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3,7

sur 1477 notes
Le narrateur souffre d'amnésie. Son patron part en retraite et ferme son activité de détective, alors le narrateur part à la recherche de son identité.

Première piste : est-il Freddy Howard de Luz ? Non, même si Freddy a disparu sans laisser de trace.

Seconde piste : est-il Pedro McEvoy ? Mais celui-ci utilisait également l'identité de Jimmy Pedro Stern.

Il s'est marié avec Denise et, avec Freddy et Gay, ils sont partis à Megève en pleine occupation allemande et en hiver.

J'ai aimé retrouver la couleur verte dans les pages de ce roman. La couleur bleue émerge en fin de volume.

Au début du récit, les personnages doivent souvent se baisser dans les pièces dans lesquelles ils se trouvent. Cela m'a fait sourire.

Bien sûr, j'ai retrouvé les thèmes de l'auteur : le sfumato qui entoure les souvenirs, la disparition des êtres proches, l'indispensable bottin et les Alpes.

Et une adresse obscure, à Rome.

Quelques citations :

Hutte répétait qu'au fond, nous sommes tous des « hommes des plages » et que « le sable ne garde que quelques secondes l'empreinte de nos pas ».

Décidément, tout finissait dans de vieilles boîtes de chocolat ou de biscuits. Ou de cigares.

L'image que je retiendrai :

Celle des personnages masculins qui portent tous la moustache dans les années où se déroule le récit.
Lien : https://alexmotamots.fr/rue-..
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La rue des boutiques obscures à Rome était celle ou il y avait le siège du PCI. le corps d'Aldo Moro a été retrouvé via Critea entre cette rue et celle du siège de la Démocratie chrétienne.
Pourtant ce livre n'a rien de politique. On y retrouve les obsessions modianesques, l'identité, l'enquête...
Je me souviens qu'elle aimait ce livre. Je le moquais. Elle me reprocha mes gouts pour la littérature allemande et américaine. Après notre séparation, je n'ai plus jamais lu de Modiano jusqu'à son prix Nobel. Son discours, un ode à la littérature est magnifique. J'ai rattrapé mon retard.
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Patrick Modiano a dit : « le Goncourt, c'est un peu comme l'élection de Miss France. Sans avenir ».

Si le Prix est sans avenir, c'est dans le passé que se trame le scénario du roman qui lui permit de l'obtenir en 1978.

Je ne vais pas résumer le roman, maintes et maintes fois commenté sur les blogs littéraires. La présentation de l'éditeur est d'ailleurs parfaite : « Que reste-t-il de la vie d'un homme ? Une photo, au fond d'une boîte ou d'un tiroir, des papiers administratifs, quelquefois une fiche de police ou un nom dans un Bottin. Et aussi les souvenirs de ceux qui l'ont connu ou rencontré. Ils seront de moins en moins nombreux et leurs souvenirs de plus en plus vagues. Ainsi l'écho d'une vie décroît-il jusqu'à s'éteindre tout à fait. A supposer que quelqu'un puisse revenir sur terre après sa mort, que retrouverait-il de lui dans les lieux qui lui étaient familiers et dans la mémoire des autres ? Et qui pousse un certain Guy Roland, employé dans une agence de police privée que dirige un baron balte, à partir à la recherche d'un inconnu disparu depuis longtemps ? le besoin de se retrouver lui-même après des années d'amnésie ? Au cours de sa recherche, il recueille des bribes de la vie de cet homme qui était peut-être lui et à qui, de toute façon, il finit par s'identifier. Comme dans un dernier tour de manège, passent les témoins de la jeunesse de ce Pedro McEvoy, les seuls qui pourraient le reconnaître : Denise Coudreuse, Freddie Howard de Luz, Gay Orlow, Dédé Wildmer, Scouffi, Rubirosa, Sonachitzé, d'autres encore, aux noms et aux passeports compliqués, qui font que ce livre pourrait être l'intrusion des âmes errantes dans le roman policier ».

J'ai plutôt envie d'évoquer ma frustration et mon désappointement à la lecture de ce qu'une certaine majorité proclame comme chef-d'oeuvre. « Vivre, c'est s'obstiner à achever un souvenir », écrit René Char (citation d'ailleurs reprise en épigraphe au roman Livret de famille). L'écrivain se lance en effet ici dans la ressouvenance égarée d'un puzzle identitaire qu'il ne parviendra pas à achever à l'issue d'un roman à l'atmosphère trouble, complexe, que j'ai aussi trouvée confuse. Une interview qu'il avait accordée en 1990 confirme ce sentiment : « Ma recherche perpétuelle de quelque chose de perdu, la quête d'un passé brouillé qu'on ne peut élucider, l'enfance brusquement cassée, tout participe d'une même névrose qui est devenu mon état d'esprit ». Un aveu – si l'on peut dire –, qui conforte l'embarras que j'ai éprouvé de pages en pages ; une névrose que l'on peut que percevoir en filigrane de cette quête inachevée. J'ai lu qu'il n'est pas rare qu'une oeuvre littéraire « renverse le rapport entre la question et la réponse et confronte le lecteur, dans la sphère de l'art, avec une nouvelle réalité "opaque", qui ne peut plus être comprise en fonction d'un horizon d'attente donné ». J'adhère à cette communication après avoir lu Rue des boutiques obscures : à aucun moment je n'ai trouvé réponse aux questions posées par ce roman. Au fur et à mesure que j'avançais avec le narrateur dans l'élucidation de sa recherche, peu à peu je m'éloignais avec lui des convictions qu'il acquerrait. C'est là que je n'ai pas trouvé « mon compte » de lectrice : pas d'indice imaginaire qui aurait pu me propulser dans un après fantasmé.

