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sur 3183 notes
C'est avec grand plaisir que j'ai savouré ce Tartuffe, que, par je ne sais quel hasard, je n'avais pas encore lu, même au cours de mon adolescence. Et pourtant, ce n'est pas faute d'en avoir croisé, des oeuvres de Molière, au cours de ma scolarité !
Mais celle-ci étant passé au travers, je suis ravie d'avoir pu réparer cet oubli, en partageant cette découverte avec mon fils. Et nous en avons bien profité ! de truculents personnages, des répliques toujours aussi profondes malgré leur légèreté apparente, un cynisme et une ironie toujours succulents, une bonne dose de burlesque, du bon Molière !
La chute survient un peu brutalement, comme un cheveu sur la soupe, mais l'excellente critique de Nastasia-B m'en a appris les raisons.
Bref, cette lecture, que nous avons pu voir sur scène tout juste quelques jours plus tard, nous a bien divertis, tout en nous instruisant : voilà là les bons préceptes de Monsieur de la Fontaine, contemporain de Molière !

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Voici l'une des plus brillantes comédies de Molière, dont la première représentation fut donnée en public le 12 mai 1664 et fut, dès le lendemain, interdite. La permission de la redonner en public ne fut accordée de nouveau que le 5 février 1669, date à laquelle elle fut jouée devant le Roi. Politiquement, donc, ce texte était considéré comme insultant la religion alors qu'il ne fustige que les faux dévots, et en réalité une escroquerie monumentale, qu'aujourd'hui on qualifierait d'abus de faiblesse.
Un individu s'introduit par ruse au sein d'une riche famille, feignant la plus grande dévotion, se plaçant bien en vue d'un vieillard crédule qu'il embobine de ses sentences pieuses et de sa prétention à mépriser les richesses de ce monde. Orgon, complètement séduit, ira jusqu'à faire donation de tous ses biens à l'ignoble Tartuffe, et à lui confier le dangereux dépôt secret d'un ami fugitif … tout en courtisant sa seconde épouse, la prude Elmire. Mais Tartuffe parviendra-t-il à ses fins en épousant aussi la fille d'Orgon, l'obéissante Mariane, contrariant ainsi les projets du fils de la maison, Damis, qui veut épouser la soeur de Valère, l'amant de coeur de Mariane ?
Ainsi, la pièce fut mise à l'index dès le lendemain de sa première représentation, à la demande de l'archevêque de Paris, ancien précepteur du Roi : l'Église et les dévots accusaient Molière d'impiété et lui reprochaient de donner une mauvaise image de la dévotion et des croyants. Car cette pièce a des clés, que nous avons oubliées aujourd'hui …. Ce n'est qu'en 1669, au lendemain de la signature de la « Paix de l'Église » qui, apaisant les tensions religieuses, redonnait les coudées franches à Louis XIV, que la pièce — désormais remaniée et appelée Tartuffe ou l'Imposteur — fut autorisée et connut un immense succès.
Le texte, malgré la forme en alexandrins difficile à intégrer au XXIème siècle, reste cependant d'une extraordinaire modernité. Comment ne pas se souvenir des tirades célèbres, de répliques devenues cultes comme « Cachez ce sein que je ne saurais voir … » ou « Que fait là votre main ? », ou encore « Ah ! Pour être dévot, je n'en suis pas moins homme ! » (Acte III scène 3).
La trame de l'intrigue va crescendo, jusqu'à la dernière scène, où se révèle dans toute sa lumière la justice du Roi : « Nous vivons sous un Prince ennemi de la fraude » (Acte V, scène dernière), mais la faiblesse du père de famille, totalement subjugué par Tartuffe, l'escroc, le rend totalement aveugle, même devant l'évidence. On note la dureté de la scène, devenue classique, de dépit amoureux entre Mariane et Valère (Acte II, scène 4), et la scène où Elmire simule l'acceptation de l'amour de Tartuffe pour convaincre Orgon, caché sous la table, de la duplicité de Tartuffe (Acte IV, scène 5). Cette scène, au-delà de son côté burlesque, est presque une tentative de viol, terriblement actuelle.
A croire que les sentiments, les circonstances, les motivations les plus noires ainsi mis en lumière par Molière il y a plus de 300 ans, n'ont rien de dépassé …
Aujourd'hui est donnée une très bonne version de la pièce, mise en scène par Marion Bierry au téâtre de Paris, avec Patrick Chesnais dans le rôle de Tartuffe et Claude Brasseur dans celui d'Orgon.
