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EAN : 9782364682702
224 pages
Editions du sous-sol (01/01/2017)
3.56/5   53 notes
Résumé :
2004. Maggie Nelson travaille à un recueil de poésie, Jane : A Murder, livre qui revisite l'histoire de sa tante Jane Mixer, assassinée en 1969 dans le Michigan. Trente-cinq ans plus tard, l'affaire est encore irrésolue. Tout va basculer lorsque l'auteur reçoit un appel de sa mère lui annonçant que la police a trouvé un nouveau suspect, un certain Leiterman, sexagénaire et infirmier à la retraite. Un procès aura lieu. Nelson va y assister avec sa mère et son grand-p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Jane Mixer, la tante de l'écrivaine, étudiante en droit, est assassinée en 1969, à l'âge de vingt-trois ans, au Michigan, Trente cinq ans plus tard le crime est encore irrésolu.
Alors que Maggie Nelson est en train de terminer un livre de poésie justement sur Jane, -qu'elle n'a pas connu, étant née en 1971-, intitulé :"Jane: un meurtre", un détective annonce par téléphone à sa mère, que le meurtre est sur le point d'être résolu. Donc nous sommes dans une histoire vraie, vécue.
Un meurtre exécuté par un présumé serial killer qui à l'époque fit la une des journaux avec tous les détails insupportables des sept femmes tuées. Maggie en est traumatisée surtout que dans la famille on en parle pas. La décision d'écrire un livre de poésie sur sa tante est en partie pour exorciser ce lourd passé. Mais la réouverture du procès va bouleverser le prévu . de novembre 2004 de la garde à vu du suspect jusqu'à fin juillet 2005, la fin du procès, huit mois elle va vivre intensément l'affaire, et nous la faire vivre, y insérant sa propre histoire, triste aussi, avec une mère assez particulière, ses états d'âme et ses réflexions, face à un crime commis avant sa naissance, mais qui influera sa vie, celle de sa soeur et du reste de la famille.

On est toujours stupéfait face à ce genre de crime gratuit exécuté avec une rare violence, et du mal à se figurer qu'un être humain puisse le commettre. Mais pour les proches des victimes une fois face au meurtrier dans la vraie vie, les choses sont beaucoup plus compliquées ....et durant un procès, photos, témoignages et autres documents sur la scène du crime et la victime, le comportement avide de sensations des médias, en rajoutent .......Nelson nous raconte avec une rare sensibilité à travers des anecdotes troublantes, tout ces ressentis terribles et ambigus, avec toujours à l'arrière plan la redoutable question du hasard de circonstances qui ont causé la mort de sa tante. Hasard ou destin ? Si...si....

Le titre est une référence aux paroles de Jésus dans le Nouveau Testament, traditionnellement écrites en rouge, dont quelques unes reprises par l'auteur dans le texte. Ce titre à double sens est celui de la quête ( dans ce cas futile - “He knows that no amount of information about his mother's life or death will bring her back, but somehow he doesn't really seem to get it. I don't get it either.” Il ( James Elroy ) sait que toutes les informations possibles sur la vie et la mort de sa mère ne la ramènera pas à la vie, mais d'une certaine façon il ne le saisit pas. Pareille pour moi.”) de la vérité sur la mort de Jane et une plongée consciente dans les parties ( rouges,la couleur du sang dans le texte-le titre original est "The red parts") sombres de la vie et de l'être humain, effrayantes mais malheureusement existantes. Nelson dit qu' « on creuse nos histoires de famille pour en savoir plus sur nous-mêmes « (« we dredge up family stories to find out more about ourselves »).

Ce n'est pas un policier ou un thriller dans l'exacte sens du terme , mais un récit poignant sur la perte et l'identité. Les préoccupations de Nelson sont d'ordre morale, mais elle, elle n'en fait à aucun moment. Une très belle prose qui révèle ses talents de poète (v.o.) avec même parfois un zeste d'humour. Une histoire en noire et rouge qui vous fera réfléchir et ne vous laissera pas indifférent.


“To the living we owe respect, / To the dead we owe the truth.”
On doit des égards aux vivants;on ne doit aux morts que la vérité.~ Voltaire
( Citation au bas des courriers électroniques envoyés par La police de l'Etat de Michigan )



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Dans le désir quasiment avoué de raconter, après celle d' Ellroy, sa Part d'ombre, Maggie Nelson écrit un (deuxième) livre sur la mort plus que violente de sa jeune tante, survenue avant sa naissance et qui a marqué toute sa famille.

Il faut dire que, après trente cinq ans, le dossier classé sans suite vient d'être rouvert et qu'un procès force les proches à se replonger dans les détails atroces de l'affaire,  à en  suivre débats et plaidoieries :  un nouvel accusé,  que  certains  indices mais aucun mobile vraisemblable  n'accuse , et qui clame son innocence, sera,   à  l'issue de ce procès insatisfaisant pour tous, finalement condamné. 

