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EAN : 9781246001945
446 pages
Nabu Press (30/11/-1)
3.58/5   6 notes
Résumé :
Tout premier livre signé du nom d'Octave Mirbeau, ce recueil est proposé ici dans son édition originale de 1886. Les vingt et une nouvelles qui le composent, sont assez disparates et la plupart ont été rééditées ensuite, après avoir été remaniées. Chaque nouvelle est dédiée à un ami de l'écrivain - Zola, Maupassant, Huysmans... -, la nouvelle elle-même étant parfois écrite «à la manière de...». On y voit déjà transparaître le pessimisme de Mirbeau et la férocité de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Je ne sais d'où je tiens cet a priori qu'Octave Mirbeau est un homme hautain. Eh bien la lecture de ce recueil de nouvelles semble me donner raison. Si ce livre s'est exporté au-delà de nos frontières hexagonales, je comprends pourquoi les Français sont considérés comme un peuple bougon et irascible.
Octave Mirbeau, misanthrope patenté fuyant la capitale et la vacuité de sa vie mondaine, s'installe à la campagne dans un endroit indéterminé qui fait penser à la Normandie ou à l'ouest de Paris, espérant y trouver la vérité du travail dur de la terre (tant que ce n'est pas lui qui travaille, mais il aimerait tant regarder les autres peiner, car là est la vraie vie), les sentiments rudes mais vrais (tant qu'il n'est pas question de lui, trop délicat pour de tels rapports humains). Mais quelle déception de trouver la campagne aussi corrompue que la ville. Il espérait le tableau de Millet et il trouve des scènes dignes de Jan Steen. Sous forme de lettres écrites à chacun de ses amis connus (Maupassant, Hyusmans et d'autres), et peut-être « à la façon de » (mais ma connaissance superficielle de la littérature ne me permet pas d'en juger, seulement de le soupçonner), il livre ses observations et ses sentiments, sous forme d'anecdotes ou de tableaux.

Hélas, cette lecture est bien poussive bien que je ne sois en général pas rebutée par les auteurs pessimistes ou ironiques. Mais rien, absolument rien ne trouve grâce aux yeux de Mirbeau et il le fait partager au lecteur avec un ton méprisant que je n'ai pas supporté. Son quant-à-soi, sa façon désagréable de faire comprendre qu'il est au-dessus de la mêlée, tout cela m'a dérangée, irritée, et j'ai eu du mal à terminer cette lecture.
Le seul point positif de la lecture d'un tel râleur est que, contre toute attente, il m'a fait penser que le monde actuel n'est finalement peut-être pas aussi mauvais qu'il y parait, en tout cas pas pire. S'il y a plus d'un siècle on parlait déjà de décadence dans les mêmes termes mais de façon plus ampoulée qu'on le ferait aujourd'hui (les sociologues des banlieues n'exposeraient pas mieux la situation que l'accusé de la nouvelle « L'Enfant » ; les réseaux d'influence qui gangrènent nos milieux politiques n'ont rien à envier à ceux décrits dans « La Chasse » et la guerre a toujours de beaux jours devant elle comme le montre la nouvelle « La guerre et l'homme »), si le monde apparaissait déjà comme perdu, c'est que soit notre agonie est plus longue que prévue, soit qu'il faut arrêter d'être un esprit chagrin et de croire que c'était nécessairement mieux avant. Ma conclusion, à la sortie de ce livre, et je ne suis pas certaine que Monsieur Mirbeau la partage, est que, certes l'homme ne progresse pas, mais il ne recule pas non plus, Sisyphe inconscient qui fait du sur-place depuis des siècles.
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Un paysan paresseux perd au jeu tout le pauvre bien qu'il avait et se retrouve clochard vagabondant sur les routes avec femme et enfant... Une fille de ferme placée à Paris est violée dans un hôtel borgne le soir même de son arrivée à Paris. Elle se retrouve enceinte et aura "bien du malheur"... Perdu, un chien erre dans les champs. Fatigué, sale et apeuré, il croise la route d'un notaire qui s'imagine qu'il est enragé... Un fermier surprend un paysan en train de trousser sa femme dans un fossé alors qu'ils rentrent à trois du marché plutôt éméchés. Comme il veut les interrompre, le paysan lui promet une demie pistole pour qu'il le laisse finir. Tout se termine au tribunal car le fermier ne verra jamais la couleur de l'argent...
