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Françoise Adelstain (Traducteur)
EAN : 9782253117100
601 pages
Le Livre de Poche (12/04/2006)
3.88/5   150 notes
Résumé :
À travers le portrait pittoresque de la petite bourgeoisie parsie de Bombay, Mistry aborde, avec un regard tendre et humain, une réalité plus grave : celle du traditionalisme rigide et du fanatisme religieux. Comme dans ses précédents romans, l'auteur de L'Équilibre du monde met au service d'une vision sans complaisance de la société indienne son immense talent de conteur, son sens du cocasse et sa sympathie communicative pour des personnages naïfs, injustement malm... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
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A Bombay, Nariman Vakeel, ancien professeur d'Université en anglais, va avoir soixante-dix-neuf ans et est atteint de la maladie de Parkinson. Il vit avec ses deux beaux-enfants, Jal et Coomy, enfants de sa défunte femme Yasmin, dans un très vaste appartement décrépit. Il a eu avec elle une fille, Roxana, qui vit dans un petit deux-pièces avec son mari Yezad Chenoy et ses deux garçons, Jahengir, neuf ans et Murad, treize ans. Ils appartiennent tous à la communauté parsie, c'est-à-dire qu'ils sont les lointains descendants d'adeptes de la religion du prophète Zarathoustra venus de Perse et ayant trouvé refuge en Inde. Nariman est de plus en plus handicapé par sa maladie, mais, ne voulant pas renoncer à sa promenade quotidienne, il chute dans la rue et se casse la cheville, ce qui le contraint à une immobilité absolue. Ne voulant pas avoir la charge de son beau-père, Coomy va trouver tous les prétextes pour s'en décharger sur Roxana, qui ne va pas pouvoir refuser de s'en occuper. ● J'ai découvert Rohinton Mistry avec L'Equilibre du monde, que j'ai adoré. On passe ici de la fresque d'un peuple à l'histoire d'une famille, mais l'auteur y déploie tout autant ses qualités de conteur. ● On suit avec délectation les tribulations de la famille et les événements les plus tristes sont toujours contés de façon à ne pas plomber le moral du lecteur ; il y a toujours un humour et un optimisme, ou un fatalisme, sous-jacents. On peut du reste le voir dans cette phrase : « Comme il aurait aimé avoir ce talent de donner un sens à la vie grâce au rire, ou du moins se servir du rire comme bouclier contre l'agression du monde. » ● Les personnages sont attachants, très bien campés, et le lecteur tire l'empathie qu'il éprouve pour eux de celle que l'auteur laisse transparaître à leur endroit. ● A partir d'une famille de la petite bourgeoisie parsie, l'auteur brosse un portrait de l'Inde, notamment de la corruption, des conflits religieux, la santé, la misère, etc., mais aussi de l'humanité, tout simplement ! On peut se reconnaître dans ces personnages, dans ces situations. ● le titre français ne rend pas compte du jeu de mots du titre original : Family Matters (Affaires de famille / la famille, c'est important) ● Un des personnages de ce roman-ci fait allusion au chef-d'oeuvre de Mistry, L'Equilibre du monde, de façon amusante : « Il y a quelque temps, j'ai lu un roman sur l'état d'urgence. Un gros livre, plein d'horreurs, comme dans la réalité. Mais aussi plein de la vie, du rire et de la dignité des gens ordinaires. » ● L'auteur aime jouer sur le couple réalité / fiction comme avec ce paradoxe : « Ça prendra du temps. Il n'y a que dans les romans que l'on obtient des résultats immédiats. » ● Merci à 5Arabella de m'avoir conseillé ce roman qu'à mon tour je conseille vivement.
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C'était un plaisir de retrouver Rohinton Mistry après le formidable "L'équilibre du monde", mais cette fois-ci la sauce n'a pas vraiment pris et je me suis traînée avec un peu de peine jusqu'à la fin de ce roman.

