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EAN : 9782847362640
223 pages
Nouveau Monde (13/03/2008)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Le jour de ses noces, Azalaïs de la Montezane apprend la vérité sur l’identité de son mari. Loin d’être le duc Corrado di Ferragosto, favori de la reine Jeanne, le jeune homme ne fait que représenter le fameux duc. Il est envoyé auprès d’Azalaïs pour contracter un mariage par procuration, chose commune à cette époque, ce dont le père de la mariée est le complice éclairé. Azalaïs, meurtrie par cette trahison, aime cependant d’un amour sincère son prétendant, lui auss... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Superbe roman d'amour médiéval.
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Superbe roman d'amour médiéval.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Pourtant, n’importe quel observateur superficiel aurait affirmé de bonne foi que ce mariage se nouait sous les meilleurs auspices. Le jeune époux napolitain, le duc Corrado di Ferragosto, appartenait au plus proche entourage de la reine Jeanne de Naples, comtesse de Provence et de Forcalquier. À la suite de méticuleuses tractations financières, il avait été accepté comme gendre par le capitaine de la Montezane, qui devinait en lui un excellent parti, bien en cour, et aussi noble que fortuné.

Au mois de février 1348, comme la reine Jeanne avait quitté Naples pour venir visiter les terres provençales dont elle venait d’hériter, Corrado di Ferragosto avait suivi sa souveraine et était venu se présenter au mas du Butin. Peu après, il avait été convenu qu’il épouserait Azalaïs de la Montezane à la fin de l’été, selon la coutume camarguaise qui veut que les mariages soient de préférence célébrés en cette période aussi chaleureuse que paresseuse, qui suit les récoltes et précède les semailles.

Le duc Corrado était donc resté quelques jours au mas du Butin, le temps de rencontrer et d’apprivoiser sa douce promise. Il en avait aussi profité pour découvrir les terres de Camargue, sur lesquelles il régnerait un jour, si le Capitaine l’y autorisait.

Mais déjà, l’on pouvait lire dans le regard d’Azalaïs tout l’amour qu’elle éprouvait pour ce fiancé lointain et inespéré. Lorsqu’elle l’accompagnait à cheval le long des chemins de Saint-Trophime, elle interrompait fréquemment leur trot pour prendre le temps d’expliquer au duc Corrado les souvenirs qu’elle gardait de cette venelle-ci ou de cette fontaine-là. Certains matins, elle lui laissait admirer les reflets bleutés d’un martin-pêcheur posé sur la branche basse d’un arbuste, le bec en arrêt, prêt à traverser le Rhône. Souvent, Azalaïs descendait de sa monture pour cueillir à son fiancé les herbes les plus parfumées de la région, comme si elle tenait à partager avec lui son amour pour Saint-Trophime. Ou bien, elle l’obligeait à s’embusquer un moment, le temps de guetter l’envol bruyant et enfiévré des flamants roses, à l’heure où ils égaient subitement le ciel camarguais de toute la vigueur flamboyante de leur plumage…
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Logiquement, ces villageois auraient dû être comblés de joie par l’annonce de ce mariage, tant il est vrai qu’ils s’étaient attachés à la jeune Azalaïs, la fille d’Aurore et du capitaine de la Montezane. Cette enfant-là avait beau être l’héritière d’une délicate sauvageonne et du plus orgueilleux des navigateurs, elle était toujours demeurée modeste. Toute gamine déjà, elle adressait le même sourire lumineux aux riches éleveurs de chevaux comme aux plus modestes des planteurs de riz.

De plus, comme elle avait eu le malheur de perdre sa mère alors qu’elle était âgée d’à peine trois semaines, les dames de Saint-Trophime avaient pris l’habitude de l’accueillir chez elles, lorsque son capitaine de père la laissait seule pour se rendre à Marseille guetter le retour de ses navires ou surveiller la vente de ses cargaisons. Azalaïs avait ainsi grandi à la chaleur de tous les foyers, elle était allée ramasser avec les enfants des coquillages sur la grève, entre mer et marais, et à leur table elle avait dégusté le catigot d’anguille comme le cuisinaient les pauvres gens de la région. Elle avait retenu avec vivacité tout ce qu’on avait jugé bon de lui apprendre, de sorte que tous à Saint-Trophime la considéraient à peu près comme leur fille ou leur sœur.

