Autobiographie d'un virus

Fin du XXème siècle, l'humanité est menacée d'extinction car un mal se propage dans la substance séminale, les spermatozoïdes perdent une partie de leur mobilité et seront désormais qualifiés de spermatozoïdes raides, incapables de franchir la barrière utérine pour aller rencontrer l'ovule, si ce n'est par fécondation in vitro.

Voici un thriller tout à fait original qui frise le roman d'anticipation, dont les enquêteurs sont, non pas des policiers, mais des chercheurs en virologie, dont le criminel est un virus.

Le suspens est entretenu par le narrateur qui dès le début, semble avoir quelque chose de lourd à livrer à ses lecteurs, il s'agit de Max Journo, un homme de quatre-vingts ans qui relate un fait survenu alors qu'il avait une trentaine d'année et qu'il officiait au CECOS de l'hôpital Necker.
L'auteur nous introduit dans le milieu de la recherche, de la génétique, de la virologie et met en scène, Max Journo, découvreur de la maladie et Julia sa compagne.

Il ne s'agit pas là d'un roman facile à lire : les conversations des chercheurs sont parfois très « techniques » et nécessitent des connaissances en génétique et en biologie, mais qu'importe, cela n'empêche aucunement de suivre la narration, d'ailleurs, j'ai beaucoup appris sur les virus en lisant ce roman.
Il faut de surcroît être très attentif à sa lecture, car certaines déductions ne sont pas si aisées et je me suis parfois vue dans l'obligation de remonter les pages à la recherche d'un indice que j'aurais zappé… mais le suspens, reparlons-en est très subtilement introduit dans l'histoire : d'abord par le narrateur, puis par Julia, personnage ambigu qui se dévoile peu à peu, puis classiquement par des chapitres qui prennent fin au moment opportuns, séparés par des messages sibyllins qui deviennent de plus en plus parlant et clairs en avançant dans le livre, messages dont on a des difficultés à cerner l'auteur et à percevoir la signification, écriture sans aucun doute volontaire de l'auteur, enfin par contribution du lecteur : on commence par envisager des situations, puis l'on entrevoit un réel danger, et on s'aperçoit que le danger est plus grand que ce qu'on avait imaginé, et ce jusqu'à la dernière page.

Un bon roman, peu lu, mais que je conseille vivement si vous avez envie de lire un thriller qui sort de l'ordinaire.

Lien : https://1001ptitgateau.blogs..

Eric Nathaf nous livre ici un thriller d'anticipation assez bien ficelé, mais sans plus, dans lequel les protagonistes enquêteurs ne sont pas des policiers mais des scientifiques.

Pour apprécier pleinenment ce livre, il vous faudra quelques notions scientifiques car certaines parties descriptives sont parfois un peu compliquées voire indigestes pour qui n'est pas coutumier des termes scientifiques.

Je classerais donc ce livre dans les OK-book, c'est-à-dire, les livres qui font le job sans pour autant laisser un souvenir impérissable. Preuve en est que je l'ai terminé il y a quelques mois et que je ne me souviens pratiquement plus du final, c'est dire !

C'est un thriller qui sort de l'ordinaire.
Il ne faut pas s'attendre à une intrigue haletante dès le début. Il m'a fallu presque le tiers du livre (en gros toute la première partie, et un bout de la deuxième, plus de 200 pages donc) pour ressentir du suspens. Je n'ai malgré tout pas eu envie d'abandonner la lecture, car je trouvais l'histoire intéressante.
L'intrigue se met donc en place tout doucement, et évolue crescendo. Ça m'a changé des autres thrillers, qui me donnaient envie de connaître la suite de manière vorace et impatiente. Là, j'ai pris le temps de lire, et je suis allée de surprises en surprises.

C'est un thriller scientifique d'anticipation.
Le côté scientifique est important à prendre en compte, car il y a des éléments techniques tout au long du livre. Difficile d'en faire l'impasse, puisque les deux "enquêteurs" sont des chercheurs. Leurs conversations, pour être réalistes, se devaient donc d'utiliser un vocabulaire précis. Ce qui, avec un peu de curiosité, peut d'ailleurs nous amener à creuser le sujet.

Une lecture intéressante donc. Si vous avez d'ordinaire une petite curiosité scientifique, il est possible qu'elle vous plairait autant qu'à moi, même si cela reste de l'ordre de la fiction... espérons...

J'ai beaucoup aimé ce livre, le suspense est intense, la description du monde hospitalier très réaliste (j'en ai fait parti), l'écriture est agréable, l'histoire et sa présentation sont originales, mais :
- je ne connais pas un chercheur qui divulguerait ses découvertes aussi vite et quasiment sans vérification
- la mise en oeuvre des techniques de procréation médicalement assistées ne se font pas si vite en routine, même s'il y a urgence, on attend quand même la fin de la première grossesse avant d'en réaliser une autre
- il est dommage de lire à l'avance le sort des protagonistes, et ce plusieurs fois
- la fin semble bâclée, comme si l'auteur en avait assez ou ne savait plus comment finir, il y a des projections dans le futur, des retours au présent qui à mon avis nuisent à l'intrigue
Ceci dit il me reste quelques pages à lire, il y aura peut-être une heureuse surprise, et je recommande ce livre

J'avais déjà lu cet auteur et je l'avais apprécié. Aussi j'avais mis dans ma pile à lire ce livre en attendant des jours meilleurs et en plein confinement ce fut le cas ! Pour se changer les idées pourquoi pas un roman sur un virus ? Et bien je n'ai pas été déçu. On baigne en plein dans les supputations scientifiques comme dans la vie réelle à l'heure où j'écris ces lignes et s'il y a moins de politique il y a plus de raisonnement logique. On a l'impression d'être dans le labo du Prof Raoult  avec un peu de Lovecraft (mais je n'en dirai pas plus…) Il est certain que l'actualité m'a amplifié mon ressenti sur cette lecture et pour clôturer le tout je tombe sur un article de science qui parle de recherches sur des effets similaires à ce virus destinées à maîtriser certains animaux nuisibles… Ben voyons ! Je ne sors donc pas immuniser de ce livre… On en redemande !