Accoucheuse et pythie, âgée de cent ans "et même mille ans", le mère Oryû raconte- ou rêve?- l'histoire de six beaux et farouches gaillards, qui a lieu entre 1945 et 1960. Ce récit ne se déroule pas à la façon d'épisodes successifs, mais comme une même histoire qui se répètent encore et encore à travers les générations. Habités par une faute qu'ils ignorent, victimes du sang des Nakamoto, tous commettent des méfaits, vols, meurtres et accouplements bestiaux avant de s'abimer dans une mort précoce. le bouddhisme populaire, que pratique l'accoucheuse, leur reconnaît un certaine irresponsabilité et les considère plutôt comme des victimes d'une malédiction qui doit s'accomplir inexorablement. La mort de ces innocents est utile, même si le dénouement est reportée car la dernière et septième victime n'est pas encore née.
Six nouvelles composent ces
Mille ans de plaisir, cette «extase millénaire» où mille renvoie à «des milliers, des millions d'années» :
L'Oiseau Hanzō
http://toshoedwige.blogspot.fr/p/litterature-japonaise.html
Le Carrefour des Six-Voies
L'Arbre aux tengu
Tennin Gosui
Conte de la plata
Les Ailes de Kan'na-Kamui
On découvre la vie quotidienne, les coutumes et les moeurs d'un Japon du milieu du siècle, encore sauvage, mais qui commence à être perverti par le monde moderne, notamment la drogue et l'argent. Les scènes érotiques sont assez crues et permettent de se rendre compte de la violence qui règne dans cette société.
L'écriture est vraiment sublime, fluide, très imagée, parfois poétique.
Pourtant, je n'ai pas vraiment aimé ce livre car j'ai trouvé les nouvelles très semblables, avec une répétition de l'intrigue et des discours de l'accoucheuse au final assez lassants. Je n'ai pas été sensible aux aspects étranges (en raison des croyances et de la religion) car cela n'apporte pas un éclairage singulier à l'intrigue. Enfin, j'ai eu du mal à suivre ses multiples récits qui n'ont pas de liens chronologiques.