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4,15

sur 388 notes
Ce roman historique paru en 1974, directement en édition économique à la demande de son auteur, est l'oeuvre la plus connue et en même temps controversée en Italie.
Le roman est situé à Rome pendant la deuxième guerre mondiale et l'immédiat après-guerre.
Roman choral, fresque des faits guerriers vus par les yeux des protagonistes et de l'ensemble de la population meurtrie par les problèmes, anciens et nouveaux, dus aux événements tragiques de cette période.
L'écriture d'Elsa Morante, réaliste, parfois poétique, facilite la lectures de ces affreux moments.
C'est un livre que je conserve dans ma bibliothèque et que je relirai.
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Un livre sur le deuxième guerre mondiale vu du côté italien. Il narre la tragique destin d'Ida Ramundo et des ses deux enfants Useppe et Ninnarieddu.
Ida est une institutrice à moitié juive et Useppe, le fruit d'un viol par un jeune soldat allemand ivre.
Ils devront lutter avec acharnement pour leur survie mais ne sortiront pas vainqueurs de ce combat.
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Mon pavé de Juillet!

945 pages, quand même, que j'ai dévorées.

J'aime les livres d'Histoire, et j'aime quand on me raconte une histoire. Et La Storia combine les deux.

La Grande Histoire, de 1941 à 1947,  est rappelée, année par année, en Italie, et dans le Monde, en notes serrées, petites lettres, au début de chaque partie, afin que le lecteur n'ignore rien du contexte dans lequel se déroule le récit. 


La petite histoire est celle d'Ida, institutrice,  fille d'un calabrais anarchiste et d'une institutrice juive, veuve et mère de Nino, adolescent au début du roman. En janvier 1941, un soldat allemand, saoul viole Ida qui donnera  naissance à Giuseppe. Demi-juive, mère d'un petit bâtard, Ida n'a pas la vie facile. Des rumeurs effrayantes courent dans le Ghetto de Rome...

1943, Rome est dévastée, l'immeuble d'Ida soufflé. Ida et Useppe, sont à la rue et rejoignent d'autres sinistrés dans un logement de fortune qu'ils partagent avec une tribu - les Mille -  napolitains, un marbrier communiste, et un jeune fugitif anarchiste, Carlo Vivaldi. La communauté s'enrichit aussi d'une chatte Rossella et de deux canaris. Abri de fortune, vie précaire, mais ambiance chaleureuse. Nino est devenu partisan et mène des actions clandestine dans les environs. Alors que les Américains ont débarqué en Sicile, que Naples est libérée, à Rome, les Allemands règnent en maîtres.  le ghetto est vidé, les juifs emmenés en camps de concentration...

1944, la libération de Rome tarde, la guerre s'éternise. Partisans et Fascistes s'affrontent. Ida et Useppe doivent encore patienter avant de retrouver une vie normale, l'école d'Ida reste fermée, elle partage encore un logement avec des étrangers avant de pouvoir trouver un petit appartement.

Les années d'après-guerre ne sont pas plus faciles! le retour à la normalité est compliqué pour ceux qui ont vécu la clandestinité. Révolutionnaires ou aventuriers.  

Je ne vais pas tout résumer! Il fut lire le livre en entier. 

Le lire pour l'histoire, tragique mais aussi pour imaginer le monde dans les yeux d'un tout petit. le talent d'Elsa Morante est de faire vivre tout un petit monde, varié, vivant composé d'adulte mais aussi d'enfants, d'animaux. Avec quelle vivacité elle imagine le monde vécu par la chatte Rossella, la chienne Bella, les canaris qui sont des personnages à part entière. La nature est aussi décrite avec poésie. L'enfant  et la chienne découvrent les berges du Tibre comme un merveilleux terrain d'aventure et de poésie! 

Un  grand moment de lecture.
Lien : http://netsdevoyages.car.blog.
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Janvier 1941, Rome. Un soldat allemand aviné viole une veuve italienne, mère d'un fils de 13 ans. C'est le point de départ d'une grande fresque dans l'Italie de la Seconde Guerre mondiale.

La Storia est le roman d'un pays détruit par les combats, dont l'impact se fait toujours ressentir bien après la signature du traité de paix de 1945, un pays où les gens souffrent de la faim et du froid, un pays où les juifs sont victimes de l'antisémitisme. C'est aussi le portrait de la famille d'Ida, des petites gens qui luttent pour (sur)vivre. Tout est subtil et bien écrit dans ce roman où les personnages ne sont malheureusement que trop crédibles, comme le malheureux VIVALDI CARLO ou Nino, la tête brûlée qui rêve de liberté. Quelques facilités apparaissent au fil des pages, mais elles se noient dans l'efficacité du récit d'Elsa Morante, qui nous décrit de manière très juste, brute de décoffrage, les conditions de vie de ses héros, humains emportés par les méandres de l'Histoire.

