Un livre intéressant avec un certain nombre de faiblesses
Il prend le contre-pied des idées communément admises sur la Guerre d! Espagne. Ses arguments ne sont pas dépourvus de justesse.
Il n'est pas contestable que ce conflit n'a pas opposé un peuple et une armée, puisque la moitié de la population espagnole qui avait voté contre le Front Populaire était favorable aux Nationalistes et qu'au départ plus de la moitié de l'armée était demeurée favorablement au gouvernement et que, dès les élections, des troubles violents avaient éclaté dans le pays, auxquels le gouvernement n'avait ni le pouvoir ni la volonté de mettre fin, cette situation rendant un affrontement armé inévitable.
De même, les républicains modérés (Azana, les radicaux de Leroux, ont très vite écartés du gouvernement au profit des marxistes (socialistes, dont Largo Caballero, le leader, se faisait appeler le "Lénine Espagnol, communistes, qui prennent vite la direction de fait, en raison de leur discipline supérieure et en tant que bénéficiaires principaux de l'aide sociétaire et anarcho-troskystes, particulièrement actifs, mais éliminé physiquement par les communistes). A la fin de la guerre la domination du parti communiste sur ce qui restait de la République était totale.
Au vrai, le combat opposé d'un côté l'armée de Franco d'un côté,et de l'autre l'armée régulière de la République,les milices des partis, très indépendantes et se combattant parfois entre elles.Il faut y ajouter les renforts étrangers, combattante italiens et allemands dans le camp nationaliste, soviétiques et brigades internationales dans le camp républicain
Pour compléter le tableau, on ajoutera que les atrocités furent assez équitablement réparties entre les deux camps
Mais cela ne justifie pas une analyse totalement partiale du conflit au profit des franquistes, au prix parfois de véritables contorsions intellectuelles, et au point de justifier l'injustifiable, notamment la répression féroce qui s'est poursuivie jusque dans les années 50, alors que la guerre était gagnée depuis longtemps.
De même,s'il est peut-être nécessaire de rectifier une image exagérément négative de Franco, cela ne justifie pas d'en faire un portrait purement hagiographique, comme le fait l'auteur.
Malgré son manque d'objectivité, ce livre n'est pas inutile dans le paysage historiographique existant, car il a le mérite de présenter un point de vue diffèrent dans un contexte trop univoque.
On peut citer cependant un ouvrage remarquablement équilibré
le temps de Franco, dû au romancier
Michel del Castillo, pourtant non -historien professionnel