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3,8

sur 3516 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Guillaume Musso m'a bien épatée, une fois encore, avec son dernier roman.
Il réussit avec brio à insérer un roman dans son roman, avec sérieux mais sans se prendre au sérieux, il mélange fiction et réalité, bref on sent combien cet écrivain se démène pour donner du plaisir à ses lecteurs.

Raphaël Bataille peine à trouver salut et reconnaissance pour son premier roman, La timidité des cimes. Bien décidé à percer, il se rend sur l'île Beaumont (fictive) pour y rencontrer l'écrivain qu'il adule, Nathan Fawles. Ce dernier est malheureusement peu accessible car retiré de la sphère commerciale et littéraire depuis vingt ans. C'est un fusil à la main que l'ex écrivain rencontre Raphaël. A ses demandes de conseils, il répondra qu'un écrivain n'a pas besoin de conseils.
À côté de ce jeunot peu sûr de lui, nous ferons la connaissance de Mathilde, une journaliste suisse, qui elle aussi cherchera à approcher Nathan Fawles.

Ce roman groupille d'anecdotes et d'informations certainement très largement autobiographiques sur la vie d'un écrivain. C'est un roman qui distille du mystère en permanence, qui questionne sur les motivations d'un écrivain à cesser d'écrire. C'est tellement surprenant que cela ne peut cacher qu'un secret bien plus grave.
À côté de l'écrivain caché, il y a tout l'intérêt des difficiles débuts d'un écrivain en devenir. Stephen King ou J.K. Rowling essuieront des dizaines de refus de la part de maisons d'édition pour leur éponyme roman Carrie ou Harry Potter. À se demander si les comités de lecteurs n'ont pas de la bouse dans les yeux.

Ce qu'il y a de passionnant avec Musso, c'est sa faculté à faire rejoindre fiction et réalité, à construire ici un roman sous des allures de thriller avec un suspens latent, dans le monde de la création littéraire. Univers combien intéressant pour nous lecteurs. Sans compter des personnages fignolés avec humanité et nuances grâce à un Musso qui nous les présente au coeur même de leurs tourments.

Un roman qui m'a fait passer un excellent moment, loin des turpitudes du quotidien. Un roman efficace et dépaysant. Un vrai plaisir, et une très bonne découverte.

Merci à ma bibliothécaire chérie, toujours bienveillante et à l'écoute, une superbe magicienne qui m'a permis de lire ce dernier Musso en VIP. Merci Solange !
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Le 27/08/2034

Je m'appelle Raphaël Bataille.
Ecrivain à mes heures perdues, je ne désespère pas d'être publié un jour.
Je suis aussi journaliste, et je décide de profiter de ma présence à Arras ( je dois y faire un reportage sur la fête de l'andouillette ) pour résoudre l'un des plus gros mystère de notre siècle.
En effet, il y a maintenant un peu plus de quinze ans, le 10 avril 2019 pour être précis, le célèbre chroniqueur littéraire Antyryia a publié son ultime avis puis il a totalement disparu de la circulation.
Du jour au lendemain, il a déserté Babelio sans un mot d'explication, laissant ses trois fans dans le désarroi le plus complet.
Mes sources m'ont précisé qu'il vivait toujours dans son appartement, à proximité de la place Victor Hugo ( la seule place octogonale d'Europe ) alors je tente ma chance en sonnant à côté de son nom.
Aucune réponse.
Loin de me décourager, je pénètre dans l'immeuble à la suite d'un voisin qui a la gentillesse de me tenir la porte en sortant.
J'escalade les nombreux escaliers.
Plus qu'un étage quand j'entends une déflagration et que je vois le mur s'effriter à deux centimètres à peine de mon visage.
Une balle vient de s'y loger.
- Ne tirez pas ! Je suis juste venu vous poser quelques questions. Ne pensez-vous pas, monsieur Antyryia, que le grand public a besoin de connaître les raisons pour lesquelles vous avez brusquement arrêté toute activité sur Babelio du jour au lendemain ?
- Honnêtement, je pense que tout le monde s'en contrefout. Mais si vous arrivez à passer les mines antipersonnelles que j'ai placées devant ma porte, je vous accorderai peut-être cinq minutes.