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Pourquoi aime-t-on Molière ? Parce qu'il est un auteur rigolo, bien sûr, qui écrit bien, qui « castigat ridendo mores » comme disent les latinistes (il corrige les moeurs en riant), qui se pose en moraliste souriant, bien sûr, tout ça on nous l'apprend à l'école, mais avouez, ce qu'on aime bien aussi chez lui, c'est le poil à gratter, l'empêcheur de tourner en rond, celui qui met le nez des autres dans leur propre… vous m'avez compris, c'est ce côté Robin des Bois qui n'hésite pas à s'en prendre aux grands et aux corrompus (y a des fois c'est les mêmes, si, si) pour défendre les petits et les honnêtes… de là des pièces comme « Tartuffe » et « Dom Juan ».
« Tartuffe » a fait l'objet d'une controverse à sa création. Et aujourd'hui, les exégètes ne sont toujours pas d'accord sur le « vrai » projet de Molière. Parce qu'en fait, il y a eu deux « Tartuffe ». le premier « Tartuffe ou l'hypocrisie », pièce en trois actes, fut représenté (avec succès) en 1664, mais le roi, sous l'emprise de l'archevêque de Paris, fit interrompre les représentations trois jours après, au motif que « Sa Majesté, pleinement éclairée en toutes choses, jugea absolument injurieuse à la religion et capable de produire de très dangereux effets ». OK, dit J.B. (Jean-Baptiste Poquelin, soit Molière à l'état-civil). Il remanie sa pièce, l'allonge de deux actes, et finalement ne peut la remettre sur scène qu'après maintes corrections qu'en 1669, et là c'est un triomphe pour « Tartuffe ou l'imposteur ».
Qu'y avait-il dans le premier « Tartuffe » ? On ne peut que l'imaginer, le texte en est perdu, nous n'avons que les réactions des uns et des autres à la représentation de ce brûlot. le but de l'auteur était clair : il voulait dénoncer les faux dévots (« l'hypocrisie » qui était dans le titre les concernait au premier chef). La cabale des dévots, menées par l'archevêque de Paris et sa « Confrérie du Saint-Sacrement » fit tomber la pièce, non pas parce qu'ils visaient des hypocrites (pensez donc, les autres oui, mais pas eux), mais parce qu'en visant les faux dévots, Molière visait aussi les vrais, et dans ce cas, portait atteinte à la religion, alors toute puissante puisque la France, représentée par le Roi, était la « fille aînée de l'Eglise ».
En fait, on le sait, Molière, dans toute son oeuvre ne vise pas des personnes, mais des comportements, des vices, des défauts inhérents à la nature humaine. Qu'il ait fait allusion à tel ou tel courtisan, ce n'est pas impossible, il était sacrément observateur, J.B., mais il était aussi diablement intelligent, et il savait jusqu'où il pouvait aller trop loin. Il a mesuré à ses dépens la haine de ses ennemis : il faut souligner aussi que les « faux dévots » qu'il dénonçait étaient aussi des adversaires déclarés du théâtre qui représentait une abomination suprême (idée qui courait déjà depuis des siècles).
L'histoire de « Tartuffe », elle est simple : Un brave homme, Orgon, pas très fute-fute, comme Molière sait nous les présenter, facilement impressionnable, tombe sous la coupe d'un hypocrite XXL, Tartuffe, qui s'octroie le beurre, l'argent du beurre, le sourire de la crémière et le coffre du crémier, bref il trompe tout le monde, courtise la femme de son hôte, spolie ses enfants, et envisage même de déposséder Orgon de sa fortune. Mais il y a une justice en ce monde…
Ce n'est pas une pièce aussi populaire que « le Bourgeois gentilhomme » ou « le Malade imaginaire », ce n'est pas une pièce aussi grave et profonde que « Dom Juan » (tout aussi sujette à polémique, pourtant), mais c'est un chef-d'oeuvre d'observation, et de moralisme : des hypocrites, nous en sommes entourés, la religion, bien sûr, est un peu moins concernée à notre époque (encore que), mais prenez les politiciens : combien de Tartuffes parmi eux, qui par-devant vous passent la main dans le dos, et par derrière vous crachent à la figure, et vous donnent des coups de pied dans le ventre ?
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Famille très bourgeoise.
Une grand mère despote et bigote.
Une petite jeune exerçant son charme auprès de son futur fiancé.
Une mère affriolante.
Un fils ulcéré rebelle.
Un père âgé, Orgon.
Celui-ci étant sous influence d'un faux dévot voulant capter sa fortune.
Autres personnages dont je ne ferai pas la liste...

