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sur 3152 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Tartuffe ou l'Imposteur est une pièce de théâtre en cinq actes de Molière, représentée pour la première fois à Versailles le 12 mai 1664. Elle était destinée à ridiculiser un vice et n'a été rejouée qu'en 1669. Tartuffe est le faux dévot par excellence, l'hypocrisie est ici dénoncée par le dramaturge avec brio. La pièce est moderne, encore d'actualité aujourd'hui. Orgon, le maître de maison, accueille le faux dévot dans sa demeure et il commence à idolâtrer le jeune homme. La pièce est fortement comique, notamment la scène où Orgon s'inquiète plus de la santé d'un manipulateur que celle de sa femme qui est véritablement souffrante. le faux dévot devient le directeur de conscience de Orgon, une vraie domination sociale s'installe où le pouvoir des mots et l'emprise psychologique sont incontestables. Les rapports sont inversés entre les deux hommes : maître/valet. Tartuffe est un manipulateur habile qui détourne les belles âmes. L'écriture de Molière est fine et bien ciselée, il sait ridiculiser ses personnages tout en réussissant à tirer une morale de sa pièce. Néanmoins, Tartuffe était une pièce bien trop osée pour l'époque et elle a été rapidement interdite par le roi. Cette comédie dénonce habilement l'emprise qu'ont les faux dévots/directeurs de conscience sur les nobles qui recevaient d'eux des leçons spirituelles. Je conseille cette courte pièce qui possède des alexandrins très riches et une brillante satire.
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Je n'avais jamais vu Tartuffe.
Je n'avais lu Tartuffe.
Connaissais que de nom.
L'était temps de réparer l'erreur, non ?
Allez j'attaque par une préface
Qui m'envoie le contexte historique dans la face.
Hébé, pauvre Molière !
Avec tous ces dévots, il a eu fort à faire.
Au 17ème siècle c'est encore puissant, la religion,
Pas facile de donner son opinion.
Même par théâtre interposé,
Se moquer c'est être neutralisé.
Tartuffe est donc un faux dévot
Qui a envoûté Orgon des cheveux jusqu'aux os.
Malgré les cris d'orfraie de toute sa famille,
Orgon a plus foi en Tartuffe qu'en sa propre fifille.
Tartuffe n'a qu'à se mettre à genoux et à tendre les mains
Pour recevoir l'héritage et de la fille la main.
Ce sera compliqué d'ouvrir les yeux du père
Mais dans une position délicate la lumière finit par se faire.
Voilà, voilà c'est très vite résumé.
Mais à part ça, qu'est-ce que j'en ai pensé ?
Mouais bof, bof mais parfois rigolo.
De trop longues tirades qui font bailler tout de go.
L'acte I c'est tell, don't show
On dissèque le Tartuffe dans son dos.
Alors que j'aurais préféré
Le voir agir et même parler.
Acte II toujours pas plus de Tartuffe,
Que de senteur de thym dans ma truffe.
Mais les scènes sont d'un fort comique
Où la suivante Dorine fait son Scapin avec technique.
L'acte III voit enfin s'exciter le dévot
Mais Orgon n'y voit rien ; pour lui c'est le plus beau.
Il faut attendre l'acte IV
Pour voir enfin le soupçon se rabattre.
Hélas il est trop tard !
La fortune s'est envolée, la prison menace sans fard.
Mais le Prince ou le Roi débarque à l'acte V
Trop fort, il règle tout en quatre vers ou en cinq.
Vive le Roi ! Que vous êtes donc sage.
Se pourrait-il que Molière ait dû lui présenter un souriant visage ?
Bref, malgré de bonnes scènes, Tartuffe est en dessous de sa réputation.
Ce n'est que mon avis, à peine une opinion
Que je me suis bien marré à poser par écrit
Allez Molière, sans rancune ! Vous m'avez inspiré ceci dit.
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Pièce de théâtre dont le sujet est toujours actuel. Tant que le monde sera monde il y aura des "Tartuffes". L'hypocrisie étant tellement présente dans la nature humaine. On en rencontre chaque jour. Merci Monsieur Molière, votre pièce est intemporelle.
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Ce Tartuffe me donne bien des soucis... C'est une pièce qui m'emporte complètement dans les trois premiers actes, qui me déçoit carrément dans le quatrième, et me désespère au cinquième. M'étant documentée sur l'histoire de cette pièce, je saisis ce qui ne colle absolument pas (à mon avis) dans cette comédie extrêmement prometteuse.

