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3,9

sur 1491 notes
Il est particulier celui-là de roman ("aussi", j'allais dire). Déjà le titre ne me disait rien qui vaille. Incolore et pèlerinage dans la même phrase, ça sonnait comme le glas, mortel.
Et puis quoi ? Et bien, je l'ai lu quand même (malgré le titre) car j'ai adoré 1Q84 et la ballade de l'impossible et que je me suis dit que ça allait être MON parcours initiatique, que j'allais mettre du temps à entrer dans l'histoire mais qu'une fois que j'y serais je ne pourrais plus en sortir.
Et c'est ce qui est arrivé. Comme toujours avec Haruki Murakami.
Car la magie débarque dès qu'on est installé et que les choses commencent à s'imbriquer, qu'on commence à se dire que tout ça va bien finir par nous mener quelque part et que surtout on est prêt à la recevoir.
Et là, quel délice ...
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La couverture

Elle est très simple, sans photo, sans illustration, uniquement six bandes de couleur à droite traversant toute la longueur de la couverture: rouge, jaune, bleu, blanc, gris, noir. Autant de lignes de vie courant sur la couverture...


Le quatrième de couverture

"Depuis le mois de juillet de sa deuxième année d'université jusqu'au mois de janvier de l'année suivante, Tsukuru Tazaki vécut en pensant presque exclusivement à la mort.

A Nagoya, ils étaient cinq amis inséparables. L'un, Akamatsu, était surnommé Rouge; Omi était Bleu; Shirane était Blanche et Kurono, Noire. Tsukuru Tazaki, lui, était sans couleur.

Tsukuru est parti à Tokyo pour ses études; les autres sont restés. Un jour, ils lui ont signifié qu'ils ne voulaient plus jamais le voir. Sans aucune explication. Lui-même n'en a pas cherché.

Pendant seize ans, Tsukuru a vécu comme Jonas dans le ventre de la baleine, comme un mort qui n'aurait pas encore compris qu'il était mort. Il est devenu architecte, il dessine des gares.

Et puis Sara est entrée dans sa vie. Tsukuru l'intrigue mais elle le sent hors d'atteinte, comme séparé du monde par une frontière invisible. Vivre sans amour n'est pas vivre. Alors, Tsukuru Tazaki va entamer son pèlerinage. A Nagoya. Et en Finlande. Pour confronter le passé et tenter de comprendre ce qui a brisé le cercle."



L'histoire

Je pense que le quatrième de couverture est suffisamment long et explicite pour servir de résumé à l'histoire, je vous propose donc de passer directement à ce que j'ai pensé de ma lecture.


Je trouve très difficile de parler de mon ressenti provoqué par les mots de Murakami. C'est toujours assez flou et complexe. Je reste à chaque fois avec l'impression qu'une deuxième lecture minutieuse accompagnée d'une réflexion prolongée serait nécessaire.




Tentons d'être pragmatique.

L'histoire ne m'a pas semblé traîner en longueur même si le suspens n'est pas non plus affolant.

Je n'ai eu aucun mal à rentrer dans le récit et beaucoup à en sortir, comme avec tous les ouvrages de cet auteur. Ici, ce n'est pas que je me sois retrouvée émotionnellement bouleversée, simplement les rouages de mon cerveau n'en finissaient plus de tourner. Murakami ratisse large, c'est toute une vie et ses divers aspects qui peuvent être potentiellement passée à la moulinette de la réflexion, ce n'est pas rien.

Les personnages sont attachants et tous mystérieux.

Voilà pour les points positifs.

Niveau bémol, je dirais que je n'arrive pas à faire le lien entre certains passages de l'histoire et l'histoire dans son ensemble, ce qui m'agace un peu dans le cas de ce livre-ci en particulier. Je ne comprends pas non plus certaines réactions, je trouve dommage que l'auteur n'ait pas creusé plus avant les mécanismes psychologiques des uns et des autres ce qui aurait peut-être rendu l'intrigue moins bancale. J'ajouterais que la fin pourrait en agacer certains, mais il faut sans doute garder à l'esprit qu'il s'agit ici d'un pèlerinage et que le chemin parcouru est sans aucun doute plus important que la fin elle-même.

Un bilan mitigé au final par rapport à l'histoire, mais un livre bourré de réflexions qui en valent la peine.

