Un goût de cannelle et d'espoir

Garmisch, 1944 : Elsie a 17 ans. Allemande et fille de boulangers approvisionnés discrètement par les nazis, la jeune fille est tiraillée par son désir de faire plaisir à ses parents et sa raison et son coeur qui lui dictent une toute autre conduite. Une conduite qui va à l'encontre de ce que proclame le Führer. Pourtant, Elsie pourrait faire un beau mariage nazi avec Josef, haut gradé de l'armée nazi. Un choix s'impose lorsque Tobias, un petit garçon juif, frappe à sa porte par une froide nuit.

El Paso, 2004 : Reba a fui sa Virginie natale, elle a fui une famille anéantie par de nombreuses plaies béantes. Avec un passé compliqué, pas facile de faire tomber les barrières pour se laisser aimer par Rikki, gardien de frontière. Journaliste de profession, Reba voudrait une interview d'une certaine Elsie, femme âgée dont la boulangerie allemande connait un succès fou.

Elsie ou l'histoire d'une jeunesse allemande pas si dorée…

Avis :
Comment être insensible ? Comment passer au dessus. J'ai aimé ce livre dès les premières pages. Bouleversant du début à la fin.
La seconde guerre mondiale et l'histoire des camps m'ont toujours intéressée. Mais jusque là, je n'avais jamais lu de roman qui dépeignait le quotidien des allemands. La majorité n'était pas les affreux sanguinaires, tortionnaires et extrémistes qu'on pourrait croire. La majorité sont comme vous et moi.

Ce livre nous montre bien les sacrifices, les restrictions, la faim et surtout la peur… Toutes ces horreurs auxquelles ils ont du faire face sous couvert d'une promesse d'un avenir meilleur. C'est le point central que j'ai adoré dans ce livre, le point qui m'a troublé : le coté humain des atrocités. Une catégorie de gens pensaient vraiment que le nazisme était la solution, que les horreurs des camps n'étaient que des ragots de cafés, des gens qui ne réfléchissaient pas plus loin comme le papa d'Elsie tout en gardant une bonté, une gentillesse extrême.

Une autre partie qui pensait que les juifs (et autres) étaient les parias de la société et, tout en sachant que leurs actes étaient horribles, gardent une partie d'humanité car ils ne faisaient qu'obéir aux ordres en pensant réellement bien faire.

Et ensuite, on a les gens qui, comme Elsie, se rendent compte et ne peuvent cautionner ces atrocités. Des petits combats au quotidien pour révolutionner une partie de l'histoire avec les moyens du bord.
On pourrait transposer cela à notre époque, à la majeure partie des époques.

Une autre facette intéressante, c'est l'espoir. L'espoir d'Elsie en l'avenir malgré ce qu'elle a enduré. L'espoir de Rikki malgré son travail ingrat, celui de Reba…

La vie est un choix à faire, un risque à prendre.

Je conseille vivement ce livre. Magnifique !

