Bicéphale

Je vous avertis, Je n'ai pas envie de vous révéler l'intrigue mais de vous donner envie de plonger dedans.
Bicéphale! le titre de ce roman est déjà une ambiance à lui seul ! Et avant même d'en ouvrir les pages, je savais que j'allais embarquer dans un voyage peu ordinaire. Je n'ai pas été déçue !
Un polar, oui mais encore ? Il existe bien des genres de polars ! Auquel celui-ci appartient-il ? Polar Psychologique, oui, mais, pas que. Un seul mot me vient en tête : polar déjanté, parce qu'il est mené par l'imagination fertile et débridée de l'auteure qui nous coupe le souffle !
Bien évidemment, il y a des crimes et la recherche du coupable. OK, mais c'est beaucoup plus que cela : nous entrons littéralement dans un labyrinthe dans lequel nous croyons souvent approcher de la sortie, en vain.
Un début de livre somme toute ordinaire : deux amants qui vivent leur aventure en cachette. Sinon que leur découverte d'un cadavre sur le lieu de leurs rendez-vous déclenche une intrigue pour le moins singulière ! On pénètre alors dans un récit tortueux, pour ne pas dire tordu et parfois même diabolique. Nos émotions sont savamment exacerbées par l'auteure qui peut nous faire passer du frisson de peur aux éclats de rire, de la certitude au doute mais jamais dans l'ennui.
Les personnages sont savoureux, tout en paradoxes et jamais prévisibles. le lecteur ne cesse de tergiverser dans les sentiments qu'il ressent à leur égard : s'il éprouve une affection pour l'un, elle se mue en agacement en rien de temps. Oui, Catherine Mottier joue avec nous autant qu'avec ses personnages ! Et c'est peut-être là que se situe sa grande force. Chaque protagoniste réagit à sa façon aux évènements et parfois de manière bien étrange : à chacun de faire ses hypothèses, de monter sa stratégie pour éclaircir le mystère… à ses risques et périls. Souvent à ses périls d'ailleurs. Et c'est bien cela qui nous emmène à tourner les pages avec envie et impatience ! On se demande : « Mais qu'est ce qu'ils vont encore nous pondre ? »
Pourtant ce « désordre » n'est qu'apparent, car le roman obéit à une structure rigoureuse et l'auteure sait parfaitement où elle nous mène… Et bien entendu, là où ne nous ne nous y attendions pas. Tout a été orchestré au millimètre près et les méandres de l'intrigue ne sont que des détours maitrisés.
Ecriture est précise, vivante et parfois crue. J'ai été saisie par la qualité descriptive des décors qui sont presque des personnages à part entière, tant ils jouent un rôle primordial dans leur pouvoir d'envoûtement et d'attraction. Ce livre se lit comme on regarde un film : son rythme, son ambiance, ses suggestions visuelles nous font penser que nous sommes installés dans une salle de ciné.

Tout commence de façon classique pour un livre de ce genre Une famille en vacances qui visite un ilot sur l'Adriatique avec un groupe de touristes ; la découverte d'un cadavre. Puis un bond de quelques mois dans le passé pour découvrir les protagonistes et poser le décor.
Les personnages principaux :
Caroline : mariée, maman d'un garçon de 5 ans. Elle enseigne à mi-temps dans un collège proche de la maternelle de son fils. Depuis peu, elle a un amant.
Gabriel : le mari de Caroline. Artisan. Il a un client en vue, un ancien ORL pour qui il devra rénover des studios. Gabriel n'est pas enchanté, ce monsieur est peu sympathique et assez étrange. Mais c'est du travail !
Teddy : l'amant de Caroline. Elle sait peu de choses sur lui, mais ne se pose pas trop de questions. Jusqu'au jour où elle va découvrir un cadavre sur le lieu de leur rendez-vous…
Manuel Kampaus : l'employé de Gabriel. Tombeur invétéré. Il a signalé la disparition de son neveu Thomas à la police. Caroline ne l'apprécie guère.
Marina : amie de Caroline, elle vient de divorcer et vit avec son compagnon Alain.
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Que dire des personnages ? J'ai du mal à savoir ce que je pense d'eux. Ils sont comme dans la vraie vie, tantôt sympa, tantôt énervants, tantôt on les prend presque en pitié. Ils ne sont ni noirs, ni blancs, comme les personnes réelles. Ils ont leurs secrets, leurs zones d'ombre et leur caractère change suivant les évènements.
Ils ont parfois des réactions étranges, « se font des films », cherchant des complications où il n'y en a pas, essayant de se « dépatouiller » de situations qui leur échappent. du moins c'est comme cela qu'on les voit en tant « qu'extérieurs à l'affaire ». Qui sait comment on réagirait si on était confronté à la même chose qu'eux ? C'est ce qui les rend humains et proches de nous, donc attachants quelque part.
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Cette phase de présentation personnages/situation peut paraitre parfois un peu longue, mais elle nous permet de faire connaissance. Puis le rythme s'accélère. Et là on se rend compte de l'esprit retors de l'auteure. Les choses commencent à s'imbriquer, à se mettre en place pour nous amener jusqu'à un final que l'on n'a pas vu arriver.
Les points forts sont nombreux : la qualité de l'écriture, des personnages et un décor bien croqués, de la logique dans l'histoire. Un petit regret peut-être : parfois les personnages changent trop vite de caractère : quelque chose les touche beaucoup puis tout d'un coup ils agissent comme si de rien n'était. Mais il est fort probable que vous ne le verrez pas de la même façon que moi et de toute façon ça n'enlève rien au fait que j'ai pris grand plaisir à lire cette histoire.
Le style est agréable, l'écriture précise et efficace, avec des décors et des situations qui nous parlent.
En bref, j'ai passé un vrai moment de lecture plaisir, merci Catherine !
Je vous souhaite une bonne lecture !