Retrouvez l'article complet sur mon blog: http://mesmotsenblog.blogspot.be/2015/01/litterature-lincolore-tsukuru-tazaki-et.html
Lien : http://mesmotsenblog.blogspo..
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Je ne donnerai pas une énième version de cet "incolore Tsukuru Tazaki", je ne pourrais que redire tout ce qui a déjà été dit. Il n'y a que des qualités à attribuer à ce roman. Murakami possède un art bien à lui : poétique, en demi teinte entre réalité et subjectivité, voire étrangeté ; ce qui donne à ses romans ce petit parfum d'évasion si particulier qu'une fois que vous êtes lancé sur ses traces ( ici pas seulement au Japon, mais aussi jusqu'en Finlande) , vous ne pouvez refermer le livre qu'après la dernière ligne...
J'avais éprouvé un grand plaisir à lire les quatre 1Q84, mais pas cette sensation de symbiose ressentie au fil des nuances de l"incolore" héros de cet opus.
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Quatrième livre de Murikami que je lit à ce jour, et comme à chaque fois je suis surprise, éblouie, charmée. L'incolore Tsukuru Tasaki et ses années de pélerinage, est beaucoup moins onirique que les chroniques de l'oiseau à ressort ou Kafka sur le rivage, mais le style est toujours aussi poétique et épuré. L'amitié, l'amour, la musique, le temps qui passe, le rêve, la solitude, grâce à ces thèmes universelles le magicien Murakami encore un fois nous hypnotise.
Un très grand Murakami a mon avis, a conseiller a tous ceux qui voudrait découvrir l'univers de l'auteur. Pour moi ce fut un magnifique moment de lecture, addictif et apaisant, j'aurai voulut qu'il dure plus longtemps.
Lien : http://ceci-cela-les-livres...
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Tsukuru Tazaki est un jeune homme qui travaille dans la conception et la construction des gares. Il tente de se remettre d'une longue période où il semble avoir frôlé le néant. En effet, il faisait partie d'un groupe très important pour lui, qui semblait soudé par un lien infaillible, jusqu'au jour où, sans aucune explication, ce groupe le rejette. Tsukuru, avec l'aide d'une jeune femme, Sara, va tenter de trouver une explication rationnelle à ce rejet, qui a failli le détruire.
Très beau roman, où l'on trouve des thèmes chers à Murakami : l'importance de l'altérité comme complément de soi, la quête de soi, les rencontres et leur impact, mais aussi le questionnement sur les fantasmes sexuels. Beaucoup plus réaliste que certains de ses autres romans, ce récit pose néanmoins des questions essentielles sur la place d'un individu par rapport aux autres, au monde qui l'entoure. de plus, l'auteur laisse une part de mystère au récit : la fin reste ouverte, des questions demeurent sans réponse. Bref, une véritable représentation de la vie et de son inachèvement. Vraiment un très beau livre, dont il est dur de faire la critique par peur de trop en dire. Mais je conseille vivement cette découverte !
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Roman ? Vous avez dit roman ? Oui ceci est un ROMAN, en majuscules. Dépouillement du décor, profondeur d'analyse de l'état de l'âme du héros, musique : avec quelle maestria Murakami manie ces trois composantes pour nous offrir un roman majeur !

Cinq amis d'adolescence formaient un pentagone régulier, deux filles et trois garçons. L'un d'eux s'exila, puis fut banni sans savoir ni comprendre pourquoi. Tout le roman est à la recherche de ce pourquoi, ce qui donne lieu à une introspection très fine et à une étude ciselée des sentiments entre les divers protagonistes de cette histoire.

On en revient toujours au même point : la quête de l'identité et celle de la raison d'être (de vivre ?) sont au coeur d'un grand nombre de récits. Murakami, à sa façon, côtoie Goethe dans "Les souffrances du jeune Werther" et Stendhal. Les interrogations de Tsukuru nous font songer à Fabrice del Dongo.

Tsukuru est un jeune homme très attachant dans son désarroi, sa façon de considérer le monde et les passagers qui se croisent dans les gares (il peut y rester des heures à regarder le maelstrom de la masse humaine en mouvement sur les quais et dans les escaliers) et sa crainte d'être un "homme vide de contenu".

"Nous vivons dans une époque d'indifférence totale et, pourtant, nous sommes cernés par une énorme quantité d'informations, très faciles à obtenir, sur tout un chacun. Et en réalité nous ne savons presque rien sur les autres". (p. 147/367)

Soyez sûrs d'une chose, après avoir lu ce très beau roman, vous serez moins "vides" et, qui sait, peut-être apaisés...
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Pas un livre essentiel pour moi. Toutefois très touchant sur certains aspects. On se sent tous peu ou prou seuls. Et les relations amicales sont toujours ou souvent remplies d'ambiguïtés et d'implicite non explicité...
Le personnage de Tsukuru m'a plu. Il est plutôt réussi.
Les autres moins, mais ça tient. Et donc ce livre est pour moi un bon livre. Il n'a pas la finesse et la complexité onirique qu'atteignait Kafka sur le rivage.
Un peu mieux qu'un bon divertissement. (Ouah, ça paraît dur et assez peu juste, mais bon.)

