Jacques a dit. Récit autobiographique

Avec sa vivacité et sa candeur habituelle Susie Morgenstern raconte sa vie avec son mari, mathématicien si différent d'elle. Elle nous raconte sa rencontre, la maison, leurs chamailleries.... et ses filles.
Jacques a dit mais aussi Susie a fait.... Car elle est vraiment anticonformiste. Elle se dévoile, un peu, dans ce livre qui m'a amusée et émue.
Une vie commune écourtée par le décès prématuré de Jacques. L'auteure nous dresse une série d'anecdotes, raconte sa pugnacité et son amour immodéré pour cet homme qu'elle avait choisi contre tous....
Un seul chapitre sur sa passion de l'écriture. Mais quel chapitre ! il m'a donné envie de découvrir certains livres ou de les relire. Premier amour dernier amour, qui a fait bondir son mari car elle raconte tout de leur rencontre, lui qui était si discret....
Un livre hommage qui est est paru fin 2015, mais qui avait été écrit bien avant.

Au début, je croyais que ce livre était une dénonciation. Vu comment commençait l'histoire et vu le résumé, j'ai cru que Susie Morgenstern avait vécu l'affreuse expérience des femmes victimes des violences psychologiques de leurs maris.

Cependant, les chapitres défilaient, et le ton restait mi-figue mi-raisin, à l'instar du début. L'auteure raconte les difficultés, le caractère entier de son époux, ses exigences tant envers les autres que lui-même, sa passion pour la culture et le savoir… Moi, de mon côté, je m'impatientais : à quel moment les choses allaient tourner au vinaigre ? Quel sera l'élément déclencheur qui fera prendre conscience à l'auteure que son mari va beaucoup trop loin ?

Il ne doit pas être facile de vivre avec Jacques, cependant Susie l'aime de tout son coeur et avoue qu'elle ne doit pas être très facile non plus. Elle est très lucide sur ses défauts et reconnaît qu'elle se repose beaucoup sur lui (surtout pour les papiers), ce qui agace sa moitié. Ils n'ont d'ailleurs pas du tout les mêmes goûts et absolument pas les mêmes manières de faire. La jeune femme a l'habitude d'acheter régulièrement et d'occasion, y compris les meubles (une fois retapé, ce sera très bien !), tandis que son mari dépense peu, mais investit dans la qualité. Leurs exigences au niveau religieux ne sont également pas les mêmes : Jacques est issu d'une famille très pratiquante, alors que celle de Susie abrégeait les rituels les plus pénibles de la tradition juive.
Leur amour est doux-amer, mais jamais il ne s'éteint. Susie admire beaucoup Jacques, et on sent que celui-ci lui témoigne de la tendresse sans qu'on ne sache jamais tout à fait ce qu'il pense. Il est extrêmement secret, et sa femme respecte cela, l'accepte comme une part non négligeable de sa personnalité.

Au final, ce livre est juste un témoignage d'amour. Le vrai : celui qui ne range pas ses chaussures, celui qui subit une vaisselle non lavée, celui qui s'énerve de ne pas recevoir assez d'attention. Bref : celui qui s'agace pour des détails sans importance… Le mariage n'est pas un conte de fées, pas plus que l'amour. Vivre avec quelqu'un est un exercice difficile qui nécessite des ajustements constants. C'est ce que Susie Morgenstern met en valeur dans cette autobiographie. Elle montre qu'en dépassant cela, en acceptant les qualités comme les défauts, on peut enfin apprendre à véritablement aimer l'autre.

J'ai été très touchée par ce témoignage. C'est un très beau texte, mais j'ai toutefois dû sauter quelques passages qui ne m'ont pas du tout intéressée. Susie Morgenstern s'attarde sur des détails qui ont sans doute de l'importance pour elle, voire une valeur sentimentale énorme, mais en tant que lectrice, je me suis sentie peu touchée. Normal : c'est son histoire, pas la mienne.

