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3,7

sur 1477 notes
Modiano a trente trois ans lorsqu'il écrit ce roman. Il est encore un jeune auteur même si ce livre n'est pas son premier écrit. Il y affirme néanmoins, ses obsessions littéraires et se plait à perdre le lecteur tout comme il l'est lui même dans la recherche de son identité profonde. Sa force est bien de donner à ce parcours tout personnel, un écho universel susceptible de toucher chaque être vivant, dans le sens profond que peut avoir la vie qui passe et le passé qui s'effiloche. Il y a beaucoup d'ironie et de jeu dans le récit qu'il nous livre. Ironie des situations, des noms, le héros est employé dans une agence de détective qu'il quitte au début du roman, quoi de plus naturel pour quelqu'un dont le nom est un emprunt et qui chemine en premier lieu à découvrir qui il peut bien être. Ce chemin le conduit à croiser des ombres du passé, aux noms improbables, comme sortis d'un théâtre, chacun dans son coin, avec un rôle, une route, une trajectoire. Ces trajectoires, elles se croisent , s'emmêlent, se démêlent. La mémoire revient par bribes, les flashs sont des errances hésitantes, on cherche, on se trompe, on ne sait plus bien ce qu'on cherche et ce qu'on trouve. Reste le goût des atmosphères traversées, les souvenirs s'esquissent au gré des ressentis, la peur est l'impression reine, celle qui marque le plus durablement, ainsi la guerre et l'occupation sont ils présents dans un clair obscur de cinéma. Modiano né en 1945, puise dans ce flou, un mystère qui le dépasse et le définit en même temps. La Rue des Boutiques Obscures est ainsi un ailleurs mythique, quelque part à Rome, où jamais l'auteur ne nous promène dans son roman, il y a bien là le signe d'une autre quête, au-delà des apparences de la vie qui va.
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Il s'agit de mon premier roman de Patrick Modiano et de mon premier Goncourt et je dois dire que je ne me suis pas éclaté.

J'ai ouvert ce livre grâce à un challenge, il traînait chez moi depuis plusieurs mois et je n'ai jamais eu envie de l'ouvrir, je prends donc ce livre relis la quatrième de couverture et me dis pourquoi pas ?

L'histoire d'une personne amnésique qui essaie de retrouver son ancienne identité aurait pu et aurait du me toucher mais pas là non, en cause l'énorme manque de sentiment de notre héros.

En effet, nous avons affaire à une personne qui au bout de 10 ans décide de retrouver son ancienne identité (pourquoi avoir attendu si longtemps ?), par de très heureux hasards il retrouve beaucoup des personnes qui ont connu des personnes qui l'ont connu lui (j'espère que vous suivez) et qui possèdent tous des photos ou des objets intéressants pour sa recherche et qui lui en font cadeau très volontiers sans jamais posé de questions, notre héros n'a donc qu'a frapper aux portes suivantes (indiquées au fur et à mesure de ses rencontres) et il en apprend toujours un peu plus sur sa famille, ses amis et lui-même. Là ou le bat blesse, c'est qu'il ne va jamais posé de questions sur les sentiments de ces personnes rencontrées soit à son égard soit à l'égard de ses amis ou de sa famille, il va faire des recherches sur toutes les personnes citées, grâce en autre à une relation de son ancien métier (détective privé) et jamais sur lui-même (une fois que son nom et prénom est enfin dévoilé).

Sa date de naissance, son ancien métier et sa vie en général ne semble pas du tout l'intéressé, savoir si les personnes citées sont encore en vie ne semble pas non plus l'intéressé, pour moi ce livre aurait pu être vraiment réussi si on avait ressenti des émotions, mais là non tout est plat, pas de sentiments, pas de questions, notre héros existe à peine.

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Prix Nobel..... Jamais rien lu de Modiano..... Alors je continue encore....
3/10
Là, j'ai honte !
Je ne comprends pas, dois je reprendre ces pages, les relire dans un autre contexte ?
Tant de critiques dithyrambiques, et moi qui reste de glace devant ce personnage !
Qui es tu Guy Roland ?
Personnage pour lequel je n'ai pas développé la moindre sympathie !
Recherche d'identité ... Peut être mais pour faire quoi ?
Savoir pour savoir ?
Pas de devoir de mémoire, non .... pour moi, juste une quête, avec tant d'indifférence, tant d'incompréhension, de distance, tout cela pour faire quoi ?
Nous traîner dans des lieux décrits très précisément mais toujours la même histoire, nous ne ressentons absolument pas l'atmosphère de ces endroits mais par contre nous saurons la couleur de la nappe et des rideaux, alors voilà, moi, je m'ennuie tout au long de ces pages !
Qui es tu Patrick Modiano ?
Auteur pour lequel je n'arrive pas à développer un minimum d'intérêt si ce n'est de la curiosité .... Comprendre ce qui fait le succès ?
Pour moi, nous sommes juste devant le spectacle d'une contemplation de nombril !
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Mon premier Modiano... une histoire un peu déroutante, sans véritable fin, faite de dialogues, de rencontres. Avec un parfum de mystère qui flotte sur l'ensemble du récit...