Triomphant des obstacles, je me retrouve face à face avec avec un être aux yeux fous, à la barbe hirsute, au cheveux longs et gras. Il y a des livres absolument partout : Dans des bibliothèques pleines à craquer, par terre, dans la baignoire, dans la machine à laver.
Recouverts d'une couche de poussière d'au moins trois centimètres.
Prenant mon courage à deux mains, je me lance.
- Vous permettez que je vous pose quelques questions ?
- Je ne répondrai à rien de personnel. Je ne vois pas en quoi ma vie privée pourrait d'ailleurs intéresser qui que ce soit.
- Vous avez publié votre dernière critique sur Babelio le 10/04/2019, il y a aujourd'hui plus de quinze ans. Et puis du jour au lendemain vous avez stoppé toute publication. Encore aujourd'hui, la question qui brûlent toutes les lèvres, c'est : Que vous est-il arrivé ? Simple lassitude ? Vous avez fait une dépression post-partum ? Vous avez perdu le goût de la lecture ? Votre épouse s'est immolée dans un gymnase ? Vous n'avez jamais guéri du syndrome de la page blanche ?
- Qu'est-ce que ça peut vous faire ?
- Eh bien encore aujourd'hui vos lecteurs s'interrogent. Ils étaient nombreux à lire vos réflexions avec intérêt et assiduité. Vous donniez des conseils de lecture avec originalité et passion ! Sans manquer de souligner à chaque fois les points forts et les faiblesses du titre concerné ! Vous aviez quatre-vingt amis, et vous leur manquez encore à tous aujourd'hui.
- J'écrivais de la merde. Je n'avais pas le moindre talent. Pas la moindre étincelle d'inspiration. Il était temps que j'arrête le massacre, d'essayer de me faire une place dans ce monde majoritairement féminin.
- Je vous sens blasé, je me trompe ? Vous vous rendez compte qu'aujourd'hui encore, deux personnes par mois lisent un de vos articles ?
- Grand bien leur fasse.
- Vous refusez donc de me parler du mystère Antyryia ? de la raison pour laquelle vous avez quitté Babelio sans même rendre votre dernière masse critique ?
- le mystère Antyryia, c'est qu'il n'y a pas de mystère.
- Et vous ne pensez pas que donner votre avis sur les romans que vous avez lus était important ? Qu'à votre échelle vous avez participé à faire sortir de l'ombre certains auteurs méconnus du grand public ?
- Comme Guillaume Musso ? Oui, il avait clairement besoin de moi pour vendre des livres …
- Mais célèbres ou pas, vous ne pensez pas que c'était important d'évoquer vos opinions sur chacune de vos lectures ?
- Ecrire des critiques, c'est aussi se permettre de juger le temps d'une lecture et d'une rédaction le travail d'un écrivain qui a parfois pris plusieurs années. Peut-être ai-je aidé quelques auteurs à vendre deux livres de plus mais j'ai aussi parfois écrit de très vilaines choses sur des romans qui auraient pu passionner un tout autre public, ou que je n'ai tout simplement pas lu au moment propice. Et pour citer Nathan Fawles : "Et cette façon de s'ériger en juge pour décider de ce qui était de la littérature et ce qui n'en n'était pas me paraîssait d'une prétention sans bornes."
- Justement, en parlant du personnage de Guillaume Musso, vous avez choisi de tirer votre révérence avec la chronique de son roman "La vie secrète des écrivains". Est-ce que ce livre a provoqué comme un électrochoc ?
- D'une certaine façon oui. Je pensais après mes lectures de la fille de Brooklyn ou d' Un appartement à Paris que plus jamais je ne prendrai plaisir à tourner les pages d'un Musso ... Je m'étais ennuyé comme rarement ! Mais j'ai persisté pour des raisons que je ne développerai pas ici. Et avec La vie secrète des écrivains je dois bien avouer que pour la première fois depuis longtemps, j'ai repris du plaisir à lire cet auteur, j'avais envie de tourner les pages frénétiquement, de connaître le fin mot de toute cette histoire.
- Et aujourd'hui, vous vous en souvenez encore ?
- Euh non, quand même pas. le roman était passionnant mais pas non plus inoubliable. Tout au plus puis-je évoquer les quelques lignes que j'avais rédigées à l'époque. de mémoire, l'écrivain fictif à succès Nathan Fawles, après trois livres au succès phénoménal, a décidé de se retirer sur l'île Beaumont, dans la Méditerranée. Alors que les hypothèses les plus farfelues entourent encore sa disparition du monde éditorial, le passé va finir par le rattraper et le voile d'interrogations autour de sa retraite anticipée se lèvera progressivement. Sa rencontre avec un écrivain amateur et avec la