Vous savez tous que le Tartuffe a connu moult déboires : la pièce initiale, en trois actes, fut représentée en 1664, puis interdite, à nouveau représentée après remaniement, dont ajout de deux actes, en 1667, à nouveau interdite, pour finalement connaître le succès en 1669 avec une troisième version, celle que nous connaissons. Pendant ces cinq années, le projet de Molière avait forcément évolué, puisque, s'il voulait la faire représenter, il fallait bien la rendre acceptable aux yeux de ses détracteurs - ce qui, on l'aura bien compris, n'alla pas de soi malgré les compromis nombreux qu'il concéda.

On ne possède ni le texte de la première version, ni celui de la seconde, mais les chercheurs ne sont pas restés les pieds dans le même sabot, et on en conclut généralement aujourd'hui que, contrairement à ce qui était écrit dans les notices de la pièce qu'on trouvait dans les années soixante-dix et quatre-vingt des fameux Classiques Larousse, le premier Tartuffe n'était en rien une comédie inachevée et que la conception en trois actes avait bien été voulue par l'auteur. En outre, la première version devait se terminer par le triomphe de Tartuffe. Ce qui change un peu la donne.

J'avais lu la pièce, je le précise, avant d'aller à la pêche aux informations. Mais voilà qui me permet très précisément de toucher du doigt ce qui me pose problème dans le Tartuffe. Un texte trop long qui s'étiole au fur et à mesure des actes, avec deux ou trois personnages peu intéressants, comme Valère et Marianne (inexistants ou peu présents dans la première version), un retournement de situation facile, et une faiblesse dans l'étude du caractère de Tartuffe, hypocrite professionnel qui berne presque tout le monde, et qui tombe le masque à un vitesse carrément stupéfiante. D'un coup d'un seul, Tartuffe - et l'intrigue avec lui - perd presque tout intérêt. Sans parler de cette fin horrible qui se perd dans un éloge mielleux d'un courtisan pour son roi - un modèle du genre ! Conclure une pièce sur l'hypocrisie par un texte tout aussi hypocrite, voilà pour le moins qui fait perdre sacrément de sa force à la charge.

Alors, je ne suis pas idiote, je me doute bien que Molière, qui était tapissier du roi et dirigeait la troupe du Roi (à partir de 1665, je crois), après tous les déboires qu'avait subi la pièce, s'estimait redevable à Louis XIV qui l'avait soutenu durant cette bataille (discret, le soutien, mais bon, quand même). Du coup, l'intervention du roi dans la pièce et son éloge à la fin suivent une logique certaine et, au moins du point de vue de Molière, nécessaire. Pour autant, voilà qui porte préjudice à cette même pièce, qui avait déjà bien souffert des ajouts d'actes et autres remaniements.

J'ajouterai que je trouve qu'on a peut-être trop tendance à vouloir interpréter le Tartuffe au vu de l'actualité. Il me semble que tout le monde y voit un peu ce qu'il veut, et ça peut aller de Daesh à François Fillon candidat aux élections présidentielles, en passant par une directrice de foyer catholique pour jeunes filles (ce dernier exemple étant évidemment pris tout à fait au hasard). Les faux dévots, j'imagine, ont existé de tout temps et la critique n'est pas inutile, à condition de ne pas oublier le contexte initial du texte. Certes, il existe un peu partout des Tartuffe, certes, on a affaire en ce moment à un retour en force du religieux, certes, il existe une crise la laïcité en France... Mais l'actualisation à tout prix a, je crois, ses limites, et Molière n'est en rien, dans cette pièce de 1669, un défenseur des libertins (ainsi nommait-on alors les athées, qu'on appellera également à d'autres époques libres-penseurs).

