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Yvonne Davet (Traducteur)
EAN : 9782070370818
320 pages
Gallimard (25/05/1979)
3.79/5   99 notes
Résumé :
Deux mois après la mort du célèbre romancier Sebastian Knight, son jeune frère entreprend d'écrire sa biographie, de démêler le vrai du faux d'une destinée hors du commun. Qui était Sebastian Knight ? L'écrivain respecté, salué par ses pairs, ou l'homme secret profondément marqué par deux étranges histoires d'amour ?
Sous la forme d'une enquête haletante, le premier roman que Nabokov signa en anglais constitue une réflexion amère sur l'impossibilité de parve... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Je viens de terminer la lecture de ce roman et je dois avouer ma grande perplexité.
J'en ai d'abord commencé la lecture en anglais, il y a deux ans, et je l'ai interrompue, sans doute un peu perdue dans les méandres de ce roman complexe que, comme à mon habitude, j'ai lu de front avec plusieurs autres romans, journaux d'écrivains et autobiographies.
J'ai recommencé la lecture cet automne et de nouveau je me suis sentie un peu perdue. J'ai donc poursuivi la lecture dans la Pléiade, avec le secours de notes et de la notice.
L'impression que j'en retire est encore la même. Un sentiment d'égarement, au sens du lecteur qui a perdu son chemin parmi tous les sentiers esquissés par l'auteur.
C'est une histoire racontée par un narrateur qui veut écrire la biographie de son demi-frère qui était écrivain.
A l'issue de ma lecture, après le mot« fin », j'ai une nouvelle fois recours à la notice de l'édition de la Pléiade pour m'aider à y voir clair.
Page 1540 : « Ce ne sont donc pas seulement les trames chronologiques qui s'enchevêtrent mais des couches de textes qui se superposent »
(NDLR : Je comprends mieux pourquoi je suis perdue ...)
« Ce roman préfigure donc, sur un mode mineur certes, Feu Pâle : V., comme Kinbotte, s'empare non pas d'un texte littéraire mais d'une vie, celle de son demi-frère écrivain. Il se comporte un peu comme Fiodor, dans le Don, qui prétend faire son apprentissage d'écrivain en écrivant sur son père, entreprise à laquelle il finit par renoncer, puis en composant la biographie caricaturale de Tchernychevski, avant d'entreprendre sa première grande oeuvre que l'on peut supposer être le livre que nous lisons. I l s'agirait donc là, entre autres, d'une sorte de Küntlerroman comme les Années d'apprentissage de Wilhem Meister de Goethe ou Portrait de l'artiste en jeune homme de Joyce. Mais c'est aussi plus que cela, car ce faisant, V. s'efforce sincèrement de raconter la vraie vie de son demi-frère, tout en sachant parfaitement que l'entreprise est plus ou moins vouée à l'échec. Dans un article écrit en français, « Pouchkine ou le Vrai et le Vraisemblable », Nabokov se demandait : « Est-il possible d'imaginer en toute réalité la vie d'un autre, de la revivre en soi et de la mettre intacte sur le papier ? J'en doute : et l'on serait tenté de croire que la pensée même, en dirigeant son rayon sur l'histoire d'un homme, la déforme inévitablement. Ainsi, ce ne serait que le vraisemblable, et non le vrai, que perçoit notre esprit » Dans son dernier roman Regarde, regarde les arlequins ! Nabokov est allé jusqu'à composer une sorte de caricature de lui-même alors qu'on attendait la suite de l'autobiographie annoncée depuis longtemps, Speak on, Memory, qui, elle, ne verra jamais le jour.
