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EAN : 9782842057763
62 pages
1001 Nuits (03/09/2003)
4.12/5   8 notes
Résumé :
" L'idée m'est venue de me volontairement imposer une corvée bien autrement pénible que les corvées militaires, et, malgré la chaleur, un beau matin, je suis parti à pied, sac au dos, de Marlotte à Bourbon-l'Archambaud. " Mais après plus de deux cent cinquante kilomètres parcourus en cinq jours, la chronique de cette randonnée pédestre est loin de chanter les vertus du plein air. En guise de souvenirs, Octave Mirbeau ne récolte au cours de l'été 1884 que de dérisoir... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
L'auteur du fameux "Journal d'une femme de chambre " était épris de vitesse et de modernité et avait acheté une voiture qu'il conduisait furieusement. Dans ce petit recueil, il part marcher en compagnie d'un ami. Il ne s'agit pas d'une petite promenade mais bien de 50 kms par jour en plein été, 250 kms en 5 jours. Une performance qui ne lui laisse que l'envie de circuler à nouveau à bord d'un bolide.
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Une bonne balade avec Mirbeau.
Court chemin hélas.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Paysage monotone. Des plaines, des plaines et encore des plaines. Ce matin, le ciel est un peu couvert, et le soleil ne montre sa rouge face que par des intervalles, entre les crevasses blanches des nuages. Nous traversons des villages et des bourgs, au milieu desquels, uniformément, s'élève la mairie, bâtiment respecté, blanchi à la chaux et décoré par les artistes du cru, de la devise républicaine peinte en lettres noires avec d'étonnantes enjolivures. Au coin des rues, sur des plaques bleues - excusez du peu - on lit : rue de la République, square Gambetta, place de la Nation.
Je vous recommande les square Gambetta, lesquels invariablement se composent d'une trogne de hêtre, entourée de barres de fer; dans les centres importants on y adjoint un puits avec de la mousse autour. Ces indications politiques, qu'on est tout surpris de retrouver au fond des tranquilles et indifférentes campagnes, ont du moins l'avantage de vous mettre tout de go au courant des opinions régnant dans les municipalités. Braves gens, d'ailleurs, et hospitaliers, et fraternels, comme vous allez voir. Si, harcelés par la soif, nous demandons du lait : "J'ai point d'lait!", nous répond-on d'une voix bourrue et en nous tournant le dos; si, craignant de nous tromper, nous demandons notre route : "À vout'gauche!" À vout'gauche est évidement le fond de la langue de ce pays. Chose remarquable, c'est toujours à nout'gauche et jamais à nout'drette que nous devons aller. Charmante plaisanterie, dont le résultat est, très souvent, de nous égarer en des chemins inexplorés, qui n'aboutissent à rien, et d'avoir allongé inutilement notre étape de dix kilomètres...
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Oh ! les bonnes voitures, aux capitons de cuir, où l'ont peut dormir, à l'abris du soleil, les reins meurtris par les cahots et le front rafraîchi par le courant d'air des portières. Oh ! les chemins de fer qui s'en vont si vite , dévorant les kilomètres et qui vous emplissent les yeux de poussière et d'escarbilles de charbon ! Oh ! les steamers où l'on danse sur la houle, l'estomac brisé par les nausées ! Oh ! les ballons qui vous enlèvent dans l'air glacé et vous font retomber sur des cimes d'arbres dont les branches vous entrent dans la chair ! Oh ! les ânes qui trottinent durement le long des berges et souvent s'arrêtent à brouter d'une dent obstinée l'herbe des douves et les charbons des talus ! Oh les charrettes ! Oh ! les camions ! Oh ! les brouettes !

A partir de cette invocation, nous ne voyons plus rien, nous n'entendons plus rien, et nous marchons, haletants et demi-morts, poussés par nous ne savons quelle force inconsciente et machinale. Nous traversons des villages que nous prenons pour des nécropoles, et où seulement, sur des tas de fumier en forme de tombes, picorent des poules, et s'ébattent, dans des mares de purin, des canards stupides et de jeunes oies querelleuses. Nous passons des ruisseau où pas une goutte d'eau ne coule, des rivières desséchées, des fleuves au sable brûlant comme des plaques de tôle rougie. Et le ciel de plus en plus s'embrase, et les rayons de cet implacable, torturant soleil, nous pénètrent dans la peau, pareils à des pointes de feu. Hébétés, ainsi que des hommes ivres, nous nous cognons aux bornes de la route, nous nous heurtons aux mètres de pierre. Il nous semble que nous allons vers d'obscurs et lamentables néants. Les minutes sont des heures; les heures des siècles...
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Nous marchons vers Montargis, terme de notre première étape, et je pense à M. André Theuriet. Il y a, comme cela, des moments où l'on ne pense à rien.
M. André Theuriet appartient à la Revue des Deux Mondes. M. André Theuriet sera de l'académie, un jour ou l'autre. Il a, lui aussi, beaucoup voyagé. Je me souviens d'un voyage qu'il fit en Bretagne, et qu'il a bien voulu, par la suite, conter, d'après le Guide Joanne, aux liseurs de la Revue des Deux Mondes. De cet admirable pays, M. André Theuriet n'a rien vu que le figuier de Roscoff et la lune de Landerneau, lesquels il couvre de plaisanteries très académiques, suivant l'usage des voyageurs et même des commis voyageurs. M. André Theuriet remarqua aussi, à Audierne, un aubergiste dont le ventre lui parut exorbitant et qui - chose rare - mangeait de la langouste.
Faudra-t-il donc, suivant un exemple aussi illustre, que, pour émerveiller M. Buloz et tenter l'immortalité, je plaisante en de longues pages le chien de Montargis, et que j'apprenne aux lecteurs du Gaulois les différents ragoûts dont se nourrissent les différents aubergistes de cette sous-préfecture ? Hélas ! je n'ai point tant d'esprit. Et voilà pourquoi je pense à M. André Theuriet.
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[.......] ; c'est-à-dire que, sans que rien ni personne m'y forçat, en cinq jours j'ai fait deux cent cinquante-quatre kilomètres, un joli ruban de queue, disent les postillons.
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Le livre est disponibles sur editions-harmattan.fr : https://www.editions-harmattan.fr/livre-les_ecrivains_decadents_et_l_anarchisme_une_tentation_fin_de_siecle_alexandre_lecroart-9782336410142-78065.html ___________________________________________________________________________
La fin du XIXe siècle est marquée par une série d'attentats anarchistes. Ces actes récoltent le soutien d'écrivains d'avant-garde comme Paul Adam, Octave Mirbeau et Rémy de Gourmont. Ces affinités avec l'anarchisme étonnent, venant d'écrivains résignés et élitistes qui rejettent la politique au profit de la littérature. Cet ouvrage examine l'influence qu'a exercée l'imaginaire de la décadence sur ces écrivains. Véritable mythe de la fin du siècle, la décadence donne naissance à une esthétique littéraire : le décadentisme. Mais elle agit également sur les anarchistes, qui y voient l'occasion de faire émerger une société nouvelle. Cette analyse jette ainsi un regard nouveau sur les liens entre politique et littérature. La bombe et le livre se superposent, l'utopie anarchiste et l'imaginaire décadent se télescopent. Ce cocktail détonnant laisse entrevoir une intense période de création littéraire et d'ébullition politique. Il questionne les représentations du progrès et de l'histoire, et signale l'émergence de l'artiste d'avant-garde, révolutionnaire en art et en politique.
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Bonnes lectures !
Crédit : Rudy Matile, la prise de son, d'image et montage vidéo
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