La journaliste Reba Adams qui doit écrire un article sur les traditions de Noël à travers le monde, lie connaissance avec Elsie Merywhether et sa fille Jane qui tiennent une boulangerie-pâtisserie allemande.
Auprès de ces deux femmes, Reba se sent acceptée et aimée et la bienveillance de ses amies lui permettra d'affronter ses propres incertitudes et de trouver sa voie.
Mais le questionnement de Reba sera aussi pour Elsie l'occasion de revivre un Noël bien particulier celui de l'année 1944 dans une Allemagne nazie proche de la défaite, mais néanmoins encore ancrée dans un patriotisme mortifère. Même si Elsie reste discrète sur les souvenirs qu'elle se permet d'évoquer, le lecteur plongera directement dans son histoire et le roman alternera les périodes historiques, Reba et Elsie étant à tour de rôle au centre du récit.
En Allemagne dans les années 1944-1945, la vie était loin d'être simple et le peuple supportait l'oppression militaire nazie avec ses excès et ses violences insoutenables. Il en fallait alors du courage pour s'opposer au régime au risque de sa propre vie. Elsie ne pourra pas fermer son coeur à la compassion et cachera le jeune juif Tobias, malgré le risque que cet acte d'humanité fera courir aux siens.
Hazel sa grande soeur qui a accepté de donner naissance à des enfants aryens de pure souche dans un Lebensborn, finira elle même par se révolter et y laissera la vie .Même Josef, l'officier nazi fiancé d'Elsie, sera saisi par le doute devant l'horreur de la mission qui lui a été confiée. Atravers tous ces personnages que leur ambiguité ne peut que rendre attachants, c'est l'histoire d'un peuple qui prend vie avec son fanatisme certes, mais aussi ses actes de courage quand les valeurs universelles prennent le dessus sur l'obéissance aveugle. L'émotion est présente à tout moment du récit et il est difficile d'abandonner la lecture tant on s'implique dans le sort de tous les protagonistes.
C'est bien une leçon d'espoir qui est distillée intelligemment en évitant les a-priori réducteurs et les jugements trop tranchés. Chacun doit parcourir son propre chemin pour trouver sa vérité et le parcours de Reba en témoignera de façon éclatante.
J'ai également apprécié le parfum qui se dégage de ces pages tant la description amoureuse des pâtisseries fabriquées par la famille d'Elsie met l'eau à la bouche.
Un magnifique roman dont je me souviendrai longtemps

J'ai beaucoup aimé ce roman pour plusieurs raisons.
D'abord, j'adore lire des histoires de personnes ordinaires qui se déroulent en temps de guerre. Un petit rien en fait des gens extraordinaires.
L'ambiance des boulangeries est, par petites touches, amenée et l'on sent et la chaleur des fourneaux et l'odeur des épices si présentes dans la pâtisserie allemande.
Le parallèle entre les juifs dans l'Allemagne du troisième reich et les Mexicains dans le sud de l'Amérique actuelle est édifiant mais l'auteur sait juger à leur juste valeur la cruauté des régimes.
Un seul petit bémol. A certains moments, je me disais,ça dégouline de bons sentiments.
A lire.

Non ce n'est pas mauvaise volonté de ma part, ni parti-pris
mais, une fois de plus, je suis déçue par un roman largement apprécié par les babeliotes.
Bien sûr, il y a quelques beaux passages sur les réconforts de l'amitié, sur la solidarité en temps de guerre mais malgré tous les drames évoqués - et ils sont nombreux - qui devraient me bouleverser, je ressens un certain agacement.
Trop de poncifs moraux rebattus, un excès de sentimentalisme et une certaine naïveté s'exercent aux dépens d'une analyse approfondie. En outre, le personnage de Reba, assez proche d'une Bridget Jones me semble malvenu dans cette histoire.
Bon point pour les descriptions répétitives des délices de la boulangerie qui mettent l'eau à la bouche.
A mon avis l'horreur des lebensborn et le problème des migrants mexicains dans un même roman, c'est assez maladroit

Vous êtes féru d'histoires de seconde guerre mondiale, avec son lot d'espoir, de larmes et de courage ? Vous aimez passer (et repasser) devant les vitrines gourmandes de votre boulangerie ? Ce livre a tous les ingrédients pour vous plaire !

L'histoire commence en hiver 2007, aux Etats-Unis et plus précisément au Texas, où Reba Adams, journaliste trentenaire, souhaite interviewer la seule boulangère allemande de tout El Paso, afin de découvrir les traditions des Noëls allemands. C'est par ce biais qu'elle fera la connaissance avec Elsie, vieille femme au caractère bien trempé et sa fille Jane, qui tiennent l'unique boulangerie qui fasse des Lebkuchen, des Brötchen et des Schnecken dans tout le désert texan.

Sarah McCoy a aimé jouer avec le « temps » dans son roman. Elle a réussi, avec brio, à entrelacer l'histoire d'Elsie, au moment de sa jeunesse allemande, lors de la seconde guerre mondiale et Reba, journaliste au Sun City à El Paso au Texas, soixante ans plus tard. Ces deux histoires ont été savamment mises en parallèle par de nombreux flash-back et souvenirs qui aident le lecteur à comprendre la complexité du moment présent et à découvrir les horreurs du passé.