Susie étant une auteure jeunesse que j'ai lue à plus d'un titre (c'est le cas de le dire !), lorsque j'ai vu cet ouvrage, j'ai sauté sur l'occasion d'en savoir un peu plus sur elle. Je suis tombée des nues : alors comme ça, elle serait américaine ? Juive de surcroit ? Et son mari serait mort depuis vingt ans ? Mais quel âge a-t-elle, au fait ?
Cependant, elle ne se dévoile pas totalement : on ne sait pas en quelle année Jacques décède, ni de quel cancer – à supposer que s'en est un. En réalité, on n'a aucune chronologie des événements. En quelle année se sont-ils mariés et sont-ils partis vivre en France ? Quand sont nées leurs filles ? À quel moment a-t-elle commencé à écrire ?
Finalement, ce livre soulève plus de questions qu'il n'en résout.

Je suis ressortie enrichie de cette lecture.

J'aime bien un bon nombre des romans jeunesse de Susie Morgenstern, (pas tous, j'avoue) et j'avais absolument adoré l'écouter. Je me souviens d'une salle entière suspendue à ses lèvres, essayant de ne pas pouffer de rire au récit de certains épisodes fort tristes de sa vie, qu'elle nous narrait avec tant d'esprit qu'on ne savait plus si rire ou pleurer.
J'étais donc impatiente de lire son premier livre à destination des adultes, autobiographique de surcroît.

Et en effet, dès le début, j'ai retrouvé l'extraordinaire conteuse de la vie de tous les jours.
Je me suis régalée au récit de ses mésaventures de jeune Américaine totalement démunie pour les geste quotidiens en France.

J'ai cependant été surprise car ce livre est présenté comme une ode à son amour pour son mari trop tôt disparu, et en effet, on sent cet amour courir le long des pages.
Et pourtant, cet homme m'a paru totalement insupportable, beaucoup trop exigeant envers elle, avare de compliments mais pas de critiques.
Sans doute exigeant envers lui aussi, mais vraiment je l'ai personnellement trouvé fort déplaisant dans le portrait qu'elle en fait, ce qui m'a surpris.
Même en tant que père, adorant ses filles, mais tellement peu à leur écoute finalement.

Je ne sais pas si c'es à cause de cette personnalité, ou simplement parce que certains sujets me touchaient moins que d'autres, mais j'ai moins apprécié les derniers chapitres, que le début.

Une lecture agréable mais inégale pour moi.

Avec l'humour et le grand coeur qu'on lui connaît, Susie Morgenstern, spécialisée dans la littérature jeunesse, livre ici un récit autobiographique sur sa relation avec son premier mari, un mathématicien français. Au début, il m'a semblé lire les confessions tardives d'une femme qui a souffert de maltraitances psychologiques de la part d'un compagnon, bourreau, critique et méprisant. Mais au fur et à mesure de la lecture, la romancière nous amène sur un autre terrain, celui de l'âpreté d'une relation de couple quand deux personnes s'aiment et en même ne se supportent pas. Elle est sage, Susie : elle ne lutte pas contre ce qui a été mais fait le constat, qu'en somme, elle a aimé et a été aimée par un être humain bourré de défauts et de qualités. Ce n'est pas la découverte du siècle... Ce qui est intéressant dans ce récit, ce n'est pas lui mais elle. En effet, à travers le portrait de cet homme, on découvre surtout le parcours d'une femme courageuse, drôle, d'une belle intelligence qui cherche sa place dans un monde d'hommes et finit par la trouver.

L'aventure d'un amour pour la vie - en toute franchise, pas toujours enviable, loin de là ! - mais racontée avec verve et humour.
Susie Morgenstern est une personnalité incroyable, tellement tonique et positive, et j'ai voulu lire ce récit, à la suite de Mes 18 exils, pour apprendre son secret. Je ne suis pas certaine de l'avoir trouvé, mais j'ai vibré tout au long de ces pages et découvert beaucoup sur la génération de nos parents, ceux qui sont nés entre 1935 et 1945. C'est une vision savoureuse et parfois douloureuse de la période de l'après-guerre à nos jours, d'une américaine juive qui devient française et qui a décidé de vivre intensément, tout le temps. Bravo Madame.