Chacun repartira avec sa part d'ombre.

Seules les "parties rouges'  comme dans un texte surligné,   demeureront vives dans la mémoire: les photos terribles de l'autopsie de la jeune Jane martyrisée,  les souvenirs d'un père tendrement aimé et mort subitement quand la narratrice avait encore besoin de lui, ceux des frasques d'une soeur devenue, au moment du procès, tout à fait comme il faut, la présence pesante d'une mère avec qui ses deux filles ont des rapports à la fois fusionnels et compliqués.. .

La vie, la vie banale, en somme, que cette Partie Rouge d'histoire familiale réveille et fait vibrer.

Maggie Nelson est professeur de lettres, comme sa mère. Elle écrit très bien, arrive à donner à ce récit réaliste, autobiographique,  un décousu artistique, une couleur poétique, un malaise bien orchestré,  fait d'un mélange incongru d'humour noir assez border line et de nostalgie .

On est même presque effleuré par un vertige philosophique.

Mais si je dois à mon tour considérer les "parties rouges" -The Red Parts, au pluriel, est le titre original  du récit de Maggie Nelson -  qu'en reste- t-il ?

James Ellroy peut dormir tranquille:  son Dahlia noir restera un diamant  unique , comme restera inégalée sa "Part d'ombre", une enquête sans issue sur l'assassinat  d'une mère adorée-  sorte de plongée vertigineuse et absolument non truquée, elle, dans l'inavoué de son inconscient.
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C'est le passage récent à La Grande Librairie de Julia Deck qui m'a fait ressortir Une Partie rouge de ma bibliothèque, un récit littéraire qu'elle a traduit, et que je me promettais de lire depuis déjà un bon moment. Maggie Nelson y aborde le meurtre de sa tante Jane, la soeur de sa mère, survenu en 1969 au Michigan, un cold case au moment où elle entreprend l'écriture de Jane, un meurtre, un recueil de poésie où elle fait parler sa tante, d'une certaine manière, s'étant inspirée des journaux de cette dernière pour tenter de lui redonner une voix. Et voilà que sa mère l'appelle : une correspondance ADN a été établie et un suspect a été arrêté. Elle écrit, à propos d'Une partie rouge : « L'un de mes objectifs consistait à réunir les événements du procès, de mon enfance, du meurtre de Jane et de l'écriture elle-même dans un seul espace-temps. Dans un passage du livre, cet entremêlement est conçu comme un lieu, « sombre croissant de terre où la souffrance est fondamentalement vide de sens, où le présent s'effondre sans prévenir dans le passé, où nous ne pouvons échapper au sort que nous craignons le plus, où les lourdes pluies soulèvent les corps de leurs tombes, où le chagrin dure toujours et jamais ne s'atténue » » (p. 14). Une mort aussi horrible et brutale ne peut que s'imprégner dans la psyché de ceux et celles qui la subissent et c'est le thème – le fantôme – sur lequel Maggie Nelson élabore particulièrement ici, avec beaucoup d'acuité. Un document éclairant.
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Une partie rouge est une oeuvre de non fiction, qualifiée de récit sur la couverture et d'autobiographie d'un procès sur la page de titre. Maggie Nelson, qui avait déjà écrit, en 2004, un livre de poésie sur le meurtre non résolu de sa tante Jane, assassinée en 1969, reprend ce thème dans Une partie rouge, à l'occasion de la réouverture de l'enquête, trente six ans plus tard.
Maggie Nelson compose un ouvrage hybride, kaléidoscopique, mêlant des éléments journalistiques, des fragments de récit autobiographique, des commentaires et des analyses philosophiques, le tout écrit dans un style épuré et poétique.
Il ne s'agit pas d'un livre sur une enquête policière ou sur un procès mais plutôt d'une démarche introspective passionnante qui amène l'autrice à revisiter les moments clés de son histoire personnelle, familiale et amoureuse, à l'aune du meurtre de cette jeune tante, qu'elle n'a pas connue mais à laquelle elle s'identifie pleinement.
Elle dissèque, décortique cette réalité sordide, et prend appui sur elle pour conduire une autoanalyse et s'interroger sur sa vie, ses relations avec les hommes, sur la mort de son père, les errements de sa soeur adolescente. Elle va à la rencontre de ses fantômes et entame avec eux un travail cathartique.
Maggie Nelson se refuse à raconter des histoires et effectivement sa démarche est plutôt celle d'une chercheuse qui piste le réel et le met en mots pour se rassurer et donner du sens, dans une perspective thérapeutique.
La partie rouge, ou plutôt les parties rouges, titre anglais du livre, font référence au nouveau testament, mais ce sont aussi les photos hyperréalistes du corps meurtri de Jane.
Je rapprocherais ce livre de L'empreinte d'Alex Marzano-Lesnevich, qui croise, de la même manière, des éléments autobiographiques et une enquête judiciaire, et que j'avais également beaucoup aimé.
Maggie Nelson est une écrivaine à découvrir ; j'ai hâte de lire ses Bleuets.