C'est ainsi que le lecteur se trouvera embarqué en 1945, dans une Allemagne qui s'apprête à perdre la guerre. Dans une petite ville nommée Garmisch, on y retrouvera une Elsie jeune et insouciante, entourée de sa famille, où la propagande du troisième Reich, qui devait durer mille ans, y est profondément ancrée malgré tout. On pourra y découvrir le quotidien de cette famille Schmidt et de leur boulangerie, entre soirées SS aux bras du lieutenant Joseph Hub et la contribution de la soeur ainée, Hazel, dans les Lebensborns. C'est dans ce contexte qu'Elsie, en pleine nuit hivernale, trouvera devant sa porte, ce petit garçon de sept ans, juif, tout droit sorti de Dachau. C'est par cette nuit toute particulière que le dilemme d'Elsie lui ouvrira les yeux sur la voie qu'à emprunter son pays et sur les choix qu'elle devra entreprendre.

J'ai vraiment beaucoup aimé le personnage d'Elsie. Elle est aussi attachante à 17 ans qu'à 70. On sent d'emblée son courage et sa persévérance dans ses actes et sa façon de penser, ce qui peut donner quelques sueurs froides au lecteur tant on aimerait qu'il ne lui arrive aucun mal. Un des personnages qui m'a le plus marqué à cette époque, est sa voisine, Frau Rattelmüller, vieille femme acariâtre qui semble avoir été conçue dans l'histoire dans le seul but de nous agacer. Pourtant, derrière ce dos courbé, se cache plus de secrets qu'on ne pourrait l'imaginer…

Concernant l'histoire de Reba, qui croise celle d'Elsie au 21ème siècle, l'auteure nous offre là une traversée plutôt conflictuelle entre des problèmes professionnels et sentimentaux. Des doutes, des peurs du passé venant hanter le présent, qui se nouent et se dénouent au fil de notre lecture.

Je ne connaissais pas l'écrivain qu'est Sarah McCoy, mais j'ai trouvé sa plume et sa façon de construire cette histoire, très addictive. Un livre qui se lit simplement et d'une traite ! de plus, il m'a été très agréable de découvrir une petite surprise à la fin du livre… Les recettes de toutes les gourmandises allemandes citées dans le roman ! (pâtisseries qui ont été mentionnées tellement de fois que le lecteur ne peut avoir fini sa lecture qu'en ayant la bave aux lèvres… Comme ce fut mon cas !).

En conclusion, une lecture que je vous conseille pour l'histoire d'un régime face à celle d'une boulangerie.

Lien : http://avoslivres.canalblog...

Ce roman est une pépite ! La guerre, les nazis, l'histoire est au coeur de ce roman tout en mêlant amour, joie, peine et toutes ces conditions de vie propre a ces périodes de guerre.
Comme vous l'avez compris, j'ai beaucoup aimé ce roman, tellement addictif qu'il m'a été impossible de le poser trop longtemps

Je referme ce livre avec un ressenti mitigé et coupable vis-à-vis de l'amie qui me l'a prêté en me disant combien elle l'avait adoré. Loin des critiques élogieuses majoritaires sur Babelio, je suis restée sur ma faim. Un comble pour un livre ou presque chaque page nous parle de pains, de biscuit, de gâteaux, de gourmandise, mais aussi de manque, de frustration et de restrictions.

L'auteure mêle deux histoires : celle d'Elsie, d'origine allemande, qui dirige avec succès une boulangerie allemande à El Paso au Texas, et celle de Reba, jeune journaliste en quête d'elle-même. Les deux femmes se rencontrent alors que Reba doit écrire un article sur les traditions de Noël dans le monde. Une amitié profonde va lier Reba à Elsie et à sa fille Jane.

