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4,1

sur 1245 notes
« le fils », c'est du cinéma ! Tout est grand, tout est beau : l'écriture, la narration, les paysages, les femmes, les hommes, la faune, la flore, les sentiments et les héros inoubliables.
Philippe Meyer nous conte l'histoire de la famille McCullough.
Le premier portrait que brosse l'auteur est celui du fondateur de cette dynastie, Eli qui à 12 ans voit sa vie basculer lorsqu'il assiste au massacre d'une partie de sa famille par les Comanches, qui vont l'enlever tout en l'initiant à la vie sauvage. Il partagera cette vie pendant plusieurs années avant de revenir chez les blancs.
Le fils, Peter, né en 1870 est l'opposé de son père, un garçon rebelle, qui incarne la morale dans un univers féroce. de quoi devenir la honte des McCullough, surtout lorsqu'il se met à dénoncer les exactions racistes commises contre les Mexicains.
La troisième voix du roman est celle de l'arrière-petite-fille d'Eli McCullough, Jeanne Anne, une femme de poigne qui saura reprendre le flambeau de son aïeul. Et deviendra une battante à la tête de son entreprise pétrolière.
D'un personnage à l'autre, Philipp Meyer dépeint une Amérique qui n'a jamais reculé devant rien pour satisfaire ses appétits.
J'ai été éblouie par cette lecture, une histoire traversée par des personnages hors du commun. Pas loin de 700 pages, mais j'en aurais bien lu davantage. Je ferme le livre en me posant une question : que lire après ça ?
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Dans la vie d'un lecteur, il y a des rencontres.
De belles rencontres.
On les souhaite d'ailleurs, cet auteur, ce livre, qui nous transporte.
Le fils de Philippe Meyer est de ceux-là. Un Grand Roman.
Une épopée qui s'étend sur 3 siècles, du milieu du XIXè, à nos jours.
Tout commence avec l'arrière-grand-père, Eli, enlevé à l'adolescence par des Comanches qui massacrent sa famille (Je ne spoile pas, tout est en 4ème de couv.), sa vie d'Indien, son retour parmi les « blancs ».
Son fils Peter, à travers ses carnets intimes, son petit-fils Charles et son arrière petite-fille Jeannie, héritière de l'empire, se livrent tour à tour.
Chacun nous fait vivre l'histoire de cette famille, l'histoire du Sud des Etats-Unis. La lutte entre Indiens, mexicains et blancs pour la conquête du territoire.
Les Grands espaces, les troupeaux, bisons, chevaux ou vaches, les cow-boys, les Indiens dont l'auteur s'attache à nous faire découvrir les us et coutumes, l'immigration, le racisme, jusqu'à la découverte de l'or noir, les vies dures, construites dans la violence, le mensonge et le déni, font de ce roman une grande et belle saga familiale.
Philipp Meyer a su trouver une écriture qui, par l'alternance de chapitres consacrés à chacun de ses protagonistes, laisse son lecteur curieux et pressé de poursuivre. Je n'ai pas vu passer ces 670 pages…
Un vrai plaisir de lecture.
Mais d'autres ont su en parler beaucoup mieux que moi….
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J'aime bien les romans historiques, mais il faut croire que je n'ai pas l'étoffe d'une historienne.
J'aime bien les romans sociologiques, mais il faut croire que je n'aurais pas pu être sociologue.
J'aime bien les romans psychologiques, et ici, j'ai vraiment apprécié cet aspect.

Je cite la 4e de couverture :
« Un monument d'histoire sur la création et l'évolution du Texas, et au-delà, de la mythologie américaine. » Tout à fait vrai.
Mais je confesse que ne connaissant guère (ou même pas du tout) l'histoire du Texas avant de lire ce livre, j'ai eu mille difficultés à comprendre les tenants et les aboutissants des luttes intestines de ce pays qui au départ faisait partie du Mexique, puis a été indépendant, pour enfin se rattacher aux Etats-Unis, en passant par la guerre de Sécession, la conquête du sol et les attaques des Indiens. Les multiples allusions aux personnages connus (mais pas de moi, malheureusement) m'ont quelque peu perdue.
« Une fresque sidérante ». Totalement d'accord.
Le roman brasse l'histoire d'une famille et par là de la société – les sociétés - dans laquelle elle vit. Mais l'éclatement de la narration et des points de vue – que pourtant j'apprécie – mêlé aux différentes couches sociales de différentes époques, cela a été un peu trop pour moi.