troublante Mathilde, journaliste à Genève, va en effet avoir des répercussions insoupçonnées.
D'autant qu'à ces rencontres va s'ajouter un horrible meurtre. Défigurée, clouée à un eucalyptus, le cadavre de femme retrouvé sur la plage provoquera le blocus de l'île afin de permettre à la police d'enquêter.
Transformant ainsi le roman en un gigantesque huis-clos.
"En à peine deux jours, le petit paradis méditerranéen s'était brutalement transformé en une gigantesque scène de crime."
- Vous vous souvenez de tous les détails on dirait ? Même des extraits du livre ? Vous avez une mémoire absolument phénoménale.
- Pas du tout, je viens de me connecter à Babelio pour relire ce que j'avais écrit à l'époque.
- Et qu'est-ce qui vous a particulièrement plu dans ce roman, mis à part son aspect thriller psychologique qui semble vous avoir plutôt réjoui ?
- Attendez, il faut que je retrouve le passage. Ah oui, voilà ! Eh bien pour cette fois, Musso n'étale pas sa culture comme on étale de la confiture, et elle est beaucoup plus à propos. le principal personnage étant écrivain, il est beaucoup plus cohérent d'orner son livre d'anecdotes et de réflexions autour des auteurs et du monde éditorial.
Il évoque par exemple d'autres écrivains qui ont brusquement pris la décision d'arrêter d'écrire ( comme Philip Roth ), d'impensables noms qui n'ont pas trouvé d'éditeur rapidement ( Stephen King, JK Rowling ).
Il s'interroge sur cette tendance actuelle de certains lecteurs à vouloir rencontrer leurs auteurs préférés comme s'ils étaient des stars de cinéma ou de célèbres sportifs, alors qu'ils ne devraient être qu'un nom derrière une couverture. En résumé, les informations sont plus pertinentes cette fois que celles auxquelles Musso nous avait habitué.
- Vous n'avez donc trouvé aucun défaut à ce livre ?
- Euh ... je n'irai pas jusque là. le roman se dévore, mais le style reste tout juste passable. Si Nathan Fawles considère que tout est littérature, La vie secrète des écrivains demeure de la littérature sans un grand "L" majuscule. S'il n'y a pas d'incohérences, il y a tout de même de grosses ficelles scénaristiques qui font qu'on a un peu de mal à y croire. Ne serait-ce qu'en voyant un écrivain amateur se lancer dans une enquête et rassembler les différentes pièces du puzzle pour le compte de l'auteur qu'il adule. Mais ça reste secondaire par rapport au plaisir de lecture que j'ai ressenti et que je ne souhaite pas nier. Et puis le côté sentimental récurrent ne tient pas une place trop importante. Je craignais que l'étrange relation faite tant d'attirance que de méfiance entre la journaliste suisse et l'auteur reclus sur l'île ne prenne trop de place, mais ça n'est pas le cas, l'ambiguïté de leur lien enrichissant même l'histoire.
- J'ai juste une dernière question avant de vous laisser. Dans cette ultime critique que vous avez rédigé sur Babelio, vous vous êtes en quelque sorte mis à la place de Nathan Fawles, en vous projetant dans un futur dans lequel vous ne rédigeriez plus jamais aucun billet de vos différentes lectures. Comment vous est venue cette idée plutôt originale ?
- C'est très simple. A plusieurs reprises, Musso construit son texte autour de mises en abîme. Alors certes, on n'a pas affaire au génie machiavélique de Franck Thilliez et de son manuscrit inachevé. Mais les clins d'oeil au lecteur sont nombreux. Raphaël Bataille sera très inspiré sur l'île et entamera la rédaction d'un nouveau roman intitulé La vie secrète des écrivains, dont le premier paragraphe sera bien sûr identique à celui du livre que le lecteur tient entre ses mains. Son premier roman avait été refusé par les éditions Calmann-Levy, ceux là même qui publient Musso aujourd'hui. Musso qui règle d'ailleurs ses comptes par la même occasion avec XO en reprochant la qualité des couvertures qui lui avaient été attribuées par le passé et qu'il jugeait inadaptées.
Quant à l'épilogue, sans spoil aucun, y découvrir Guillaume Musso lui-même se mettant en scène est un clin d'oeil très agréable au lecteur, à défaut d'être indispensable. Alors, en présence de tous ces éléments, j'avais bien sûr imaginé être un auteur de critiques littéraires vivant reclus après la rédaction de son dernier avis.
- Et avez-vous déjà envisagé de reprendre un jour …
- Maintenant fichez le camp de chez moi, je vous ai assez vu !

