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3,7

sur 1477 notes
Un roman sombre mais plaisant dont le thème central est la mémoire, celle d'un homme qui se remet sur les traces d'un passé lointain et tente de reconstruire le puzzle de sa propre vie. le tout est savamment orchestré sous la forme d'un roman détective dont le personnage principal rembobine lentement le film, mais avec un magnéto sacrément défecteux^^. Et oui ce monsieur devient russe, dominicain, anglais ou sud-américain... L'idée est farfelue mais vraiment originale. La langue et le style tout en description sont d'une qualité exceptionnelle. Certaines parties de l'intrigue restent insaisissables.
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Une de mes amies m'a conseillé ce livre, en me disant que celui-ci l'a profondément marquée. Pourquoi ? Comment ? Je penserai à lui demander.

Guy Roland, amnésique, cherche à en savoir plus sur son passé. Qui est-il ? D'où vient-il ? Qui sont ses amis ? Assez rapidement, il enchaîne les retrouvailles & assemblent quelques pièces du puzzle. Malheureusement, selon moi, tout va si vite que je n'ai pas le temps de m'attacher aux personnages, ni de vraiment les cerner.
Ce roman, cette quête de soi, ne m'a emmené nulle part & j'ai été extrêmement déçue par cette fin. J'en attendais peut-être un peu trop de ce prix nobel, & ça me chagrine.

Je mets néanmoins 2 étoiles pour le style que j'ai apprécié.
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Frustrée... Frustrée et enchantée en même temps. Lu très longtemps après son édition originale, très longtemps après son succès (à se demander d'ailleurs pourquoi ne l'avoir pas lu avant...?), ce livre reste dans son écriture et sa conception très moderne, très innovateur. Quoi de plus étonnant qu'un détective privé amnésique, qu'une recherche de passé sur la base d'une vague reconnaissance par deux barmen, qu'une suite de chapitres qui relèvent plus du rapport de police et de l'interrogatoire que d'un récit à proprement parlé. Les personnages sont stupéfiants, charismatiques, et surtout tous de bonne volonté pour donner des informations à un personnage, somme toute, plutôt transparent. Evidemment le passé du protagoniste principal n'est pas à l'image de son amnésie; on soupçonne une vie aventureuse, joyeuse, internationale, et peut être risquée. Avec des lieux mythiques (Paris, Megève, la Russie) en toile de fond. Frustrée donc par le dénouement, où l'on espérait un peu plus d'explications, un peu plus d'informations sur le passé de notre héros, un peu plus de liens entre les indices. Mais la frustration fait de ce livre un chef-d'oeuvre: on se retrouve exactement dans la peau du héros, frustré de n'avoir que des bribes, des souvenirs fugaces d'une vie qui, peut être, n'est même pas la sienne.
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Un petit chef d'oeuvre, pas moins que cela.
Détective sans passé, Guy Roland décide de mener l'enquête, celle qui lui rendra son identité, son histoire. de pistes en pistes, et de photographies en photographies, il croit se reconnaitre, mais est-ce vraiment lui ? Pas sûr. Des sensations de déjà-vu trompeuses, mais comment s'assurer qu'elles ne sont pas le fruit de sa volonté à vouloir savoir plus que de réelles réminiscences ? Dans cette quête éperdue il est question du besoin inhérent de l'homme de savoir qui il est et d'où il vient car sans passé il est peu de choses. Construit tel un roman policier sans en être véritablement un, l'auteur nous emporte dans la France occupée bien que peu d'éléments historiques nous en apprenne davantage sur cette période sombre, lieu de tous les dangers et propices aux disparitions quelle qu'elles soient.
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Patrick Modiano est passé il y a quelques semaines dans l'émission La Grande Librairie. Je connaissais le nom de Modiano, c'est tout. C'est la première fois que je voyais et écoutais cet auteur, prix Goncourt, prix Nobel. Depuis j'étais curieuse de découvrir l'écriture de cet auteur du souvenir, à l'histoire singulière et à l'enfance malmenée.
Alors je débute ma rencontre avec Modiano en lisant Rue des boutiques obscures.
Les phrases sont courtes, parfois sans verbe, comme pour poser un décor. Au début je suis déroutée, puis je me laisse emportée dans ce labyrinthe.
Le héros a perdu la mémoire et se lance à la recherche de sa propre vie. L'auteur nous emmène dans les rues de Paris, souvent sombres, à la rencontre de personnages étonnants et atypiques. C'est comme des bribes de laine avec lesquels on essaie de faire un pull, mais il en manque toujours un peu, c'est incomplet.
Son écriture est particulière, je ne connais rien de similaire, elle ne laisse pas indifférent. le récit est parfois confus, un peu comme la mémoire, c'est déroutant et pourtant cette lecture m'a intéressée jusqu'à la fin.
J'ai continué ma découverte avec Dora Bruder et Pedigree.
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Hutte, un baron balte ferme son agence de détectives privés à Paris et part pour Nice pour y passer sa retraite. Il laisse ses clés à son employé Guy Roland avec qui il travaille depuis dix ans et lui dit qu'il peut continuer à utiliser le local s'il le désire. En fait Guy ne s'appelle pas Guy, il est amnésique depuis plus de dix ans et c'est Hutte qui lui a fourni cette nouvelle identité. Il ne sait pas du tout qui il est et enquête sur son passé. Il dispose pour cela de quelques indices, des annuaires et botins de France et de l'aide de Bernardy, un autre détective privé, ami des deux autres.

