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Reflet flamboyant d'un Paris en pleine déconfiture morale, métaphysique et en train de se consumer (« La Ville Eteinte » devrait remplacer le surnom de « Ville Lumière » !), l'homme qui arrêta d'écrire est surtout l'histoire d'un écrivain qui passe une période de troubles, tel un Dante entrant dans cette sinistre forêt du Doute, qui l'amènera ensuite à franchir les portes de l'Enfer.
D'ailleurs, il est assez évident de constater que ce roman est bourré de références à la Divine Comédie, ne serait-ce par sa structure en trois parties (Enfer –Purgatoire – Paradis) et par certains personnages (Jean-Phi le Blogueur étant le Virgile accompagnant l'auteur dans sa traversée jusqu'au Paradis, Emma incarnant ensuite la Béatrice du Paradis…)

L'auteur ne veut donc plus écrire. Il décide de « vivre la réalité » et donc accepte de laisser triompher le mensonge du matérialisme, d'entrer pleinement dans cette modernité infernale. Il y a beaucoup de passages marquants dans cette première partie. On y voit des célébrités désabusés du petit écran, des stars pas vraiment éclatantes se trémousser dans le Baron, une boite de nuit « branché » c'est-à-dire sinistre et triste. On se marre franchement dans certaines scènes, comme la conférence de presse de Canal+ ou la réunion des écrivains dans le Train Bleu de la Gare de Lyon. Tout ces gens ne sont pas heureux. Personne ne semble savoir ce qu'est l'écriture, tant ils sont agités et incapable de prendre du recul. Ils vivent dans le temps présent, sans passé, ni futur (et donc espoir). Ils ont laissés toute espérance dans ce Paris infernal.

Vint ensuite le temps du Purgatoire, qui se métamorphose dans une nuit dans l'hôtel Amour, où l'on fait connaissance avec les âmes qui ont vécu l'enfer, mais qui ont décidé de se repentir. Certains personnages sont réellement attachant, Zoé qui aime les écrivains, Liza et son « Non, je rigole ! ». C'est dans cette partie que l'on rencontre un des dialogues les plus longs du livre, entre l'auteur et le « Libre Penseur » sur les attentats du 11 septembre. Si on comprend le but de l'auteur de montrer que la thèse complotiste est ringarde et fausse, on s'agace un peu de la longueur de l'exposé.

C'est finalement avec la disparition du Jean-Phi dit Virgile et l'apparition de cette Emma dont l'auteur tombe amoureux que l'on rentre réellement dans le Paradis à travers la remontée des Champs-Elysées parisien. Beaucoup plus symbolique et parfois ponctué de scènes étranges sinon absurdes sur le coup, on y croise des personnages qui sont encore dans l'estime de l'auteur, je pense en particulier à Alain Delon, dernier modèle de l'acteur vivant français.
L'homme qui arrêta d'écrire va peu à peu recommencer à penser à l'écriture grâce à la Femme. Il ne vivre pas avec elle, mais elle lui donnera l'impulsion pour reprendre l'écriture à nouveau. Emma le dit dès sa première rencontre avec l'auteur, « Tout est circulaire chez vous ». Un éternel retour. On ne se défausse pas aussi facilement de l'écriture ! Elle reviendra d'une manière ou d'une autre. Et cette épopée dans ce Paris postmoderne formera une excellente trame pour écrire un roman. La boucle est bouclée.