Salut les passionnés,

Aujourd'hui petit retour de lecture de “Bicéphale” de Catherine Mottier.

Un vrai coup de coeur, évoluer au rythme des décors et au milieu de cette bande d'allumés, c'était jouissif...

Je m'emballe?? Ok Ok, je précise mon enthousiasme.

le récit démarre avec un meurtre sous le soleil d'une île touristique en Croatie, puis nous faisons un petit bond de quelques mois en arrière pour découvrir les protagonistes dans leur décor sarthois.
Une femme, un amant, un mari, un employé, un patron, une bonne copine, un autre cadavre... tous les ingrédients nécessaires à cette intrigue singulière sont réunis.

On suit ce microcosme de personnages dont la plupart cachent des secrets, on relève les indices que Catherine veut bien nous laisser entrevoir et nos cellules grises mettent un peu de temps à chauffer.

Car si le scénario semble loufoque et dénué de véritable direction, Catherine, grâce à ses compétences d'architecte 😜 nous bluffe en Maître d'oeuvre de ce récit consacré à la découverte méthodique et graduelle de l'intrigue, où RIEN n'est laissé au hasard !!

La grande force du jeu de l'esprit auquel nous invite l'auteure est son tempo soutenu : on tourne fiévreusement les pages, le suspens/ la tension sont omniprésents.

Ensuite il y a la dimension visuelle portée par les mots : qualité descriptive des décors incroyable, références cinématographiques chères à mon coeur ( Delicatessen et ses teintes jaunes-orangées comme sur la couverture du livre♥️, Hitchcock, James Bond...) J'adore !!

Je reviens sur les personnages attachants et/ou détonants, à l'image d'un monde où le Bien et le Mal ne sont plus très distincts, et où les valeurs morales ont tendance à perdre de leur importance. Ils renforcent l'étrangeté du récit, remplissant chacun leur rôle à la perfection.

OUI, cette lecture si fluide m'a été délicieuse, véritable tour de force, sans aucune incohérence, pour moi c'est une totale réussite d'autant plus que j'ai été menée en bateau... mais d'une force !!

Essayez vous aussi de résoudre ce puzzle. Croyez moi, Catherine Mottier concurrence “la reine du crime”, elle a du talent à revendre et j'ai hâte de la lire à nouveau 🤩

Merci à Carole Baillarguet pour ses conseils toujours avisés 🔥☺️

Les amis je vous laisse avec une citation:
“ chaque fois que nous récoltons un renseignement, les choses se compliquent un peu plus”
Agatha Christie (Mrs McGinky est morte-1952)

Mais quel esprit tortueux elle possède la dame ! Dans le dédale enchevêtré de son imaginaire débridé, même une maman chatte équipée d'un détecteur de mouvements n'y retrouverait pas ses petits.

Je me suis même demandé s'il n'arrivait pas à l'auteure de s'égarer elle-même dans son propre labyrinthe.

L'une des choses que je retiens de ce bouquin, c'est le point commun que partage la quasi-totalité des personnages, à savoir une capacité presque sans limites à échafauder des plans aussi délirants que saugrenus, dont la mise en application ne peut que les desservir, les anéantir, les ridiculiser… C'est-à-dire provoquer exactement le contraire ce qu'ils comptaient obtenir, en plus d'obscurcir une situation déjà bien compliquée.

