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3,67

sur 2100 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lorenzo. Renzo pour les intimes. Lorenzino ou encore Renzino, diminutif affectueux. A moins que ce ne soit Renzinaccio. Mais surtout Lorenzaccio à la consonance péjorative.

Ahh Lorenzo ! " Laisse-moi t'appeler Brutus ! Si je suis un rêveur, laisse-moi ce rêve-là. [...] Mon Brutus ! Mon grand Lorenzo ! La liberté est dans le ciel ! Je la sens, je la respire."

Rien qu'à l'évocation de tous ces surnoms, on comprend bien que ce personnage là est très ambivalent.
A la fois, pernicieux et fieffé roué...lâche mais calculateur... mais aussi doux patriote et sublime sauveur de la République de Florence en danger.

Il est un véritable héros auquel on s'attache inévitablement. On sourit à ses farces, on rit à ses piques, on s'extasie de ses monologues romantiques.

Mais, voilà, la pièce est longue , très longue. La mettre en scène s'avère une véritable gageure. La page de présentation nous dit : " Lorenzaccio est un objet rare dans l'histoire du théâtre : une de ces pièces inconnues de leur époque, car proprement injouable au temps de leur écriture, mais que la postérité transforme en chefs-d'oeuvre".

C'est une belle pièce, certes, mais sa multitude de personnages et ses nombreuses longueurs peuvent effectivement la rendre imbuvable.

Pour ma part, il m'a fallu m'y reprendre à deux fois, pour en apprécier le nectar.
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Mais comment ce livre a-t-il pu atterrir entre mes mains ?
C'est grâce à Marc , le héros de j'irai tuer pour vous de Henri Loevenbruck.
Marc s'est construit avec ce livre et comme Marc m'a semblé quelqu'un de bien , je me suis lancé.
A Florence au début du XVI ème siècle, la ville sombre dans la décadence et le despotisme .Symbole de ces errements, Lorenzo , ami du Duc Alexandre pour qui il "rabat " des femmes. Mais Lorenzo est bien plus complexe que les apparences ne le laissent paraitre .

Ma connaissance du théâtre ne me permet pas de faire de comparaisons alors je vais juste me fier à mon ressenti de lecteur . Cependant, mais sans assurance, il y aurait un petit côté shakespearien la dessous que je ne serais pas surpris.
La pièce m'a semblé un brin complexe avec beaucoup de personnages et j'avoue m'être parfois senti un peu déboussolé.
Pour autant, on prend plaisir à découvrir les travers de la société florentine. Mais ce sont surtout ces tirades enflammées qui m'interpellent. ça ne rigolait pas à l'époque .Il y a des choses avec lesquelles il ne faut pas plaisanter . Là où l'encre coule aujourd'hui, on peut penser que les épées auraient fait des gerbes sanguinolentes jadis.
Ah l'honneur , la patrie.... Société où les femmes ne sont que chairs et où les vestes se retournent avec fulgurance.
Lecture cependant agréable, permettant de poser un pied dans un domaine littéraire qui m'est étranger.
Merci Marc .
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Et voilà donc le Hamlet français, ou plutôt le croisement entre Brutus et Hamlet... le drame romantique me manquait (qu'est-ce que c'est bon!!) et celui-ci étant encore plus lié à L Histoire que d'habitude, on a de véritables scènes de village, un nombre encore plus élevé de personnages et de lieux... À tel point que la pièce, de par son rythme, sa variété, son foisonnement, nous fait davantage penser à un roman du XIXème. J'ignorais beaucoup de choses sur Musset avant sa lecture, et j'ai particulièrement apprécié les touches autobiographiques avec le double fantômatique de Lorenzo, son désenchantement si complexe... On voit toute l'inspiration d'Hamlet, sauf qu'il part moins dans tous les sens, son tiraillement est résolu et mis noir sur blanc à l'acte III, scène III, passage crucial, alors que le spectateur nageait face à ce Severus Rogue "glissant comme une anguille" pour les deux camps! le propos de Lorenzo, et celui de la pièce, est un constat amer, encore très actuel. Il résonne plus que jamais à notre époque sans espoir et où l'humain a abandonné toute participation au changement de la civilisation. La pièce est une démonstration très violente de l'inactivité humaine et de l'immuabilité de l'Histoire... On a du mal à digérer l'acidité de Lorenzo, mais on finit par accepter cette triste vérité, bien pessimiste... Il m'a fait penser à Raskolnikov trente ans avant, mais un Raskolnikov après le meurtre... On parle d'une oeuvre sur le mal du siècle (du XIXème) mais elle est encore plus valable au XXIème.

