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La saga d'Anne tome 8 sur 11
EAN : 9782258040946
Presses de la Cité (28/08/1997)
4.32/5   144 notes
Résumé :
Voici le plus grand classique canadien-anglais de tous les temps, vendu à plus de 60 millions d’exemplaires, traduit en 40 langues et adapté plusieurs fois pour le cinéma et la télévision. L’histoire d’Anne, cette petite orpheline de l’Île-du-Prince-Édouard, a véritablement envoûté les jeunes et les moins jeunes, et ce depuis plus de 100 ans !
S’émerveiller face à la nature, jouir de la magie des mots, rire de ses propres défauts, découvrir des coins de pays ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Tome 8 et dernier de la série, un volume plus dramatique que les précédents car il se situe entre 1914 et 1918.
Les enfants d'Anne ont grandi et ont l'âge de partir à la guerre, d'ailleurs ils s'engagent tous dès leur 18 ans ainsi que tous leurs amis du même âge.
Dans ce microcosme où la cellule familiale est essentielle, les départs sont déchirants et les femmes (soeurs, mères, fiancées) qui restent, cachent leur détresse en s'engageant dans des actions caritatives.
L'héroïne de ce volume est Rilla, la fille cadette qui ressemble tant à sa mère  !
Alors que sa mère avait eu une petite enfance difficile (placée dans un orphelinat) puis une enfance et une adolescence très heureuse à Avonléa, la « petite » Rilla a été choyée jusqu'à ses 15 ans, et la guerre vient mettre un terme à ce bonheur familial.
A l'âge où l'on profite de la vie avec insouciance, elle est comme les autres soumise aux aléas des nouvelles du front, elle doit s'occuper d'un « bébé de guerre » et devient responsable du centre local de la Croix Rouge.
L'auteur nous propose une héroïne forte et attachante, comme sa mère, qui mûrit brutalement pendant ces années de guerre.
Quand la guerre s'achève, tout le monde a changé, les femmes restées là comme les hommes qui rentrent de la guerre, et tout le monde aspire à tirer parti de ses années terribles pour construire un monde meilleur...

Cette saga m'a accompagnée pendant plusieurs semaines, alors que la guerre fait rage en Ukraine et que je suis en train de préparer un déménagement, elle sera donc pour toujours associée à cette période particulière.
J'en garderai un souvenir lumineux et enjoué, même si certains volumes m'ont paru plus convenus, mais le fin donne un sens à l'ensemble en parachevant cette chronique familiale et sociétale à cheval sur le 19è et le 20è siècle.
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Avoir 20 ans en 2020, ça craignait, paraît-il. Que dire alors d'avoir 14 ans en 1914 ? C'est le cas de Rilla, plus jeune fille d'Anne et héroïne de ce huitième tome. Rilla va bientôt fêter ses 15 ans, entrer dans la plus belle période de la vie d'une jeune fille alors que le Canada s'apprête, lui, à entrer dans la première guerre mondiale. Rilla est une jeune fille plutôt superficielle, plus intéressée par son premier bal que par ses études. Alors que ses frères et soeurs aînés se préparent à de belles carrières dans l'enseignement ou la médecine, Rilla ne rêve que de jolis vêtements et d'amoureux nombreux.
Rilla n'est pas un personnage que j'ai trouvé très sympathique au départ mais la guerre se charge de lui mettre du plomb dans la cervelle. Elle reste cependant moins intéressante qu'Anne, que son frère Walter ou même que les filles Meredith, personnages qu'à mon grand regret, on voit peu dans ce roman. Anne n'est le plus souvent que "Madame Docteur". On a presque l'impression qu'à partir du moment où son personnage a quitté la jeunesse pour devenir une mère, Lucy Maud Montgomery s'en est désintéressée au profit d'autres enfants.