Voilà sans doute, ce qui fait la richesse de la Vrai Vie de Sebastian Knight et de quelques autres romans de Nabokov. Ces jeux spéculaires entre plusieurs textes, plusieurs personnages, cette incapacité à dire le vrai et à décrire la réalité autrement qu'en engendrant une multitude d'images métaphoriques et en mobilisant une infinité d'intertextes parviennent à créer des objets artistiques éblouissants et surdéterminés. La métaphysique, pour Nabokov, n'est pas un quelconque trésor de vérités cachées que le poète aurait pour mission de dévoiler mais le puits sans fond dans lequel il puise pour inventer des récits inédits, des destinées inouïes et des images fascinantes ; c'est, en d'autres termes, une allégorie de ce manque-à-être dont Lacan nous dit qu'il est à l'origine du désir. »
J'ai donc entrepris plusieurs fois de lire ce roman, en français, puis en anglais, puis dans les deux version en raison de la difficulté du fond du roman que j'espérais sans doute alléger en le lisant en traduction.
Ce roman fut donc le premier que Nabokov composa en anglais, sa langue d'adoption, une prouesse lorsqu'on voit la richesse du récit et du style !
Dans la notice Nabokov déplore de ne pas parfaitement maîtriser la langue anglaise et regrette des maladresses de style, précisément. Il correspond alors avec des écrivains américains de renom, sollicite leurs critiques et se soumet à leur jugement (Edmund Wilson, Earskine Caldwell, notamment.) Perfectionniste, alors que ce qu'il a réalisé relève déjà de la prouesse littéraire et linguistique.
Certains critiques de l'époque (1941) décrivirent le roman comme la « volonté non seulement de définir l'impossibilité totale de connaître quiconque mais, davantage encore comme, de suggérer la solitude maudite de tout être humain (…) un petit chef d'oeuvre de conception et d'exécution ».
Je m'interroge.
D'autres critiques ont écrit que ce roman était un « faux départ ».
Ce roman tourne beaucoup autour de la mort, il est vrai. le père est mort, le demi-frère du narrateur Sebastian Knight est mort, tout comme la mère de Sebastian.
And so what ! Si on n'écrivait pas sur les morts, si la mort était tabou dans les romans comme elle l'est si souvent dans la vie, la littérature comporterait bien peu de personnages. Et si la vie inspire la fiction, la mort le fait tout autant et avec même beaucoup plus d'intensité puisque tout être vivant, lecteur ou non, sait qu'il n'attend en fin de compte qu'une chose, la mort inéluctable. Et dans la mesure où la vie se mesure précisément à l'aune de la mort, il est normal, naturel et même nécessaire que la mort ait une telle place dans la vie, et donc dans les fictions qui sont le reflet même de la vie. L'ombre se définit bien par rapport à la lumière, et réciproquement !
A mon sens, si les critiques de l'époque n'ont pas aimé, pas su apprécier, c'est par défaut de sensibilité. Ce n'est donc pas l'auteur qui est en cause, mais leur propre vacuité, leur aveuglement, leur manque de profondeur.
A lire (et relire) donc, pour le plaisir du texte, pour la sensation de promenade labyrinthique, et pour toutes autres nouvelles raisons à découvrir à chaque nouvelle lecture !
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Deuxième livre que je lis de Nabokov après l'inoubliable Pnine et premier livre écrit par cet auteur en anglais.