Guy rencontre différentes personnes issues de son passé… ou pas. Un patron de restaurant le reconnaît vaguement et lui dit qu'il venait souvent autrefois avec un émigré russe prénommé Stioppa. Guy arrive à le retrouver, celui-ci ne le reconnait pas mais lui parle de sa famille et de la communauté émigrée, en particulier de Gay Orlow, une jeune fille émigrée aux USA puis en France. Il lui donne une boite de photos. Guy remontera ainsi les traces de nombreux personnages aux noms et passeports compliqués. Il cherche en particulier Denise Coudreuse et Freddie Howard de Luz.

Finalement on ne sait pas si Guy est vraiment ce Pedro – ou Jimmy- auquel il finit par s'identifier après avoir cru être tous les personnages évoqués. Est-ce vraiment lui ou une identité suggéré par le hasard de ses rencontres ? On le saura pas et ça n'a pas vraiment d'importance. Freddie lui échappe au moment où il allait enfin le retrouver.

Les scènes narratives alternent avec les fiches de renseignements brutes fournies par Bernardy. C'est seulement à la fin qu'on sait que le roman se passe en 1965, mais il évoque les années sombres de l'occupation à Paris. On visite un Paris disparu et en même temps toujours présent. Il se dégage une grande magie de l'écriture de Patrick Modiano. J'aime en particulier le passage où un homme effrayé écoute les voix du passé sur une ligne téléphonique non attribuées depuis cette époque lointaine et effrayante, il entend notamment la voix de l'assassin de son mailleur ami, jamais arrêté.

Comme c'est une enquête menée par un détective privé sur son propre passé, on peut aussi le ranger dans la catégorie des thrillers, mais complètement atypique et vraiment envoûtant. Ce n'est pas le premier livre de Modiano que je lis, mais j'ai eu grand plaisir à redécouvrir l'univers nostalgique de cet auteur et je vais en lire d'autres.
Lien : https://patpolar48361071.wor..
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La Feuille Volante n° 1221
Rue des boutiques obscures. Patrick Modiano – Gallimard - Prix Goncourt 1978

Pour prendre sa retraite, le baron Constantin von Hutte ferme son agence de police privée dans laquelle Guy a été employé pendant plus de huit années. Les deux hommes se retrouvent ensemble pour la dernière fois en cet hiver parisien. Guy, beaucoup plus jeune, mais frappé d'amnésie à la suite d'un accident mystérieux quinze ans auparavant, a décidé de rechercher son passé. Pour l'aider dans sa démarche Hutte l'a baptisé Guy Roland et lui a fourni un passeport. Il va donc allé seul à la rencontre de sa propre vie qu'il retrouvera par parcelles à l'occasion de rencontres, d'objets hétéroclites, de photos jaunies, de notations dans le Bottin mondain, d'effluves de parfums féminins, de numéros de téléphone surannés des années 60, de bars enfumés des quartiers parisiens… Il retrouve des noms, des bribes de chansons oubliées, des silhouettes furtives, des fantômes d'hommes dont l'un d'eux pourrait bien être son père. C'est une sorte de jeu de piste où il croise des fantômes, des femmes énigmatiques, des visages, des silhouettes oubliées, des témoignages auxquels il va s'accrocher pour redessiner sa propre histoire, sa propre parentèle qu'il a l'impression un temps de connaître, mais elle se dissipe très vite le moment suivant. Dans cette quête aventureuse, il change plusieurs fois de nom, de famille, de passé, apprend qu'il a tenu plusieurs fonctions, qu'il a vécu avec plusieurs femmes, qu'il a fui Paris, mais à chaque fois il s'approprie toutes ces bribes ainsi glanées au rythme du hasard, risque une parole timide, fuyante parfois qui, comme par miracle, relance les choses mais la réponse donnée pose parfois plus de questions laissées en suspens. Quand il est interpellé par quelqu'un, dans une rue ou dans un café et que ce dernier semble le reconnaître, il endosse avec curiosité l'identité qu'on lui prête pour mieux en apprendre sur son propre compte et ainsi soulever le voile épais de son amnésie. Il se déplace dans un sorte de décor cotonneux où il croise des personnage un peu interlopes qui vivent de petits trafics, avec des fiches de renseignement qui ressemblent fort à des compte-rendus de police. Chacun de ses interlocuteurs d'occasion repart ensuite vers ses propres préoccupations non sans avoir apporter sa petite pièce au grand puzzle qu'est la vie du narrateur dont l'unique obsession tient dans ces quelques mots « Mon vrai nom ? J'aimerais bien le savoir ».

