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3,57

sur 672 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
De ces sept nouvelles, ma préférée est sans doute Samsa amoureux : c'est si beau quand on voit quelqu'un devenir amoureux, et lui, Gregor Samsa précisément de s'éveiller, de voir son corps naître - malicieux Murakami, "la bosse" de Samsa -, ses émotions, et ses mots qu'il ose brusquement dire à cette femme, "est-ce que je pourrais vous revoir ?"
Mais il ne sait pas encore ce que sont les femmes : "ce monde [celui des femmes ?] restait dans l'attente d'être déchiffré".
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Lire une oeuvre de Haruki Murakami c'est pour moi comme regarder un film de David Lynch tant les deux hommes se ressemblent. Un univers fantasmagorique, une vision de la vie où le moindre écart nous renvoie sur une route parsemée de doutes et de folies.
Je connais Murakami à travers ses romans, Kafka, l'oiseau à ressort… je viens de finir son recueil de nouvelles « des hommes sans femmes « . comme toujours dans un recueil il y a des histoires qui nous ravissent plus que d'autres. Dans ces sept nouvelles nous partons à la rencontre d'hommes sans femmes. Des hommes solitaires, des hommes ordinaires, pas des mâles alphas bourrés de testostérone non des hommes comme vous et moi. Ces messieurs ont quelque chose de touchant comme Kafuku ce metteur en scène qui se laisse conduire par une femme dans « drive my car » et de fil en aiguille se confie sur ce que fût sa vie et sa rencontre avec l'amant de sa femme. Ou dans le bar de Kino, un bar qui ne paye pas de mine où l'on peut écouter un vieil air de jazz en sirotant une bière ou un whisky , un bar où traîne un chat et des clients mystérieux comme kamita ou la femme aux brûlures de cigarettes. Shéhérazade et ses histoires après avoir fait l'amour….voilà pour mes préférées. Et comme toujours il y a la bande son de Murakami les Beatles, des airs de jazz…
Et le recueil est fini il y a toujours des hommes sans femmes et il y en aura toujours.
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Des hommes sans femmes est un recueil de sept nouvelles d'Haruki Murakami qui nous invite à entrer dans l'univers d'hommes solitaires.
Sept histoires, sept destins, des histoires presque ordinaires.
Le ton doux-amer, parfois ironique, parfois onirique, ne doit pas cacher la douleur sourde qui se terre dans le coeur de ces hommes.
Sept nouvelles au ton intimiste où la mélancolie se faufile comme un chat sur ses pattes de velours, frôlant les objets immuables du quotidien.
Des hommes sans femmes est un livre dont les différentes voix, celles des hommes mais celles des femmes aussi qui ne sont pas absentes, m'ont touché au coeur.
Ce sont des hommes qui ont aimé, ce sont des hommes qui ont peut-être aimé, mais qui ont été trahis, abandonnés, blessés... Peut-être abîmés à jamais... Ce sont peut-être d'autres hommes qui aimeront, qui craignent d'aimer... Peut-être d'être aimés, qui sait...
Le désespoir n'est jamais loin, la mort non plus. Parfois c'est la mort d'une femme aimée qui peut plonger des hommes dans une solitude abyssale.
Des femmes, d'autres femmes ne sont jamais éloignées d'eux, mais c'est comme si elles effleuraient la surface d'une onde où reposent en profondeur des feux secrets qui ne sont pas encore éteints, des souvenirs qu'on croyait à jamais endormis...
Oui, des femmes sont là aussi qui écoutent, parlent, font l'amour, soignent, réparent des coeurs d'hommes blessés. Parfois elles aussi sont fragiles, portent en elles des histoires qu'elles veulent délivrer, comme s'alléger d'un fardeau. Parfois raconter leurs histoires les apaisent aussi, ce sont des amitiés consolatrices...
Sept nouvelles où l'on rencontre tour à tour un étudiant, un comédien de théâtre, un chirurgien plasticien, un barman... Qu'ont-ils donc tous en commun ? de porter une histoire qu'ils ont envie de confesser, et quoi de mieux que de confier ce poids à des femmes, d'autres femmes qui n'entreront jamais dans leurs vies. Mais en sont-ils si sûrs ? Lorsqu'une femme entrouvre la porte d'une âme blessée, celle d'un homme, n'est-elle pas déjà là, présente, cheminant en silence où tout peut encore se passer...
Parfois une femme raconte une histoire à un homme juste après qu'ils ont fait l'amour, son histoire, une histoire ancienne, sans jamais la finir, en remettant la suite au lendemain, en promettant ainsi chaque jour qu'elle reviendra... Forcément on pense à Shéhérazade, d'ailleurs c'est le titre de cette nouvelle qui demeure ma préférée. J'ai été envoûté par Shéhérazade...
Ces hommes parfois dévastés pleurent en silence, ne font pas de bruit, marchent sur la pointe des pieds, continuent de vivre, peut-être plus forts, peut-être plus fragiles, lorsque les femmes qu'ils ont croisées dans leur chagrin se retirent à leur tour sur la pointe des pieds...
Parfois ces nouvelles semblent inachevées, nous rappelant que la vie sait être cela aussi...
Sept nouvelles, sept histoires, sept îles formant un archipel qui couture l'ensemble, où la musique du coeur n'est jamais loin.
J'ai comme l'impression que Des hommes sans femmes est un livre qui ressemble à l'auteur, qu'il y a mis un peu de son âme, mais que les traits de son oeuvre multiple s'y cachent dans les plis de ces histoires. Il y a toujours un côté presque absurde, un climat envoûtant, un soupçon de réalisme magique...
Murakami nous raconte des histoires d'hommes et de femmes qui se racontent des histoires. Allez, on ne va pas se raconter des histoires, c'est un plaisir de les lire et d'écouter dans cette bande-son magnifique la voix nostalgique et déchirée de Billie Holiday...