La verve et l'empathie de l'auteur pour ses personnages sont pourtant toujours là, et c'est ce qui sauve ce long, trop long roman qui pêche par une structure narrative un peu faiblarde.
Le portrait de la petite bourgeoisie parsi de l'Inde contemporaine, à l'opposé de l'échelle sociale évoquée dans "l'équilibre du monde", est pourtant très évocateur, et l'on s'immerge sans difficulté dans le quotidien de la famille Chenoy à travers lequel l'auteur aborde de nouveau mais sous un nouvel angle les fracturations ethniques et sociales, la corruption endémique et les tensions politico-religieuses de l'Inde qu'il aime profondément.
Mais à l'image de la lente agonie du grand-père Nariman, dont la nécessaire prise en charge par ses enfants va bouleverser les quotidiens et révéler les caractères, la narration manque de rythme, s'égare ici et là et peine à emmener jusqu'au bout un lecteur alerte et compassionnel.
Pas de regret toutefois car cette immersion dans une société indienne foisonnante, diverse, profonde et contrastée est enrichissante.
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Nariman vakeel, ancien professeur d'anglais à l'université, va avoir 79 ans.
Il est atteint de la maladie de Parkinson. Veuf, il vit dans un appartement de Bombay avec les deux premiers enfants de sa femme, Jaf et Coomy, qui tentent tant bien que mal et avec beaucoup de mauvaise volonté, de prendre soin de lui.
Avec leur mère, il a eu une fille, Roxana. elle est maintenant mariée à Yezad Chenoy et mère de deux garçons, Murad et Jehangir. Tous les quatre vivent dans un deux-pièces que le père de Roxana lui a offert en cadeau de mariage.
J'ai suivi chaque personnage dans ses pérégrinations avec ravissement : c'est un vrai travail d'orfèvrerie que nous présente l'auteur.
Il nous peint une société multiethnique sclérosée par la corruption, le traditionalisme et l'extrémisme religieux. Au milieu, chacun tente de survivre tant bien que mal.
Dans un style à la fois naïf, réaliste et très humaniste, l'auteur nous fait découvrir les situations cocasses souvent comiques parfois tragiques de ce pays aux mille et une saveurs.
J'ai pensé à Tolstoï, à Zola...
Bref, j'ai adoré, un franc coup de coeur.
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Dans le Bombay des années 2000, un homme - Jal - et sa soeur - Coomy - tous deux approchant la cinquantaine et tous deux oisifs ( lui se contente de surveiller en bourse les avoirs laissés par leur mère défunte, elle de s'occuper - mal - du foyer) partagent un très grand appartement de sept pièces avec leur beau-père, Nariman, 79 ans, propriétaire de l'appartement.

Mais un jour, en allant se promener en ville, Nariman tombe dans une tranchée non signalée et se casse la cheville; il doit rester allongé 4 semaines avec un plâtre allant de la cuisse au pied. Coomy renâcle à s'occuper du vieil homme - qui a pourtant épousé leur mère quand elle était veuve avec ses deux enfants, Jal et Coomy, renonçant alors définitivement à la femme qu'il aimait - à l'aider quand il doit se rendre aux toilettes, à le laver, à lui donner à manger...

Prenant prétexte que le médecin a évoqué la possible survenue d'une dépression chez Nariman, Coomy décide, avec son frère Jal - qu'elle mène par le bout du nez - de déposer le vieil homme chez leur demi-soeur, Roxana, alléguant que les enfants de cette dernière - Murad et Jehangir, tous deux adolescents - rendront le sourire au viel homme.

Mais Roxana, son mari Yezad et leurs deux fils, vivent dans un minuscule appartement de deux pièces : les parents dorment dans l'unique chambre et les enfants, l'un sur la canapé du salon, l'autre sur un matelas posé par terre juste devant (installation qu'il faut renouveler chaque soir après avoir poussé contre le mur la table où la famille prend ses repas, avant de tout remettre en ordre au matin).