Cela sent l'oeuvre de jeunesse ; il y a des éléments autobiographiques, mais le style et l'ambiance sont bien déjà là.

J'ai lu avec un grand plaisir l'histoire de ce demi-frère qui veut restaurer l'honneur de son frère, écrivain renommé qui vient de mourir, mais dont le secrétaire a écrit une première biographie fort critique. L'histoire m'a réellement pris et j'avais hâte de le terminer pour connaître la fin.

Une intéressante découverte. de la belle littérature. Assurément pas le dernier Nabokov que je lirai.
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La vraie vie de Sebastian Knight est un court roman (309 pages chez folio) écrit par Vladimir Nabokov en 1941. Malheureusement moins connu que Lolita, roman auquel on pense directement quand on parle de cet auteur.

Un roman court donc, mais un très grand roman. Et relativement facile à lire, ce qui, évidemment, n'enlève rien à sa qualité, que du contraire.

En effet, si La vraie vie de Sebastian Knight se lit facilement, il n'en reste pas moins que le style, les images, les associations de mots demeurent particulièrement savoureuses. Et elles sont d'ailleurs parfois plus compliquées qu'elles n'y paraissent. Elles ont toutefois l'avantage de ne jamais ralentir ni appesantir la lecture.

À titre d'exemple, au début du roman, Vladimir Nabokov parlant du mouvement d'un fiacre le décrit comme « d'une mnémonique banalité ». Facile de passer outre mais possible aussi de méditer quelques instants sur une telle association de mots.

Notons enfin pour être complet que si Vladimir Nabokov est un écrivain russe, il a écrit La vraie vie de Sebastian Knight en anglais (son premier roman en anglais).

Qui est Sebastian Knight, ou plutôt qui était-il ? C'est la question à laquelle va tenter de répondre son demi-frère en partant sur ses traces.

À travers les livres qu'il a écrits, puisque Sebastian Knight était écrivain, mais également à travers les lieux qu'il a fréquentés et les gens qu'il a côtoyés.

Le narrateur tente de comprendre ce frère mystérieux qu'il a toujours admiré sans le connaître vraiment et avec lequel il avait une relation toute aussi étrange, marquée sous le sceau des rencontres « manquées ». Rencontres manquées particulièrement touchantes, surtout la dernière.

Voyez vous-même comment le narrateur parle d'une de ces rencontres manquées : « Tout à coup, sans la moindre raison, je me sentis infiniment triste à son sujet et un vif désir me vint de lui dire quelque chose d'authentique, quelque chose d'ailé et de tout palpitant, mais les oiseaux que j'appelais ne vinrent se poser sur ma tête et mes épaules que plus tard, lorsque je fus seul et n'eus que faire des mots ». Émouvante manière de dire qu'on n'a pas su trouver ses mots n'est-ce pas ?

Le narrateur va donc mener son enquête, mais les pièces qu'il récolte ne semblent pas s'imbriquer. Certaines sont même totalement contradictoires. Et puis il y a des trous, des pièces qui manquent.

S'il ne s'agit pas d'une enquête telle qu'on la conçoit généralement dans les romans d'aventure, il n'empêche que l'intrigue nous tient. Au bout du compte, le narrateur n'apprend pas grand-chose sur Sebastian Knight, mais ce qu'il apprend et que le lecteur découvre avec lui est peut-être autrement plus fondamental et intéressant.

La Vraie vie de Sebastian Knight dénonce le vrai, l'illusion de la certitude. La seule vérité qui nous soit saisissable est qu'il n'y en a pas, que la vie, les gens demeureront toujours pour les pauvres êtres que nous sommes, un mystère.

On ressent cette incertitude d'emblée, lorsque le narrateur commence à nous parler de son frère. Il essaie de se rappeler et fait, à propos de ses souvenirs, cette remarque qui en elle-même contient déjà tout le roman : « je ne puis dire si je tiens ce renseignement de ma mère, ou s'il m'est fourni par le souvenir, demeuré dans mon subconscient, de quelque instantané jauni, vu dans l'album de famille. »

Tout est fiction. Une fiction créée par notre subjectivité. Et, comme le dit Vladimir Nabokov : « peut-être sommes-nous lui et moi, un autre, qu'aucun de nous deux ne connait ».Lui aussi plaidait donc pour la fiction.

Il nous invite donc à remettre en question notre idée du vrai. Qu'est-ce qui est vrai ? Qu'est-ce qui pourrait même l'être ou, à tout le moins, comment ce vrai pourrait-il nous être accessible à nous qui ne voyons jamais la vie que d'un côté, celui de notre subjectivité. À ce sujet, Vladimir Nabokov nous donne un conseil : « ne sois pas trop assuré d'apprendre de l'intermédiaire le plus honnête. Ne perds pas de vue que tout ce qu'on te dit est en réalité triple : façonné par celui qui le dit, refaçonné par celui qui l'écoute, dissimulé à tous les deux par la mort de l'histoire ».