Merci à toi Gaëlle (@Sachka) qui m'a donné l'occasion d'aller vers ce livre...
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Il s'agit d'un recueil de nouvelles dans lequel l'auteur nous transporte dans un univers à la fois mystérieux, poétique et empreint d'une mélancolie subtile.

Ce livre explore avec une finesse les complexités et les solitudes des hommes modernes. Murakami dépeint des personnages fascinants, chacun confronté à une forme d'isolement ou de perte, et nous offre ainsi un regard perspicace sur l'âme masculine.

Les sept nouvelles qui composent l'ouvrage nous entraînent dans des histoires où réalité et surnaturel se mêlent harmonieusement. Au fil de ma lecture, j'ai été fasciné par la capacité de Murakami à créer une atmosphère où les éléments du quotidien se teintent d'une aura étrange et envoûtante.

Bien que les protagonistes soient des hommes, les thèmes abordés transcendent les genres et explore la solitude, la perte, l'amour, l'absence, et nous confronte à nos propres questionnements existentiels. Ce livre incite à la réflexion sur nos propres relations, nos désirs les plus profonds, et l'impact que peuvent avoir les autres sur nos vies.

Si vous êtes à la recherche d'une lecture qui défie les conventions, je vous le recommande vivement. Pour moi c'est un coup de coeur !

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Recueil de nouvelles ayant pour point commun des hommes…sans femme ou plutôt ayant une relation curieuse aux femmes.

Ça c'est pour justifier le propos du livre. Moi, j'ai surtout été sensible au côté décalé des propos, naviguant entre songe, rêve et illusion.
J'y ai ainsi retrouvé ce qui me plait dans la littérature nippone, du moins celle que je pratique. Mais peut-être est-ce ma façon curieuse d'y trouver ce que je cherche.

On plonge dans les méandres de l'esprit humain avec toutes ses variantes.
En première lecture, on pourrait penser que la femme n'en sort pas grandie, se révélant menteuse, infidèle, légère. Que l'homme non plus d'ailleurs, se révélant tour à tour benêt, manipulateur, et surtout macho.
Mais derrière ce paravent, en ombres « japonaises », se profile cette détresse des hommes sans femme que veut nous faire toucher du doigt Haruki Murakami.
Et il en occulte toute la souffrance que, peut-être, les femmes sans hommes éprouvent…

Certes cet ouvrage restera en ton mineur dans ma mémoire en comparaison avec d'autres de l'auteur qui m'ont emballé.
Mais j'ai rétrospectivement apprécié la prouesse de Ryūsuke Hamaguchi qui à réalisé le film « Drive my car » en adaptant plusieurs de ces nouvelles en une seule histoire confortant la cohérence de l'ouvrage de Murakami.

