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4,06

sur 6470 notes
Comment dire... prodigieux ! Mc Carthy nous parachute sur cette route et nous tient en haleine de la première à la dernière page sans que l'on sache précisément (même si l'on s'en doute) ce qui s'est passé ni que l'on ne connaisse, à aucun moment, les noms ou l'âge des protagonistes, d'où ils viennent ni où ils vont !
On reste accrochés à leur caddy en tremblant, luttant et espérant avec eux jusqu'à la fin.
Je n'ai pas eu envie de voir le film car j'étais, et suis encore, persuadée que, même le meilleur réalisateur du monde ne pourrait m'apporter toute l'intensité des émotions que j'ai ressenties en lisant ce livre.
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Une 4e de couverture qui m'a tout de suite emballée, l'histoire d'un père et son fils et leur combat pour leur survie post apocalyptique ! Tout un programme... et pourtant le début du récit m'a laissé perplexe, à me demander si au final je ne risquais pas la déception voir pire l'abandon! ..
Pourquoi tant de péssimisme?
Il n'y a pas de chapitre à proprement parlé (je veux dire de titres de chapitre), les personnages n'ont pas de noms juste "l'homme et son fils", les descriptifs sont très détaillés (je ne suis pas fan du trop de détails), et sa façon d'écrire est très particulière (on dirait qu'il est pressé de dire tous les mots qui lui viennent en tête), en plus il ne s'y passe rien d'extraordinaire les 100 premières pages alors, ...
Pourquoi avoir continué ?
Mc Carthy est parvenu par je ne sais quel subterfuge littéraire a insinuer une âme à ces personnages sans noms, à me faire accepter cette outrance de détails comme intrinsèque au déroulé de l'histoire jusqu'à me les représenter très clairement sous mes paupières voir pire à me voir la main sur le caddie à leurs cotés... et même si il ne se passe rien au début, l'espoir du père se répandait en moi, je m'accrochais toujours au caddie...
Et puis sans dévoiler l'histoire il se passe 3 ou 4 évènements majeurs qui arrivent à point nommés, les parties "cannibalisme" sont décrites avec élégance, pas choquante mais quelques mots suffisants pour instiller la peur pour nos protagonistes.
Un roman où j'ai aimé l'espoir d'un homme et son renoncement à la fatalité au nom de son fils, son combat quotidien, sa douceur aussi dans ce monde déshumanisé mais aussi sa force face à l'adversité.
Il a même réussi à me tirer une larme, sacré Mc Carthy!
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Si vous ne savez que lire, durant cet été, au bord de l'eau ou sous un arbre, ou n'importe où, plongez-vous dans cette étrange atmosphère qui vous tiendra en haleine jusqu'à la dernière ligne. J'ai tellement aimé Cormac McCarthy que j'ai acheté, par la suite, ses autres romans et je retrouve toujours, dans chacun d'eux, la griffe particulière et unique de l'auteur et lauréat du Prix Pulitzer.

Une grande empathie pour le père et l'enfant, errant sur une Route qui doit les conduire vers le Sud, où ils espèrent trouver un sort plus favorable, tandis qu'ils subissent quotidiennement les rigueurs du froid, que le danger les guette à chaque instant, et qu'il faut coûte que coûte trouver de la nourriture pour parvenir au but.

La Route, c'est probablement ce que chaque Terrien doit affronter et suivre, voire trouver ou ne pas perdre, pour se transcender et survivre dans n'importe quelle circonstance de la vie. Avec les grandes qualités qui font qu'un homme est un Homme et non pas une larve, avec l'altruisme et la générosité, le courage et l'espoir, qui s'opposent aux conditions les plus éprouvantes qu'il ait été possible d'imaginer, et peut-être à l'incarnation du Mal en personne, armés de ces qualités qui transforment de simples mortels en saints, voire en Dieu en personne, grâce à son style si particulier, fait à la fois d'extrême simplicité et de recherches savantes, Cormac Mc Carthy atteint au sublime qui caractérise les grands romans qui ont fait la gloire de toutes les littératures.

Une fois le livre refermé, on le reprend, on le relit. Certes, il y a parfois des passages, d'un point de vue stylistique, qui semblent avoir été mal traduits, du fait de certaines répétitions d'un mot, dans un ou deux paragraphes. Il y a également beaucoup de conjonctions de coordinations, des "et" qui alourdissent la phrase. Mais il faut lire dans le texte original, car une traduction, parfois, peut être mal adaptée. Ces remarques étant faites, le livre, en lui-même, est une réussite littéraire, contenu et contenant confondus, et il restera à tout jamais dans les mémoires, à l'opposé des romans "actuels" qui s'évanouissent, quelques mois ou quelques années après leur lecture.