Lucy Maud Montgomery aimait passionnément la beauté de la nature, la douceur d'un coucher de soleil ou l'éclatante floraison d'un pommier, ce qui transparaît bien dans son oeuvre. Elle aimait les gens et les chats. Elle fut profondément choquée par l'horreur de la première guerre mondiale et plus encore par le fait de devoir en vivre une deuxième vingt ans plus tard. Ce huitième tome a donc une résonance encore plus personnelle que les précédents. Cependant, Lucy Maud Montgomery ne s'aventure pas à nous emmener sur le front. Elle nous décrit la vie à l'arrière. Un arrière encore plus en arrière que celui que nous avons pu connaître en France avec une réalité très différente. Malgré les craintes des habitants de l'île du Prince Édouard, les Allemands sont encore loin de pouvoir envahir leur territoire. Cet éloignement a un autre effet : les soldats ne peuvent pas revenir en permission. Dans le livre, on ne voit même aucun soldat blessé rentrer avant le fin de la guerre.
Ce qu'on vit avec Rilla et sa famille, c'est justement cet angoissant éloignement, cette longue guerre lointaine. Combien ils paraissent long ces quatre ans ! Il y a quatre ans, nous entrions dans la pandémie de COVID-19. Il me semble que ces quatre années sont passées comme un éclair. Il n'en est pas de même des quatre années de guerre que traverse Rilla. On découvre avec elle combien il pouvait être dur de tenir bon, moralement, au rythme des nouvelles sur des champs de bataille aux noms étrangers et inconnus. Cependant Rilla d'Ingleside reste un roman dans la veine des autres : les situations comiques viennent régulièrement alléger l'atmosphère. Suzanne est impayable dans son rôle d'experte autoproclamée en géopolitique européenne. L'émerveillement devant la beauté de la nature est aussi toujours présent, même s'il prend une teinte un peu douloureuse.

Lucy Maud Montgomery répugne toujours à sombrer dans le mélo. Même lorsque le drame frappe la famille, elle passe le plus rapidement possible dessus et tâche de l'alléger. Cela peut paraître un peu frustrant mais, en même temps, on peut le comprendre. Lucy Maud Montgomery a eu une expérience de la vie vraiment dure. Il est étonnant et admirable qu'elle ait pu mettre autant de légèreté, d'humour et de bienveillance dans son oeuvre.

Le dernier roman de la saga d'Anne est peut-être le plus contrasté, tragique et lumineux.

Challenge des Héroïnes 2024
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Un tome bien triste qui m'a beaucoup émue.

L'histoire de la famille Blythe rejoint la grande histoire avec le déclenchement de la première guerre mondiale. Et l'insouciance de la Vallée arc-en-ciel disparaît avec l'engagement des jeunes hommes qui partent sur le front. Les mères, soeurs, amies cachent leur détresse en restant fortes et en s'engageant dans des actions caritatives et la vie de tous les habitants de Glen St-Mary oscillent entre attente, angoisse et espoir.

Rilla, la dernière enfant d'Anne et Gilbert, est l'héroïne de ce tome. On la voit évoluer et gagner en maturité au fil du roman. Sa personnalité attachante rappelle celle de sa mère tout en étant différente.

Bien que j'apprécie le personnage de Susan, je trouve qu'elle prend un peu trop de place dans les dialogues au détriment d'Anne et de Gilbert qui ne font que des apparitions (même s'ils sont présents dans la pièce, ils n'apparaissent pas forcément dans les dialogues) et c'est un peu frustrant.

Il y a beaucoup de passages très émouvants (le chapitre 22 ! et le chien Lundi) mais malgré le côté plus sombre et dramatique, il y a toujours cette touche d'humour et cette façon de voir la beauté dans les moindres petites choses de la vie.

Une belle lecture !
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Je savais d'entrée que j'allais aimer ce roman. Je m'en doutais depuis ma lecture de la Vallée arc-en-ciel, qui m'avait déjà serré le coeur en annonçant, par le biais des pressentiments de Walter, le fils poète d'Anne Shirley, ce qui allait arriver : la 1ère Guerre Mondiale, l'attente, l'angoisse, le deuil. En revanche, si je m'attendais à le trouver poignant (au point de verser quelques larmes à la fin), je ne m'attendais pas à le trouver aussi drôle ni aussi moderne.

L'humour, d'abord. L'autrice a choisi de raconter cette histoire à travers les yeux d'une naïve jeune fille de 15 ans. Alors, certes, cela lui permet de raconter la perte de l'innocence et le choc des désillusions, comme si Rilla symbolisait à elle seule les aspirations de ce 20e siècle tout neuf ou presque. Mais ça lui permet aussi de la placer dans des situations cocasses qui prouvent que Rilla est bien la digne fille de sa mère. (Je pense notamment ici à l'histoire de la soupière ou à une certaine cascade lors d'un voyage en train.)

