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EAN : 9782364683662
112 pages
Editions du sous-sol (14/08/2019)
3.86/5   96 notes
Résumé :
Dans le sillage des Pensées de Pascal citées en exergue, Bleuets est un objet hybride quelque part entre l'essai, le récit, le poème. Deux cent quarante fragments composent cette méditation poétique, intime et obsessionnelle autour d'une couleur, le bleu. Le deuil, le sentiment amoureux, la mélancolie sont autant de thèmes chers à Maggie Nelson ici abordés dans une maïeutique convoquant l'art et la beauté entre deux digressions introspectives ou savantes, des fantas... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
J'aime bien régulièrement sortir de ma zone de confort de lecteur de littérature américaine, de polars et de régionalisme normand, et découvrir d'autres domaines de l'écrit pour me confirmer que je les apprécie moins ou, au contraire, me rappeler qu‘une dose d'éclectisme de temps à autre ne me ferait pas de mal. C'est ce que j'ai fait avec Bleuets de Maggie Nelson, traduit par Céline Leroy.

Mais autant l'avouer, je ne me sens pas au niveau pour chroniquer ce livre atypique, où la poésie se confronte à la philosophie et au quotidien. Je me contente donc de vous livrer quelques ressentis que je pose là, à toutes fins utiles… L'ai-je aimé ? Pas aimé ? Difficile à dire. En tout cas, il m'a passionné, ce livre de passionnée.

Maggie Nelson nous propose 240 petites entrées de 2 lignes ou d'une page, comme autant de fulgurances d'une pensée constamment en éveil. Sur le bleu bien entendu, qui revient en fil… bleu d'une passion pour cette abstraction conceptuelle sur laquelle elle tente -et parvient- à mettre des mots, qui finissent bout à bout par permettre le partage de son amour pour cette couleur.

Fulgurances dures, directes et donc crues pour la sexualité -ou plutôt la baise- comme exutoire temporaire ; la mort -et davantage le suicide- comme tentation régulière et non crainte ; la maladie -et notamment le cancer- comme terrain de jeu de la compassion et du soutien. Autant d'échappatoires pour oublier sa propre souffrance née de l'abandon et de la rupture, livrée publiquement enrobée de poésie et de philosophie.

Enfin comment ne pas être à nouveau être frappé, comme déjà chez tant d'autres auteurs américains, par l'étendue de la culture littéraire française de Maggie Nelson : de Pascal à Barthes, de Pastoureau à Millet, de Duras à Artaud, sans oublier l'incontournable coloriste Pastoureau, tous inspirants, et tous cités dans son « Générique » de fin de ce petit livre intime, que j'ai lu très lentement, par petites touches… de bleu bien sûr !
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BLEUETS de Maggie Nelson
Traduit par Céline Leroy

Éditions du sous-sol

Voilà un livre singulier dans lequel il faut se laisser aller, se laisser flotter sur le dos entre le bleu de la mer et celui du ciel.

Un livre avec lequel il faut lâcher prise et où l'importance n'est pas de tout comprendre. C'est comme une chanson... peu importe une certaine obscurité des paroles si sa musique nous fait danser.

Et BLEUETS de Maggie Nelson est fait de musicalité. Des réflexions érudites et poétiques pour nous parler de la solitude liée à une rupture amoureuse en 240 fragments de bleus.

Un texte magnifiquement traduit par Céline Leroy.

C'est brillant et j'ai adoré !

COUP DE COEUR !
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~ le bleu est la couleur de mes rêves ~

Il est des femmes à lire & d'autres à qui parler.
Il est des femmes brûlantes d'amour & d'autres de désir.
Il est des femmes sages & d'autres turbulentes à gérer..
Et puis il y a Maggie Nelson, qui est tout à la fois mais autre en même temps.

Avec Maggie, en commun, on a l'amour infini du bleu & un flacon de romantisme glacé ! Alors comment ne pas lire ce recueil ?!

« Et si je commençais en disant que je suis tombée amoureuse d'une couleur. Et si je le racontais comme une confession ; et si je déchiquetais ma serviette en papier pendant que nous discutons. C'est venu petit à petit. Par estime, affinité. Jusqu'au jour où c'est devenu plus sérieux »

Deux cent quarante éclats autour d'une improbable obsession se mêlent aux ébats sexuels, au chagrin amoureux & au tragique destin d'une amie devenue tétraplégique.