Mais j'ai vraiment apprécié cette quête d'identité un peu hors du temps, peuplée, dirait-on, de fantômes, de spectres. A Paris ou ailleurs, j'ai aimé cheminer sur les pas de ce Guy Roland, employé d'une agence de police privée, à la recherche de son passé.

J'ai trouvé que, portée par une superbe écriture, cette histoire possédait un vrai charme qui m'a conduit à reprendre à chaque fois la lecture avec beaucoup d'envie et de curiosité.

Mon premier Modiano fut donc son roman couronné du Prix Goncourt... et désormais, je compte bien poursuivre la découverte de son oeuvre.
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Mais comment fait-il ? Quel est son secret ? Comment Patrick Modiano s'y prend-il pour tisser, à partir de presque rien, cette atmosphère ethérée et mélancolique, identifiable entre toutes ? Mystère...
Le fait est qu'en déambulant dans le Paris désuet des années 60 avec Guy Roland (Jimmy Pedro Stern ? Pedro McEvoy ?), le héros amnésique de cette histoire morcellée comme un puzzle, le lecteur s'immerge dans une ambiance vraiment particulière, brumeuse et intimiste. J'ai aimé.

Pourtant la quête d'identité du narrateur, qui déroule méthodiquement la pelote de son passé, n'a rien en soi de particulièrement passionnant, et même si j'ai refermé le livre il y a quelques jours, je serais déjà bien incapable de reconstituer avec précision les différentes étapes de son parcours, l'enchainement de ses rencontres, l'itinéraire un peu chaotique de ce "sourcier guettant la moindre oscillation de son pendule".

En revanche, je suis encore imprégné par ce style sobre et lumineux, épuré à l'extrême, et par ce sentiment d'errance, ce léger décalage avec le réel d'un homme sans racines, étranger à lui-même.
A partir de maigres indices, quelques photos jaunies, des adresses obsolètes et de vieux bottins plein de numéros de téléphone au charme aujourd'hui surrané (SÉGur 09-59, PASsy 10-89 et autre ÉTOile 17-18), Guy Roland et Patrick Modiano remontent le temps et nous promènent dans les rues du Paris occupé, sans pour autant établir la moindre corrélation directe avec la période historique de la Seconde Guerre mondiale. Tout juste est-il question de faux papiers, de double identité et de fuite vers le Portugal, via la Suisse.
Avec une remarquable économie de moyens, ils avancent à tout petits pas dans une enquête faite de fausses pistes et de vraies impasses. Passant d'un témoin à un autre, Guy/Pedro cherche dans leurs récits à reconstituer sa vie, et ses investigations nous questionnent : sommes-nous toujours les mieux placés pour savoir qui nous sommes ?

Parfois le brouillard se dissipe un peu et des bribes de souvenirs refont surface (quelle curieuse machinerie que la mémoire !), mais l'on referme quand même le livre sur une dernière pirouette sans avoir de vision claire sur l'identité et la trajectoire du narrateur, dont le vide intérieur semble impossible combler.
La rue des boutiques obscures n'a pas livré tous ses secrets, la lutte contre l'oubli continue et le mystère reste entier ... pour notre grand plaisir !
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Rue des Boutiques Obscures

J'ai trouvé l'atmosphère de ce livre à la fois sombre et douce.

Sombre parce que le narrateur marche souvent dans des rues sombres, froides et peu rassurantes et l'hiver. Il rencontre des personnages un peu en marge, décalés ou qui ne semblent pas à leur place dans la société où ils vivent.

Douce parce qu'il n'y a pas de violence et malgré sa quête qui semble importante pour le narrateur, j'ai eu l'impression que toute ces recherches se faisaient doucement, sans précipitation et comme s'il avançait dans le brouillard et c'est peut être le cas ?

L'histoire est celle du narrateur qui a perdu la mémoire et qui essaie de retrouver tout un pan de sa vie. Quand il croit qu'il est telle personne il y a un revirement et il s'aperçoit qu'il n'est pas celui qu'il pensait être. Et même à la fin je ne suis pas sure qu'il soit vraiment celui dont il a narrer l'histoire.

C'est un livre à la fois envoutant et qui nous fait nous poser des questions, sur la vie, sur ce que nous devenons, sur notre mémoire.