Il revient donc à Roxana de s'occuper de son père, au départ pendant les trois semaines restantes avant le retrait du plâtre de celui-ci. Mais une fois le plâtre retiré, Coomy refuse que Nariman revienne chez lui. Elle va jusque à endommager sérieusement l'appartement (et plus particulièrement la chambre de Nariman) en simulant la rupture d'une citerne placée sur le toit.

De leur côté, Roxana et Yezad se débattent dans des problèmes d'argent, d'autant plus qu'il leur revient de payer les médicaments du vieil homme, Coomy - l'avarice et la méchanceté faites femme - prétendant que la pension que touche Nariman n'y suffit pas.

Une simple affaire de famille est un livre que j'ai trouvé épouvantablement triste, loin du "portrait pittoresque de la petite bourgeoisie parsie de Bombay" promis par le 4è de couverture.

La lâcheté de Jal - qui cède à sa soeur en tout et jamais ne se révolte - la mauvaise foi et le profond égoïsme de Coomy, les ennuis dans lesquels glissent inexorablement Roxana, Yezad et leurs enfants, sont déprimants au possible, loin de l'exubérance des romans indiens que j'ai l'habitude de lire (même si leurs personnages connaissent eux-aussi leur lot de difficultés).

Rohinton Mistry a situé son intrigue à Bombay, mais elle pourrait tout autant se dérouler dans les quartiers pauvres de New-York ou dans les banlieues tristes d'une grande ville d'Europe.

Certains qui ont aimé ce roman me trouveront sans doute trop injuste avec son auteur; je laisse aux autres le soin de se faire leur propre opinion sur ce livre.
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Nariman, un vieil homme, ancien professeur, atteint de Parkinson, vit avec sa belle fille. Après un accident dans lequel il se casse la cheville, sa belle fille s'arrange pour le mettre dehors de chez lui et le déposer chez sa fille, sa demie soeur. Nous apprenons petit à petit l'histoire de la famille, mariage malheureux du Nariman arrangé par sa famille avec une veuve mère de deux enfants, en dépit des sentiments que Nariman éprouvai pour Lucy, qui n'était pas Parsie et qui ne constituait donc pas un parti acceptable. Nous suivons aussi les destinées des enfants, Coomy et Jal, les enfants de la femme de Nariman, et surtout de Roxana la fille bien-aimée douce et lumineuse. Elle semble avoir réussi son mariage avec Yezad, et former avec lui et leurs deux fils une famille unie et heureuse de vivre, malgré des difficultés matérielles. L'arrivée imprévue de Nariman dans leur petit logement va toutefois bouleverser l'équilibre de la famille. Et divers échecs et problèmes de Yezad vont provoquer des changements importants dans son caractère, et entraîner la vie de la famille vers une nouvelle direction.

Un très beau roman, avec des personnages très attachants et très bien rendus par Rohinton Mistry, très complexes, avec de nombreuses facettes, et toujours décrits avec beaucoup d'humanité et de compassion. En même temps, nous découvrons la société indienne, avec ses contradictions, difficultés. Mais les personnages restent humains avant tout, leurs doutes, questionnements, la façon dont ils résolvent ou croient résoudre les problèmes qu'ils rencontrent peuvent arriver dans n'importe quel pays. Comme ce vieil homme devenu impotent, pour lequel il faut bien trouver une solution. On est partagé en permanence entre l'espoir et la tristesse, on voudrait que les choses finissent par s'arranger et que chacun puisse trouver un équilibre et évite de se diriger vers ce qui est facile sur le moment mais qui est une mutilation et une fermeture à long terme : le repli identitaire à l'intérieur de sa communauté, ou supposée telle.

L'auteur observe et analyse ses personnages avec tendresse et compréhension, il suit leurs évolutions, sans les juger, mais son oeil est sans complaisance, il nous montre les noirceurs de l'âme, les tentations, les compromissions, la haine qui peut surgir à tout moment et étouffer toute raison, l'intolérance, la violence qui couve. Il arrive à rendre ses personnages d'une façon si frappante, qu'ils pourraient être n'importe lequel d'entre nous, et leurs dilemmes et leurs chutes pourraient être les nôtres.