En descendant les trois étages, je réfléchis au sujet de mon prochain livre. Peut-être "La vie secrète des membres de Babelio" ? Les idées fusent, il me faut rapidement les coucher par écrit avant qu'elles ne s'évaporent.
Quand j'arrive au rez-de-chaussée et franchis le seuil de l'immeuble, je profite des rayons de soleil. Mais à peine ai-je fait quelques pas sur le trottoir qu'une vision de cauchemar assaille mes pupilles.
Je sonne à six reprises chez monsieur Antyryia, complètement affolé mais aussi quelque peu excité, je dois bien l'avouer.
Celui-ci daigne enfin me répondre, du ton charmant qui le caractérise.
- Qu'est-ce que vous me voulez encore, sale vautour ?
- Tout à l'heure, c'est un de vos voisins qui m'a permis d'entrer vous savez ?
- Et ?
- Et … Vous voyez le peuplier sur le trottoir juste en bas de votre résidence ? Ben je crois bien que l'homme égorgé qui y est cloué c'est votre voisin justement.
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Cela faisait une éternité que je n'avais pas lu de Musso.
Comme ma bibliothèque met en place le pret de livres numériques, j'ai tenté l'aventure avec ce roman.

Je l'ai apprécié dans son ensemble.
Le suspens est présent et bien tenu.
J'ai parfois trouvé que l'auteur utilisait des raccourcis, mais l'histoire est prenante et se lit toute seule.
L'auteur est terriblement efficace avec son écriture agréable, et pleine de suspens.

Je me demande pourquoi je ne lis pas du Musso plus souvent.

En tout cas le prêt de livre numérique est quand même très pratique, car on peut choisir un livre le weekend ou a distance. 😉. Cela va peut être la solution pour me soigner de la peur de manquer de livres....
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Un jeune auteur boudé par les éditeurs trouve un emploi dans une librairie sur l'île méditerranéenne imaginaire de Beaumont.
L'écrivain très célèbre, Nathan Fawles s'y est retiré et n'écrit plus aucun livre. Raphaël voudrait qu'il lise son manuscrit mais l'écrivain se montre très agressif quand on s'approche de sa propriété.
Mathilde Monney, une jeune journaliste parvient à l'approcher, à l'intéresser avec une histoire.
Pendant ce temps, une femme est assassinée sur l'île qui fait l'objet d'un blocus suite à ce drame.
Je ne peux pas en dire plus sinon que tous ces personnages sauf le jeune auteur sont liés à un drame horrible qui a détruit quasi toute une famille il y a vingt ans à cause d'un être démoniaque.
L'auteur nous amène à nous rappeler le danger de faire sa propre justice.
C'est un thriller passionnant, terrible dont le dénouement n'arrive qu'à l'ultime fin.
Parfois, certains faits, dans leurs recoupements , révèlent quelques improbabilités mais j'ai lu le roman avec beaucoup d'intérêt, trop, jusqu' aux heures tardives de la nuit.
Les réflexions que fait l'auteur sur la vie d'écrivain sont très intéressantes pour la lectrice que je suis.
Je suis chaque fois étonnée du nombre de livres et d'auteurs que Guillaume Musso continue à lire et fait plus que citer dans ses livres. J'admire sa curiosité.
J'ai beaucoup apprécié l'entretien de Nathan Fawles avec la presse avant qu'il ne cesse d'écrire.
Là, on sent que Nathan Fawles parle à la place de Guillaume Musso en tant qu'écrivain. Un grand moment !
Il me rejoint dans sa façon d'entrevoir sa relation avec un écrivain qu'on apprécie : " la seule relation valable avec l'écrivain, c'est de le lire. "
Une lecture éprouvante vers la fin .
J'ai savouré l'épilogue avec un "Ouf" de soulagement.
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Après la lecture de deux romans tragiques et graves, je souhaitais et j'imaginais une lecture récréation qui m'inviterait « davantage à l'évasion qu'à la réflexion. »
Ce fut mon premier Musso dans l'inconnu.

