AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782898330810
200 pages
Lux Éditeur (21/04/2023)
4.08/5   12 notes
Résumé :
Bernés par les prestidigitations des ultrariches, nous regardons ceux-ci, stupéfaits, dilapider les ressources de la planète.
Dans son roman Chien blanc, Romain Gary appelle «société de provocation» cet ordre social où l’exhibitionnisme de la richesse érige en vertu la démesure et le luxe ostentatoire tout en privant une part de plus en plus large de la population des moyens de satisfaire ses besoins réels.

Ce pamphlet cinglant énumère et ana... >Voir plus
Que lire après La société de provocation : Essai sur l'obscénité des richesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Sidérant. Ahurissant. Stupéfiant. Voici les quelques adjectifs qui pourront survenir lors de la lecture de ce brillant essai de Dahlia Namian : La société de provocation, un titre qui fait référence au roman Chien Blanc de Romain Gary où l'écrivain fustige « cet ordre social où l'exhibitionnisme de la richesse érige en vertu la démesure et le luxe ostentatoire tout en privant une part de plus en plus large de la population des moyens de satisfaire ses besoins réels ». Aux adjectifs précédents, on pourrait encore ajouter déprimant, désolant, consternant et accablant, tant les (ultra)riches sont obscènes par leur comportements, l'autrice le signale : « en se montrant solidaires de la cause des enfants pauvres, de la faim, de l'éducation ou de la lutte contre les changements climatiques, ces philantrocapitalistes financent des solutions de surface aux problèmes qu'ils ont eux-mêmes contribué à créer. » La course aux yachts, le Bitcoin, l'achat compulsif d'iles pour se retirer d'un monde qui tombe en ruine – voir, mieux, se construire une fusée pour quitter la terre lorsque celle-ci sera devenue invivable ! -, ou comment le néolibéralisme réduit la vie à un simple calcul de pertes et profits, voilà quelques sujets abordés avec intelligence dans cet essai essentiel qui, fort d'arguments chocs, condamne le capitalisme sauvage et barbare - cette « banalisation du mal » qui n'a ni visage ni chef et qui fait, pourtant, toujours plus d'émules dans le monde et souvent chez une partie de la jeunesse qui rêve d'arpenter les shopping-center de Dubaï alors qu'il fait 50 degrés à l'extérieur. Une fois le livre fermé, reste l'envie d'ajouter un dernier adjectif : Révoltant
Commenter  J’apprécie          11


critiques presse (1)
LeJournaldeQuebec
27 mars 2023
Pour Dahlia Namian, l’auteure de ce réquisitoire, l’arrogance des riches n’a pas de limites.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Il faut lire aussi l’ouvrage de Victor Klemperer LTI, la langue du IIIe Reich pour saisir à quel point l’adhésion du plus grand nombre, même parmi les plus résistants, à la barbarie du nazisme fut facilitée par la mécanisation et la déshumanisation du langage. Selon Klemperer, l’usage de formules creuses, de sigles, de superlatifs, de métaphores guerrières en tout genre est un poison subtil dont les effets toxiques agissent subrepticement sur l’esprit. On l’ingurgite à petites doses et un jour, sans qu’on s’en aperçoive, notre esprit devient un piano mécanique qui joue des partitions composées par d’autres. À entendre la novlangue managériale d’aujourd’hui, celle qui nous parle inlassablement, et sans humanité aucune, de « réingénierie de l’État », d’ « optimisation fiscale des services », d’ « orientations stratégiques exogènes » ou de « gestion des flux de patients », il est légitime de se demander si ce poison dont parlait Klemperer n’a pas atteint notre faculté — ou plutôt notre responsabilité — collective d’agir contre ce qui nous nécrose l’esprit.
Commenter  J’apprécie          40
Au sud de la frontière américaine, dans des villes écrasées par le rouleau compresseur de la mondialisation néolibérale et teintée par le désespoir, le chômage et l’abandon, Amazon est accueillie en sauteuse. Sur ces terres, nul besoin de méditation en pleine conscience : les emplois que promet l’entreprise y sont reçus comme une bénédiction divine au milieu de la désolation. Des photos de l’entrepôt Amazon flambant neuf, un bâtiment géant, moderne, posé triomphalement au sommet d’un bidonville et de ses toits de carton, sont devenues virales sur les réseaux sociaux. S’agissait-il d’une nouvelle Jérusalem ? Ou d’un simple prodige du capitalisme ? C’était oublier que ce dieu ne donne jamais sans prendre. Son arrivée à Tijuana s’est accompagnée d’une condition : c’est l’entreprise, et non les ouvriers, qui fera la loi. Cette zone de non-droit est une terre promise pour Bezos, qui y trouve une main-d’œuvre sous-payée, sous-traitée et non syndiquée.
De quoi l’aider à livrer la marchandise… L’utopie qui promet le bonheur en un clic, les milliers de gris-gris qui remplissent le vide de notre quotidien ne jaillissent pas du néant, mais de la sueur et du sang de milliers de personnes exploitées dans le monde.
Commenter  J’apprécie          20
Jusqu’à récemment, toute tentative d’organisation collective chez Amazon avait été réprimée par des tactiques antisyndicales aussi féroces qu’au temps du fordisme, bien qu’enrobées d’une sauce new age. Dans ses usines, le programme AmaZen prône par exemple des « activités physiques et mentales, d’exercices de bien-être » pour les employés, afin de « les aider à se recharger et à se ressourcer ». Les ouvriers des gigantesques usines-casernes entendent régulièrement la voix robotique d’un message préenregistré qui leur suggère de « prendre trente secondes pour méditer ».
Commenter  J’apprécie          20
La mécanique d’accumulation capitaliste, qui repose sur la nécessité d’extraire le plus possible de la nature et des hommes pour engranger le maximum de profits, produit elle aussi quantité d’humains superflus — des existences jetables au même titre que n’importe quel objet de consommation.
Commenter  J’apprécie          30
« Le consumérisme, pur produit exportable de l’American way of life, prône un modèle hédoniste de capitalisme où l’atteinte du bonheur se définit non seulement par la capacité d’accumuler des biens matériels, mais également de fermer les yeux devant l’exploitation des êtres et des ressources qui rendent possible cette consommation effrénée. »
Commenter  J’apprécie          20

autres livres classés : écologieVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus

Autres livres de Dahlia Namian (1) Voir plus

Lecteurs (46) Voir plus



Quiz Voir plus

L'écologiste mystère

Quel mot concerne à la fois le métro, le papier, les arbres et les galères ?

voile
branche
rame
bois

11 questions
254 lecteurs ont répondu
Thèmes : écologie , developpement durable , Consommation durable , protection de la nature , protection animale , protection de l'environnement , pédagogie , mers et océansCréer un quiz sur ce livre

{* *}