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EAN : 9782707108470
246 pages
Librairie François Maspero (12/10/1988)
4.2/5   22 notes
Résumé :
Victorine B. (de son vrai nom Victorine Brocher) : une femme du peuple, une Parisienne. Elle a connu, elle a intensément vécu, deux révolutions : celle de 1848 et celle de 1871. Elle était encore enfant lors de la première. Sous l'Empire elle a, avec son mari, participé dans un milieu très populaire, aux activités des internationalistes. Elle a vécu la Commune comme l'explosion de la colère du peuple contre toutes les trahisons de la bourgeoisie. Les Versaillais ont... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Après la violence de la Semaine sanglante, la propagande anti-Communards reste très virulente. Haine de classe, volonté de justifier le caractère effroyable de la répression, ça y va et ça ne fait pas dans la dentelle: les Communards sont des sauvages, des animaux féroces, des êtres malfaisants sortis des égouts... Quant aux Communardes, comme l'écrit si délicatement Dumas fils, c'est seulement dans la mort que ces viles créatures sont susceptibles de retrouver apparence féminine :
« Nous ne dirons rien de leurs femelles par respect pour les femmes à qui elles ressemblent quand elles sont mortes. »

On comprend que la Communarde Victorine Brochet ait eu envie de faire entendre un autre son de cloche en écrivant ses «Souvenirs d'une morte vivante» (elle a été officiellement considérée comme fusillée pendant la Semaine sanglante). Un son de cloche qui résonne encore jusqu'à nous, grâce au documentaire de Raphaël Meyssian qui «rend hommage aux milliers d'inconnus prêts, à l'époque, à mourir pour la justice sociale» et à Yolande Moreau qui prête sa voix et redonne vie à notre «morte vivante».

Ses «Souvenirs» ne sont pas seulement ceux de la Commune, mais remontent à l'enfance, avec son père républicain et ses amis qui juraient sur la tête de la petite Victorine de lutter jusqu'à la mort pour sauver la République.
«Un frisson parcourait tout mon être, je croyais déjà porter la République sur mes épaules»
Son père est contraint à l'exil après le coup d'État de Napoléon III, comme sa fille le sera plus tard après la Commune.
Victorine parle aussi de la misère, des conditions de travail terribles:
«J'ai vu des pauvres femmes travaillant douze et quatorze heures par jour pour un salaire dérisoire, ayant vieux parents et enfants qu'elles étaient obligées de délaisser, s'enfermer de longues heures dans des ateliers malsains où ni l'air, ni la lumière, ni le soleil ne pénètrent jamais, car ils sont éclairés au gaz ; dans des fabriques où elles sont entassées par troupeaux, pour gagner la modique somme de 2 francs par jour...»
Elle est une des premières femmes françaises à adhérer à l'Internationale. Elle est déçue que les adhésions ne soient pas plus nombreuses:
«On s'était figuré que tous les ouvriers comprendraient bientôt que leurs amis, c'étaient tous les travailleurs du monde, et que leurs ennemis n'étaient pas les Allemands, ni les Anglais, etc., mais tous les exploiteurs à quelque nation qu'ils appartinssent».
Bien que le succès ne soit pas au rendez-vous, les poursuites commencent, les gouvernements comprenant mieux, d'après Victorine, «la puissance énorme que pourrait avoir une véritable Internationale».

Victorine Brochet raconte sa vie avec simplicité. Ce n'est pas une théoricienne, ni une élue de la Commune. Son nom de famille n'apparaît pas sur la couverture, l'auteur des «Souvenirs d'une morte vivante» garde un certain anonymat, c'est Victorine B., une femme du peuple, une militante de base, qui décrit un engagement inscrit dans le quotidien. C'est un témoignage précieux mais parfois, j'aurais eu besoin de plus d'explications et de mises en perspective pour combler mes grosses lacunes historiques.

Merci à Maxine (Ombre et Poussière) grâce à qui j'ai découvert ce livre, très différent de ce que je lis habituellement.
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"Je sentis dans ma pensée le vide absolu de ces grandes phrases avec lesquelles on façonne le cerveau humain : Dieu ! Patrie ! République ! Tout cela, ce ne sont que des mots creux, qui ne font qu'aggraver nos misères et détruire la famille humaine !
J'ai besoin d'un autre idéal."
Quelques jours avant le soulèvement du 18 mars 1871, Victorine Brocher perd successivement son petit garçon et un autre enfant qu'elle avait recueilli avec son mari, tous deux victimes des suites de la famine qui a sévi durant le siège de Paris (20 septembre 1870-28 janvier 1871).