Progressivement, les gens se dévoilent comme un tirage argentique en noir et blanc dans un bain révélateur, ses différentes vies se recoupent avec des personnages qu'il croise dans ce décor parisien qu'il affectionne. J'observe que cette quête est menée principalement à travers des personnages féminins avec qui il aurait vécu, déjà croisés et qui nourrissent un temps ses réminiscences. Petit à petit les pistes s'effacent, les personnages disparaissent, le laissant seul face à ses interrogations. A la fin il ne lui reste plus qu'un nom et qu'une adresse à Rome, 2 rue des boutiques obscures !

C'est étonnant mais à chaque fois que je lis un roman de Modiano, j'ai cette étrange impression, moi qui ne suis pas parisien, de vivre quelque chose de personnel, de ressentir une sorte de malaise, de vertige dont on est saisi quand on prend soudain conscience de toutes ces années passées. Je ressens moi aussi une sorte d'amnésie où tout les souvenirs se mélangent et s'évanouissent, une sorte d' impression de solitude, de certitude de n'avoir rien fait de marquant pendant mon parcours, d'être un peu inutile, l'antichambre de la mort sans doute ? Je perçois cette trahison si commune à l'espèce humaine et plus fréquente qu'on le pense qui rend les parents absents de l'éducation de leur progéniture, lui donnant la déplorable impression de n'être les enfants de personne et d'être livrés à eux-mêmes.

J'ai retrouvé ici avec plaisir tout l'univers particulier de cet auteur autant que son écriture fluide et ce sentiment que, le livre refermé il flotte autour de lui une sorte de halo mystérieux, des interrogations, des questions posées restées sans réponse qui feront peut-être l'objet d'un autre roman, ou peut-être pas !


© Hervé GAUTIER – Février 2018. [http://hervegautier.e-monsite.com
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Patrick Modiano signe ici un roman d'ambiance et d'errance totalement sensoriel. Il y a presque 10 ans, je me suis plongée dans cette lecture, je me suis perdue dans l'écriture de l'auteur à tel point que je ne me rappelle pas de l'histoire, pas une ligne (d'ailleurs en relisant les résumés, je douterais presque de ma lecture) mais chaque fois que mes yeux passent sur ce titre, sa beauté et sa force me reviennent en mémoire. À relire donc!
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Mon premier Modiano est une petite déception. La renommée de l'auteur et la quasi inexistence de détracteurs m'ont poussé à lire ce roman.
L'histoire trouve son originalité dans les variations des modes de narration qui permettent de dévoiler de différentes manières les éléments de l'identité du narrateur. Chaque point de vue, chaque pièce d'identité apporte une pièce supplémentaire à Guy Roland pour compléter le puzzle de sa vie.
Seulement ce personnage manque d'une certaine âme et on a du mal à être en empathie avec lui. Sa quête d'identité perd donc de son intérêt et on n'est guère impatient de connaître le fin mot de l'histoire. le tableau définitif se dessine au fil des pages mais à la fin il reste une amertume, comme un goût de "tout ça pour ça!".

Le style est bon sans être transcendant. Un autre roman de ce grand écrivain me sera donc nécessaire pour donner mon verdict personnel final.
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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Rue des boutiques obscures' est un roman qui peut paraître déroutant à la lecture des premières pages. Modiano plonge le lecteur directement au coeur de l'intrigue auprès d'un personnage principal amnésique et lui laisse peu de temps pour se lancer à ses côtés dans la quête de son identité et de son histoire.

La force du roman réside dans sa capacité à transporter le lecteur dans le Paris des années 1965 pour y rencontrer des personnages intrigants, tous liés par les liens d'un passé complètement obscure que Guy Roland, le personnage central, cherche à démêler.

J'ai personnellement beaucoup aimé le style littéraire de l'auteur nobélisé et récompensé d'un Prix Goncourt pour ce livre : court et direct mais efficace et puissant. A lire !
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