Coup de coeur pour Lorenzo ainsi que pour le pauvre Philippe, son évolution est très bien faite, très psychologique, Musset sait construire ses personnages... La mort de Louise Strozzi est venue comme un couperet, une véritable guillotine narrative à la Cordélia du Roi Lear, et c'est ce que j'ai envie de congratuler le plus dans cette pièce : chaque acte se terminait par un rebondissement incroyable, qui nous laissait dans un suspense de tous les diables!! Paradoxalement, Musset aime bien l'anti-climax pour nous surprendre également, comme avec la mort minimaliste d'Alexandre...

Je mets pas les cinq étoiles parce que malgré les fulgurances du texte, on est loin de la tempête hugolienne... Mais une pièce majeure du drame romantique, ça c'est sûr.
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Les intrigues vont bon train dans la Florence des Médicis. Alors que les autres grandes familles de la ville préparent leur vengeance, Lorenzo met ses plans au point : il tuera Alexandre, ce duc insolent qui déshonore toutes les filles de la ville.
Comment ce personnage chétif et à l'apparence peureuse trouvera-t-il la force et le courage de supprimer son cousin? C'est ce que Musset nous propose de découvrir.

La pièce est plus longue que d'ordinaire ; il semblerait que son auteur l'ait écrite sans l'intention de la faire représenter. Effectivement, longtemps, on n'en a joué que des extraits choisis.
Pourtant, je ne me suis pas ennuyée dans cette lecture. le style d'Alfred de Musset est aussi somptueux que dans mes souvenirs !

Challenge Petits plaisirs 2017
Challenge ABC 2016/2017
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Je partais vraiment dans l'inconnu avec cette pièce dont je ne connaissais absolument pas l'histoire. Sa popularité m'a donné envie de la découvrir, et j'ai été agréablement surprise.

Lorenzo de Médicis, jeune homme florentin et dévoué à la restauration de la République, mûrit un dangereux projet : tuer le tyran qui dirige la ville, son cousin et duc Alexandre de Médicis. Seul parmi toutes les familles républicaines qui ne le prendront pas au sérieux, il va mettre toutes les chances de son côté en devenant le compagnon de débauche du duc.

Je peux admettre qu'au départ je ne comprenais pas grand chose. de nombreux personnages se présentent à la scène et je n'ai pas toujours compris immédiatement leur camp, même si plus tard tout est beaucoup plus clair. Quelques confusions sur les personnages de même famille mais ça n'a rien de vraiment important. le plus important à comprendre c'est que plusieurs familles s'opposent comme les Strozzi, une famille républicaine, aux Salviati ou encore au Médicis qui sont au pouvoir.

L'envie de lire cette pièce était principalement dû à mon désir de découvrir davantage la dramaturgie d'Alfred de Musset dont j'apprécie beaucoup la plume. Et là encore, elle m'a beaucoup plu. Les tirades de Lorenzaccio m'ont emporté, j'ai vraiment ressenti cet élan de révolte et de courage du personnage, qui se montre ambigu par d'un côté son caractère d'héros romantique et idéaliste et de l'autre par un masque rempli de perversité et de corruption. Il a su se montrer très intéressant tout comme l'intégralité de la pièce que je relirai avec plaisir !
Lien : http://entournantlespages.bl..
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Un drame historique qui se met en place lentement et, s'il n'est pas très étonnant au niveau de l'histoire, sa forme peu surprendre car il ressemble plus à un roman fait uniquement de dialogues qu'à une pièce de théâtre.
Très beau rendu en tous cas et une écriture plus élégante, selon moi, que "Les caprices de Mariannes". Alfred, j'aime à vous lire.
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Le théâtre De Musset dans sa complexité est très représentatif des tourments du romantisme tout en s appuyant sur les règles de la tragédie classique.
Pour moi Lorenzaccio a ce je ne sais quoi qui me fait penser à Roméo et Juliette... En tout cas c est brillant avec des personnages charismatiques.
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Je me délecte usuellement des classiques du théâtre en alexandrin.
Et là point de rime, de pieds, d'unité de lieu ou de temps.
Et pourtant la musique est là. Les phrases coulent, chantent, les mots au service du sens mais aussi de la musicalité.
On vibre pour Lorenzo, on pleure sur lui mais surtout sur Florence.
Un plongée dans l'histoire de la ville des Médicis. On découvre sans surprise la turpitude de nombreuses grandes familles, mais aussi de l'église.
Un vrai moment de plaisir pour tout amoureux du théâtre classique.
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Publié en 1834, Lorenzaccio d'Alfred de Musset est une des oeuvres majeures du romantisme français. C'est avec plaisir que je relis cette pièce de théâtre, redécouvrant au passage mes notes de lecture d'il y a déjà quelques années.