« Ce livre pourrait être l'intrusion des âmes errantes dans le roman policier », souligne l'éditeur. C'est vrai. Modiano construit son texte comme un polar. J'attendais, comme le narrateur, le moment de vérité qui donnerait sens à la quête. Mais il n'est jamais venu. Je me suis toujours demandé si mes suppositions étaient justes. Même si « ce qui est important dans une oeuvre, c'est ce qu'elle ne dit pas » (P. Macherey), je n'ai pas pu – pas su – trouver de clé pour résoudre la pseudo-énigme posée par le monologue tourmenté du personnage principal en proie aux spectres de son passé.

Habituellement peu dérangée par les allers-retours – parfois imprévisibles – entre passé et présent dans d'autres oeuvres d'autres auteurs, j'ai été déconcertée par la façon dont Patrick Modiano traite son récit : une impression désagréable de me trouver dans un labyrinthe avec des indications floues, parfois contradictoires. Pas d'unité. Pistes brouillées…

Je me suis laissé dire que toute l'oeuvre de Modiano (et dieu sait qu'elle est prolifique) est ainsi construite. Alors, je ne crois pas que j'irai plus loin dans la rencontre avec cet auteur qui, j'en conviens, écrit bien. Certes, c'est banal, convenu et peu original de conclure ainsi la chronique d'un roman (qui a obtenu le Goncourt) d'un romancier qui vient de recevoir le Prix Nobel de Littérature. Certes…
Lien : http://litterauteurs.canalbl..
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Sur Modiano je m'acharne mais pour le moment, je crois n'avoir aimé que Dora Bruder, roman admirable grâce à la franche émotion livrée par son auteur-narrateur. Si cette Rue des boutiques obscures ne ressemble pas comme la Place de l'Etolie à une gigantesque élucubration, j'ai quand même trouvé que le soufflé, habilement monté dans la première partie du roman retombait un peu vite et n'ai pu m'empêcher de penser "tout ça pour ça". Cependant cette mémoire un peu superficielle, ou plutôt cachant sa profondeur de l'Occupation est intéressante - ainsi que le procédé narratif consistant à accumuler une série de fiches jusqu'à ce que la mémoire du protagoniste amnésique lui revienne. Mais franchement, le Prix Goncourt me semble un peu "volé" quand il y avait en face La Vie mode d'emploi de Perec.
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À conseiller pour ceux qui voudraient découvrir l'oeuvre de Modiano.
Un amnésique enquête sur son passé et échafaude des théories de plus en plus précises sur ce qu'il a pu vivre, jusqu'à ce que son enquête rattrape les fils ténus de la mémoire. Une histoire profonde et émouvante.
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Un peu déçue par cette lecture : j'ai commencé intriguée par cet homme amnésique depuis un accident, à qui on a été obligé de recréer une identité et qui cherche maintenant tous les indices possibles pour découvrir son passé.
Mais c'est long, alambiqué et j'ai été très désappointée de voir une fin qui n'en est pas vraiment une.
Bref un roman à oublier.
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Il y a quelque chose de fascinant à emboiter les pièces d'un puzzle dont on sait à l'avance que beaucoup d'entre-elles manqueront.
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Alors qu'il n'a que 33 ans, Patrick Modiano reçoit le Prix Goncourt 1978 pour ce livre épatant. A travers un style perfectionné, précis et concis, l'auteur nous emporte dans une enquête trépidante à la recherche de ce que le passé nous réserve. J'ai adoré ce roman.

Dans l'après-guerre, le personnage principal est l'assistant d'un détective privé qui vient de prendre sa retraite. Partiellement amnésique, il décide alors de se lancer lui-même dans une enquête sur son propre passé et percer ainsi les mystères de son identité. A travers des lieux, des objets et des rencontres, il va tenter de remonter le fil de sa vie et mettre en lumière les zones d'ombre. le roman est une course poursuite avec cette identité insaisissable, mouvante et multiple. Une fuite en avant et en arrière.

C'est un roman fort sur « cette drôle d'époque », sur l'Occupation, sur la chasse aux Juifs et sur l'impossible définition des identités. C'est roman axé sur les questions, plus que sur les réponses. C'est un texte brillant, d'une écriture légère et efficace.
Lien : http://evanhirtum.wordpress...
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Voilàààààà, ça y est ! J'ai lu Modiano ( et Madame de Lafayette aussi, mais c'était il y a longtemps ! ) Quelle tristesse donc... je ne serai jamais Ministre de la Culture ... permettez-moi de pleurer ma douleur...
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Une oeuvre dense avec un style épuré... Un Modiano où on se perd au fil de la quête du personnage principal, quitte à se désintéresser des différentes pistes qu'il explore ! Mais les derniers chapitres permettent finalement aux lecteurs de regagner l'intérêt perdu et globalement, à l'issue de Rue des boutiques obscures, on est satisfait d'avoir maintenu le cap et d'avoir suivi Modiano dans ses perigrinations.
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