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C'est une relecture.
Les nouvelles sont parfois inégales. On y retrouve l'univers parallèle de Murakami, des hommes qui vivent à la fois dans notre monde bien réel, mais qui semblent absent des réalités, qui évoluent dans un univers à part, qui leur est propre.
Et il y a ce regard extérieur, qui nous raconte, qui nous fait pénétrer ces différents mondes, où l'on suit l'évolution, les pérégrinations de ces hommes sans femmes.
Une bonne lecture.
Lien : https://www.babelio.com/monp..
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 Je sais, l'auteur est japonais comme japonais sont ses personnages. Je sais, l'action se passe à Tokyo ou dans ses environs et de nos jours apparemment (on y parle de portable), pourtant, et c'est une des belles et grandes vertus de la lecture que de laisser vagabonder l'imagination, j'ai inconsciemment décidé de convoquer le cinéma italien des années 50/60/70 et de revisiter ce recueil de nouvelles nippones en un film à sketches du Cinecita du temps de sa splendeur, pourquoi pas en noir et blanc, l'écriture est si fluide, romanesque et littéraire à la fois, que toutes les fugues sont permises. Si nipponne est l'écriture, friponne sera ma lecture. Mon esprit est mi fugues mi raison.

-          Confessions (auto)mobiles :
La première nouvelle transforme une vieille SAAB jaune (j'imagine une Fiat 500) en confessionnal (tiens, je suis à  Rome). Contraint par sa vision rendue défaillante à cause de l'âge, un célèbre acteur de théâtre embauche une jeune fille un peu ‘mutique' comme chauffeur (malgré son aversion pour la conduite féminine). le dialogue tarde à s'instaurer, pas le même milieu, pas la même génération, des caractères aux antipodes. Quand il s'établit, l'homme s'abandonne et laisse son histoire de veuf récent résonner (raisonner) dans l'habitacle. Un huis clos mobile et introspectif, distillé au goutte à goutte et nous sommes perfusés de cet amour sobre et intense ou l'adultère subi laisse planer une espèce de possible action tordue chez un homme plutôt rigide et droit. Une quête rendu sans réponse par le veuvage, une forme de doute rendu absolu, la femme disparue hantant son mari par l'absence de sens donné à ses actes. Un confessionnal à roulettes ou émerge la question : que sommeille en nous quand le marchand de SAAB est passé ?
 
-          L'étau du prêt ambigu  :
Un contrat immoral : Comment aurais-je accueilli cette proposition, si dans ma jeunesse, vers 20 ans (ou même plus tard), mon meilleur ami m'avait demandé de sortir avec sa petite amie pour être certain, qu'en son absence, celle-ci n'aille pas vers d'autres aventures, préférant la savoir dans mes bras familiers plutôt que dans d'autres, inconnus. Forcément, telle proposition laissera des traces indélébiles chez notre personnage qui se révèleront quand, 16 ans plus tard, le hasard remettra en scène les mêmes protagonistes. Une digression sur le temps qui passe et l'empreinte laissée par nos expériences de jeunesse comme par les souvenirs musicaux qui s'y rattachent.

Je ne l'ai pas dit, mais ce recueil de nouvelles a pour point commun entre elles de relater des vies d'hommes seuls, sans femmes comme le précise le titre. La femme est ACTUELLEMENT et physiquement absente de leur vie mais est cependant le centre de leurs préoccupations.
 
-          L'anorexie sentimentale  :
Après le nouveau veuf et le jeune célibataire vient le célibataire dit endurci,  ici par choix, qui multiplie les aventures amoureuses à la condition qu'elles aient la particularité de ne le jamais mettre en situation délicate. Pas d'attaches, pas d'ancrage. Chirurgien esthétique de renom, ce quinquagénaire ne se lie qu'à des femmes mariées ou en passe de l'être, amplement satisfait ne n'être que l'amant qu'elles sortent, multiples, de temps en temps, Niveau zéro côté sentiments, affect nul. Il ne joint l'agréable qu'à l'agréable. On dîne, on sort, on couche, point. Mais si cela est bien établi, géré, planifié même par un gay secrétaire, qu'advient-il quand Éros s'invite dans la partie fine comme un grain de sable dans un engrenage extrêmement bien lubrifié. L'émergence tardive de sentiments amoureux peut-elle faire vaciller un édifice pourtant prévu résister à toute épreuve ? L'amour, parfois qualifié de sirupeux, s'aurait-il se montrer sirop typhon à consommer jusqu'hallalie. Une espèce de conte à la Maupassant qui, quelque part, se serait trompé de genre, la femme ayant finalement damné le pion à cet homme englué dans ses certitudes et qui, pourtant, finira par se laisser d'amour mourir.
 