Et maintenant, j'ajoute personnellement :
« Une plongée dans la conscience masculine et féminine ». Absolument.
- Conscience du patriarche Eli, né en 1836, qui relate son début de vie, lorsqu'il a assisté au viol et au meurtre de sa mère et sa soeur, puis à la mort de son frère lorsqu'ils ont été capturés par les Indiens ; capture qui a duré 3 ans, et qui a conditionné quasi toute sa vie. J'ai dit « conscience », mais Eli, lui, n'en a guère.
- Conscience de son fils Peter, né en 1870, qui lui, en a une, et qui par là s'oppose à son père, ce pourfendeur de Mexicains. Peter, la honte de la famille...aux yeux de cette même famille.
- Conscience de l'arrière-petite-fille Jeanne-Anne, née en 1926, femme dans un monde d'hommes, femme qui se voudrait l'égale des hommes, malgré la maternité, malgré le machisme tout-puissant.

De 1849 à 2011, le brassage de la politique (les Mexicains, les Texans, les Anglos, les Tejanos, les Indiens, les Confédérés, les Rangers...), de l'économie (le bétail ou le pétrole ? grande question !), des querelles de voisinage (pas anodines pour un sou...), des difficiles positionnements des enfants vis-à-vis des parents, de l'amour enfin, oui l'amour...tout cela aboutit à cette phrase qui me semble parfaite pour résumer le propos de ce roman prolifique :
« le sang qui coulait à travers les siècles pouvait bien remplir toutes les rivières et tous les océans, en dépit de l'immense boucherie, la vie demeurait. »


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Epopée familiale, fresque historique, roman extraordinaire qui peint le Texas et au-delà l'Amérique du milieu du XIXe siècle à nos jours.
L'histoire est portée par trois personnages d'une même famille, trois générations de Texans, les McCullough qui nous présentent chacun à la première personne ce qu'est le rêve américain vu par les vainqueurs, avec toute sa part d'ombre et son coté obscur.
D'abord, le fondateur, le patriarche, celui que l'on surnomme le colonel, enlevé à onze ans par des Comanches avec qui il passera trois années de sa vie. Après son retour, il participera à la guerre de sécession, à la conquête de l'Ouest et deviendra propriétaire d'un ranch.
Ensuite, le Fils, Peter, écrasé par l'aura de son père, révolté par son cynisme et son autoritarisme, bourré d'autant de doute que son père l'est de certitudes violentes et qui va devoir faire un choix pour devenir l'artisan de son propre destin.
Enfin, l'arrière petite-fille du colonel, petite fille de Peter, Jeanne-Anne, qui, à partir de son héritage familial, va bâtir un empire pétrolier et se trouver à la tête d'une des plus grosses fortunes du pays. Mais qui a du sacrifier son bonheur sur l'autel de la fortune.
Le roman alterne les chapitres entre ces trois personnages. La lecture n'est donc pas totalement chronologique. Et au début du roman,on se retrouve même avec trois versions du colonel, celui de 1850, celui de 1910 et celui de 1940. On suit les trois destins à un rythme différent. le colonel phagocyte la première moitié du livre avec les passages absolument passionnants sur les Comanches, et la conquête de l'Ouest. La vision de ce Texas encore sauvage, peuplé par des Indiens m'a coupé le souffle. L'envers du décor de l'arrivée de la « civilisation » est décrite à vue d'homme et avec la vision de l'époque.
Les passages qui concernent le fils sont moins épiques, mais plus dramatiques, voire mélo par moment. Mais, on confronte vraiment, à l'aube du XXe siècle, la vision des fondateurs de l'Ouest aux descendants qui se mettent à douter de l'héroïsme de ces massacres d'Indiens et de Mexicains. Passionné d'histoire, je connaissais, évidemment le massacre des Indiens par les colons venues de l'Est , mais celui des Mexicains, propriétaires de terres texanes par les anglo-saxons qui convoitaient leurs terres est une découverte. On y voit que l'Amérique s'est bâtie en partie sur le racisme (Indiens, Noirs, Mexicains) et qu'encore une fois l'histoire est écrite par les vainqueurs et que les perdants sont oubliés.
Le personnage de Jeanne-Anne représente le retour aux certitudes, celles de l'après Seconde Guerre mondiale. On la voit devenir une redoutable femme d'affaire qui réutilise les méthodes de son aïeul pour bâtir la fortune familiale.
On a droit à trois récits, trois styles différents. L'épopée, le mélodrame, la succès story dramatique. le style fluide et addictif de l'auteur nous permet d'assister à la construction d'une nation.
C'est bien écrit, c'est rythmé, c'est épique, c'est romanesque.
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Une saga familiale avec trois personnages, prétexte à découvrir comment s'est développé l'état le plus vaste du sud des États Unis et les mentalités de ceux qui l'ont fait.