Et puis, ce ne serait pas un roman de Lucy Maud Montgomery si celle-ci ne s'amusait pas à dépeindre, sur un ton mordant mais non dénué de tendresse, le caractère et les petites manies de ses personnages, notamment celles de Susan, la gouvernante d'Ingleside, ou de sa cousine Sophia, ces deux vieilles dames respectables n'aimant rien tant que donner leur avis sur tout, y compris la politique et la conduite de la guerre.

Cet aspect-là m'a paru savoureux, et j'ai ri en voyant combien Susan critique le président américain Woodrow Wilson qui s'évertue à écrire d'innombrables tribunes pour justifier son refus, jusqu'en 1917, d'entrer en guerre. (J'avoue, cette histoire de tribune m'a fait penser aux innombrables numéros verts mis en place par notre gouvernement actuel : « Regardez, on ne fait rien mais on essaie de vous faire croire le contraire. »)

Mais ce qui m'a vraiment étonnée dans cette histoire, c'est que tout le monde vit suspendu au rythme des nouvelles du front. Forcément, elles arrivent avec quelques jours de retard, on est en 14-18, l'immédiateté de l'information, ça n'est pas encore pour tout de suite. Mais, quand même, à les voir éplucher le moindre article de presse, j'avais l'impression d'assister aux prémices de notre addiction aux chaînes d'infos en continu. La guerre est à la fois très loin des habitants d'Ingleside et en même temps omniprésente dans leur quotidien – un peu comme les guerres d'aujourd'hui ne sont jamais très loin de notre conscience et de nos pensées.

Il m'est souvent arrivé ces derniers temps, au vu des déclarations belliqueuses de certains, de penser qu'on ne met jamais des enfants au monde pour les envoyer un jour à la guerre. La paix peut être trompeuse et nous donner un faux sentiment de sécurité que la folie des hommes s'applique à faire voler en éclats. Vu sous cet angle, c'est toute l'histoire d'Anne qui prend une dimension encore plus poignante car combien de femmes à l'âme poétique et rêveuse comme cette héroïne de fiction ont vu – et voient encore – une réalité bien sombre les rattraper et dévorer leurs enfants ?

Vous l'aurez compris, Rilla, ma Rilla m'a donné matière à réfléchir tout en venant titiller certaines craintes qui rôdent au fond de mon esprit. Il m'a donné aussi une vision extrêmement moderne de la 1ère Guerre Mondiale, comme jamais encore un livre, un film ou même mes cours d'histoire n'avaient réussi à le faire. Rédigé en 1921, on pourrait croire qu'il parle de nous tant le comportement de ces gens nous ressemble. Plus de cent ans nous sépare mais, franchement, rien n'a changé, et j'ai trouvé ça hyper intéressant.

Et puis, comme tous les romans de la série Anne Shirley, Rilla, ma Rilla est plein de chaleur, de tendresse et, malgré tout, de lumière. Je l'ai refermé le coeur un peu douloureux, certes, mais le sourire aux lèvres, en me disant qu'on ne peut pas toujours fuir la réalité dans les livres, mais on peut quand même y trouver de la résilience, de l'humour et beaucoup, beaucoup d'humanité.
Lien : https://aujourdhui-je-maime...
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Avec sa couverture mélancolique et rêveuse à souhait, Lucy Ann Montgomery annonce d'entrée la couleur : ce tome qui clôture la série sera différent des autres, avec une lumière plus âpre, plus intérieure. Si j'ai moins aimé que la lumière chaleureuse à laquelle elle nous a habitués, je salue l'exercice !

Après l'apothéose que fut le tome intitulé La vallée arc-en-ciel, j'attendais beaucoup de ce dernier volume. Malheureusement, je n'ai pas été emportée comme je l'aurais souhaité. L'autrice fait le choix, et je le comprends vu son histoire, de nous parler de l'impact de l'annonce de la Premier guerre puis de la participation du Canada, sur les habitants de la petite ville où vit désormais la famille d'Anne, et ce à travers le regard de Rilla, sa petite dernière, la plus évaporée.

J'ai d'abord eu du mal avec cette femme-enfant, tellement immature et si loin de sa mère qui, elle, dans son imaginaire foisonnant avait quelque chose d'attachant. Rilla, elle, dans son désir de plaire me parle moins. Elle est plus légère, plus superficielle, et c'est normal aussi, elle n'a pas vécu ce qu'a vécu sa mère et elle n'est pas cette dernière, je ne devrais pas le lui reprocher. Elles sont différentes et l'une me correspond plus que l'autre. Pourtant l'autrice lui offre des occasions de grandir au cours de l'oeuvre mais ça n'a pas fonctionné avec moi.