Le récit alterne des chapitres et navigue entre le Texas de 2007 et Garmish, dans les Alpes allemande à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Elsie a alors 17 ans. Elle n'est plus une enfant, pas encore une femme, mais elle voit son monde s'envoler, sa famille éclater, assiste et subit la guerre et ce que les hommes en font de laid mais aussi parfois de beau. de quoi rapidement perdre sa naïveté et se forger un caractère. Reba elle est une jeune femme qui s'est embourbé dans ses mensonges, pensant se créer une personnalité, et qui ne sait plus comment en sortir. Elle hésite à s'engager vis-à-vis de son amoureux de douanier, se cherche professionnellement, vit loin de sa famille pour fuir une blessure passée qu'elle ne parvient pas à refermer.

Rien de commun entre ces deux femmes. Elsie ne raconte pas sa vie à Reba. On la découvre juste de façon chronologique, entrecoupée de passages sur les atermoiements de Reba. En fait l'histoire de Reba non seulement ne m'a pas touchée, mais m'a semblé sans intérêt tant le personnage est inconsistant. le roman aurait pu n'être que l'histoire d'Elsie et cela aurait été largement suffisant, et certainement plus agréable. le récit du parcours d'Elsie est néanmoins rempli de bons sentiments, il y règne une certaine naïveté et des incohérences dans la destinée des personnages, même si l'auteure tend à vouloir démontrer que personne n'est jamais tout blanc ou tout noir, que ce soit dans l'Allemagne de nazie ou sur la frontière mexicano-américaine.

En fait j'ai été assez dérangée par le rapprochement fait par Sarah McCoy entre le traitement des Juifs par les nazis et la situation des émigrés mexicains à la frontière des Etats-Unis. Très inapproprié à mon goût. L'auteure semble vouloir aborder de nombreux sujets pour parler de l'injustice dans le monde quelles que que soient les époques, mais ne fait que les effleurer, que ce soit le rôle des officiers nazis dans la gestion des camps de la mort, de la population, le principe des lebensborn, la répression par la Gestapo, l'émigration aux Etats-Unis, le rôle des douaniers, le devoir de mémoire…ou pas. le tout dans un style très convenu.

Bref, une légère déception et un roman pas désagréable mais pas non plus inoubliable et qui ne m'a pas bouleversée.

Magnifique !
Passionnée par la seconde guerre mondiale, je ne peux que recommander.
Bien que l'histoire soit imaginée, on retrouve ici une histoire d'adolescente allemande bouleversée par la guerre dans son pays, les privations, la peur, les contraintes... Il est intéressant de retrouver ici des parties de l'histoire peu connues, comme sa soeur envoyée dans des camps nazis pour femmes allemandes afin de procréer des "aryens" pour le bien du pays.
En parallèle, l'auteur fait un lien avec le traitement des mexicains renvoyés à la frontière qui existe entre le Mexique et les Etats-Unis. Cela amène à se poser certaines questions sur ce qui se passe encore aujourd'hui sur notre planète...

Une belle saga familiale qui traverse l'histoire depuis la seconde guerre mondiale jusqu'aux premières années de ce nouveau siècle. Deux époques, deux lieux : Garmish en Allemagne, El Paso près de la frontière mexicaine, deux jeunes femmes : Elsie boulangère et Reba journaliste. Deux histoires qui se mêlent à distance pour mettre à l'honneur le courage, les convictions et l'espoir.
Les odeurs qui s'échappent de la boulangerie sont irrésistibles et accompagnent le lecteur.

Peut être pas de la grande littérature , je l'ai quand même bien aimé.
C'est pas très souvent qu'on voit le point de vue des allemands et surtout des femmes allemandes dans ces histoires de la deuxième guerre. L'atmosphère oppressante, la terreur, la corruption et l'absurdité sont très bien racontées: pas de misérabilisme, pas de mielleux, pas de fausse note. J'ai moins aime la partie "américaine" qui se veut une parallèle. Là il y a plus de "bons sentiments" que des histoires intéressantes. Mais au total un livre que je ne regrette pas avoir lu.