Voila, la pièce peut se jouer.

Relu en juin 2019 / Classiques Larousse - Prix : 2 € en occasion.
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Il est difficile de s'exprimer sur une pièce de théâtre connue et reconnue comme celle ci.
Quand j'ai commencé cette lecture je pensais que c'était une découverte.... mais non. J'ai déjà eu l'occasion de voir cette pièce jouée il y a quelques années. Et j'ai beaucoup apprécié de prendre le temps de découvrir le texte "brut".
Je cerne mieux la noirceur de ce fameux personnage : Tartuffe.
Et je trouve que ce récit est encore bien actuel.... malheureusement.
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J'ai eu le plaisir de pouvoir étudier cette superbe pièce de théâtre de Molière lors de mon second semestre de lettres. Je ne vais, certes, pas retranscrire ici l'intégralité de mes cours, mais plutôt faire une synthèse des éléments principaux qui se trouvent dans le livre et expliciter le contexte général, dans un avis purement subjectif.

Ce livre a été écrit en temps de fronde, qui correspond à une période de crise grave qui toucha le royaume Français au XVIIème siècle, lors du règne de Louis XIV. Lors de cette crise, le parti des dévots, petit parti politique farouchement opposé au roi, crée la pagaille. Molière, grand ami de Louis XIV, qui lui fait entièrement confiance, écrira donc le Tartuffe pour dénoncer ce parti d'hypocrites. Dans la pièce, c'est le personnage éponyme Tartuffe qui est l'emblème des dévots. En effet, ce personnage joue sur les apparences, et se fait passer pour un être qu'il n'est pas, tout en attirant à lui les bienséances de son hôte, Orgon. Ce personnage du Tartuffe se verra le directeur de conscience d'Orgon, le manipulant à sa guise, pour en tirer tout son suc. La fronde constitue un ban du passé de tous les personnages ; en effet, nous pouvons constater qu'Orgon n'a pas participé à la fronde, mais qu'il garde précieusement une cassette compromettante que lui a confié son ami Argas.

Orgon ayant recueilli Tartuffe par piété, il le ramène chez lui pour l'héberger, sans prendre en compte l'avis des autres habitants des lieux. On peut voir aisément les conséquences qu'induit l'incrustation du dévot Tartuffe dans la demeure d'Orgon. Celui-ci se dévoue corps et âme à Tartuffe, il ne jure que par lui, et en vient à le faire passer affectivement devant sa femme, sa fille ou son fils. En effet, lors d'une scène particulièrement choquante, quand la servante Dorine rapporte l'état de fièvre intense de la femme d'Orgon, Elmire, celui-ci s'inquiète davantage pour Tartuffe que pour sa bien-aimé. Il ne prend plus en considération sa famille, allant même jusqu'à vouloir marier de force sa jeune fille Marianne à Tartuffe.

Mais cet aveuglement d'Orgon va lui retomber lourdement dessus. Sans vouloir vous révéler l'exactitude des événements finaux, je vous dirais simplement qu'Orgon se voit ruiné, dépossédé de ses biens, sans demeure fixe, s'ayant fait volé sa femme et son héritage par Tartuffe. de plus, celui-ci voulant se débarasser définitivement de lui pour devenir le seul maître de maison, il va aller jusqu'à révéler la cassette qu'Orgon cache farouchement, pour que celui-ci se fasse accuser comme traître lors des activités de la fronde. Un retournement de situation inattendue, qui prouve le manque de respect et la triste moralité de l'hôte invité, qui abuse ouvertement de l'hospitalité initiale offerte.

Sans l'éclairage historique et contextuelle que nous avons vu en cours, j'avoue que je n'aurais pas aimé autant cette oeuvre. La pièce est aisée à lire et à comprendre, mais les infimes détails peuvent cacher d'importants thèmes, peu perceptibles lors d'une première lecture.