On démarre avec Eli McCullough, né en 1834, il a 100 ans au début du roman. Enfant, il fut enlevé par les Comanches après avoir vu sa famille massacrée. Surnommé "Le colonel", voici le portrait presque caricatural du conquérant de l'ouest, il ne fera pas dans la dentelle pour s'approprier des terres.

Puis vient son fils né en 1870... Peter, à l'époque des conflits avec les mexicains. Moins consistant, écrasé par le père… il gère le vaste domaine et, à son corps défendant, il ne pourra éviter le trop plein de violence entre mexicains et blancs conquérants.

Nous sautons une génération avec Jeannie, née en 1926, petite-fille du précédent. Avec elle, nous sommes déjà dans "Dallas, ton univers impitoyable… ". le temps où il n'y a aucun scrupules pour s'enrichir toujours plus grâce aux terres pétrolifères.

Nous terminons avec un dernier personnage dont je ne vous dirai rien…


J'aime les histoires de pionniers et avec un début qui me faisait fortement penser à Little Big Man (de Thomas Berger), je comptais me régaler avec cette lecture. Mais je ne l'ai pas vraiment appréciée… les armes sont beaucoup trop bavardes et les personnages sont loin d'être attachants, souvent d'une violence implacable.
Je ne doute pas de la vraisemblance de tels personnages ou de tels faits en ces temps-là. Colonisation, massacres, batailles, spoliations, élevage et pétrole, c'est toute l'histoire du Texas. Un Texas trop rude pour moi.
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Un roman puissant, une saga familiale et historique comme je les aime. Une grande maîtrise dans l'écriture, un conteur doué, une histoire passionnante. C'est bien simple je n'ai pas pu décrocher, je n'ai pas vu passer les 688 pages.

J'ai aimé découvrir l'Amérique sous divers aspects social, culturel, économique, on sent que l'auteur est passionné et a fait de nombreuses recherches. L'auteur sait captiver le lecteur et l'amener là où il veut. Les personnages sont hauts en couleurs et on suit leur vie avec passion, les passages sur les indiens Comanche sont époustouflants et tellement réalistes que j'en ai imaginé des scènes.

C'est à la naissance des Etats-Unis et plus particulièrement du Texas que nous sommes conviés. Une grande réussite ! Un portrait sans concession de ce pays qui se croit à part et au-dessus de tout.

VERDICT

Il serait dommage de passer à coté de ce roman phare de la rentrée. Avis aux amateurs de saga familiale, de saga historique, aux passionnés des Etats-Unis et d'aventure ce livre ne peut que vous plaire.
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Voici assurément un futur grand succès de cette rentrée littéraire 2014. Et ce sera à juste titre car ce livre est magnifique ! Ses 700 pages se dévorent en un rien de temps et on aimerait qu'il soit plus long.

On est immédiatement propulsé dans l'histoire par un style captivant. le livre raconte l'histoire d'une famille Texane de 1836 à nos jours en entremêlant la voix de trois personnages :

Eli McCullough (1836-1936) qui s'installe dans un Texas encore non pacifié, occupé par des indiens et des hors la loi. Sa famille est assassinée et il est réduit en esclavage puis adopté par une tribu de Comanche. Mais la guerre et les maladies vont décimer les Indiens et Eli va devoir retourner vivre parmi les blancs. Décidé à faire quelque chose de sa vie il va acquérir de la terre et devenir un des éleveurs les plus importants du Texas.

Peter McCullough (1870- ?) est le fils d'Eli. Il n'a pas hérité des certitudes de son père à être dans son bon droit et à prendre aux autres ce dont il a besoin. Il est timoré et romantique, autant de tares rédhibitoires dans une époque violente où il faut défendre ses terres au fusil contre les voleurs de bétail, les indiens et les mexicains.