Comme je le pressentais, je découvre un thriller à l'intrigue recherchée dont je ne révèlerais rien d'autre qu'une petite phrase pour le fun :
« Si un romancier mentionne l'existence d'une arme au début de son récit, alors un coup de feu sera obligatoirement tiré et l'un des protagonistes mourra à la fin de l'histoire. »
Et s'il n'y en avait pas qu'un ?

Ce qui m'a séduit dans ce roman, au-delà d'un huis-clos sur une ile imaginaire de la méditerranée ou s'est retranché un écrivain reconnu qui ne veut plus jamais écrire, ce sont les petites touches où l'auteur dévoile quelques simples astuces d'écriture à un jeune auteur en devenir où la force de l'imagination et de l'originalité en sont les lois fondamentales.

« L'écriture structure ta vie et tes idées, elle finit souvent par mettre de l'ordre dans le chaos de l'existence. »

Guillaume Musso s'est servi du métier d'écrivain de son personnage principal pour citer une myriade d'ouvrages et d'auteurs qu'il a lui-même appréciés et qui l'ont, comme je l'ai compris, aidé à se projeter vers des sommets d'inventions dans la fiction.

« le roman c'est de la fiction. Et la fiction, c'est techniquement du mensonge. »

Vous mentez donc très bien M. Musso, vos manigances étudiées sont presque toujours crédibles avec des péripéties fréquemment jouissives.

Avec humour, votre personnage profite au passage d'égratigner les éditeurs, incapables parfois de renifler le best-seller de demain.

« Les éditeurs sont des gens qui voudraient que tu sois reconnaissant quand ils te disent en deux phrases ce qu'ils pensent de ton livre, alors que tu as trimé deux ans à le faire tenir debout. »

Merci M. Musso, je ne saurais jamais si vous avez réellement mis deux ans à faire tenir debout ce livre mais il m'a permis de passer trois belles heures à le savourer et à rêver assis.

« C'était en partie pour ça que j'aimais autant lire. Pas pour fuir la vie réelle au profit d'un univers imaginaire, mais pour revenir vers le monde transformé par mes lectures. »