Molière nous offre une nouvelle fois une pièce de théâtre accusative de grande qualité, écrite à la perfection, où se mêle rire et burlesque. Un sujet qui peut se transcrire au quotidien d'aujourd'hui, où le jeu des apparences se confond souvent avec la réalité.
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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Je viens de lire le Tartuffe de Molière qui est au programme des cours auxquels j'assiste à la fac. Je n'avais pas relu Molière depuis mes années lycée, il y a cinquante ans. Quel plaisir… Je vous accorde que c'est fait pour être vu et pas seulement lu mais j'ai imaginé assez facilement les jeux de scènes possibles tout au long la pièce. Et quel sens de la scène justement! A la manière dont Dorine interrompt sans cesse Orgon lorsqu'il veut obliger sa fille à épouser Tartuffe répondent les interruptions du même Orgon qui ne veut rien entendre de ce que dit son fils. La passion est aveugle et Orgon s'est véritablement pris de passion pour Tartuffe, "le pauvre homme".

Cette comédie est un peu étrange car elle manque de peu de tourner au drame au Ve acte. Jusque-là Orgon avait régenté sa famille avec la toute-puissance d'un pater familias de l'époque. La chute est à la mesure de son aveuglement et il s'en faut de peu (un deus ex machina/le roi) qu'ils ne se retrouvent tous à la rue. J'avais le souvenir d'un déséquilibre qui, de la farce du cocu ou du vieux barbon qui empêche le mariage des jeunes, nous faisait soudainement passer au drame, avec un Tartuffe qui devenait le "grand méchant absolu". En fait, les circonstances s'enchaînent et ce n'est que lorsque Tartuffe a tous les atouts en mains (donation d'Orgon) qu'il se révèle dans toute sa noirceur. Psychologiquement, ça se tient.

On comprend que tous les dévots de France et de Navarre, vrais et faux, se soient ralliés pour faire interdire la pièce. La charge est énorme - à la mesure de la puissance du parti dévot sans doute. Il faut plusieurs années et interventions royales pour qu'elle puisse être jouée librement. Finalement, il a existé en France un équivalent catholique des Puritains protestants, qui condamnaient tout plaisir - et le théâtre en particulier.