Alfred du Musset nous emmène à Florence en 1536 ; Charles-Quint et François 1er cherchent à avoir la mainmise sur l'Italie ; le régime du duc Alexandre de Médicis est menacé car il règne en tyran. Son cousin Lorenzo, accessoirement son compagnon de débauche, projette de l'assassiner…
D'emblée, on est frappé par le grand nombre de personnages, plus de quarante… Et il n'y a pas moins de trente-six scènes et trente-neuf tableaux ! Cela donne une impression d'effervescence, de turbulence, de foisonnement d'énergies contradictoires ; du point de vue dramatique, c'est original et très efficace pour rendre compte d'un sentiment général d'inquiétude et d'incertitude.
Alfred de Musset a transposé dans la Renaissance florentine l'instabilité sociale et politique, les changements de régime, les oppositions de clans, les revendications et les jeux d'influence de son époque marquée par la révolution de 1830.
L'intrigue se développe en trois directions : le projet meurtrier de Lorenzo, la sédition des républicains menés par les Strozzi et les manigances de la marquise Cibo. Mais tout demeure centré autour d'une crise de régime et de légitimité. Les trois intrigues se nouent et surtout se dénouent d'un seul coup avec la chute d'Alexandre, qui en était toujours le centre. L'action est fragmentée en une succession de tableaux et de péripéties ce qui rend la pièce captivante et, surtout, offre de nombreuses possibilités quant au dénouement que rien n'annonce vraiment.
Lorenzaccio est un drame romantique dans tous les sens du terme : fractionnement de l'action, scènes dédoublées, psychologie virevoltante et contradictoire des personnages, suspense, fantaisie…Certains passages sont réellement comiques voire grotesques. C'est aussi une pièce historique, basée sur des faits avérés.

Le personnage de Lorenzaccio a été imaginé en référence à Lorenzino de Médicis (1514-1548).
C'est un héros particulièrement complexe, non seulement dépravé, débauché et hypocrite, illustration des travers d'une époque, mais aussi érudit, réfléchi, volontaire. Lorenzo est en effet un être multiple, révélé grâce aux images variées qui nous sont renvoyées de lui, à la pluralité de ses attitudes : ironique quand il prend la parole, ambivalent quand il agit, méprisé ou craint par ceux qui parlent de lui, aimé inconditionnellement par sa mère même quand elle ne le reconnaît pas… le suffixe accolé à son prénom est synonyme de mépris.
On peut penser qu'Alfred de Musset a mis dans son personnage principal sa propre dualité, son conflit personnel entre vie de débauche et pureté ; Lorenzaccio illustre l'état de désespérance du héros romantique, un malaise métaphysique et existentiel. On peut le voir comme un miroir de tous les autres personnages : son drame individuel intériorise le drame collectif. Pourtant, il se construit dans son isolement et s'accomplit par la violence. J'ai beaucoup aimé la manière dont il ironise parfois…

C'est Georges Sand qui a soufflé à Alfred de Musset le sujet de cette pièce, lui cédant un manuscrit qu'il aurait entièrement remanié. Il s'est aussi inspiré de la Storia Fiorentina de Benedetto Varchi et de L'Heptaméron de Marguerite de Navarre. Et puis, dans son univers référentiel figurent en bonne place l'oeuvre de Shakespeare et les théories De Stendhal
Alfred de Musset n'a que vingt-trois ans quand il publie cette pièce de théâtre qui n'a été représentée qu'après sa mort, en 1896. de toute manière, sous le Second Empire, une pièce montrant un meurtre politique aurait été refusée par la censure et c'est bien ce qui s'est produit puisque la pièce n'a pu être montée que sous la République…
Ce n'est donc pas un texte écrit pour la scène mais une pièce destinée à être lue. Cette obligation d'une lecture privée et solitaire, « dans un fauteuil », est en phase avec le désabusement de l'oeuvre, la représentation de la psyché humaine comme dédoublée et isolée, le côté hypocrite et égoïste de certains personnages.

Ma relecture a été un peu laborieuse ; j'avoue avoir survolé certains passages, ne reprenant ici que mes annotations… Je déplore naturellement la minorité de personnages féminins… Mais j'ai retrouvé avec bonheur certains passages, notamment la diversité des tableaux : lieux célèbres, rues, jardins, églises, palais…
Une oeuvre qu'il faut connaître.

https://www.facebook.com/piratedespal/
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Tout d'abord, l'écriture De Musset est assez agréable, forcément soutenue mais belle.
En ce qui concerne l'intrigue, heureusement que j'avais des cours à côté car elle est tout de même assez complexe... Il y a beaucoup de personnages, il est parfois difficile de percevoir leur véritable nature, il y a pas mal d'intrigues secondaires, ainsi que des allusions pas toujours simple à comprendre etc.
Le personnage de Lorenzo est resté celui que j'ai préféré, son double jeu entre le Duc et les Républicains est intéressant, et sa souffrance intérieure est bien perçue.
En bref, c'est une pièce pas forcément facile mais qui reste vraiment intéressante.
Lien : http://a-petits-pas-de-pages..
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