Je ne sais pas par où commencer. Simplement parce que je n'ai pas les compétences professionnelles pour émettre un jugement sur cet aspect dans ce livre très riche.
Je tiens à saluer son côté abordable, justement, PAR TOUS, même s'il a été un peu difficile pour moi de rester concentrée quand il y avait trop d'abréviations sur une même page, par exemple.
Je tiens aussi à saluer l'ouverture d'esprit, l'humilité et le respect qui jalonnent chaque page, et le but même de cet ouvrage face à une simple différence qui semble incompréhensible vue de l'extérieure.
Je vais donc me contenter, à mon niveau et avec toutes mes lacunes pour le retranscrire, de dire ce qu'a provoqué en moi ce livre.
Je crois que la première chose qui m'a prise à la gorge, est une honte. Immense, démesurée. Honte enfantine et lointaine d'appartenir à cette espèce capable « au mieux » de renier ces membres qui « n'entrent pas dans les clous », mais qui cherche en fait, le plus souvent, à toutes forces de les convertir. Une expression, sortie d'on ne sait où, ponctuait ce sentiment : « un poids pour la société ». Cette expression, avec tout le fardeau quelle peut impliquer pour les familles et les professionnels, mais SURTOUT pour les personnes « coupables » de le porter, et cette honte étaient presque en même temps teintées d'une sorte de colère désespérée et impuissante.
Et pourtant... Une lueur d'espoir pointe le bout de son nez au fil des mots. Cette lueur est l'essence même de ce livre, et de la démarche entreprise par Monsieur Mottron, me semble-t-il. Tout au long de ces pages, compliquées à lire par moment, pour diverses raisons, cette lueur était présente. Elle a éclatée pour moi dans les derniers chapitres qui sont une synthèse de cette douce lumière, un feu d'artifice. Ces chapitres d'où seront extraites chacune des citations que j'ai choisi de partager sur ce site.
Donc, merci à vous, Monsieur, et à vos semblables, qui tentez d'œuvrer à votre niveau, vers une simple reconnaissance respectueuse, ouverte à l'erreur et humble de la diversité. Vous tous qui tentez d'apporter une aide compréhensive et curieuse à des personnes mises au ban de la société parce qu'elles sont différentes de la majorité.
Ce livre est vraiment très enrichissant, pour tout le monde, professionnels à qui il peut apporter un autre éclairage sur l'autisme, d'autres pistes, d'autres réflexions, aux familles, à toutes les personnes avec et sans autisme. C'est un livre richement documenté pour qui souhaite pousser plus loin sa réflexion personnelle. Un ouvrage vraiment complet.
Bien que publié il y a 11 ans maintenant, que le DSM et d'autres protocoles aient changé depuis, il reste encore d'actualité pour beaucoup de chose.
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Très technique et difficile à lire, mais en même temps précis, ce livre apporte des réponses et une conclusion optimiste sur l'autisme.
À conseiller à tous les parents qui cherchent désespérément des réponses quand la médecine française leur tourne le dos.
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Contrairement aux sourds qui ont créé de toutes pièces leur langage, les personnes autistes partent du langage et des objets de l'environnement auxquel ils sont exposés pour créer un univers qu'ils peuvent traiter. (...) La socialisation des sourds se fait par les gestes, la socialisation des autistes se fait par l'écrit.
En plus de rendre accessible des connaissances scientifiques actuelles en matière d'autisme, un des buts de cet ouvrage est de prendre position en faveur d'une conception de l'autisme comme « différence caractérisant une minorité constitutive de la diversité de l'humain » et non comme une maladie ou même comme handicap. Seul le composant « déficience intellectuelle », lorsqu'il existe de façon stabilisée dans l'autisme, représente un handicap. C'est donc également notre rôle de défendre une conception du support aux autistes dans laquelle l'intégration au monde dominant s'accompagne d'une valorisation de cette différence.
La thèse que nous défendons ici est que les souffrances psychologiques des personnes avec TEDSI - leur anxiété, leur dépression, leurs colères, les moments d'intense désarroi qu'ils éprouvent tout au long de leur vie - découlent directement de leur confrontation au monde des non-autistes et des particularités de leur traitement de l'information.
Les non-autistes appartiennent à un monde où ils sont majoritaires. Ceci leur donne des droits et des devoirs. Dans un système de santé et d'éducation occidental, une personne autiste, de par sa différence, se trouve considérée comme porteuse d'un handicap, ou d'une maladie.
Le but du support (aux personnes autistes) n'est pas de les rendre pareils aux non-autistes mais de leur permettre d'accèder aux matériaux qui constituent la culture humaine au sens large, incluant la leur.
Interview de Laurent Mottron sur la pensée des autistes.