J'ai beaucoup aimé. C'est le premier roman de P. Modiano que je lis et je crois que je vais en lire d'autres. Un roman à lire
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Commenter Modiano devient vite un exercice compliqué. On aime, on est sensible à l'univers de l'auteur, ou pas.
Et ensuite seulement on peut trouver un texte plus fort qu'un autre.
On plonge dans Rue des boutiques obscures comme on plongerait une nuit dans un lac éclairé par moment par les lumières allumées puis éteintes de maisons sur la berge
A la recherche de son passé, de son identité Guy enquête, croit se reconnaitre, tisse, invente, se perd, se trouve.
On ne sait s'il est Freddie, s'il croit l'être, s'il veut l'être.
La mémoire, les lieux, le passé, le présent.
Modiano n'écrit pas l'avenir.
C'est peut-être désepérant mais c'est beau non ?
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« Je ne suis rien », voilà le magnifique incipit qui nous fait entrer dans l'un de ses textes majeurs, Rue des boutiques Obscures, le sixième roman de l'auteur, qui rafla le Goncourt en 1978.
Bienvenue chez Patrick Modiano, un monde brumeux composé de souvenirs flous et distordus comme des rêves. Guy Roland, un détective privé dont l'agence vient de fermer pour cause de retraite du propriétaire, se lance dans une dernière enquête : la recherche de sa propre identité, oubliée suite à un accident advenu des années plus tôt. le voilà donc sur ses traces, replongeant au fil des rencontres et des indices glanés çà et là dans le Paris obscur et inquiet de l'Occupation. Malgré le fil tenu qui le relie à ce passé et la mémoire des uns et des autres jamais totalement fiable, le puzzle prend petit à petit forme, mais les traces d'une vie se résument au final à peu de choses : des adresses et des numéros de téléphone désuets, des photos jaunies, de vagues réminiscences…
Ce qui frappe en premier dans la lecture de ce livre, comme toujours chez Modiano, c'est son économie. Voilà un livre qui cherche une forme simple et dépouillée pour signifier beaucoup. le non-dit, l'ellipse, le silence sont aussi importants que ce qui est rapporté et le livre se déroule autant entre que sur les lignes. le style limpide de la narration où tout le superflu semble avoir été traqué et éliminé, et où s'installe la petite musique très particulière de l'auteur, contraste avec la complexité de l'enquête. Dans la France de l'Occupation, les hommes changent de noms, ont des activités secrètes, se cachent, surtout s'ils sont juifs, émigrés, résistants… Cette triste période de l'histoire de notre pays y apparaît dans l'ouvrage presque irréelle, étrange, fantomatique et inquiétante. L'enquête porte en elle ce même caractère de rêverie et de divagation. Guy Roland s'accroche à une photo où il croit se reconnaître et suit le témoignage de personnes qui ne sont sûres de rien et semblent abonder dans le sens de l'enquêteur pour lui faire plaisir. Bref le désir de réponses pousse à transformer les conjectures en vérités. le héros se balade ainsi au gré des photos, des rencontres, des adresses, des registres administratifs d'une adresse à l'autre, de Paris à Megève en passant par Jouy-en-Josas ou Bora Bora pour finir son enquête-errance à Rome, rue des boutiques obscures
J'ai éprouvé un grand plaisir à me trouver plongé dans ce monde suranné et énigmatique et à suivre ce héros discret et effacé dans sa quête impossible et irréelle. Modiano a décidément une musique qui n'appartient qu'à lui et plus je lis ses livres, plus j'y adhère.

Tom la Patate.

Lien : http://coincescheznous.unblo..
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Guy Roland est détective privé. Il est également amnésique. D'ailleurs Guy Roland n'est qu'une identité qui lui a été fournie par son employeur et ami qui cesse aujourd'hui son activité. Dès lors, cet homme sans passé a tout loisir d'employer ses compétence dans la quête de celui-ci.

Une photo, un nom, un hall d'immeuble, Guy est à l'affût de la moindre piste si ténue soit-elle. de rencontres fébriles en souvenirs fugaces, on s'attache aux volutes d'un parfum poivré, au ressenti particulier à la lueur d'une certaine lumière, ou bien aux mains croisées sur le pommeau d'une canne. Un sentiment de fuite grandit. Mais que fuyaient-ils, lui et ses amis perdus aux noms multiples et étranges, dans cette "drôle d'époque" où Paris était sous occupation allemande. Où sont-ils maintenant? Qui pourra l'aider à retenir le sable du temps oublié qui lui file entre les doigts dès qu'il pense pouvoir s'en saisir à nouveau?

Rue des boutiques obscures est un roman troublant et énigmatique qui vous possède autant qu'il vous échappe, cultivant le flou et le trouble en chatouillant les méninges. Qu'est-ce que l'identité lorsque l'on perd son passé ? Une identité est-elle unique ou plurielle ? Peut-on se construire avec un sentiment d'errance perpétuelle?
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Pourquoi le Goncourt à celui-là? Il n'est ni meilleur ni moins bon que les autres, tous sont excellents, à part peut-être le premier que j'ai moins aimé, pas encore habitué à l'univers modianesque probablement, mais aujourd'hui j'y suis à fond! Cette enquête d'un détective à la recherche de sa propre identité, visitant inlassablement les lieux où il a peut-être laissé une trace pour reconstituer un passé oublié, est un pur régal, à condition d'aimer la topographie parisienne. Au-delà de cette recherche mélancolique du temps perdu, la terreur obsessionnelle de ceux qui étaient pourchassés sous l'occupation est décrite avec finesse et empathie. Une fois refermé, je n'ai qu'une hâte, me plonger dans le suivant.
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