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Traduit dans plus de cinquante langues, régulièrement cité comme un futur prix Nobel, Haruki Murakami est l'auteur japonais contemporain le plus connu et le plus lu dans le monde. On lui doit quelques best-sellers comme Kafka sur le rivage, la trilogie 1Q84 ou la ballade de l'Impossible.

Cette icône des lettres nippones est réputée pour ses intrigues fantastiques chargées de symboles. Les affres du coeur mènent à des mondes parallèles. Les objets les plus anodins deviennent des portails vers d'autres dimensions proches du rêve où les destins se jouent. Les pierres parlent, il pleut des sardines et des maquereaux, les hommes et les chats savent communiquer ensemble, des accords de musique se transforment en lézard….

Ce bestiaire onirique sert des histoires pleines de suspens et de rebondissements menées tambour battant. Délivrés dans une langue limpide très accessible, les récits de Murakami offrent des moments de lecture très agréables où sont convoquées la plupart du temps la solitude et la mélancolie comme thèmes principaux.

Paru en 2014, l'Incolore Tsukuru Tazaki, son 13ème roman, ne déroge en rien au reste de son oeuvre. Si l'opus est moins ouvertement fantastique, on y retrouve tout ce qui fait le sel de ses textes : les symboles, le mal-être, la solitude, le mystère, l'ouverture vers l'onirisme, l'importance de la musique, la sexualité…

Akamatsu (surnommé Rouge), Ômi (Bleu), Shirane (Blanche), Kurono (Noire) et Tsukuru Tazaki (le sans couleur) sont cinq amis inséparables. Mais un jour, Tsukuru est banni du groupe sans aucune explication. Depuis Tsukuru vit comme un mort-vivant, exclu du monde, seul, triste, hanté par ce rejet qu'il n'a jamais compris. Et puis Sarah entre dans sa vie. Mais Tsukuru est comme séparé du monde par une frontière invisible. Pour aimer Sarah, il doit réaliser son pèlerinage et comprendre ce qui lui a valu ce bannissement. Alors il pourra enfin reprendre une vie parmi les hommes.

L'histoire de Tsukuru montre la nécessité d'explorer les zones sombres de son histoire personnelle pour les dépasser. Ne plus vivre avec ses démons comme un éternel fardeau, mais les affronter pour s'en libérer. le pèlerinage de Tsukuru est une marche vers la lumière. La sortie d'un homme du figement, de la peur, de l'isolement. Il va panser ses plaies, retrouver le goût des autres, surmonter ses angoisses.

Avec comme toujours cette même langue simple et fluide, ce regard à hauteur d'homme très empathique, ce bestiaire onirique inimitable, Murakami offre au lecteur une histoire pleine de mélancolie et de douceur sur les chemins qui ramènent à la vie.

C'est simple, c'est beau, c'est poétique. Un auteur décidément très agréable à lire.

Tom la Patate
Lien : http://coincescheznous.unblo..
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Entrer dans un roman de Murakami consiste à voir se construire autour de soi une bulle de silence habité , où une voix se met à vous chuchoter avec des mots simples des choses importantes ,à vrai dire les seules : qui suis-je aux yeux des autres ? l'essence de l'amitié, de l'amour , les mille nuances de la tristesse et de la joie …Mais comment connait-il ,lui là-bas, les cicatrices et les abandons qui ont tissé ma vie , les peines et les blessures d'où sont issues les bonheurs d'aujourd'hui ? Et quand le livre se referme , la bulle s'évanouit et ne reste dans le coeur du lecteur que « le bruissement du vent à travers les bouquets de bouleaux blancs »
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Avis mitigé pour le premier livre de Murakami que je lis. Je suis partagée : c'est très agréable à lire mais l'histoire ne m'a pas emballée (la vie d'un homme qui cherche des réponses à son passé pour pouvoir enfin poursuivre sa vie). Mon intérêt n'a fait qu'osciller entre moments d'accroche assez intenses et moments d'ennui où j'ai continué de lire mais sans vraiment savoir pourquoi. Je n'ai pas non plus été très convaincue par la psychologie des personnages que j'ai trouvée un peu froide et artificielle. Je reste du coup forcément un peu à distance de leurs ressentis.
J'ai pourtant du mal à dire que je n'ai pas aimé car j'ai l'impression qu'il y a quelque chose là et que, peut-être, je suis passée à côté (une réflexion sur le temps, les choix et le changement…). En tout cas, je ne m'arrêterai à ce livre et j'ai l'intention d'en essayer au moins un autre.
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