Jeanne Anne McCullough (1926-aujourd'hui) est la petite-fille de Peter. Elle essaie de maintenir le ranch à flot même si cette activité est maintenant secondaire. Leur fortune vient désormais du pétrole. Elle doit apprendre à s'imposer dans un monde d'homme et faire fructifier son empire sur plusieurs continents.

Pour nous expliquer la mentalité américaine, l'auteur est réparti aux sources. Avec cette fresque pleine d'aventures et de personnages hauts en couleur, on appréhende mieux la brutalité de la société américaine qui prend directement sa source dans celle des pionniers. Les passages sur les indiens sont saisissants de réalisme mais le tour de force de l'auteur est d'arriver à nous passionner avec les trois histoires. L'équilibre et la construction du roman sont parfaits, les personnages sont attachants et on a du mal à s'en séparer. Une très grande réussite !
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Malgré les critiques positives quasi-unanimes sur ce roman de presque 700 pages, je ne partage pas ce ressenti.
Je suis parvenue au terme de ma lecture difficilement, j'ai été tentée d'abandonne ce pavé plusieurs fois.
Cette histoire à 3 voix relate l'histoire du Texas de la fin des années 1800 à nos jours à travers l'histoire de 3 personnes de la même famille : le "colonel" qui raconte sa vie de l'enfance à l'âge adulte et avancé, son fils Peter dont on lit une partie du journal intime et Jeannie, l'arrière-petite-fille du "colonel" qui nous raconte sa vie de façon non chronologique.
Je n'ai rien ressenti en lisant ce roman, ni empathie envers la vie des personnages, ni intérêt à découvrir l'histoire du Texas, ni plaisir à lire ce livre... Pourquoi avoir persévéré alors ? Peut être m'attendais je à un déclic ?!!!
Quant au titre, je ne l'ai toujours pas compris.
J'ai du passer à côté de quelque chose !...
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Au travers de l'histoire de plusieurs générations d'une puissante famille, les McCullough, c'est l'histoire d'un pays (les Etats-Unis), et plus particulièrement d'un Etat (le Texas), que nous relate avec brio Philipp Meyer.

L'histoire, qui se déroule du milieu du XIXème siècle à la fin du XXème siècle, s'articule autour de trois membres de la famille McCullough : il y a tout d'abord Eli, surnommé le Colonel, enlevé par les Comanches à l'âge de onze ans, et qui vivra avec eux plusieurs années, avant de retourner parmi les blancs. Il sera ranger, s'engagera dans l'armée sudiste pendant la guerre de sécession, puis entamera la construction de ce qui deviendra ensuite l'empire McCullough. C'est un personnage brut, très marqué par sa vie chez les Comanches, que la violence ne rebute donc pas. Il est la figure tutélaire de la famille, le membre fondateur, le patriarche en quelque sorte. Il y a ensuite Peter, l'un des fils du Colonel, tellement éloigné de son père en termes de caractère. C'est un peu le paria de la famille, celui qu'on suppose faible et lâche. Un être finalement peut-être plus humain, plus tolérant, quelqu'un capable de ressentir de la culpabilité par rapport aux actes odieux commis par les McCullough, ce qui va le conduire à être relégué à la marge de sa famille. Peter va ainsi faire un choix le coupant à jamais des McCullough…quoique l'histoire finit toujours par vous rattraper à un moment ou un autre. Il y enfin Jeanne Anne, la petite fille de Peter, une femme froide et ambitieuse, qui va hériter et développer l'empire McCullough, perpétuant en quelque sorte la tradition familiale initiée par son arrière-grand-père.

« le fils » est un roman superbe, passionnant, à l'écriture puissante, aux personnages particulièrement marquants. Les chapitres alternent les personnages et les époques, mais c'est très fluide, il n'y a aucune difficulté à se situer dans le temps ou dans l'histoire familiale (au pire, un arbre généalogique en début de roman peut aider à s'y retrouver). La violence est assez présente, qu'elle soit physique dans les premiers temps (quelques scènes difficiles avec les Comanches) ou plus psychologique ensuite. La construction du Texas est d'ailleurs empreinte de violence : que l'on soit indien, blanc, ou mexicain, on devenait propriétaire de quelque chose en le prenant par la force aux voisins. Et puis il y a ce désir de richesse, cette volonté d'accumuler les possessions, grâce à l'argent tiré du bétail ou du pétrole… Ce roman était celui que j'attendais prioritairement parmi les parutions de la rentrée littéraire de cet automne 2014 : je n'ai vraiment pas été déçu.
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Philipp Meyer retrace à travers la famille Mc Cullough à la fois une page d'histoire d'un état américain, le Texas, mais également une page sociétale de 1850 à nos jours à travers les voix de trois de ses membres. La première est celle de Eli, le Colonel, le doyen, la figure tutélaire du roman de par son parcours, enlevé à 13 ans par les comanches après le massacre de sa famille et qui va vivre dans leur tribu pendant trois ans s'imprégnant de leur culture. Puis Peter, son fils,  sur fond de révolution mexicaine va se dresser contre ce père despotique et ambitieux et être le fils impuissant, subissant mais dont la conscience n'est jamais en paix. Dernière voix : celle de Jeannie, arrière petite fille du patriarche, celle par qui le changement va s'opérer, celle qui va saisir l'air du temps et transformer la fortune territoriale en fortune pétrolière.