Le livre que j'ai le plus apprécié, donc, durant ces dernières années.
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C'est la fin du monde, la vie disparaît de la Terre. La nature se meurt et les espèces animales se sont éteintes. Ne restent que quelques hommes dans un monde recouvert de cendres, où la lumière du Soleil arrive difficilement. Certains en réduisent d'autres en esclavage et s'en servent de réserve de nourriture.
On suit un homme et son fils sur la route. Ils vont vers le sud en quête d'un climat meilleur.

Le livre enchaîne de petites séquences les unes à la suite des autres et tisse la trame de leur survie. C'est à la fois impersonnel et universel.
Les personnages n'ont pas de prénoms, on en apprend très peu sur leur histoire et pas du tout sur les causes de la situation actuelle. Même les dialogues n'en sont pas vraiment, ils sont retranscrits sans tirets, sans guillemets, ni ponctuation.
C'est ce qui pour moi fait la force du récit, c'est direct, sans fioriture et donc puissant. Il en ressort un sentiment d'urgence, quelque chose qui me poussait à tourner les pages en m'interrogeant sur la nature de l'épilogue.
Je pense que chacun peut s'identifier aux personnages et se projeter en essayant de s'imaginer survivre dans pareille situation.

Une lecture de début d'année marquante, qui m'a laissé souvent songeuse quand je reposais le livre. Et qui m'a donné envie de serrer un arbre dans mes bras, d'embrasser les fleurs et de remercier les abeilles.
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Il est des livres qui vous font comme une cicatrice sur la peau tellement ils vous ont marqué de manière indélébile et ceci à vie. "La Route "fait partie de ceux là.
Pendant toute sa lecture, le bouquin m'a mis mal à l'aise. Et j'ai du l'arrêter en cours de "route" tellement je n'étais pas prêt à en entendre plus. Je m'imaginais moi-même dans ce livre, tenant fermement la main de l'un de mes fils, errant vers du nul part et craignant l'attaque d'une espèce animale qu'on appelle l'homme.
Il faut dire que l'on se situe dans une période post-apocalyptique où la vie sur terre n'existe quasiment plus. Les couleurs ont disparu, il n'y neige que de la cendre, la végétation est en lambeaux et les villes sont des fantômes.
Et il vous faut rassurer votre fils (votre main est moite) et montrer que vous n'avez pas peur de ce nouveau monde anthropophage (il est clair que vous faites dans votre froc) .
Bref, j'ai fini par reprendre le livre trois mois plus tard et je l'ai achevé. Je n'en ai pas fait de cauchemars, mais je me suis vraiment demandé qu'est ce que ferait vraiment l'homme s'il était tout à coup démuni de tout? Ce serait du chacun pour soi?
J'espère juste que Cormac MacCarthy n'est pas un prophète.
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La route.

Une étroite bande de bitume menant d'un point A à un point B. Mais comme souvent dans les voyages, ce n'est pas le point de départ ni le point d'arrivée qui comptent. C'est le chemin parcouru. Ce qui est vécu sur la route, ce que l'on y gagne ou ce que l'on y perd en cheminant. Ou bien ce que l'on transporte avec soi. Les deux voyageurs de ce roman sont un père et son jeune fils, poussant un caddie à travers les paysages dévastés et presque désertés d'une Amérique post-apocalyptique à la noirceur angoissante. On ne sait rien de ce qui a conduit ce monde à sa destruction, on ne sait rien ou pas grand-chose de ce père et de ce fils qui n'ont pas même de noms.

Le style d'écriture est dépouillé, minimaliste, à l'image des paysages traversés. Les dialogues sont lapidaires, les phrases prononcées parfois réduites à de simples mots, déshabillées mais vivantes. Dans ce monde pourrissant, une paire de chaussures et une conserve de nourriture peuvent vous sauver la vie ou vous la coûter. La nourriture, toujours la nourriture. Car pour survivre il faut manger. Ne pas se laisser dévorer par le désespoir ou la cruauté, par la rage aveugle et monstrueuse que certains rescapés développent pour eux-mêmes survivre. À travers toutes ces ténèbres et ces horreurs, c'est une lueur fragile mais ardente pourtant qui illumine ce roman de part en part : l'amour que porte ce père à son enfant, un amour si absolu, si désintéressé, si inaliénable qu'il en devient la colonne vertébrale de ce récit, sa moelle épinière palpitante.

