Livre lu dans le cadre de la sélection 68premiéresfois2024.
De plus, une maison d'édition dont je découvre certains ouvrages après des rencontres Vleel et qui a de jolies couvertures avec ces ronds qui nous ouvrent un univers.
Pour celui-ci, avec un titre énigmatique, une peinture avec une jeune femme dans une sorte de fenêtre.
Ce texte est une lettre écrite par une mère à sa fille, qu'elle a dû abandonné ou plutôt que l'on a obligé à abandonner.
J'ai eu envie de lire à haute voix ce texte, bouleversant.
Comme la phrase mis en exergue de
Sony Labou Tansi : "Si vous avez peur, c'est que vous êtes dans le camp de la catastrophe. C'est que vous fuyez la vie et çà ne suffit pas pour exister.", ce texte est un cri d'espoir malgré les éléments noirs de cette vie.
Il y a dans ce texte de l'encre, de la sueur, de la saline et du sang.
Un texte qui bouleverse, interroge, interpelle mais ne laisse pas indifférent et au fur et à mesure des paroles, nous arrivons à situer la vie de cette mére et son cri de désespoir et d'espoir vis à vis de son bébé.
"Il faut que tu te souviennes
mes arrières grands-mères, mes arrières grands pères;
la chaîne de souffrance infinie dont je suis le dernier maillon,
la grande machine coloniale qui a réduit les terres de nos ancêtres à des éponges de sang et le chant des espoirs creux qui poussent les nôtres à prendre la mer pour retrouver la misère et la haine sous un autre visage." p128
"Un jour, tu leur demanderas qui est ta mère, et dans cette lettre, tu liras tous les creux qu'ils n'ont pas su remplir" p106
Ce texte aborde le sujet de l'abandon, du placement "pour leur bien" mais aussi de ne pas effacer les premiers moments de la vie, malgré des difficultés. L'auteure aborde aussi le passé et en particulier, celui de la colonisation, décolonisation, de l'addiction aux drogues, de la capacité ou incapacité d'élever des enfants, de l'abandon, du placement.
Mais c'est surtout un texte poétique, un cri de douleur, d'espoir qui pourrait être lu sur scène, scandé, chanté..