Son engagement ne date pourtant pas de ces jours terribles.

Elle grandit dans un milieu républicain où "On lisait les journaux avancés, on discutait, on était au courant de tout ce qui se passit à Paris, et on se mettait sur ses gardes." Deux ans de harcèlement policier et le coup d'État du 2 décembre 1851 obligent son père à partir en exil à Bruxelles, laissant son épouse et sa fille derrière lui.
"Orléans était maté, il ne restait plus un seul républicain connu : les uns étaient en exil, les autres en prison, à Cayenne, ou à Lambessa."

Mariée par sa mère ("On m'a mariée", dit-elle) à un ancien soldat de la Garde impériale vétéran des campagnes d'Italie et de Crimée, elle s'installe avec son époux à Paris. Les temps sont durs, lui doit apprendre un métier, elle travaille aussi ; elle se réjouit de n'avoir pas le quotidien des ouvrières des ateliers et fabriques, auquel elle échappe.
Victorine Brocher subit les conséquences de l'alcoolisme de son mari et lutte pour lui soustraire les quelques sous nécessaires au quotidien de la famille, sa mère les ayant rejoints à Paris pour s'occuper de leur enfant.
"La vie parisienne est terrible aux pauvres n'ayant qu'un maigre salaire."

Le couple partage les mêmes idées, tous deux sont membres de l'Association internationale des travailleurs, ils participent à la fondation d'une boulangerie coopérative.
Dès la sortie des Misérables en 1864, Victorine s'abonne à un cabinet de lecture, et "mon mari et moi nous passâmes la moitié des nuits pour le lire ; il est assez long, il nous avait passionnés."

"L'Exposition [universelle de 1867] de laquelle Napoléon III avait tant espéré pour équilibrer son trône chancelant fut une défaite."
"La misère augmentait d'une manière effrayante. Les suicides étaient quotidiens."

La guerre franco-prussienne éclate, sans surprise tant la pression s'est renforcée jusqu'au 19 juillet 1870.
"Cette guerre, disait l'impératrice, c'est ma guerre !"

"Les gens fortunés quittaient Paris, les bourgeois de richesse moyenne s'en allaient en province, dans leur propriété ou dans leur famille. le peuple doit rester pour la défense de Paris, s'il ne meurt pas de misère avant d'être incorporé."

Le récit de Victorine Brocher nous plonge alors au coeur du siège de Paris. Elle devient ambulancière à la 7e compagnie du 17e de la Garde Nationale, 7e secteur, un poste de combat qu'elle ne quitte que le 11 février 1871. Elle lutte au quotidien dans le même temps pour trouver de quoi nourrir son fils, auquel se joindra le petit garçon recueilli.

"Le général Trochu [gouverneur militaire de Paris], avec une armée de 500 000 hommes, qui n'ont manqué ni de courage ni de bravoure, d'une admirable endurance, aura sans une bataille décisive, sans rien d'intelligent, fait de cette défense [de la capitale] la plus honteuse défense des temps historiques."
Le 23 janvier 1871, le canon ne tonne plus puis reprend plus fort que jamais le 26,
"27. Des femmes, des vieillards, des enfants sont tués en pleine rue en passant."

Le 28, l'"armistice" signé par le "gouvernement des Jules" (Jules Favre, Jules Simon, Jules Ferry, Jules Trochu) prend effet après 132 jours d'un siège éprouvant pour la population parisienne.

"Le bruit de la capitulation se répand dans les rues, les femmes sont excitées. "Qu'on diminue encore notre ration, cela ne nous fait rien, mais plutôt mourir que de capituler", disaient-elles."


Les enfants ont trop souffert des privations du siège de Paris par les Prussiens, tous deux meurent à quelques jours d'intervalle.
Victorine et son mari sont terrassés par le chagrin.

Le 18 mars 1871 marque le début de l'insurrection populaire et de la Commune de Paris.

Le gouvernement file à Versailles, Thiers en tête qui a ordonné l'évacuation totale des troupes et le départ de tous les fonctionnaires.
"Si, au premier moment d'effervescence, on avait fermé les portes de la capitale et empêché de dévaliser archives et monnaie et fait bonne justice de ces gens-là, je ne dis pas en les tuant, mais en les faisant simplement prisonniers, jusqu'à ce que la force morale eût vaincu la force brutle, Thiers n'aurait pas eu le temps de tromper l'opinion publique de la province avec ses mensonges et ses corruptions."