Ce père est prêt à tout sacrifier pour son fils, pour lui transmettre quelque chose dans ce monde qui semble pourtant ne plus rien avoir à donner. Malgré les cadavres qui jonchent la route, les visions d'épouvante auxquelles ils sont confrontés, le père fait ce qu'il peut pour que son fils sache le prix de la vie, croit en la possibilité d'un avenir meilleur. Quelque part, il doit bien rester quelques « gentils ». Ils se cachent simplement les uns des autres. Alors il faut continuer à avancer, continuer à « porter le feu ». Cette métaphore bien sûr, c'est celle de l'humanité qu'il y a en nous. Et qu'il ne faut jamais, ô grand jamais, laisser s'éteindre.
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Un père et son fils errent sur une route entourée de paysages post-apocalyptiques. Leur but est de trouver de quoi se nourrir et éviter les autres survivants dont certains n'hésitent pas à pratiquer le cannibalisme. Chaque jour ,ils doivent avancer parfois le ventre vide et sous n'importe quel temps pour ne pas se faire repérer.Ils se dirigent vers la mer en espérant y trouver un air plus sain et surtout d'autres rescapés .Un très bon roman.
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Un homme et son fils sur la route. Seuls.
Parce que le monde n'est plus, ou presque.
Parce que l'humanité s'est perdue, pratiquement.

L'espoir est vain, à moins de sombrer dans la folie, mais l'homme ne peut s'y résoudre.
Alors ils suivent la route. Celle qui les conduira sur la côte.
Parce que même lorsqu'on n'a nulle part où aller, il faut un but pour avancer.

Ce que l'homme veut offrir à son fils, c'est surtout pourquoi.
Marcher, lutter, continuer. Transmettre des valeurs comme tout père le ferait pour son fils.
Le nourrir, le protéger, le serrer dans ses bras quand il a froid, quand il pleure, quand il a peur.

C'est ce combat du quotidien que nous offre Cormac McCarthy. le récit de ces jours, de ces heures gagnées contre le désespoir, la fatalité, l'absurdité.
C'est noir et bouleversant. L'incertitude et l'angoisse s'installent au fil des pages mais à l'image de l'homme, il ne faut rien lâcher. Pour le petit.

C'est au final la question de l'opposition de l'utopisme au cynisme qui se pose au lecteur. Est-il illusoire de maintenir la vie dans un monde où la nature même a disparu ? Est-il sensé de croire en ses semblables lorsqu'ils ont sombré dans la folie la plus noire ? Serait-il plus raisonné de choisir sa propre fin, sans souffrance ni tourment ?
Car le compte à rebours est lancé, devant l'épuisement des ressources naturelles. Et si tout commence à disparaître, comment supporter l'idée que cela se termine, que l'Apocalypse elle-même ait une fin ?

Terriblement humain.
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Ce livre est précédé de toute une réputation que je trouve amplement méritée. C'est un exploit que de soutenir l'intérêt avec un récit routinier de la sorte: ils sont fatigués, affamés, trempés, allument un feu, dorment mal, font de mauvaises rencontres et ça recommence ainsi jour après jour, inlassablement. Pourtant je ne me suis pas ennuyé une seule seconde. Quel est le cataclysme qui a tout déclenché? On ne le saura jamais et ce n'est pas important. Ce qui l'est par contre, c'est la relation père-fils, un amour sans limite, une complicité polie par le temps et les épreuves, une résilience sans borne. On devine un destin inéluctable et, malgré la sympathie que m'a inspiré ces deux personnages, j'aurais été déçu d'un happy end à la Disney. Une lecture mémorable
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« Il n'y a pas de Dieu et nous sommes ses prophètes. » Une phrase comme ça et l'on se dit que l'on avance dans la Chapelle Sixtine de la dystopie. La Route, roman culte ? Indéniablement, une oeuvre qui a beaucoup inspiré. Avec le recul, Hegland, Collette, Théroux doivent sans doute beaucoup à ce texte post-apocalyptique. Magnifique la Sixtine, même si au bout d'un moment, les cervicales souffrent un peu… La Route est douloureuse aussi, pour d'autres raisons… Unité chromatique, cinquante nuances de gris plombant… Aucun espoir… Aucune lueur… Au fil des pages, l'impression d'être un lecteur macareux englué dans une marée camaïeu de cendres. On se prend à espérer que jamais nous n'aurons à connaître un tel cauchemar… Mc Carthy excelle dans la mise en place d'une ambiance étouffante, poisseuse. Dès lors, La Route c'est comme Shining de Kubrick, est-il raisonnable de vouloir l'imiter ? N'est-il pas désormais impossible de lire quoi que ce soit qui ressemble à La Route ? de même que depuis Nicholson, aucun acteur n'a pu me ficher la trouille… Antony Hopkins ? Un Chihuahua de la terreur comparé au mâtin Jack !
Pas sûr que je me hasarde de nouveau à me frotter à ce genre si particulier et qui me rend aussi joyeux que Reggiani et Roger Gicquel réunis. D'autant qu'il est sans doute plus difficile de décrire le présent qu'un futur par essence hypothétique…
Mc Carthy est un talentueux camelot. Peu importe le produit qu'il nous refourgue. Même si, en rentrant chez soi, le doute s'installe, il faut reconnaître avec fairplay qu'il a su avec brio nous coller dans les pattes un bien singulier bouquin.
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Il y a des petits feux partout
Il est inondé
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Tous les sols sont craquelés

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