En fin de compte, après avoir lu cet ouvrage, il est tout à fait compréhensible que les milieux éditoriaux actuels ne lui aient pas décerné de prix littéraires. La vanité et le mépris ont eu raison de l'originalité et de la joie de ce livre. Certes, il n'est pas parfait, on ressent certaines longueurs par moment, mais c'est véritablement un livre puissant et plein d'espoirs au fond. Pas forcément sur notre monde actuel, mais sur les âmes vivantes qui restent encore présente ici-bas. Et il y en a ! Il y en a…
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ENFIN!! Depuis cet été, j'essaie désespérément de finir ce livre. J'ai littéralement subi cette lecture... Non pas qu'il soit mal écrit ou inintéressant. Mais le personnage principal qui n'est autre que l'auteur lui même est juste "détestable"! Soit je suis complètement inculte pour comprendre la portée de la pensée de Nabé, soit ce personnage est vraiment prétentieux! Ses trois mots préférés sont "noir", "arabe" et "pute". Il est complètement irrespectueux et imbu de sa personne. Un vicieux qui fait son intéressant en étalant sa culture personnel et ses connaissances mondaines dans chaque page! Si je n'ai pas mis la moitié d'une étoile mais une étoile complète sur cinq, c'est uniquement parce que j'ai perfectionné ma culture personnelle avec à chaque page des recherches pour savoir qui était la nouvelle victime de la critique mal placée de Nabé. Ce qui m'a énervé au plus haut point c'est la façon de ce ridicule écrivain de dire qu'il est sans le sous dès les premières pages, pour au final dépenser à tout va pour des futilités!
Bref, j'ai rarement voulu me retrouver face à un écrivain et le déchiqueter en morceau (la dernière fois c'était face à la lecture de l'horripilant Cinquante nuance de Grey, c'est pour dire comment j'ai apprécié ce livre).
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Enfin un bouquin qui parle réellement de ce qui se passe maintenant, c'est à dire pas grand-chose. du très bon Nabe, mais du Nabe un peu light tout de même... Toujours caustique mais désabusé, l'écrivain qui n'écrit plus jette un regard sur le Paris d'aujourd'hui, en pleine déconfiture. Tout le monde en prend plein la gueule et c'est mérité, donc forcément jubilatoire ! Pourtant, si on rit souvent, le constat est amer, et tout ce petit monde est carrément pathétique. Bien sûr, on le savait déjà, mais Nabe enfonce le clou comme d'habitude.
La forme romanesque va bien à Marc-Edouard, qui sait rendre ses personnages attachants. (Mention spéciale à ses jeunes amis, notamment Liza la fofolle du groupe.)
Bref, un véritable écrivain, et sans doute un de ses meilleurs livres, dont on dévore les 700 pages comme un paquet de chips. Un bémol toutefois concernant le passage sur Le Libre Penseur, la théorie du complot et le 11 septembre, que j'ai trouvé un peu longuet. Et pour finir, certains moments carrément énervants, car Nabe critique tout de même constamment une basse-cour dont il fait bel et bien partie intégrante. Un côté "Les people parlent aux people" assez irritant au final. Sur ce point, "L'homme qui arrêta d'écrire" ne plaira pas à tout le monde, c'est certain. Heureusement, il y a le style, et à ce niveau le livre est parfaitement réussi, une véritable fessée donnée aux plus gros vendeurs de la "littérature" française, dont le principal talent consiste à faire croire qu'ils en ont !
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L'homme qui arrêta d'écrire
Marc-Edouard Nabe
Auto-édité

Le narrateur, un auteur sulfureux rejeté par les siens, en marge du système, arrête d'écrire après avoir publié vingt-sept livres que presque personne n'a lu.
A la sortie du magasin H&M il rencontre Jean-Phi, un bloggeur semi-ignorant, à mille lieues de son monde d'ex-écrivain avec qui il se lie pourtant d'amitié.
C'est avec ce Virgile guidant le narrateur à travers les neuf cercles de l'enfer parisien des années 2000, qu'il arpente les rues, les bars, les expositions d'art contemporain, les premières théâtrales, les restaurants tendance, les conférences de presse ; tout ce vide auquel il est confronté lui laisse un goût de vomi dans la bouche.