Le 20 mars, un ami garibaldien propose au couple de tenir la cantine des Défenseurs de la République.
Ils acceptent la proposition. Victorine Brocher s'attelle à la tâche et s'y consacre corps et âme, suivant son bataillon sur tous les fronts.
"Nous pensions à nos pauvres amis que nous laissions sur ce sol labouré par les obus versaillais. "Si nous mourons, disions-nous, mieux vaut mourir en chantant." Nous narguions la mort qui n'avait pas voulu de nous."

Elle lutte pied à pied, jusqu'aux toutes dernières heures de la Semaine sanglante, passant alors avec les quelques survivants de son bataillon d'une barricade à l'autre, d'un quartier à l'autre devant la progression des versaillais.

C'es un témoignage remarquable que laisse Victorine Brocher, près de quarante ans après.

Tout dans ces lignes vibre de la fraternité qui motive chacun de ses engagements, de l'acuité de son regard sur le monde qui l'entoure, qu'il s'agisse du quotidien "des pauvres femmes travaillant douze et quatorze heures par jour pour un salaire dérisoire" dans ce Paris du Second Empire, de la course désespérante à la moindre nourriture pendant les deux sièges de Paris ou des journées de combat durant la guerre franco-prussienne et la Commune.

"Car ce n'est pas seulement à la Commune que Versailles a fait la guerre, c'est à Paris !"

Le canon tonne dans ces pages, les balles sifflent, les rues résonnent des cris des blessés, on y entend jusqu'au souffle court dans ce repli désespéré d'une barricade à l'autre, dans les dernières heures de la Semaine sanglante.

Lui avoir donné ce titre implacable renvoie au fait que Victorine Brocher a été déclarée morte à la fin de la Semaine sanglante tandis qu'elle se cache des versaillais. Mais n'a-t-elle pas laissé une part d'elle-même sur les barricades, entre la perte de ses enfants et tous ces compagnons morts au combat, ou assassinés ensuite par les versaillais ?
Dans ce titre, c'est peut-être une interprétation exagérée de ma part, mais j'ai lu les blessures, jamais refermées, reçues durant ces temps d'une lutte acharnée.

Le moyen d'en réchapper, d'ailleurs…
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Pour commencer, il y a eu la bande dessinée de Raphaël Meyssan, Les Damnés de la Commune, somptueuse mais dense.
Puis, un documentaire sur Arte, toujours d'après l'oeuvre de Raphaël Meyssan et là je n'ai plus résisté car Victorine B. en était le personnage principal. Qui était-elle ? Et qu'est-ce que cette période de notre histoire quasi cachée de l'Histoire ? D'autant que dans le documentaire, cette Commune avait fait des émules dans plusieurs grandes villes de France.
L'histoire de Victorine commence en 1848, avec les troubles de la Monarchie de juillet, lorsque son père doit quitter la France. La petite fille est âgée de 10 ans.
Elle décrit parfaitement les espoirs des Français, son quotidien, le prix des denrées, la fraternité lorsqu'elle est seule avec sa mère et qu'elle vit à Orléans.
Sa mère qui lui choisit un époux.
La Commune de Paris. le pourquoi du comment. L'organisation. Les rêves. Les espoirs. Les riches. Les pauvres. La misère qui arrive aux portes de la Capitale et les Parisiens qui refusent de capituler face à l'ennemi. Comment le Pouvoir fait en sorte de toujours avoir raison en ayant la loi de son côté.
L'histoire d'une vie et d'un combat pour la liberté qui s'est répété et qui se répète de génération en génération, dans le monde entier, sous d'autres formes, avec d'autres mots, et d'autres gens !
Emma Goldman, Florence Nightgale, Bobby Sand, Martin Luther King, Marvin Gay, ..…
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Comme d'autres lecteurs avant moi, j'ai rencontré les mots de Victorine par la voix de Yolande Moreau dans le magnifique film d'animation Les Damnés de la Commune diffusé sur Arte. Pour approfondir, j'ai lu le magnifique roman graphique de Raphaël Meyssan. Découvrant qu'il existait vraiment une Victorine qui avait écrit son témoignage, je me le suis procurée.
La préface de Lucien Descaves dans l'édition que j'ai lue - un peu condescendante néanmoins - le déclare : "il ne faut pas chercher de littérature dans ce livre". Effectivement, pas de recherche de beauté formelle, stylistique. Mais dans sa nudité, son dépouillement, le texte en est rendu encore plus fort, plus puissant, plus intime aussi. Pour employer une expression d'historien, c'est de "l'histoire-bataille", en ce sens que nous suivons au plus prêt Victorine, qui n'est qu'une femme parmi d'autres, elle ne fréquente pas les cercles de pouvoir, elle n'est pas influente, elle ne comprend pas ce qui se passe, elle n'a pas une vision d'ensemble. Nous la suivons donc beaucoup attendre, puisqu'elle n'a pas d'influence sur les événements. Elle attend donc les ordres, les contrordres, les décisions politiques, les nouvelles aussi - la défaite de Sedan n'étant ainsi connue que trois jours plus tard dans Paris, ce qui semble totalement anachronique à l'heure de l'information immédiate. C'est donc une figure du peuple, des Parisiens.
Victorine n'est cependant pas qu'une figure symbolique, c'est une véritable femme, avec ses convictions politiques, ses engagements sociaux depuis son enfance, son travail - c'est une ouvrière qualifiée, elle n'est donc pas en usine, et pas parmi les plus pauvres non plus. Elle est donc capable de lire, de s'instruire, de s'exprimer - elle a lu les Misérables, elle en parle. Ses combats sont la justice, l'égalité, la République. Mais ce qui la rend encore plus proche de nous, c'est son histoire intime : un mari alcoolique peu présent, une mère aimante mais à charge, et surtout ses deux fils, qu'il faut nourrir, qu'il faut distraire et amuser, qu'il faut pleurer et enterrer - ces passages sont déchirants.
Oui, Victorine est une femme engagée, une combattante, une patriote, une républicaine, mais c'est surtout une femme et une mère, qui, elle l'écrit, s'est battue pour que ses fils aient un avenir meilleur. Une toute petite femme presque anonyme parmi d'autres, mais une grande dame. Merci Victorine.
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Heureuse initiative que d'avoir réédité ce précieux témoignage sur la Commune de Paris ! Libertalia n'avait pas d'ailleurs pas attendu la commémoration des 150 ans pour se pencher sur la question que ce soit avec ce livre ou, plus récemment, avec la correspondance d'Alix Payen.

