Guérilleros

Les éloges me manquent pour ce livre étincelant comme de la braise, cinglant comme le fouet, un goulot d'étranglement se forme sur ce que je veux dire tellement la charge est immense..

C'était les années 80, ma vie se consumait comme du papier journal embrasé sous le soleil. La lecture de ce livre fut comme un choc, une violence qui remettait d'aplomb tout un tas de conneries qu'on a pu lire sur les lendemains de la décolonisation sous les tropiques parce qu'il était de bon ton de caresser l'homme libéré dans le sens du poil où plutôt on faisait semblant de ne pas voir que la libération des peuples n'allaient pas dans le sens souhaité et qu'un tas de malfaisants faisaient régner l'anarchie et la violence sans qu'on ne la nomme car le sujet était tabou ..

Personnellement je ne connais pas de plus grand livre écrit avec une plume magnifique, iconoclaste, franche, courageuse, lucide, experte .. sur ces lendemains qui prétendaient chanter..

Quand 20 ans après, j'appris que VS Naipaul obtint le prix Nobel de littérature, celui que la vie n'avait pas favorisé au départ aidé par une famille unie au possible de la diaspora indienne de Trinidad et Tobago -celui que Bernard Pivot me fit connaître et qui curieusement se fit bien silencieux lors du sacre de son protégé- je fus immensément content pour lui, car je sais par quel chemin d'embûches il avait dû passer pour accéder à la notoriété. Pour autant son parcours ne fut pas laborieux car le talent de romancier du jeune homme impétueux fut plus fort que tout.

La lecture de cet ouvrage est assez désagréable. L'histoire se déroule dans un contexte politique très instable. L'ile dans laquelle se passe ces évènements est la Jamaîque. Elle n'est jamais citée mais on peut le penser en raison notamment de la bauxite présentée comme source de revenus de l'île. le discours politique qui est tenu tout le long du livre est confus. On comprend que l'île vient d'accéder à l'indépendance et que la médiocrité des hommes politiques locaux l'entraine dans un chaos. Mais la démonstration est pesante et lasse au fil des pages. le plus désagréable vient des personnes alimentant l'intrigue : aucune ne rachète l'autre. La description de la seule femme est détestable. Certains passages concernant Jane sont inutiles, dégradants. Son compagnon est décrit comme une personne ordinaire, sans volonté, sans qualité. Les personnes, les lieux sont décrits autour de mots tels que pourriture, rouille, dégoût,...
Une pensée prêtée à Jane résume cela : "elle se réveilla avec l'impression d'avoir accompli un voyage de cauchemar dans un monde instable qui s'effondrait, et avec le pressentiment d'une catastrophe".
Tout cela rend la lecture pénible car aucune lueur d'espoir n'apparait.
Le lecteur n'apprend rien dans ce livre, sinon que le talent d'un écrivain ne devrait pas servir à dégrader les femmes et les hommes.

Décevant. J'avais déjà lu un livre de cet écrivain et j'avais aimé. Bien sûr, c'est bien écrit, on sent l'atmosphère et c'est intéressant. Mais l'histoire traîne,e en longueur et on voit mal le sens à accorder aux événements. J'étais pressé d'en finir et de passer à autre chose.
De quoi s'agit-il ? Un homme, plein d'idéaux, avec un parcours déjà difficile dans le passé accueille une jeune femme qu'il a connu à Londres avant. Leur couple marche mal, puis plus du tout, les mises en place de idées de l'homme se passent mal et la situation est très tendue dans le pays.
C'est une ambiance complexe, avec des doubles langages des protagonistes, que ce soit leur ami Harry, gand partisans du pays et qui investit en même temps au Canada pour avoir une porte de sortie, Meredith un politique entre deux sièges ou Jimmy qui veut être un leader reconnu.
C'est glauque et cela finit mal, notamment pour la femme.