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Les deux premiers romans lus de Guillaume Musso ne m'avaient pas vraiment convaincus, j'ai bien apprécié le dernier : l'écriture, les rebondissements, l'intrigue tout à fait plausible, Musso nous livre les sources de ses inspirations : compilation de divers faits réels , je pense aussi qu'il a pu emprunter une scène au film espano/Argentin de Juan José Campanella « Dans ses yeux ». Vous voyez à quoi je fais allusion ? Il cite aussi de nombreux écrivains et plusieurs oeuvres reconnues de la littérature,ce qui donne un attrait supplémentaire à ce roman. Bien sûr, j'ai été sensible aussi qu'il se soit inspiré de la correspondance Camus/Casarès.
Un bon moment de lecture
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Une belle surprise !
Je viens de terminer « La vie secrète des écrivains » de Guillaume Musso. J'ai littéralement dévoré ce polar.
Raphaël est ou plutôt voudrait devenir écrivain, malheureusement, le roman qu'il a écrit est refusé par bon nombre d'éditeurs. Parmi ses écrivains préférés : Nathan Fawles, il aimerait le rencontrer et lui faire lire son manuscrit pour savoir ce qu'il en pense. Ce dernier a décidé depuis quelques années d'arrêter sa carrière et s'est retiré sur une île méditerranéenne « Beaumont » où il vit en ermite.
Raphaël se rend sur l'île, il arrive à se faire embaucher et loger par le libraire du coin et bien entendu essaie de rencontrer Nathan, ce qui n'est pas chose facile. Il finit par forcer sa porte et braver son agressivité.
Mais tout n'est pas aussi simple que ça y paraît, la quiétude de l'île est souillée par la découverte d'une femme sauvagement assassinée et… non je ne vais pas spolier. Un dénouement que je n'ai pas vu venir et bien caché tout au long du livre.
J'avais lu plusieurs Guillaume Musso et n'avais pas été séduite par son écriture et c'est à reculons que je suis entrée dans la lecture de celui-ci. J'ai été très agréablement surprise, une idée originale et bien écrite, un roman dans un roman serait l'expression exacte.
Une intrigue peu commune, bien menée, embrouillée, des crimes qui remontent à des années (trois personnes d'une même famille sauvagement assassinées), de la vengeance, la rechercher de l'assassin, l'erreur, la malhonnêteté, l'horreur, le trafic d'organes (sur un fond de guerre en ex-Yougoslavie et Kosovo) tout y est mêlé provoquant la mort de personnes étrangères au drame initial ; tous ces ingrédients y sont rassemblés avec beaucoup d'adresse.
J'ai beaucoup aimé ce thriller malgré le rappel de la guerre en Yougoslavie que j'ai trouvé un peu long. Guillaume Musso s'est surpassé, c'est de loin mon préféré.
Chose importante et primordiale ce livre traite de la vie secrète des écrivains c'est aussi un clin d'oeil à la difficulté que rencontrent les jeunes auteurs pour trouver un éditeur.
Vous qui n'aimez pas Musso, essayez celui-ci, comme moi vous serez peut-être conquis !
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Presque 400 critiques ! La mienne sera courte. Je viens de terminer la lecture, en deux jours, de mon troisième roman de Musso. C'est addictif ! Comment fait-il ? J'aime sa manière de ficeler les intrigues, son jeu entre l'auteur, le narrateur et les personnages. J'en redemande. Un grand merci à la personne qui me l'a prêté.
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La vie secrète des écrivains est « tombé » dans mon sac lors d'une virée en bibliothèque, aidé en cela par l'avis plutôt favorable de la lectrice qui le restituait.
Qu'en dire ? Eh bien tout d'abord j'ai été très étonnée : je m'attendais, je ne sais pas pourquoi, à lire un roman contemporain à tendance ‘feel good' et il s'agit en fait d'un roman policier voire d'un thriller. le narrateur, Raphaël, jeune homme attachant écrivain à ses heures perdues, a trouvé du travail dans une vieille librairie sur une charmante île méditerranéenne. le travail de ses rêves : un cadre agréable, et, peut-être, l'opportunité d'approcher un auteur célèbre, Nathan Fawles. Ce dernier a brutalement arrêté de publier, malgré un énorme succès, une quinzaine d'années auparavant. L'occasion pour Guillaume Musso de développer une intéressante réflexion autour de l'inspiration, du métier d'écrivain et de ses à-côtés.
Outre Raphaël, Mathilde, une étrange journaliste, réussit à s'immiscer dans l'antre de l'écrivain légendaire. En parallèle, un cadavre est découvert et la police bloque les accès à l'île : l'atmosphère s'en trouve modifiée et devient oppressante.
Les face-à-face des personnages exhument un passé tourmenté. Une trame en pointillés, sans aucun rapport apparent les uns avec les autres, que Guillaume Musso relie habilement pour expliquer un présent bousculé dans sa tranquillité.
L'intrigue est bien pensée et le récit beaucoup moins lisse que je ne craignais : une bonne surprise.
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« Le style n'était pas une fin en soi. La première qualité d'un écrivain était de savoir captiver son lecteur par une bonne histoire... le style n'était que le moyen d'innerver la narration et de la rendre vivante. »