Sur ce, je vais de ce pas chercher une représentation du Tartuffe qui me mette le sourire aux lèvres.
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Cette pièce, 2 fois interdite sous la pression des dévots qui craignent qu'on doute de leur foi et qui de toute façon n'aiment pas le milieu du théâtre, est d'un modernisme époustouflant. Molière dénonce le zèle aveugle proche du fanatisme de la religion et surtout de tous les faux dévots, manipulateurs de tous poils, hommes sans scrupules, qui se jouent des naïfs comme Orgon et sa mère.
Heureusement, les autres membres de la famille gardent leur lucidité.
Malheureusement, le père détient l'autorité suprême et peut décider n'importe quoi sans rendre de compte, le mariage de Tartuffe avec sa fille Marianne par exemple. Il sera dur de lui faire entendre raison. Sa femme Elmire le convaincra de se cacher afin de découvrir la duplicité de son "ami".
Molière avait l'appui du roi. C'est donc grâce au roi que la pièce aura un dénouement heureux.
Je me suis régalée en lisant à voix haute des extraits de la pièce. Charmée par la musicalité des vers et l'emploi de mots vieillots et/ou ayant changé de sens, je crois que je vais relire du Molière dans très peu de temps
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J'aurai adoré faire partie de la jeune cour du roi-soleil en 1664: pour la robe que j'aurais portée, pour les Plaisirs de l'île enchantée, pour le buffet... et parce que j'aurais pu assister à la toute première représentation de" le Tartuffe" (et serrer la main de Molière!)
Pas dans la version que nous connaissons aujourd'hui, mais dans sa toute première mouture, celle qui sera censurée et interdite après une seule et unique représentation le 12 mai 1664. Celle que nous ne connaîtrons jamais et dont le texte a été partiellement perdue. C'est que Louis XIV, roi de la très pieuse fille aînée de l'Eglise ne pouvait décemment pas laisser se jouer une pièce qui se moquait de l'Eglise et risquait de saper furieusement l'autorité de cette dernière, déjà affaiblie par des dissensions. Entre jansénisme et jésuitisme, le torchon brûle!
Molière aura beau se défendre et défendre sa pièce dans un placet devenu célèbre, il n'aura d'autre choix que de la remanier pour espérer pouvoir la faire représenter à nouveau.
"Tartuffe ou l'hypocrite" devient "Tartuffe ou l'imposteur": version reconstruite, réécrite, réaménagée et sans doute adoucie et attiédie pour être acceptable par le pouvoir et l'Eglise.
Il faudra attendre 1669 pour que "Le Tartuffe" puisse être joué à nouveau devant un public qui ne boude pas son plaisir et lui fasse un triomphe, à faire pâlir les plus noires soutanes. Et il y a de quoi applaudir à cette comédie aussi réjouissante qu'intelligente. Aujourd'hui, on dirait engagée, et aujourd'hui encore "Le Tartuffe" reste d'une éclatante, d'une réjouissante modernité.
Orgon est un homme de cour tout gonflé de sa propre importance mais un rien candide. Lui et sa mère -Madame Pernelle- tombent sous la coupe de l'onctueux Tartuffe, un faux dévot qui s'insinue tant et si bien dans leurs bonnes grâces à grandes rasades de dévotion qu'ils en font leur directeur de conscience. Peu-à-peu, Tartuffe se coule dans le foyer d'Orgon et entreprend de le régenter. Au passage, il se fait offrir en mariage la fille de son hôte (Mais Mariane est déjà promise au beau Valère!) et tente de séduire sa jeune et jolie épouse. C'est sans compter sur la finesse de cette dernière qui a flairé l'hypocrisie et qui n'entend pas rester sans rien faire pendant que le faux dévot tente de plumer son mari. Heureusement qu'elle est là Elmire: seul personnage intelligent dans cette famille d'imbéciles dont le chef se met si obstinément à la botte d'un dévot-gourou de pacotille!
Les personnages sont savoureux, les répliques fusent, l'intrigue file à toute vitesse et on rit, on frémit, on rit encore!
"Le Tartuffe" réunit toutes (où une bonne part) des qualités de Molière: on y trouve les classiques quiproquos parfois poussifs, le comique de gestes et de situations employés presque à outrance -comme en souvenir des grandes heures du Médecin malgré lui- qui demeurent efficaces et qui me font toujours rire même si ce n'est pas à gorge déployée (quoique!).
On y dégote aussi -ce que j'adore- l'intelligence, la clairvoyance des traits décochés avec une précision folle, le sarcasme, les pointes, le second degré qui touchent exactement là où ça fait mal.
Avec "Le Tartuffe", Molière se fait le pourfendeur de l'hypocrisie, mal encore bien plus que répandu, et nous prouve qu'il est encore bien d'actualité. Des Molière, il en faudrait un par siècle!
Et cette hypocrisie qu'il pourfend, il le fait avec brio, avec humour, avec grandeur et panache. Avec engagement. Et tant pis pour les rageux.
Et, c'est cadeau, il le fait dans le velours de la langue classique et dans la bonne humeur.
Merci donc, Monsieur Molière pour ce chef d'oeuvre.

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J'ai apprécié ma découverte dans le sens où Molière nous amuse tout en offrant une critique sévère sur son monde. Il ridiculise la religion à travers Tartuffe, ce dévot s'infiltre dans l'intimité d'une famille pour en dérober titres et biens, pour tenter de séduire l'épouse. Il y a une dénonciation des dérives et des hypocrisies religieuses très présente et bien sentie, on aime le comique de situation, le jeu sur les mots. C'est l'écriture qui m'aura laissée sceptique, j'ai dû mal avec Molière et les rimes, je trouve que ça ne lui va pas, il a plus de liberté avec la prose.
J'ai eu beaucoup d'affection pour Marianne, à cause de ce qui lui arrive, du fait qu'elle est forcée d'obéir à son père. J'ai également adoré Elmire, la femme d'Orgon, pour son stratagème visant à dénoncer Tartuffe, elle est vraiment intéressante à découvrir et à lire.
Ce que j'aime avec cette pièce, c'est qu'elle n'est clairement pas facile. En revanche, une fois que l'on est en possession des connaissances nécessaires pour l'aborder, la pièce se lit avec plaisir et amusement.
Lien : http://la-citadelle-des-livr..
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