Autre frein à mon plaisir, un certain éloignement ressenti dans la plume. Nous ne suivons plus Anne, qui était un peu notre phare dans la nuit et celle-ci semble bien bien lointaine. On ne parle plus avec elle, mais d'elle, et ça change tout, j'aime moins. Certains enfants avaient pris le relais dans le tome précédent, ce n'est plus le cas ici où on suit juste Rilla, et vous savez ce que je pense d'elle.

Enfin, ce tome est avant tout le récit de la guerre de 14 à l'arrière, au Canada. L'autrice, qui a vécu ce moment, nous raconte, et c'est très riche et fort bien décrit, comment est perçu, ressenti cet événement ô combien majeur de notre histoire. On entend l'enthousiasme des débuts, les premières peurs, les enrôlements progressifs, l'attente des nouvelles, les morts, les naissances, les mariages, l'avancée des troupes, les revers, etc. Tout y est, c'est très complet et réellement vécu de l'intérieur par les habitants mais n'ayant aucun goût pour les récits de guerre, cela m'a semblé terriblement long. Je n'attendais qu'une chose que cela prenne fin ou qu'on nous parle d'autre chose, mais toute leur vie tourne alors autour de cet événement et les moments où on s'en écarte sont bien brefs, trop pour moi.

J'ai tout de même noté quelques chapitres qui ont su profondément m'émouvoir. Ce sont ceux qui concernent de près les Blythes et Rilla, avec le départ Walter, son grand ami, puis celui de Kenneth, l'amoureux de notre héroïne. Les deux sont très justement écrits et très doux. Eux me sont allés droit au coeur, là où les autres étaient plus factuels en quelques sortes pour moi. de la même façon, même si je ne suis pas touchée par le rôle de Rilla dans tout ça, j'ai aimé l'idée de l'autrice d'évoquer un bébé orphelin de guerre dont elle s'occupe comme « sol fils » (enfin tout est relatif…), c'était touchant.

J'aurais aimé quitter les Blythe sur une note plus positive comme lors de ma merveilleuse lecture de la Vallée arc-en-ciel, mais ce sera avec une note plus amère que cela se produira. J'ai espoir que le prochain tome bonus à paraître avec des Chroniques d'Avonlea comble ce manque. Mais l'univers d'Anne, Gilbert et leurs enfants reste un monde réconfortant, doux et émouvant où j'ai pris plaisir à me balader en allant à leur rencontre et celles de tous leurs proches et amis, alors je ne regrette rien, même si tome trop dramatique à mon goût.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Cette soirée de printemps était superbe. La longue vallée verte tournée vers la mer baignait dans le demi-jour, et au-delà s'étendaient les prés du couchant. La baie rayonnait, pourpre ici, azur là, opale ailleurs. Le bosquet d'érables se teintait d'un vert brumeux. Rilla observa la scène avec nostalgie. Qui avait dit que le printemps était la joie de l'année ? C'était plutôt le chagrin de l'année. Et les matins mauve pâle, les jonquilles en étoile et la brise dans le vieux pin étaient les pointes de ce chagrin. La vie serait-elle un jour libérée de la peur ?
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-Pauvre, pauvre Walter -soupira Mme. Reese
-Ne venez pas ici l'appeler pauvre Walter -dit Susan indignée, aparaissant par la porte de la cuisine, pour le grand soulagement de Rilla, qui senait qu'elle ne pouvait plus supporter plus en ce moment-. Walter n'était pas pauvre. Il était plus riche que n'importe qui d'entre vous. C'est vous, qui restez dans vos maisons et ne laissez pas partir vos fils, c'est vous qui êtes pauvres... pauvres et nus et mesquins et petits... pauvres de solennité, et ainsi sont aussi vos fils, avec toutes leurs fermes prospères et leurs animaux gros et leurs âmes de la taille d'une puce... si elles arrivent à cette taille.
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Il ne faut pas se moquer des tiraillements de la jeunesse; ils sont terribles, car elle ne sait pas encore que tout finit par passer.
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C'était un bel après-midi d'été et des nuages d'or flottaient dans le ciel. Dans le grand salon d'Ingleside, Susan Baker s'assit, arborant un sourire de satisfaction.
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Demain, le Jour de Flûte va m'emmener «de l'autre côté »
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"Anne d'Avonlea" Livre vidéo. Non sous-titré. Non traduit.
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