Dès les premières pages, Guillaume Musso nous met à l'aise. Nous savons qu'ici le lecteur sera happé par une bonne histoire et non par le style. Et il a raison ! Il y a quelques années, j'avais lu un des premiers romans de cet auteur dont je n'ai retenu ni le titre ni l'intrigue. le seul souvenir était un texte d'une platitude ennuyeuse. du coup, j'avais oublié cet écrivain. Mais dernièrement ma soeur m'a mis dans les mains ce roman en me disant : « tu vas tomber dans le panneau et ne pas pouvoir arrêter la lecture ! » Elle a eu raison ! L'intrigue est bien ficelée même si parfois les hasards tombent à pic et facilitent la construction.
La bonne histoire est bien là :
En 1999, après avoir publié trois romans devenus cultes, le célèbre écrivain Nathan Fawles annonce qu'il arrête d'écrire et se retire à Beaumont, une petite île au large des côtes de la Méditerranée.
En 2018, débarquent sur l'île Raphaël Bataille jeune écrivain en devenir et Mathilde Monney une jeune journaliste suisse.
Ces trois personnages vont glaner des indices concernant le meurtre d'une femme survenu il y a peu sur l'île. Mais quel lien peut bien les rassembler ?

Ce roman m'a beaucoup amusé. Non pas par son intrigue, mais par les remarques faites par l'auteur et concernant justement le monde des écrivains et des éditeurs. J'ai eu l'impression parfois qu'il s'excusait de n'être pas un « vrai » écrivain et se défendait par des réflexions prêtées à ces personnages telles que « je n'ai jamais laissé à personne le droit de me dire ce que je devais lire ou pas. Et cette façon de s'ériger en juge pour décider ce qui était de la littérature et ce qui n'en était pas me paraissait d'une prétention sans bornes. »

Rassurez-vous cher Guillaume Musso, votre lectorat existe bel et bien. Et voyez, vous avez gagné une lectrice de plus, même si j'avoue n'être pas une inconditionnelle mais je ne dirai plus « fontaine... ».

Et puis j'ai bien aimé aussi votre questionnement sur le journalisme et ses vraies valeurs. Là encore le terme de « vrai » est mis à l'ordre du jour avec ce que le « pseudo-journalisme 2.0 pouvait produire de pire : sujets graveleux, titres putaclics, clashs, appels à l'hallali, blagues à trois balles, retweets systématiques de vidéos anxiogènes et tout ce qui était susceptible de tirer l'intelligence vers le bas... »

Petit règlement de compte, Guillaume ? Bien vu et là je vous soutiens. Par ces temps de virus, il n'y a pas pire que celui virtuel de haine et de connerie qui se répand sur la toile.

Enfin, car il faut bien finir, j'ai beaucoup apprécié l'envers du décor du métier d'écrivain « lorsque tu écris, tu ne vis pas avec ta femme, tes enfants ou tes amis. Ou plutôt, tu fais semblant de vivre avec eux. Ta véritable existence, tu la passes avec tes personnages pendant un an, deux ans, cinq ans... ».
Et puis vous vous êtes lâché, vous avez osé le dire « c'est con à dire, mais pendant un moment, devant ton écran, tu es un démiurge qui peut faire et défaire les destinées. Et quand tu as connu cette euphorie, il n'y a rien de plus bandant. »

Et là, j'ai bien senti que ce n'était pas votre personnage qui parlait, mais vous. Je me trompe, Guillaume ?
Non, ne répondez pas. Laissez-moi penser que les écrivains ne sont pas toujours des menteurs.

Oui, j'ai bien aimé ce roman qui rétablit une certaine vérité sur le monde des écrivains, des éditeurs « ceux qui savent toujours mieux que toi ce que veulent lire les gens », des journalistes... mais aussi sur les apparences, L Histoire et les histoires. Et à mon tour de vous mettre à l'aise : promis, je ne parle pas du style.
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