Un mot tout d'abord sur le roman, autoédité.
Marc-Edouard Nabe a envoyé paître les maisons d'éditions qui exploitent les auteurs, ne leur versant que 10% de la vente. le livre, très bel objet dépourvu de tout superflu, sans quatrième de couverture, sans tranche, ressemble à un cercueil, peut-être celui prochain de l'édition classique. Affaire à suivre.
Commençons par oublier tous les lieux-communs stupides (antisémite, pro-islamiste, pro-terroriste, fasciste, communiste, xénophobe, etc.) que l'on colle depuis vingt-cinq ans à l'auteur du génial Régal des vermines pour ne nous occuper que du texte qu'il nous propose.
L'homme qui arrêta d'écrire est un livre exceptionnel comme on voit peu, témoin d'une époque de vacuité sans précédant où la culture institutionnalisée a remplacé l'art et la création. La débilité succède à la pensée et les imposteurs se prennent pour des écrivains qu'il prend le soin de dénoncer...
Tout le monde en prend pour son grade. Nabe dresse comme à son habitude des portraits crus et cruels des traitres, ainsi les appelle-t-il, qui ont vendu leur âme, les "Bernard-Henri Levit" ou les "Philippe Soller" (noms volontairement mal orthographiés, comme pour en faire des caricatures d'eux-mêmes).
Le narrateur déambule dans ce Paris des années 2000 post 11 septembre qu'il a du mal à reconnaître, au gré de rencontres surprenantes, avec ses nouveaux amis, Jean-Phi le bloggeur, Zoé la jeune arabe amoureuse des écrivains, Kahina sa sublime soeur, la pétillante Liza qui finit toutes ses phrases par « je rigole », Pat le styliste noir et gay, fan de Patrick Besson, etc.
Il croise sur son chemin de croix parisien "Alain Delons" parlant à un clochard et s'apprêtant à entrer en scène au théâtre Marigny, Adam X, ancien acteur porno nostalgique de la grande époque du X, son amie Magalie, une pute ivoirienne qui cherche à retourner dans son pays, Thierry Ardisson dans un club échangiste, la liste est longue.
Paris est devenu Babylone, sans sa dimension orgiaque, sans son grain de folie.
On va avec le narrateur à un vernissage d'art contemporain au Palais de Tokyo, au cours duquel Catherine Millet se prend un pot de Jean-Pierre Raynaud, son protégé, sur le visage. Nabe fait un plaidoyer désespéré en faveur de l'art contre la culture.
On assiste à une conférence de presse donnée par Canal+ au théâtre du Rond-Point,dont le seul intérêt reste la paëlla que l'on sert à la fin, et à une assemblée réunissant tout le gratin de la presse nationale qui tente d'endiguer son hémorragie face à Internet sans remettre en question sa médiocrité.
L'humour caustique de Nabe nous accompagne au cours de ces presque 700 pages.
On rit, méchamment, mais sans malice et ça fait du bien. La langue est belle, juste, simple, parée parfois de métaphores filées.
Le travail de « mise en écriture » de la vie du narrateur est bluffant. Nabe écrit comme le fit Proust en son temps pour sauver les meubles de son époque.
Son écriture se penche de façon obsessionnelle sur la mémoire, l'autobiographie, l'autofiction. C'est jouissif ! Remarquable.
On pourra l'accuser de tous les maux, réactionnaire, outrancier, mégalo, etc., mais ses livres ont une profondeur que l'on trouve trop rarement dans la littérature contemporaine. N'est-elle pas là d'ailleurs pour déranger notre esprit petit-bourgeois. Un bon coup de pied dans le cul du lecteur, ça n'a jamais tué personne!
Lisez Nabe! Urgemment, désespérément !

FAA

http://faranzuequearrieta.free.fr
Lien : http://faranzuequearrieta.sk..
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L'Observateur de la société, le provocateur, l'adorateur de l'Art, du Cinéma et de la Littérature, trublion pour les bourgeois de la culture ou génie littéraire pour les hommes libres, sort de sa tanière et va porter ses pas au hasard des rencontres. “Je n'ai plus besoin de me coucher tôt pout écrire le lendemain. C'est pour ça que je vis beaucoup la nuit en ce moment. Je peux vivre vraiment puisque je ne suis plus chargé d'écrire ce que je vis.”

Le voyou de la littérature française, rebelle, inclassable, s'autoédite pour ce 28ème livre et offre à ses lecteurs un maître livre.

Dans un magnifique entretien à Chronic'Art, Marc-Edouard Nabe précise :
“C'est une apogée de la radicalité vengeresse, mais il servira aussi pour mes aînés. Il ne faut pas oublier que d'autres avant moi en ont crevé, de ces histoires-là ! Accablés par les éditeurs, les libraires de l'époque, les critiques et les mauvais écrivains. Tout ça a toujours existé : avec Baudelaire, Jarry ou encore Villiers de l'Isle-Adam, l'un des esprits les plus fins de son temps alors qu'il a crevé dans une misère monumentale ! J'ai toujours vu le milieu littéraire construit par des faux-culs, des escrocs, des mecs du réseau minables qui, dès qu'ils voient qu'il y a un verbe qui naît, veulent le détruire. Or moi, je ne suis pas un homme de lettres, comme je l'ai dit. Je viens d'ailleurs.”