Si La vraie vie de Sebastian Knight ne me semble pas pouvoir être qualifié en tant que tel de roman gothique, il faut néanmoins reconnaitre qu'il présente certaines affinités avec le genre.

Dans le sujet d'abord, puisqu'en démontrant l'incapacité humaine à connaitre ou à appréhender le vrai, il reconnait que la vie, les gens auront toujours une part de mystère. Thème gothique par excellence.

Dans la forme ensuite, puisqu'il faut reconnaître que l'on retrouve dans La vraie vie de Sebastian Knight une ambiance envoûtante qui frôle parfois le surnaturel.

La vraie vie de Sebastian Knight n'est pas un roman d'aventure, ne vous y trompez pas. Mais la lecture en est une.

Effectivement, même s'il y a une certaine lenteur dans le roman, le lecteur en est à peine conscient, tant l'écriture de Vladimir Nabokov est envoutante.

En outre, compte tenu des questions qui sont soulevées, cette lenteur me semble indispensable pour permettre au lecteur son propre cheminement de pensée.
Lien : https://nevrosee.be/la-vraie..
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Premier roman écrit par Vladimir Nabokov en anglais. En 1936, un jeune homme d'origine russe entreprend d'écrire la biographie de son demi-frère, un célèbre écrivain décédé deux mois plus tôt à l'âge de trente-six ans. Commence alors pour lui une véritable enquête afin de mieux connaître et retracer tous les faits marquants de la vie de son frère. Il s'attarde en particulier sur les femmes aimées du romancier et les livres qu'il a écrits, racontant chacun d'eux et tentant de comprendre le contexte et l'état d'esprit de l'auteur lors de leur rédaction. Un livre en particulier retient son attention soit le dernier que Sebastian Knight ait écrit avant sa mort. Et fait curieux, le thème principal de ce bouquin est justement la mort car le personnage principal agonise et le romancier décrit en détail toutes les étapes de cette agonie.

En fait, il ne se passe pas grand-chose mais le style de Vladimir Nabokov accroche le lecteur et pour ma part, je ne peux m'empêcher d'éprouver une sorte de fascination pour sa prose. Je me sens prise au piège et ne peux me détacher du récit en dépit du fait que l'action y soit pratiquement absente ou bien tellement diffuse que je m'étonne de ne pas éprouver d'ennui en le lisant. Certains chapitres sont bien étranges et touchent au surréalisme. Vladimir Nabokov aime particulièrement raconter les rêves de ses personnages et il le fait d'une façon bien particulière, plongeant le lecteur dans un univers étrange et insolite où les objets et les gens évoluent pour former un ensemble hétéroclite mystérieux et obscur dont la signification n'est pas toujours évidente. Il joue avec son lecteur et le plonge dans une réalité qui prend souvent l'apparence du rêve et vice versa. D'ailleurs, la fin du livre illustre bien ce trait typique de l'écrivain.

L'attachement et surtout l'admiration que voue le personnage principal à son frère aîné est sans conteste le moteur du récit. Un tel attachement force l'admiration mais d'un autre côté, il amène un questionnement à savoir la pertinence de fouiller ainsi dans la vie de quelqu'un qui nous est proche afin d'en tirer une oeuvre littéraire destinée au grand public. Enfin, c'est une impression personnelle éprouvée lors de ma lecture.

Un livre fin, élégant et d'une belle sobriété dont le contraste avec l'exubérant « Lolita » est salutaire et me réconcilie avec cet écrivain.

