être, céderont au maigre espoir de boîtes de conserve intactes dans les derniers recoins de leurs cuisines.
Garder espoir dans ce monde dévasté dont la seule issue est la mer lointaine, rester humain quand plus aucune règle ne semble subsister si ce n'est celle du plus sauvage, et protéger coûte que coûte son enfant de la barbarie et du désespoir.
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Un conseil : attendez l'été et ses belles journées ensoleillées et les arbres en feuilles bien vertes pour lire ce livre.

Je l'ai commencé alors que le temps était maussade et frais et l'ambiance collait parfaitement. C'était intense.

Quel style magnifique !
Des actions qui se suivent, "et... et...et...", peu de virgules, des phrases ou très courtes ou à rallonge. Pas de fioriture. Dans un monde où tout est gris, où les arbres, l'herbe, les fleurs, les gens... tout est mort, l'important, l'essentiel est dans l'action.

Le père s'autorise de temps en temps des interrogations sur Dieu, sur le pourquoi, le comment. le style est alors plus étoffé mais guère plus joyeux.

Il faut avancer, sur la route, chercher à manger dans ce qu'il reste d'avant. Il faut trouver un endroit sûr pour dormir, se méfier de tout et de tous. Quand l'avenir se résume à l'instant présent. Quand le passé, sa lumière, sa beauté hante les rêves.

Ainsi vont le père et son fils, dont les prénoms sont tus. Ils n'en ont plus, ils ne sont plus que des ombres en sursis.

Magnifique
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J'ai lu un beau livre fort et marquant.
Nous sommes nombreux à avoir fait le voyage.
Nous avons suivi pas à pas l'homme et le petit sur la route. Nous les avons regardés tenter de survivre coûte que coûte. Et devant tant de souffrances subies : le froid, la faim, la peur, l'angoisse, la terreur, l'effroi, le désespoir, la maladie du corps qui s'épuise, nous nous sommes demandés pourquoi ?
Pourquoi survivre quand on ne peut presque plus vivre? Quand le monde s'éteint et qu'il n'est plus qu'en sursis :
"« Il sortit dans la lumière grise et s'arrêta et il vit l'espace d'un bref instant l'absolue vérité du monde. L'implacable obscurité. du temps en sursis et un monde en sursis et des yeux en sursis pour le pleurer. »
Quelle force incroyable fait que cet homme a choisi de continuer à vivre pour sauver encore un peu de la vie de son enfant ?
La mère a choisi de mourir vite, elle voulait épargner le pire à son enfant en lui donnant la mort. Elle n'a pas voulu risquer de tomber entre les mains de hordes sauvages qui sont capables de capturer d'autres humains pour en faire leur pitance.
Dans ce monde dévasté et hanté par des cannibales, le père veut sauver son fils, l'amener vers le sud, le chaud et le faire vivre le plus longtemps possible. Alors ils marchent, ils se cachent, ils ont peur, mais l'espoir est là, maintenu.
L'enfant, né dans cet univers de cendre, ne connais rien du monde ancien. Il rêve et il espère. Il sait que son père et lui sont des gentils qui se sauvent des méchants, et ils veut en rencontrer d'autres, des enfants, surtout.
Le père maintient cet espoir, il n'a pas le coeur d'en faire autrement.
L'amour d'un père pour son fils et d'un fils pour son père fait reculer un peu l'obscurité totale, le désespoir cendreux qui mène à une fin redoutée et inexorable.
Le fils croit en son père et le père croit en son enfant.
C'est un ange, le petit : c'est lui qui a poussé le père à donner à manger à Elie. C'est le signe qu'il est bien vivant, peut-être sauvé, sans doute promis à un avenir...
Roman de l'apocalypse baigné de références bibliques dépouillées de tout artéfact, ce livre nous touche au coeur et à l'âme . Il semble nous dire dans cette parabole sans teint : face à la mort, ayez le courage, la volonté et la force de regarder ce qui se cache derrière la terreur ou l'effroi, vous risquez d'y trouver l'essentiel.
Ce livre est un risque à courir.
des liens sur le blog :
Lien : http://sylvie-lectures.blogs..
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Dans un monde post-apocalyptique, un petit garçon et son père cheminent sur une route en poussant un chariot rempli de leurs biens hétéroclites, dans le froid, la pluie, la neige, fuyant toute présence humaine pour éviter toute funeste rencontre. Tout est froid et gris (genre hiver nucléaire). Ils vont vers… on ne sait où, vers la mer, cherchant jour après jour leur nourriture. C'est un road movie dépouillé à l'extrême, tout en tension, en pression constante. Il ne se passe rien, et quand on y réfléchit, heureusement pour eux ! Ils n'ont qu'un but, terre à terre, survivre. le style colle à merveille à cette atmosphère de fin du monde : sec, répétitif, froid. L'émotion naît, pour moi, de l'absence de prénom du père et de l'enfant (mais cela peut au contraire perturber certains lecteurs) qui en font les représentants de chacun d'entre nous. Elle naît de notre imagination sans aucun artifice stylistique. Elle naît aussi du décalage entre les espoirs de l'enfant et la réalité qu'ils vivent. Pour le père son fils est sa seule raison de marcher, cet enfant porteur d'une parcelle d'espoir est le symbole de ce qui pourrait, peut-être, sauver l'humanité. En tout cas, pour survivre, il faut croire, comme l'enfant, qu'il existe quelque part d'autres enfants, d'autres parents, d'autres « gentils ». Sinon, il n'y a aucun avenir. Excellent roman, à ne surtout pas lire si on n'a pas le moral ou si on n'aime pas les livres où il ne se passe rien.
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Ce roman déchirant retrace le parcours vain d'un homme et de son fils, vers la mer, vers la chaleur, vers, espèrent-ils, l'humanité. le monde n'est plus que cendres, poussière, et la bestialité n'a jamais autant menacé d'engloutir l'espèce humaine. La plume est d'un dénuement poétique total, d'une beauté aussi poignante que dure (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2021/07/21/la-route-cormac-mccarthy/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Tout d'abord, je n'ai pas vu le film. Ensuite, je ne m'attendais pas à un tel récit.
Cela faisait longtemps qu'il était dans ma pal. Et je n'avais pas envie de lire une histoire sur la fin du monde.
Je me suis tout de même lancé. Et dès le départ, on est envoyé dans un autre Univers. J'ai beaucoup aimé le fait d'être tout de suite dans le coeur de l'action. Et pendant tout le roman, on suit ces deux êtres désoeuvrés.
Un livre attachant, bouleversant, inattendu…
On ne sait pas grand-chose et à la fois, on sait l'essentiel et c'est ce que j'ai adoré dans ce livre.
Il n'y a que : la route, la relation père-fils et l'espoir…