Quand on commence ce roman on s'embarque dans une lecture addictive, passionnante, instructive. Ce roman s'intitule le fils mais c'est l'image du père qui flotte, à mon avis sur l'ensemble du récit, celui qui a construit un empire mais également une lignée. A travers lui j'ai découvert et été passionnée par un peuple, les comanches, leur façon de vivre, de penser, de chasser, de s'habiller et de se nourrir. Avec Eli, j'ai fait l'apprentissage d'une éducation comanche, faite de combats, de chasse mais également de liberté, d'espace, de rapports à la terre, à la nature et aux esprits. Comme Eli, je me suis attachée à sa deuxième famille, au lien qui s'est créé sans pour autant renier ni oublier sa famille décimée par eux, gardant une sorte de philosophie comanche mais également un lien spirituel avec eux.

Peter se révèle à travers son journal dans lequel émergent ses sentiments les plus intimes, ses rapports avec sa famille et des luttes qu'il n'approuve pas, et ne comprend pas sans pouvoir chasser totalement les fantômes qui le hantent. 

Et puis Jeannie, femme dans un milieu d'hommes, où elle va devoir faire ses preuves en tant que femme, se battre pour imposer ses choix et qui, suite à une chute qui l'immobilise au sol, naviguant entre conscience et souvenirs, va refaire le parcours qui l'a conduit jusqu'à diriger l'empire McCullough.

Trois narrateurs, trois sensibilités, trois visions d'un état américain, le Texas, dont la construction passe par les massacres et rivalités de territoires entre Blancs, Indiens, Mexicains mais également par les richesses qu'offrent son sol que ce soit pour le bétail mais également pour ce qu'il contient et engendre comme rivalités et convoitises.

C'est un roman qui mêle très habilement L Histoire avec un H majuscule mais également l'Humain avec ses différents comportements, adaptations et revirements. L'auteur choisit les trois époques clés d'une famille face à son destin, devant trouver les moyens soit de survie, soit d'adaptation avec ce qu'ils ont parfois de contradictoires. Et pourtant trois caractères et sensibilités différents mais avec un seul but, celui de perdurer même si parfois la tentation est grande de lâcher les rênes d'un empire qui s'est parfois bâti dans les larmes et le sang.

Un pavé de près de 700 pages mais que l'on ne lâche pas tellement l'auteur explore toutes les pistes, faisant tour à tour de ses personnages des héros, des lâches, des meurtriers, les faisant passer d'un camp à l'autre, celui des possesseurs ou des voleurs, les bourreaux ou des victimes. C'est une fresque familiale qui se mêle à l'histoire territoriale mais également nationale par les différentes guerres menées : Sécession, mondiale, frontalière, où les pertes se comptent par dizaine de milliers, où les hommes et la terre réclament leur dû et que j'ai dévorée sans bouder mon plaisir, malgré les massacres, malgré les violences parce qu'il s'agit d'une plongée sans prise de position de l'auteur qui démontre parfaitement les mécanismes qui poussent un être à passer d'un camp à l'autre, certes par la force des événements mais qui s'adapte à son environnement et même y trouve plus de grandeur que dans celui dont il est issu.

Plus de deux siècles d'histoire menés de main de maître, où l'intérêt ne se relâche jamais, dans lesquels souffle un vent d'histoire, de romanesque, une tension et un page-turner, un ouvrage richement documenté tout en gardant la fluidité du récit, à la manière d'une longue chevauchée dans des canyons encore marqués par les luttes qui s'y sont déroulées.

J'ai beaucoup aimé.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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