"Les lettres de ma chaumière" sont un recueil de vingt nouvelles qui sont autant de tableaux croqués sur le vif de la vie agricole du XIXème siècle, autant de portraits de paysans, de bourgeois ou d'aristocrates proposés par Octave Mirbeau dans divers registres littéraires et même quelquefois "à la manière de ". Ainsi "La Justice de Paix", dédié à Guy de Maupassant ou "La tête coupée", dédiée à Barbey d'Aurevilly auraient parfaitement pu être écrits par ces derniers. Ces textes, tous empreints de poésie, d'intelligence, de finesse analytique ou descriptive, relèvent d'une langue raffinée et très agréable à lire à plus d'un siècle de distance. Pas mal d'ironie, d'humour, un ton souvent désabusé et un regard plein d'humanité font de ces nouvelles de véritables petits bijoux qui font honneur à la littérature française de l'autre siècle. Auteur malheureusement oublié, Octave Mirbeau mériterait de très vite sortir de son purgatoire, ne serait-ce que pour la modernité de son style...
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Et les moustaches, tout était là ! De même que les paysans de sa race, adorateurs des habitudes anciennes, gardiens sévères des traditions, Dugué haïssait les gens, cultivateurs et ouvriers, qui portaient moustache. La moustache, pour lui, représentait la révolte, la paresse, le partage social, toutes les aspirations sacrilèges qui soufflent des grandes villes sur les campagnes, tout un ordre de choses effroyables et nouvelles auxquelles il ne pouvait penser sans que ses cheveux se dressent d'horreur sur sa tête. Le vice, le crime, les révolutions, ce qui l'inquiétait quand il avait le temps de songer, lui apparaissaient sous la forme symboliques de moustaches hérissées terriblement.
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La démocratie, cette grande pourrisseuse, est la maladie terrible dont nous mourons. C'est elle qui nous fait perdre nos respects, nos obéissances, et y a substitué ses haines aveugles, ses appétits salissants, ses révoltes grossières. Grâce à elle, nous n'avons plus conscience de la hiérarchie et du devoir, cette loi primitive et souveraine des sociétés organisées. Nous n'avons même plus conscience des sexes. Les hommes sont femmes, les femmes sont hommes et ils s'en vantent. Rien ni personne à sa place.
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Je me souviens d’avoir vu là, enfant, des champs couverts de récoltes, des prairies où les bœufs enfonçaient dans l’herbe jusqu’au ventre, des fermes coquettes d’où s’échappait, alerte et joyeuse, la bonne et rude chanson du travail. Au milieu de cette nature privilégiée, de ces riches moissons, le paysan vivait dans l’aisance et dans le bonheur, mais aujourd’hui tout cela est bien changé.
(p. 126, “La Chasse, à M. Elémir Bourges”).
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Ne hais personne, pas même le méchant. Plains-le car il ne connaîtra jamais la seule jouissance qui console de vivre : faire le bien.
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Videos de Octave Mirbeau (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Octave Mirbeau
Le livre est disponibles sur editions-harmattan.fr : https://www.editions-harmattan.fr/livre-les_ecrivains_decadents_et_l_anarchisme_une_tentation_fin_de_siecle_alexandre_lecroart-9782336410142-78065.html ___________________________________________________________________________
La fin du XIXe siècle est marquée par une série d'attentats anarchistes. Ces actes récoltent le soutien d'écrivains d'avant-garde comme Paul Adam, Octave Mirbeau et Rémy de Gourmont. Ces affinités avec l'anarchisme étonnent, venant d'écrivains résignés et élitistes qui rejettent la politique au profit de la littérature. Cet ouvrage examine l'influence qu'a exercée l'imaginaire de la décadence sur ces écrivains. Véritable mythe de la fin du siècle, la décadence donne naissance à une esthétique littéraire : le décadentisme. Mais elle agit également sur les anarchistes, qui y voient l'occasion de faire émerger une société nouvelle. Cette analyse jette ainsi un regard nouveau sur les liens entre politique et littérature. La bombe et le livre se superposent, l'utopie anarchiste et l'imaginaire décadent se télescopent. Ce cocktail détonnant laisse entrevoir une intense période de création littéraire et d'ébullition politique. Il questionne les représentations du progrès et de l'histoire, et signale l'émergence de l'artiste d'avant-garde, révolutionnaire en art et en politique.
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Bonnes lectures !
Crédit : Rudy Matile, la prise de son, d'image et montage vidéo
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