Pourtant, aucun d’entre eux ne se serait risqué à oublier qu’elle était l’héritière du capitaine de la Montezane et qu’à ce titre, ils lui devaient le respect. Les mères de famille le rappelaient parfois aux aînés de leurs garçons, pour qu’ils ne s’entretiennent pas d’illusions et qu’ils ne rêvent pas trop de la jolie demoiselle qu’elle devenait. Azalaïs avait toujours eu de magnifiques yeux verts, qui semblaient s’être imprégnés de la couleur des marais camarguais, lorsqu’ils étincellent sous le soleil. Et, en grandissant, elle était devenue une jeune Provençale pétillante, au regard aussi doux que malicieux.

Elle était trop digne, trop discrète pour que les jeunes gens osent aller chanter la sérénade sous ses fenêtres, d’autant que son père effrayait même les plus courageux de Saint-Trophime. Néanmoins, tous les gardiens de chevaux se retournaient sur son passage.
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J’étais venu assister aux noces de la jeune fille que j’aimais avec le duc Corrado di Ferragosto et, malgré ma douleur, que chacun ici connaît, je me serais tu pour respecter le bonheur d’Azalaïs. Mais je crois qu’il m’incombe de parler et de m’étonner, afin d’obtenir quelques éclaircissements sur l’identité du futur marié. On nous l’a présenté comme se nommant Corrado di Ferragosto et étant l’un des favoris de la reine Jeanne. Or, j’ai appris, par un Napolitain qui m’a acheté trois chevaux, que cette souveraine, qui a quitté le royaume de Naples à la suite du décès de son premier époux et de son remariage avec Louis de Tarente, est actuellement retenue prisonnière par les notables d’Aix-en-Provence. Ceux-ci la séquestrent pour tenter de lui faire avouer qu’elle a elle-même assassiné son premier mari, Andréasso de Hongrie, ou bien qu’elle a poussé à ce meurtre l’homme qui était son amant, Louis de Tarente, en s’engageant en contrepartie à l’épouser par la suite. Auprès d’elle sont restés seulement sa dame de compagnie, la naine Lucchina, et l’homme qui prétend la protéger, c’est-à-dire Corrado di Ferragosto lui-même ! Aussi je souhaite savoir qui est cet homme qui prétend au titre de duc di Ferragosto et qui ne peut être qu’un usurpateur…
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Cette enfant-là ne ressemblait en rien aux jeunes filles révoltées qui frémissent de colère face aux ordres qu’on leur donne et qui ne songent qu’à s’insurger pour outrepasser les volontés de leurs parents. Non, au contraire, Azalaïs de la Montezane brillait d’une force paisible et saine, comme si elle s’était imprégnée de toute la puissance de la terre camarguaise, âpre de sel et de soleil. Tous ceux qui la connaissaient bien savaient que jamais elle ne s’opposerait à la volonté de son père et ils s’inquiétaient de savoir si un jour, le Capitaine trouverait parmi les prétendants de sa fille un garçon susceptible de lui paraître digne d’elle. Et digne, surtout, des ambitions féroces qu’il persistait à nourrir…
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Comprenez donc que je n’ai jamais désiré que votre bonheur. Pour obtenir votre main, j’aurais été prêt à conquérir un titre ou bien la gloire, moi qui n’ai hérité de ma famille que l’amour des chevaux et le sens de la dignité. Je me suis effacé lorsque j’ai su que ni votre père ni vous-même ne souhaitiez me laisser la moindre chance. Et j’aurais accepté de souffrir le martyre de la jalousie si je vous avais vue heureuse d’épouser un homme aussi épris de vous. ...
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