Un grand roman sur l'Italie de la Seconde Guerre mondiale.
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Toute une oeuvre que ce roman de Elsa Morante. Outre le destin de Ida et de son fils Giuseppe conçu lors d'un viol, on a aussi droit à l'histoire de Nino, l'autre fils de Ida et de tout une panoplie de personnages plus ou moins secondaires tous unis par la guerre, la misère, la pauvreté et la maladie. Il n'y a pas de destin facile parmi tous ces personnages pas plus qu'il n'y a de fin heureuse pour quiconque.

Plus qu'un autre roman sur la guerre La Storia est une oeuvre sociale et politique. Ella Morante prend fait et cause pour les travailleurs et les demninis dénonçant les abus du Pouvoir et de ceux qui le détiennent avec une charge à fond de train contre les bourgeois par l'intermédiaire de son personnage de David qui enchaîne les discours sur le cancer que représente la bourgeoisie et tous les systèmes en place les trouvant interchangeables et ne différant que par leur étiquette.

C'est une oeuvre forte qu'on a comparé à l'oeuvre de Victor Hugo ce qui à mon humble avis n'est pas exact. Jamais je ne me suis ennuyé en lisant Hugo ce qui n'est pas le cas avec La Storia que J'ai trouvé trop long , pourtant je n'ai pas l'habitude d'être rebuté par un pavé de 900 pages ou plus. Cette fois il y a eu des moments où J'ai eu de la difficulté à rester concentré surtout lors des longues divagations de David ou lors des nombreux récits des rêves faits par les uns ou par les autre. La longueur excessive de ce roman est le seul point qui m'empêche de lui donner la note maximale.
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Ce roman de presque mille pages est une fresque foisonnante de personnages et de thématiques. Au centre de cette fresque des personnages inoubliables : Ida, Nino, Bella, Blitz, et surtout Useppe. Au coeur de l'histoire, des événements tragiques et implacables, on suit le destin de ces gens du commun. On vit avec eux la banalité, le quotidien qu'on n'évoque pas lorsqu'on narre l'histoire avec un grand H. L'auteur nous parle de la condition humaine et au-delà même (grâce à des animaux qui sont des personnages à part entière) de la condition des vivants. Cette lecture m'a bouleversée. Useppe, Nino, Ida et leurs compagnons à 4 pattes interrogent notre rapport au monde et ce que sont la vie et le bonheur. J'ai parfois interrompu ma lecture car j'appréhendais la suite du roman ainsi que les émotions et pensées qu'il suscite. Quelques passages m'ont moins plu (récit de rêves ou réflexions de David). Mais l'ensemble m'a procuré une expérience unique de lecture. Et je crois que sans doute ce livre m'accompagnera durablement.
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J'ai été profondément touché par "La Storia". Jamais je n'oublierai ce roman. Il fait d'ores et déjà partie de mes livres préférés - ceux que je lis et relis, ceux qui m'ont véritablement pris aux tripes, ceux qui ont fait vibrer quelque chose d'authentique et de viscéral en moi.

C'est un roman qui décrit la Seconde Guerre Mondiale vécue par les civils, et qui démystifie très finement la dynamique de l'Histoire. Mais s'il m'a aussi intensément saisi c'est à cause de son immense charge émotionnelle : la mise au monde d'un petit bâtard dont personne ne veut et qu'il faut se battre avec acharnement pour faire vivre, affrontant mille difficultés quotidiennes ; et bien sûr la personnalité d'Useppe, un petit, tout petit enfant, trop gentil pour ce monde brutal. Useppe sait écouter la silence. Il voit la beauté en toutes choses. Mieux que toutes les théologies, toutes les cathédrales et tous les livres dits saints, le petit garçon Useppe COMPREND Dieu. Jamais aucun prêche ni livre religieux ne m'a fait ressentir Dieu plus intensément que Useppe dans "La Storia".