-          Mode Lamproie  :
L'homme sans femme suivant fait plus figure d'élément du décors qu'il n'occupe le centre de l'histoire ou le devant de la scène, vampirisé par celle qui va prendre toute la lumière. On imagine en lui un handicap (dont il n'est pas fait état avec précision) qui suppose un confinement, les tâches domestiques étant déléguées à une infirmière/travailleuse sociale qui intègre également des prestations sexuelles dans ses missions. Par une habile pirouette, cette nouvelle diffère des précédentes en braquant son projecteur, non pas sur l'homme donc, mais sur cette femme qui complète son passage à domicile en lui racontant des histoires, réelles ou fantasmées, et là, intervient un nouvel homme sans femme, un lycéen, objet de l'érotomanie juvénile de la conteuse qui se souvient, de surcroît, avoir été une lamproie dans une autre vie. Cette idée de lamproie, quasi invisible, tapie et ventousée au fond des étangs mais susceptible de dévorer tout poisson passant à sa portée n'est-elle pas son propre autoportrait, elle dont les histoires captivantes vont finalement vampiriser son auditeur et lui voler la vedette, telle l'amante religieuse ?
 
-          le rade des âmes en rade.
Comment, de commercial en chaussures de sport hyper-techniques vient-on à se reconvertir pour ouvrir un bar où s'exprimeront de mythiques disques de jazz ? En divorçant après avoir surpris sa femme chevauchant allègrement son meilleur ami ! Et ce bar, cet espace, ce lieu devient la grotte, le refuge, l'ancrage où d'autres fragiles embarcations en perdition viendront s'amarrer, le rade des âmes en rade. Mais quand la ligne de flottaison est submergée, est-il vraiment possible de redémarrer une existence, de se remettre à flot ? Nos démons ne sauront-ils pas refaire surface pour nous ré-engloutir une nouvelle fois et sous quelle forme ?
 
-          Envie de faire Kafka :
Mais qui suis-je, d'où viens-je, ou cours-je, telles sont les questions que se pose Samsa en se réveillant seul et nu, sur ce matelas nu, dans cette pièce nue, dans cette enveloppe charnelle nue de mémoire et de carapace, surpris de se retrouver dans…un corps humain et découvrant la douloureuse sensation de faim. Il aurait préféré être…un poisson ou un tournesol. Mais quelles sont ces sensations qui secouent ce corps dont je ne sais rien, que signifient ces mots que j'entends pour la première fois et, surtout, pourquoi étais-je enfermé dans cette chambre rendue volontairement borgne ? Kafkaïen ! Une métamorphose en cours...de compréhension

-Une licorne dans l'ascenseur
Un homme reçoit un appel téléphonique anonyme à une heure du matin lui annonçant le suicide d'une ancienne maîtresse et…l'auteur part en vrille. Si les autres nouvelles ont su m'intéresser, par leur histoire, leur style, à minima par leur écriture, celle-ci me laisse pantois, interdit, un OLNI, Objet Littéraire Non Identifié. Un blouguiboulga foutraque sans sens qui met un point final interrogateur à une lecture qui m'avait pourtant charmé. Drôle de fin pour un recueil ! Un home sans flamme.
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Dans la pudeur et la retenue nous croisons le chemin de 7 hommes .. tous différents, mais dont l'amour qu'ils portaient pour une femme a changé leur destinée. Qu'ils soient chirurgien ou dramaturge, veuf ou jeune célibataire, blessé ou trompé.. ils se retrouvent tous égaux face à la solitude tout en gérant différemment l'absence, même Georges Samsa est de la partie ("L'étranger" Albert Camus).

Une lecture douce, posée, touchante avec un léger goût de frustration parfois, empreinte de poésie et de métaphores inattendues.
Des nouvelles intrigantes, peut être un poil dérangeantes mais pleines de vie et d'émotions.

Une chose est sûr .. l'amour ni est guère heureux ..
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J‘ai envie de dire « mon » Murakami. C'est à chaque fois comme si cet auteur me donnait de ses nouvelles. Qu'est-ce que tu écoutes en ce moment ? Et ta voiture tu en es content ? Et tu me racontes quoi cette fois ? Des histoires d'homme sans femme ». Ah oui, c'est fréquent, mais toi tu en as des scénarii divers et dans des situations étranges, voir fantastiques, C'est toujours un plaisir de se laisser prendre par ces tranches de vie qui parfois partent en vrille, j'aime m'envoler grâce à tes textes, pour moi c'est une forme de poésie. A bientôt de te lire, il me faut régulièrement de tes « nouvelles ».
Etienne Beyton a lu ces textes sans rien dénaturer de celui que j'aime lire habituellement.
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une série de nouvelles parmi lesquelles j'ai retrouvé les grands thèmes de l'auteur : les rapports homme / femme, la solitude, le jazz, le monde de la nuit, le côté magique…
un moment plaisant même si à la fin de certaines on reste sur sa faim.
j'ai apprécié «  drive m'y car », «  yesterday » et le bar deTino
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