Ça en devient presque jouissif ! Si ! Si ! On se demande à chaque page, quelle nouvelle stratégie extravagante va-t-elle encore pouvoir germer dans l'esprit totalement barré des protagonistes.

En lisant on marmonne :

« Non ! Sérieux Caroline, tu ne vas pas faire ça ! »
« Gabriel, tu es stupide, d'accord, mais quand même pas à ce point-là ! »

On en veut presque à l'auteure de ne pas nous fournir le « 06 » de ses personnages afin qu'il nous soit possible de les appeler, histoire de copieusement les sermonner.

Tout ceci est servi par une écriture de qualité, efficace, des plus logique (elle), et surtout très performante lorsqu'il s'agit de témoigner d'une ambiance ou d'un décor. le lecteur voit clairement ce qui est décrit. Il accompagne la narratrice. C'est vraiment agréable à lire. On est comme au ciné. Les endroits délicieusement glauques que l'on visite sont divers et variés et font définitivement penser aux sites utilisés par le cinéma pour le tournage des thrillers (ou des films d'horreur). C'est très bien fait, je dirais même très bien filmé.

Par contre j'avoue avoir eu plus de mal à comprendre ou même à croire à la totalité du profil de certains personnages et aussi aux motivations qui parfois les animent. On se dit (ou je me demande du fait de mon esprit retord) pourquoi il (ou elle) s'embarque-t-il dans de telles complications machiavéliques alors qu'indiscutablement il existait des solutions bien plus simples venant tout naturellement à l'esprit ? Trop d'effets peuvent de temps à autre tuer l'effet s'ils ne sont pas justifiés.

Tout le long du bouquin, on se balade avec plaisir sur de fausses pistes, sur des indices « peau de banane », attention ça glisse.

On se prend tour à tour à apprécier, à supporter, à plaindre, à réprouver voire à exécrer tel ou tel protagoniste suivant les situations qu'il affronte. Untel est sympathique tout au long de ce paragraphe, puis il devient un abruti insupportable au cours du paragraphe suivant. Est-ce gênant ? Pas vraiment, sauf lorsque ça vient contredire un profil psychologique déjà mis en place. Quand un changement de personnalité s'opère trop brutalement (et sans explications), on peut décrocher.

Malgré ces petites réserves, je tiens à préciser que chaque fois que j'ouvrais ma liseuse pour reprendre ma lecture, je le faisais avec un réel plaisir, pressé de retrouver les péripéties tordues de toute cette bande de joyeux azimutés.

Et, je n'ai pas vu la fin arriver… Ce qui est un point de plus dans un roman policier (qui peut prendre des allures de thriller) mais qui, pour moi, n'en n'est pas un.

Donc un bouquin que je conseille pour sa qualité d'écriture, pour sa construction efficace, pour la richesse des décors et des situations, pour une narration sans faille et pour sa galerie de personnages.

Lien : https://jeanbjouteur.wixsite..

Bonjour ! Voici ma critique sur « Un polar très original » ⭐⭐⭐⭐⭐
Comme le titre du roman de Catherine Mottier, « Bicéphale », le suggère, l'intérêt du roman est double. C'est pourquoi j'ai choisi de lui donner deux titres pour le présenter :
Le Club des 5, Tintin et les Pieds Nickelés mènent l'enquête
Une femme adultère très attachante
La référence à la BD m'a été inspirée par la qualité et la précision des descriptions, dignes des vignettes d'Hergé et de celles de « Black et Mortimer » qui nous mettent dans l'action, avec le plaisir de vivre des aventures loufdingues et assez trashs, en compagnie de personnages très pittoresques qui nous poussent à tourner les pages dans un labyrinthe, de fausses pistes en rebondissements jusqu'à un final inattendu.
Le personnage de la femme infidèle, dans un registre différent, séduit par ses interrogations, son débat intérieur et on s'attache vite à cette femme toujours amoureuse de son mari mais souvent incapable de ne pas céder à l'attraction sexuelle irrésistible qui la pousse vers son amant.
Prise entre un mari soupçonné de meurtre et un policier qui n'est autre que son amant, le suspense est là, avec ses rebondissements aussi. On a hâte de savoir comment, à la fin, va tourner et se conclure l'histoire de ce triangle amoureux.
On oscille de l'amusant à l'inquiétant et au sérieux. Ne vous refusez pas le plaisir de ce roman qui vous déstabilisera.