Sa rencontre avec Jean-Philippe, Jean Phi alias Virgile, bloggeur clubbeur, talenteux adapté à notre monde où “rien n'est comme tout de suite”, permet une mise en abyme des regards portés sur le monde. Tout y passe depuis la culture et l'Art, les élites autoproclamées, les bourgeois, l'art moderne et sa mesure : le fric, les défilés de mode sur le proscénium, la modernité, internet, la mobilité, les écolos, radicaux de la décroissance, Blandine et Blaise :: “Le Sopalin ! Une arme de destruction massive. La feuille de platane nous sert à tout, de kleenex comme d'essuie-tout !” , Jack Bauer et les série américaines, le théâtre, le cinéma, l'édition et la littérature…

Certes la boîte à baffes est de sortie et ce n'est pas avec ce 28ème Livre que Nabe se fera des amis parmi l'élite germanopratine, mais pour autant personne ne peut l'enfermer, il est insaisissable, inclassable. LIBRE. Amoureux d'Eschyle comme d'Internet.
Tout ceux qui croient au talent, à la liberté, à la création doivent commander directement sur www.marcedouardnabe.com car “Le principe des éditeurs, c'est de n'aimer que ce qu'ils éditent et de faire croire le contraire : qu'ils n'éditent que ce qu'ils aiment…Allons, Ils ne sont pas assez sûrs de leur jugement pour ça.”

Lien : http://quidhodieagisti.kazeo..
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mercredi 3 février, 9:35 -- J'ouvre la porte au livreur très attendu (partie en long weekend, j'avais raté un premier passage) qui m'apporte LE paquet. Je bagarre avec les couches d'adhésifs pour dégager intacte, l'oeuvre noire : 5,5 cm d'épaisseur, brochage cousu, rien en quatrième de couverture qu'un numéro rose fluo :

2 8
Juste un coup d'oeil rapide : pas d'exergue, pas d'incipit, pas de table des matières, un seul chapitre !
Surtout ne pas lire les dernières lignes. C'est raté, même sans le vouloir, j'ai choppé un prénom : Emma. Qui est Emma ?

Pour aujourd'hui, c'est tout. Je veux déblayer le terrain de mes lectures et chroniques en cours, faire place nette.
Lien : http://tillybayardrichard.ty..
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L'Observateur de la société, le provocateur, l'adorateur de l'Art, du Cinéma et de la Littérature, trublion pour les bourgeois de la culture ou génie littéraire pour les hommes libres, sort de sa tanière et va porter ses pas au hasard des rencontres parisiennes. “Je n'ai plus besoin de me coucher tôt pout écrire le lendemain. C'est pour ça que je vis beaucoup la nuit en ce moment. Je peux vivre vraiment puisque je ne suis plus chargé d'écrire ce que je vis.”

le voyou de la littérature française, rebelle, inclassable, s'autoédite pour ce 28ème livre et offre à ses lecteurs un maître livre.

Sa rencontre avec Jean-Philippe, Jean Phi alias Virgile, bloggeur clubbeur, talenteux adapté à notre monde où “rien n'est comme tout de suite”,permet une mise en abyme des regards portés sur le monde. Tout y passe depuis la culture et l'Art, les élites autoproclamées, les bourgeois, l'art moderne et sa mesure : le fric, les défilés de mode sur le proscénium, la modernité, internet, la mobilité, les écolos, radicaux de la décroissance, Blandine et Blaise :: “Le Sopalin ! Une arme de destruction massive. La feuille de platane nous sert à tout, de kleenex comme d'essuie-tout !” , les série américaines, le théâtre, le cinéma, l'édition et la littérature…

Certes la boîte à baffes est de sortie, Nabe ne se fera pas d'amis parmi l'élite germanopratine. Mais pour autant personne ne peut l'enfermer, il est insaisissable, inclassable. LIBRE. Amoureux d'Eschyle comme d'Internet.