Cette « morte vivante » comme elle se nomme elle-même, y évoque en quelques 300 pages sa vie de la révolution de 1848 aux massacres et féroces répressions qui ont suivi la Commune. Un témoignage aussi concis dans le style qu'il est riche en évènements. Élevée depuis toute jeune par un père lui-même engagé dans les combats politiques (et qui le paiera de l'exil), Victorine Brocher suivra avec sincérité ses convictions tout au long de sa vie.
Les pages consacrées aux terribles années 1870-1871 sont saisissantes. On vit avec elle les souffrances d'un Paris assiégé, soumis à un hiver glacial et à la famine (Victorine y perdra d'ailleurs son second enfant), l'espoir soulevé par les quelques semaines de la Commune et enfin les combats acharnés et les exactions des Versaillais qui mirent la ville à feu et à sang .
Ce récit se veut également un vibrant hommage à ses compagnons d'armes, tombés avec courage pour tenter de faire vivre leurs idéaux, à rebours de beaucoup d'écrivains établis qui avaient auparavant pris leur « plus belle » plume pour salir les Fédérés et les faire passer pour des ivrognes et des bêtes sauvages.
Un beau travail d'édition, le témoignage étant enrichi d'une analyse critique de Michèle Riot-Sarcey et de la préface de François Maspero pour la première réédition de 1976.

A lire à côté des Mémoires de Louise Michel et de « C'est la nuit surtout que le combat devient furieux » d'Alix Payen pour se faire une idée de qui étaient vraiment ses « pétroleuses ».
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Je sentis dans ma pensée le vide absolu de ces grandes phrases avec lesquelles on façonne le cerveau humain : Dieu ! Patrie ! République ! Tout cela ce ne sont que des mots creux, qui ne font qu'aggraver nos misères, et détruire la famille humaine !
J'ai besoin d'un autre idéal.
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- Vous avez des relations intimes avec plusieurs membres de ces sociétés. Vous n'avez pas voulu faire votre devoir en nous aidant dans ces recherches.
- Monsieur, je suis professeur, ce n'est pas mon métier de renseigner la police.
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De l'instruction, encore de l'instruction, l'ignorance est notre plus grande ennemie. Lorsque le peuple sera instruit à l'égal des classes dites supérieures, l'équilibre intellectuel et social s'établira.
L'ignorance du peuple, seule, fait la force des classes dirigeantes.
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La journée du 18 mars, si belle à son aurore, était vaincue d'ores et déjà au déclin du jour. L'insuccès de la révolution est tout entier dans cette journée qui promettait tant.
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Dans le courant de l'année 1864, Victor Hugo publia Les Misérables ; ce fut un évènement que cette oeuvre dans laquelle le poète traita la plus haute question de la philosophie sociale.
Les classes dirigeantes en furent épouvantées.
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