Le chagrin des ogres relatent une curieuse histoire. Deux histoires plutôt. Celle d'une jeune fille qui vit dans une cave et qui occupe son temps en jouant à s'enregistrer. Elle a été enlevée, selon elle. Mais la vérité est tout autre. L'autre histoire, en parallèle, est celle d'un jeune garçon solitaire qui maudit sa famille et ses camarades de lycée. On suit petit à petit l'évolution de sa pensée et de sa haine jusqu'à cette décision sans retour: commettre un massacre dans son lycée. Entre ces deux adolescents qui ne se connaissent pas, gravite un curieux personnage: Une sorte de petite fille diabolique, cruelle et touchante à la fois, qui s'entretient avec eux, tantôt pour les rassurer et les consoler, tantôt pour les pousser au pire. On la dirait tout droit sorti d'un film d'horreur... Ce texte parle de la jeunesse dégoûtée par les adultes et qui , de ce fait, refusent de grandir. Il est inspiré du journal des deux tireurs de Colombine et d'un faits divers américains concernant une petite fille tombée dans le coma et qui en sort après des années, se réveillant dans un corps de jeune femme.
le texte est poétique, violent et macabre. L'écriture est accessible tout en étant travaillé, le sujet est traité avec intelligence et subtilité sans jamais tomber dans le misérabilisme ni dans un discours surfaits du type " le monde est pourri, mourrons tous". Sur scène, c'est un régal. J'espère vivement que ce spectacle sera re programmé très vite. Pour plus d'info, jetez un oeil aux archives des Ateliers Berthier sur le site de l'Odéon.