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trouvable que sur internet, direct sur son site, avant-dernier roman du bonhomme, y a des phases terribles, genre conférence de presse entre tous les journaleux qui luttent contre les blogs avec alain minc qui se fait marcher dessus, kahne qui gueule fasciste sans arrêt, des incursions dans le monde des blogs, du conspirationnisme, de l'art, des boîtes de nuit parisienne, des bobos écolos, julien doré, philip catherine et quelques autres sont présents également et toujours des aphorismes assez sympas, en gros c'est la rencontre entre un écrivain qu'a la cinquantaine avec une bande de jeunes de 20-25 balais relativement incultes au sens où l'auteur l'entend, les 2 mondes se rencontrent et ça donne ce bouquin, franchement pas mal et évidemment Nabe est fan de Louis-Ferdinand- Céline.

Typique le genre de bouquin à lire sans se prendre la tête
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Première observation : le lecteur n'est pas pigeonné par Nabe l'auto-éditeur, bien au contraire. Papier de qualité, présentation élégante, un beau pavé noir qui fait envie en ces temps de livres en octets, ca fait toujours du bien. Cela faisait un moment que l'auteur me titillait, et n'ayant pas encore réussi à mettre la main sur le fameux "régal des vermines" je me suis employé, pour mon galop d'essai, à la lecture de son dernier ouvrage. Au final, un ressenti mi-figue mi-raisin ; de belles envolées, des vrais passages littéraires très bien tournés côtoient des vagues de moments ennuyeux à souhait, qui plus est dans une écriture roman de gare des plus banales... Certes, 700 pages sans chapitres ou coupure dans le récit, cela force le respect. Nabe mène le récit d'une main de maître, on sent tout de suite que ce n'est pas son premier livre ; à contrario, certains passages sont risibles. Bien que le but de l'auteur soit l'immersion dans un monde futile, vide et faussement décadent, son écriture se perd parfois dans un style lui même vide et futile, mais d'un vide non pas littéraire mais bel et bien banal et mal écrit. On peut toujours réfuter que c'est "fait exprès" et qu'il est vraiment trop fort, mais c'est un peu léger quand même. Une bonne centaine de pages à virer selon moi, notamment l'interminable rencontre finale avec Emma, et son éloge appuyée et vaine (tandis qu'en parrallèle les passages sur les putes des bas fonds parisiens sont très réussis). Reste un arrière goût de frustration une fois la lecture terminée, sur cette écriture terre à terre qui plombe littéralement la crédibilité d'un auteur pas avare en auto-congratulation. Nombrilisme assez soulant aussi car n'apportant pas grand chose au récit. Sur le fond, pas de critique particulière à formuler, c'est souvent drôle et intelligent (la fusion du journal unique et la remontée en forme de bouquet final des Champs notamment). Une critique plutôt habile d'une vie mondaine à bout de souffle, d'une société en perte de repère, vautrée autour d'un veau d'or en toc. Bon, le côté réac est parfois juste, parfois pathétique, mais cela reste jouissif de lire un avis tranché, un personnage entier en ces temps de pudibonderie. Nabe le justicier est même assez touchant, anar de droite inclassable enfilant sa plus belle armure et ses plus belles flêches qu'il décoche à des idoles en plastique (as t-on vraiment besoin de taper si fort sur Denisot, la Star Ac ou Beigbeder ? Qui les prend vraiment au sérieux...).
Un livre qui ne laisse en tout cas pas indifférent et qui me donne envie de poursuivre la découverte des écrits de l'auteur.
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Je suis tombé par hasard sur ce livre et je me suis dit que c'était une bonne occasion de découvrir Nabe, tellement critiqué ou adulé pour ce qu'il est qu'on ne sait même pas ce qu'il écrit.
Ce récit, où il se met lui-même en scène s'il quittait le monde de l'édition est un grand voyage au coeur du parisianisme. Quelle est la part de vérité, qu'a-t-il vraiment vécu ? qu'a-t-il extrapolé ? Nabe joue avec cette ambiguïté avec talent et son style est très agréable. On le suit dans ses journées d'inutilité, remplies d'événements divers qui sont surtout prétexte à exposer son point de vue souvent très acéré et intéressant sur le monde contemporain, où en plus, il se permet de tailler le show-biz, ce qui est toujours réjouissant.
Cependant, arrivé à la moitié du récit, qu'il est difficile de qualifier de roman, tant il n'y avait aucune ligne directrice, je ne voyais pas l'intérêt de finir cet ouvrage très nombriliste,
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