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Récit ou témoignage familial. L'auteure nous raconte le procès ouvert trente-cinq ans après la mort de sa tante, la soeur de sa mère, dès lors que des recherches ADN laissent penser que le véritable meurtrier a été identifié et n'est pas le meurtrier du Michigan a qui l'on avait initialement imputé les faits. L'auteure n'a jamais connu cette tante, puisqu'elle est née après son assassinat.

C'est très bien écrit, très bien traduit et se lit comme un roman policier dont l'intrigue serait menée tambour battant. Il est juste crucial de se rappeler que c'est une histoire vécue. Par respect.
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critiques presse (3)
LaPresse
17 mai 2021
Si vous êtes parmi les fidèles de Maggie Nelson, vous avez bien sûr lu Une partie rouge, publié en français en 2017.
Lire la critique sur le site : LaPresse
FocusLeVif
09 avril 2021
Dans "Jane, un meurtre" et "Une partie rouge" : autobiographie d'un procès, l'autrice américaine Maggie Nelson hybride les genres littéraires et donne à lire, dans sa complexité, la mort brutale et précoce de sa tante maternelle, assassinée en 1969.
Lire la critique sur le site : FocusLeVif
LesInrocks
02 mars 2021
L’une des premières publications de l'autrice américaine mais la quatrième traduite en France, ce texte hybride dessine le portrait poétique de sa tante assassinée.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
And that although I have tried to imagine her death, there’s really no way of knowing what she went through—not only because I don’t know what happened to her on the night of her murder, but because no one ever really knows what it’s like to be in anyone else’s skin. That no living person can tell another what it’s like to die. That we do that part alone.
( Bien que j’ai imaginé sa mort, il n’y a aucun moyen de savoir ce qu’elle a vécu- non seulement je ne sais pas ce qui lui est arrivé la nuit de son meurtre, mais personne ne peut vraiment savoir ce que d’être dans la peau d’un autre. Aucun vivant ne peut savoir ce que c’est de mourir. Cette épisode on le vit seul .)
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Un des films que notre prof nous montra fut Sueurs froides, d'Alfred Hitchcock. Je me souviens de m'être sentie troublée par la façon dont le personnage de Kim Novak paraît égaré entre le fantôme et l'être de chair, tandis que Jimmy Stewart semble, lui, très "réel", incarné. Après le film, j'aurais voulu demander au prof si, d'une certaine façon, les femmes n'étaient pas toujours mortes, ou, à l'inverse, n'avaient pas commencé d'exister. Mais je n'arrivais pas à formuler la question de manière à n'avoir pas l'air, ou à ne pas me sentir, plus ou moins folle.
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Les bouddhistes tibétains parlent de la mort comme d'un moment de "grande opportunité "mais à laquelle il convient de se préparer pour savoir quoi en faire. Il faut s'entraîner de telle sorte que si vous étiez, par exemple, soudainement abattu d'une balle dans la tête tirée à bout portant, ou si, autre exemple, votre coeur explosait dans votre poitrine au beau milieu de la nuit, vous seriez instantanément prêt à partir, à accéder à l'état intermédiaire du bardo. Je sais que je ne suis pas prête et l'idée de ne pas apprendre à temps me terrifie. Mais comment apprendre si je n'essaie pas?
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ll veut savoir pourquoi ma mère et moi nous somme engagées à assister au procès dans son intégralité. Pourquoi et pour qui, précisément, nous croyons être là.
Nous sommes là pour Jane, répond ma mère d'un voix plaintive, comme si c'était l'évidence.
Je hoche la tête en signe d'acquiescement, même si cela ne sonne pas très juste. Après tout, Jane est morte. Nous parlons en réalité de ce dont les vivants ont besoin, ou de ce dont les vivants imaginent que les morts ont besoin, ou nous de ce que les vivants imaginent que les morts auraient voulu s'ils nous n'étaient pas morts. Mais les morts sont morts. Selon toute vraisemblance, ils ont cessé de vouloir.
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Quand Jane sortirait en librairie, au mois de mars 2005, Schroeder étudierait chaque poème avec un surligneur à la main. Nous correspondrions sur différents points - d'où je tenais mes informations sur l'heure du coup de fil que Jane aurait passé la nuit de sa mort, si je savais où il pourrait trouver le livre d'or de ses funérailles que je mentionnais dans mon texte, et ainsi de suite.
"En toute honnêteté, c'est la première fois que je lis un livre de poésie", m'écrirait-il.
Et ce la première fois que mes écrits sont passés au crible par un inspecteur de la police judiciaire, lui répondrais-je avec tout autant d'honnêteté. (p. 32)
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