Je vais tout de même m'attarder rapidement sur ce qui fait les qualités de la pièce, car, malgré les défauts que je lui trouve, elle n'en manque pas. Les trois premiers actes sont drôles, voire très drôles (je les ai tous lus à haute voix), le personnage de Dorine est admirablement réussi et, surtout, Molière fait preuve d'une habileté dans la versification qui me renverse. C'est d'une fluidité, d'une sonorité, d'un naturel, même, que je n'ai jamais trouvé ailleurs en langue française. Et si j'éprouve de la déception à sa lecture, j'en éprouve aussi bien du plaisir.


Challenge Théâtre 2017-2018
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Je pensais avoir déjà lu cette pièce au collège et je me suis rendue compte au cours de ma lecture que je n'en avais lu que des extraits. Il aura donc fallu attendre que j'ai des cheveux blancs pour découvrir cette pièce phare du répertoire de Molière. Mieux vaut tard que jamais !

J'ai beaucoup aimé cette pièce que j'ai lu en une soirée. Non seulement c'est fort bien écrit et donc agréable à lire mais, en plus, c'est terriblement moderne.

J'ai eu beaucoup de sympathie pour tous ces personnages aux prises avec Tartuffe, cet hypocrite manipulateur. J'ai eu souvent envie de lui envoyer des tartes, aussi la fin de la pièce m'a bien fait plaisir. Sans blague, ce type mérite ce qui lui arrive.

Une fois de plus, j'ai passé un excellent moment à la lecture d'une pièce de Molière. Bonne nouvelle : j'en ai encore beaucoup d'autres à découvrir.
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Mon premier "Molière", je n'en suis pas peu fier. J'avais tellement retardé ma lecture, de peur d'être déçu. Quelle erreur ! J'ai passé un agréable moment avec ce "Tartuffe", personnage roué, s'il en est.
Il me reste plusieurs ouvrages de jean-baptiste Poquelin, je ne les lirais qu'avec parcimonie. Pour ne pas perdre trop vite ces trésors, un peu comme Harpagon avec ses Louis d'or.
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● "Le Tartuffe" n'est pas une pièce hilarante, elle est plutôt sérieuse ( mais pas aussi noire qu'on le dit ).
Et c'est surtout une pièce très fine et très intéressante !...
Ce que j'ai le plus aimé dans "Le Tartuffe", c'est d'abord le style, le vers, le joli vers de Molière.
La réflexion sur l'imposture, le mensonge ( et donc le théâtre ), les moeurs est aussi intéressante.
Molière s'est attaché dans plusieurs pièces et passages de ces pièces à dénoncer l'hypocrisie ; on se souviendra que Dom Juan déclare que "L'hypocrisie est un vice à la mode", on oubliera pas les tirades d'Alceste sur le sujet. On se souviendra que Monsieur Jourdain, qui veut jouer à être gentilhomme alors qu'il n'est pas bourgeois est dénoncé ; et que les fausses précieuses sont ridiculisées.
Ici, dans "Le Tartuffe", la charge, à défaut d'être plus violente que d'habitude, est du moins plus sérieuse ; la fausse dévotion religieuse, c'est pas ridicule et c'est même une affaire sérieuse.
D'ailleurs, Monsieur Jourdain est grotesque, les précieuses sont ridicules, mais Tartuffe, lui n'est ni grotesque, ni ridicule ; il est même plutôt sombre, désirant ( quand même ) mener toute une famille à sa perdition !...
La pièce est parfaitement composée. Chaque épisode est à sa place.
C'est vraiment une bonne et une fine satire de Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière !...