Pendant les 200 dernières pages je n'arrivais tout simplement plus à faire de pause dans ma lecture, tellement je voulais connaître le destin du petit Useppe et de sa maman Ida. J'ai pleuré une nuit entière, avec de gros sanglots - et pourtant je ne suis pas quelqu'un de très émotionnel, il m'est rarement arrivé d'être autant en empathie avec des personnages de roman. Ce n'est qu'une fois que mon conjoint m'ait promis qu'on regarderait ensemble l'adaptation cinématographique de ce roman que j'ai pu m'assoupir...
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Femme de modeste extraction, quoique non dénuée d'instruction, Ida Mancuso, à la faveur de son mariage, quitte sa Calabre natale, pour s'installer à Rome et exercer la vocation d'institutrice, qui fut celle de ses parents. Élevée par un père viscéralement anarchiste, celle qui a toujours appris à passer sous silence sa judéité, comme un stigmate honteux, devenue veuve, est victime collatérale des circonstances historiques, violée par un soldat allemand en bordée. Ida, qui doit déjà composer avec un fils toujours en vadrouille avec des amis d'occasion, fascistes, puis partisans, americani et autres contrebandiers, devient mère suite à l'outrage subi, dans une Italie où les lois raciales sont de rigueur. 

Une lecture fort pénible en vérité ! Quand la longueur du propos le dispute à la médiocrité des moyens mis en oeuvre. Cet opus de 940 pages accumule les lieux communs les plus navrants qui se puissent imaginer. Elsa Morante bêtifie avec complaisance, béatement et sans vergogne. le souffle du récit est d'une asthmatique, la qualité d'expression est proprement affligeante. Par là-dessus  il y a des intermèdes où la Morante nous délivre un almanach historique selon le prisme de sa vision politique partisane. de plus, le recours abusif et facile aux scènes oniriques est insupportable. Parachèvement remarquable de l'objet, le nombre ébouriffant de coquilles de l'édition Folio du roman, qui frise le sabotage. le destin tragique de son héroïne ne nécessitait pas que sa créatrice, les traducteurs et les éditeurs la malmènent plus avant. Un best-seller mondial, faisant partie des 100 meilleurs livres de tous les temps selon le Cercle norvégien du livre. Vous m'en direz tant.
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A travers cette fresque familiale, le récit de la vie d'une femme et de ses deux fils ballottés par les événements, Elsa Morante retrace l'histoire de l'Italie du début du siècle à l'immédiat après-guerre. Fascisme, guerre, shoah, communisme, libération et reconstruction, les événements rythment le livre.
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C'est un pavé, c'est une somme, c'est le roman-fresque qui a fait la réputation de la grande écrivaine Elsa Morante auprès des générations suivantes.
Mais La Storia, c'est bien plus que ça…

Le parti pris de baser chaque section sur la grande histoire de la deuxième guerre mondiale avant de revenir au récit m'a tout d'abord étonnée, éloignée de celui-ci. Et puis, ces vies modestes et ordinaires, celle d'Iduzza et de ses fils, pris dans la tourmente du régime fasciste et de l'occupation allemande, puis de la libération, très vite, prennent le dessus.
La généalogie de cette institutrice à moitié juive, son effacement, donnent un départ sombre à cette Storia, d'autant que celle-ci concorde avec la conception violente et honteuse de son cadet, Useppe. Ce petit enfant d'abord dissimulé pour échapper aux SS autant qu'aux jugements du voisinage, va pourtant se révéler comme un rayon de soleil pour tous ceux qui l'entourent, depuis son aîné Nino jusqu'à la famille des Mille qui partagent leur cachette, en passant par le sombre Carlo Vivaldi ou la maigre Carulina. Elsa Morante donne à voir la terrible réalité du quotidien des petites gens confrontées à une grande Storia qui les broie sans vergogne, et à la fois la beauté de la vie simple et des sentiments familiaux et amicaux. Elle n'évite parfois pas des raccourcis qui m'ont choquée, comme de relier la laideur avec un destin de prostituée, sans doute typiques de son époque.

Elsa Morante a dressé une épopée picaresque où les enfants, parfois projetés dans la vie adulte sans en avoir la maturité, comme Carulina ou Nino, tiennent debout un monde qui s'écroule, avec le soutien et l'affection des animaux, merveilleux Blitz, Rossella et Bella, qui ne regardent pas les faiblesses et tromperies de leurs maîtres, mais gardent un optimisme et une fidélité à toute épreuve, jusqu'au bout.

J'aurais aimé pouvoir fractionner ma lecture comme je l'ai fait avec les trois tomes des Misérables. Aussi y ai-je trouvé des longueurs, qui ne m'ont pas empêchée d'être très remuée par cette famille et leur entourage, particulièrement par le petit Useppe. Tout en reliant en permanence les soubresauts de la Storia mondiale avec ces destins minuscules et attachants.
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