« le sujet de son livre est simple : un homme se meurt : vous le sentez, tout au long du livre, en train de sombrer ; sa pensée et ses souvenirs animent tout, avec une netteté plus ou moins vive (ainsi s'enfle et fléchit une respiration irrégulière), tantôt roulant en leur marée montante telle image, et tantôt telle autre, la laissant chevaucher le vent, voire même la désarçonnant et la voici chue sur le rivage où, une minute encore, elle paraît palpiter et vivre de sa vie propre, puis l'instant d'après de gris paquets de mer la remportent jusqu'en ce lieu où elle s'abîme ou subit une transfiguration étrange. Un homme se meurt et c'est le héros de l'histoire ; mais tandis que les vies des autres personnages du livre semblent d'un réalisme complet (ou à tout le moins peintes avec réalisme au sens knightien du mot), le lecteur est maintenu dans l'ignorance quant à savoir qui est l'homme qui se meurt, et où se dresse ou flotte son lit de mort, et si même c'est bien un lit. »
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Premier roman écrit en anglais par Nabokov . Il raconte l'enquête (un peu à la Citizen Kane) menée par le narrateur pour reconstituer le passé de son demi-frère après la mort de celui-ci qui fut un écrivain à succès et avec qui ses relations furent épisodiques et distantes. Il va s'appuyer sur des livres (biographie de son haïssable agent littéraire , oeuvres ) et sur des rencontres (amis et surtout femmes de sa vie) pour essayer de trouver le vrai visage derrière celui de l'homme public . Ce récit à fortes résonnances autobiographiques (Sébastien Knight est un russe émigré ,ayant choisi d'écrire en anglais ) m'a intéressé par sa construction mais assez peu touché , sauf les dernières pages très émouvantes.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
La plupart des gens vivent tout le long du jour avec telle ou telle partie de leur esprit dans un état heureux de somnolence (...) mais, dans mon cas, tous les volets et couvercles et portes de mon esprit étaient ouverts à la fois à tout moment de la journée. La plupart des cerveaux ont leurs dimanches ; au mien était refusé même une demi-journée de congé. Cet état de veille constant était extrêmement pénible, non seulement en lui-même, mais par ses conséquences immédiates. Chacun des actes ordinaires que j'avais, comme il va de soi, à accomplir, revêtait une apparence compliquée, provoquait dans mon esprit une multitude d'associations d'idées, et si déconcertantes et obscures, si totalement dépourvues de valeur en vue d'une application pratique, que, ou bien j'esquivais la chose au dernier moment, ou j'en faisais du gâchis par pure appréhension.
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Cette fois-là, ce fut réellement un succès. Pourquoi en est-il ainsi, pourquoi tel excellent livre tombe-t-il à plat et tel autre, excellent exactement au même degré, se voit-il rendre justice, ce sera toujours un mystère.
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Sa lutte avec les mots était exceptionnellement pénible et cela pour deux raisons. L’une était la difficulté qu’éprouvent les écrivains de sa sorte à combler l’abîme entre l’expression et la pensée; ils ont le sentiment à rendre fou que les mots justes, les seuls mots justes attendent sur l’autre bord dans un lointain brumeux, tandis que de ce côté-ci de l’abîme, les réclamant instamment, frémit une pensée sans vêtement.
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Mon interlocuteur l'avait si bien connu qu'il devait être dans le vrai, pensai-je, lorsqu'il donnait à entendre que le sentiment d'infériorité qu'avait éprouvé Sebastian venait de ce qu'il s'efforçait d'être plus anglais qu'un Anglais, n'y parvenait jamais et s'y efforçait toujours, jusqu'à ce qu'enfin il se fût rendu compte que ce n'étaient pas les détails extérieurs qui le trahissaient, ni les affectations de l'argot à la mode, mais le fait même de s'évertuer à être et à agir comme les autres, alors qu'il était condamné à la solitude bénie, à la réclusion de son for intérieur.
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Ils durent s'amuser magnifiquement, tous deux. Et l'on a peine à croire que la chaleur, la tendresse, la beauté de leur union n'ait pas été recueillie et ne soit pas, d'une manière ou d'une autre, conservée précieusement quelque part par quelque immortel témoin de la vie mortelle.
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