Rohinton Mistry dépeint un monde dans lequel trouver sa place, garder ses valeurs et ne pas se laisser emporter par ses émotions et frustrations est un combat quotidien. Un combat souvent perdu. C'est très noir, mais en même temps l'écriture fait que nous avons le sentiment que tout n'est pas perdu, enfin peut être pas définitivement.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Quelle folie poussait les jeunes, et les moins jeunes, à se croire immortels ? Leur vie serait tellement plus facile s’ils parvenaient à se rappeler qu’elle a une fin. Avoir toujours à l’esprit l’idée de sa propre mort éviterait de perdre du temps en méchancetés, colère, amertume et autres petitesses. C’était le secret : se souvenir qu’on doit mourir, afin d’écarter la laideur et la stupidité de la vie quotidienne.
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Il raconta ensuite l'histoire à Yezad : une famille vendait une de ses filles. Agée de quatorze ans, elle devait épouser un veuf de soixante ans. "Il dit qu'il veut une épouse, mais tout le village sait qu'il s'achète une esclave. Et la famille accepte pour les raisons habituelles : pas de quoi nourrir tout le monde [...]"
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Tu vois, dit sa mère, ce n’est pas si facile d’avoir un chien. Il ne suffit pas de s’amuser et de rire avec lui, il faut aussi se préparer à la tristesse de sa mort.
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Yezad approuva en souriant, mais il n'imaginait que trop ce qui attendait le pauvre Jal. "Es-tu sûr ? Coomy pourrait ne pas apprécier."
Jal hésita, se tritura le lobe de l'oreille. "Ca m'est égal". Il avait le sentiment de retrouver l'estime de soi qu'il avait perdue depuis des mois. "Que va-t-elle faire ? Me jeter dehors , moi aussi ? Si j'avais le choix, je partirais de moi-même."
Déclaration qui stupéfia Yeza et Roxana. "Il s'est passé quelque chose entre vous deux?
- Non, rien de particulier. Juste comme d'habitude - je n'ai pas de tête, je suis inutile, je gêne. Et j'en ai marre de l'entendre ressasser sa colère depuis trente ans [...]"
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A quelques mètres du seuil de marbre, il s'assit par terre, caressa le luxueux tapis, en goûta le picotement soyeux contre ses mains, souriant à l'image de l'enfant qu'il avait été. Le feu n'était qu'un rougeoiement de braises. Et il n'y avait guère de fumée, bien que la riche fragrance du bois de santal emplît la pièce. De temps en temps, on entendait le craquement sonore d'une étincelle qui s'échappait vers le dôme, tout là-haut.
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Videos de Rohinton Mistry (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Rohinton Mistry
Bombay, 1921.
Perveen Mistry travaille dans le cabinet d'avocats de son père, devenant la toute première femme avocate en Inde. Un statut qui ne manque pas de faire débat, alors que seuls les hommes sont autorisés à plaider au tribunal… Mais quand un meurtre est commis dans une riche maison musulmane pratiquant la purdah (séparation stricte des femmes et des hommes), elle est la seule à pouvoir mener l'enquête.
Faisal Mukri a été retrouvé poignardé à Malabar Hill, chez son ancien employeur, Omar Farid, un riche marchand, lui-même décédé quelques semaines auparavant. Les potentielles témoins du crime sont ses trois veuves, vivant recluses dans une partie de la maison interdite aux hommes. Perveen arrivera-t-elle à comprendre ce qui s'est réellement passé ?
Une enquête passionnante, qui nous plonge au coeur de la société indienne du début du XXe siècle et de la place qu'y occupent les femmes.
« PERVEEN MISTRY A TOUT POUR PLAIRE, DONT UNE PROPENSION RÉSOLUMENT BIENVENUE À SE FOURRER DANS LES AFFAIRES DES AUTRES. UN VÉRITABLE PAGE-TURNER ! » The Globe and Mail

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