Bonne lecture !
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J'ai adoré du début à la fin, chaque phrase, chaque mot, chaque lettre !
Un homme, un enfant, un chemin et ce qu'il reste de la Terre, le roman est avant tout une épreuve psychologique pour nos 2 protagonistes. Ils ne sont d'ailleurs jamais appelés par leurs prénoms, les descriptions sont toujours vagues, laissant le choix au lecteur de s'identifier ou d'identifier quelqu'un. Eux ne sont pas des héros car dans leur monde ça n'existe pas, chacun fait sa route comme il peut… comme il doit. le passé est également très flou, ça ressemble à ce que serait un hiver nucléaire mais comme je n'en ai pas vécu, difficile à dire.
Il y a quand même de l'action, bien dosée, je ne me suis pas ennuyé et j'ai pu prendre le temps de réfléchir sur ma lecture. J'ai ressenti chaque pas, chaque décision et chaque émotion.
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La route est un roman qui dégage une puissance phénoménale malgré sa « taille » et son côté particulièrement épuré. En effet, en 250 pages, Cormac McCarthy donne à voir, entendre (le silence), sentir et goûter tout ce que peuvent voir, entendre, sentir et goûter les deux protagonistes. Il m'a fait peur, il m'a donné à réfléchir et il m'a fait ressentir beaucoup d'empathie pour ce père et son fils. Ce roman est vraiment très intéressant et je trouve son prix Pulitzer bien mérité.

Comme beaucoup des romans que j'achète, j'ai trouvé La route par hasard dans les bacs des livres d'occasion de ma librairie et je l'ai acheté étant donné qu'il était dans mon pense-bête sur Babelio et que j'avais envie de le lire depuis un moment. Bon, il s'est forcément passé un long moment entre l'achat et la lecture mais j'ai bien fini par le commencer et j'avoue qu'il fait partie des livres qui m'auront le plus marquée cette année. Pourquoi ? Parce que La route est un roman qui va droit au but et qui ne nous ménage pas. Quelques rares survivants affrontent le monde après l'apocalypse, ils affrontent ce que les hommes sont devenus, ils affrontent ce que la terre a laissé, c'est-à-dire rien que des ordures et des restes gris de l'ancien monde. Ils affrontent les cendres, encore les cendres, toujours les cendres. Ces mêmes cendres qui s'immiscent petit à petit dans les voies respiratoires et finissent par vous asphyxier. Ce monde post-apocalyptique m'a vraiment angoissée avec ces deux camps : les bons et les mauvais. Tous, les mauvais (ceux qui sont devenus cannibales) et les bons ayant le même objectif : survivre. Et tous sont sur cette route, bravant le froid, trouvant çà et là de quoi subsister, qu'il s'agisse d'autres survivants (pour les méchants) ou de boîtes de conserve et autres restes de l'ancien monde (pour les bons). Quelle horreur… J'ai vraiment vu le monde en gris tout au long de ma lecture. Seul l'amour que se portent ce père et son fils permet d'entrevoir un faible rai de lumière dans tout ce gris sombre. Et puis j'ai vraiment eu l'impression de marcher aux côtés de cet homme et de son fils pendant plus de 200 pages. Je ne sais pas ce qui m'a le plus gênée, la faim, le froid, la peur ou l'incertitude liée à cette situation désespérée, mais la lecture de la route a été aussi éprouvante que passionnante. On ne sait pas pourquoi ces deux personnages sont là, depuis combien de temps ni comment ils ont pu survivre si longtemps, on ne sait pas ce qui a provoqué cette apocalypse ni depuis combien de temps elle a eu lieu… en fait, on ne sait rien, même pas le nom des protagonistes. Tout ce qu'on sait, c'est qu'ils sont sur la route, qu'ils vont vers le sud et qu'ils vivent au jour le jour, car à chaque jour suffit sa peine. Et malgré l'écriture blanche de Cormac McCarthy et le côté très épuré de ce roman, il m'a touchée en plein coeur.

Depuis que je l'ai lu, je pense vraiment que La route fait partie des livres « qu'il faut lire » et que je suis contente d'avoir lus. Il fait aussi partie des livres que je conseillerai le plus à ceux qui ne l'ont pas encore lu.
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