● Attention, pièce sérieuse ( et pas forcément hilarante ) !!!
"Le Tartuffe" se trouve dans la veine du "Misanthrope ( ou est-ce "Le Misanthrope" qui se trouve dans la veine du "Tartuffe" ? ) : une pièce sérieuse, en vers, pas forcément hilarante, abordant les thématiques de la société les plus graves.
Mais, contrairement au "Misanthrope" qui m'a ennuyé au possible, "Le Tartuffe" m'a plu.
La beauté du vers, la construction dramaturgique et la réflexion de société très poussée m'ont fortement interessé.
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Pour célébrer le 400ème anniversaire de la naissance de Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, quoi de mieux que de se plonger dans l'une de ses oeuvres les plus connues : le Tartuffe, ou le triomphe de la vérité !

Le Tartuffe, s'il n'apparait pas immédiatement dans la pièce, est pourtant au coeur de l'intrigue : ce faux-dévot a réussi à séduire Orgon, le chef de famille, qui l'a placé sur un piédestal et lui cède tout…y compris la main de sa fille, pourtant promise à un autre. Difficile de ne pas éprouver de la compassion pour tous les personnages injustement traités dans cette affaire, à commencer par Elmire, l'épouse d'Orgon et objet de l'affection du Tartuffe ; Mariane, reléguée au rang de « marchandise » que son père désire offrir à son maître spirituel ; Damis, fils hélas rejeté, dénigré, répudié, mais aussi Cléante et Flipote (dont le franc-parler m'a beaucoup plu !).

Bien évidemment, grâce au talent de Molière, l'imposteur est démasqué et la fin est réjouissante au plus haut point ! Seulement, au-delà de cette délicieuse pièce, c'est toute une panoplie de « défauts » qui est balayée, à commencer par la dévotion (fausse ou vraie) pouvant aller jusqu'au fanatisme, mais aussi l'hypocrisie des hommes, au centre de l'histoire…

Je me suis régalée devant la plume de Molière, dont les mots (souvent oubliés depuis longtemps) ne cessent de me charmer, mais aussi devant l'incroyable modernité de la pièce qui a traversé les siècles sans prendre une seule ride.

Le Tartuffe a donc été une belle découverte, l'une des oeuvres majeures de Molière, passée à la postérité, immortalisée par de multiples adaptations…un classique, tout simplement !

A lire !
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En le lisant, je comprends pourquoi le Clergé a mis la pression au Roi pour annuler sa représentation...

On y retrouve les thèmes chers à Molière, l'hypocrisie, la vénalité du Clergé (ou de l'aristocratie selon les pièces) et les mises en scène, de quiproquos, de personnages cachés, naïfs préférant croire en l'habit d'un homme d'église plutôt que la parole de sa famille.

J'ai adoré le personnage de Dorine, il y en a toujours un pour apporter le bon sens au reste des personnages.

La lecture de cette pièce encore une fois est fluide et on devine presque les rimes des différents vers.
Un seul bémol, je trouve le retournement de situation un peu trop rapide par rapport au reste de la pièce et, Molière manque un peu de panache en faisant du Roi, le sauveur de la famille.

C'est toujours plaisant de lire du Molière et les situations prêtent toujours à rire, à se moquer des coutumes de cette époque.
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C'est avec grand plaisir que j'ai savouré ce Tartuffe, que, par je ne sais quel hasard, je n'avais pas encore lu, même au cours de mon adolescence. Et pourtant, ce n'est pas faute d'en avoir croisé, des oeuvres de Molière, au cours de ma scolarité !
Mais celle-ci étant passé au travers, je suis ravie d'avoir pu réparer cet oubli, en partageant cette découverte avec mon fils. Et nous en avons bien profité ! de truculents personnages, des répliques toujours aussi profondes malgré leur légèreté apparente, un cynisme et une ironie toujours succulents, une bonne dose de burlesque, du bon Molière !
La chute survient un peu brutalement, comme un cheveu sur la soupe, mais l'excellente critique de Nastasia-B m'en a appris les raisons.
Bref, cette lecture, que nous avons pu voir sur scène tout juste quelques jours plus tard, nous a bien divertis, tout en nous instruisant : voilà là les bons préceptes de Monsieur de la Fontaine, contemporain de Molière !

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