Même si le livre date de 2000, il reste d'actualité. le quotidien de ces professeurs de banlieue est ici décrite de façon a rester objectif, tout du moins le professeur d'histoire essaie autant que possible. Leur quotidien est connu de beaucoup mais le ire c'est en prendre un peu plus conscience. Se rendre compte des inégalités ainsi que des aberrations académiques . au cours de la lecture on arrive même à avoir de la compassion pour tous, élèves et profs.
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Petit document emprunté dans une boite à livres mise à disposition dans la ville de Fougères (35).
C'est un journal écrit par un jeune prof d'histoire-géographie qui débute sa carrière en ZEP. Témoignage rapide mais qui annonce le choc culturel, les comportements en complet décalage avec les prévisions des adultes, les mentalités surprenantes, les réflexions... Bref, un amalgame de scènes risibles mais aussi effrayantes.
Une curieuse lecture...
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Témoignage publié en 2000 d'un professeur stagiaire en cours d'histoire-géo dans la région parisienne.
Livre prenant car on veut savoir comment il va gérer toutes ces nouveautés mais aussi va-t-il persévérer, va-t-il abandonner?
Comment gérer des élèves mais également comment adapter ces cours à un public de 5ème?
Dans ce livre, écrit comme un journal on observe l'évolution du prof, de la classe, des collègues et plus globalement de l'enseignement secondaire en France sur une année.
Livre très intéressant.
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sous le style d'un journal intime, ce prof de banlieu: jean-françois mondot, nous fait découvrir les coulisses des ZEP, et comment ces profs fond pour arriver à s'en sortir et comment ils fond, quand il ne baisse plus les bras pour aider les jeunes à s'en sortir...
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J'ai découvert cette année combien le boulot de prof peut être intense et fatiguant. C'est une chose qu'on imagine assez mal quand on a une vision extérieure des choses. La comparaison qui me vient à l'esprit, pour faire sentir la difficulté de ce travail, c'est celle avec le métier de comédien. Le professeur fait une représentation, bien. Mais en plus il doit inventer son texte. Bien. Mais en plus il doit improviser puisque le publique participe. Mais en plus il doit jouer quatre, cinq, six pièces différentes dans la journée. Mais en plus le public est à un mètre, il n'a pas payé sa place, il n'aime pas forcément le théâtre, et il n'hésitera pas à balancer des tomates et des poireaux s'il n'est pas satisfait.
Les élèves de Bernard lisent ensuite un texte qui montre comment Grégoire VII a affermi la puissance papale. On y voit des princes et des grands seigneurs qui lui baisent les pieds. Rires et cris : " Bêeeee c'est dégueulasse...et si le pape avait joué au foot avant ?", dit un élève. Un autre : "Et vous, m'sieur, vous l'auriez fait ? " En bon rugbyman, Bernard botte en touche : "Pour les gens du Moyen Âge, qui croyaient en Dieu, c'était normal, car le Pape était le représentant de Dieu sur terre." A coté de moi, deux élèves d'origine maghrébine discutent ferme. L'un : "Et si un Imam il te dit : baise-moi les pieds, tu le fais toi ?" L'autre : " Ah non ah non ah non, pas les pieds ! ".
A la fin du cours, j'entends ces deux mêmes élèves qui prolongent leur controverse théologique. L'un : " Issa il est trop fou, il dit que si Allah il lui dit de tuer sa mère, il le fait." L'autre : " Moi si ma mère elle me voit avec un couteau, c'est elle qui me tue..."
P103, édition J'ai lu.
En rentrant chez moi, je relis un devoir que m'avait rendu Hassan. Il n'avait absolument pas répondu aux questions. Il avait écrit ce texte qui m'avait laissé songeur : "La mère de Jamel est un alien. Jamel veut voler des pinces en cours de technologie c'est un alien, il vient d'une autre planète. Il a aterri au Maroc. De tent en tent il se transforme en alien avec de gros yeux, de grosses mains, de grosses griffes. l'autre jour, il a mordue sa mère. Sa mère aussi se transforme en alien et son père aussi toute sa famille. sa mère garde des enfants et elle les mord partou et les enfants deviennent des alien et les enfants mordent leur mère et la mère est une alienne ect... il nous reste sept ans à vivre. En 2006 la terre sera henvahie par les alien, leur nom de famille sera Benadher. la vérité est ailleurs. on va tous mourir. aucin survivant."
P190, édition J'ai lu.
De manière générale, je trouve qu'on les critique beaucoup, les profs. Leur ministre les a critiqués, les parents les critiquent, les enfants les critiquent....
Pas étonnant que les "incivilités" augmentent si la société n'arrive pas à reconnaitre et à valoriser le travail des enseignants. Pas étonnant non plus que certains profs soient si déprimés. Les critiques sont de plus en plus acides au moment précisément où les conditions de travail, surtout dans les collèges, se font plus difficiles: pneus crevés, violences verbales, menaces physiques, agressions, tutoiement. Cela n'arrive pas forcément tous les jours, mais cela fait partie du quotidien désormais.
La fracture sociale, il y a ceux qui en parlent et il y a ceux qui se la coltinent.