« Il nous arrive souvent de compter les jours, à croire que cette mesure du temps nous promet quelque chose. Alors que cela revient plutôt à harnacher un cheval invisible »

Un livre hybride entre l'essai, le récit & le poème, méditation intime & obsessionnelle autour du bleu & la mélancolie.
Le "nous" de trop après que tout soit terminé.
Des fragments crachées en spames teintées d'Azur, d'Indigo, du bleu Klein, Majorelle, Turquoise, Cobalt, Marine qui se fondent dans la profondeur des sentiments & évoluent avec, dans un désordre complet qui sublime le tout !

« Si je devais mourir aujourd'hui, je dirais que mon amour du bleu et faire l'amour avec toi ont été les deux sensations les plus plaisantes que j'ai connues dans ma vie »

Et les pensées de Platon, Goethe, Duras, Weil, en passant l'oeuvre de Warhol & Klein, la musique de Leonard Cohen, et tant d'autres !

« Considérer le bleu comme la couleur de la mort me calme. [...] Amoureux du rouge, on se taille les veines ou on se tire une balle. Amoureux du bleu, on remplit ses poches de cailloux bons à sucer et on se dirige vers la rivière. N'importe laquelle fera l'affaire. »

Et moi après ce passage, j'en viens à me demander, de quelle couleur est fait l'amour !?
Vous le savez vous ? Dites-moi !
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Hormis les passages très crus décrivant ses sessions de baise, Maggie Nelson m'a intrigué, pris à contrepied et m'a ouvert des espaces très profonds, sibyllins en surface, étonnants quand on gratte la perplexité, née de la densité des propos. Il faut lire et relire les fragments numérotés d'un livre bleu constellés d'étoiles.
L 'auteure cite Duras, Emerson , Thoreau, Platon, Schopenhauer, Wittgenstein, Goethe, Cézanne, Mallarmé... et livre ses ressentis bruts, hardis, souvent insatisfaits. La rupture amoureuse est douloureuse et l'amour du bleu pallie imparfaitement les bleus à l'âme.
La vie palpite, l'érudition essaime, le bleu dévoile ses facettes, comme "s'il avait non seulement un coeur mais aussi un esprit." À lire les nombreuses citations placées en annexe, vous verrez que bleu, je veux.
Lien : http://cinemoitheque.eklablo..
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Un livre qui m'a tour à tour amusé, intrigué, interpellé mais avec lequel j'ai eu des difficultés à me connecter ou rentrer en empathie.

Néanmoins, j'ai envie de lire plus de ses oeuvres pour la découvrir. Elle a une pensée subtil et amusante, quoi que parfois assez éloignée du type de livres que j'apprécie habituellement.
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critiques presse (3)
Bibliobs
27 septembre 2019
Dans « Bleuets », l’écrivaine américaine chante son amour pour le bleu et s’interroge sur les vertus consolatoires de cette couleur. Beau et mélancolique.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Culturebox
20 août 2019
Un petit bijou d'écriture qui se lit d'une traite.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Bibliobs
12 août 2019
Couleur et douleur se répondent dans ce texte-camaïeu nourri de références à Marguerite Duras, Joan Mitchell, Yves Klein, Goethe ou Leonard Cohen ; les réflexions métaphysiques s’enchaînent aux souvenirs sexuels. Un superbe blues littéraire, entêtant comme l’éther.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Il ne nous est pas donné de choisir qui l’on aime, ai-je envie de dire. Nous n’avons pas le choix, voilà tout.
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Voilà que tu parles de l'amour comme si c'était une consolation. Simone Weil nous a pourtant prévenus. "L'amour n'est pas une consolation, il est lumière."
Je vais tenter de le formuler autrement. Quand j'étais en vie, je n'aspirais pas à étudier la nostalgie mais la lumière.
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"Pourquoi le ciel est-il bleu ?" - une assez bonne question, dont j'ai appris la réponse à plusieurs reprises. Pourtant, à chaque fois que j'essaye de la restituer à quelqu'un ou de me la remémorer, elle m'échappe.
Désormais, j'aime me souvenir uniquement de la question, parce qu'elle me rappelle que mon esprit est avant tout une passoire, que je suis mortelle.
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Entretien d’embauche pour un poste à l’université, trois hommes assis à une table en face de moi. Sur mon CV, il est précisé que je travaille actuellement à un livre sur la couleur bleue. C’est ce que je dis depuis des années sans avoir écrit un mot. Peut-être est-ce le moyen que j’ai trouvé pour que ma vie ressemble plus à “un projet en cours” qu’à de la cendre tombant d’une cigarette. L’un des hommes demande : Pourquoi le bleu ? Les gens me posent souvent cette question. Je ne sais jamais comment y répondre. Il ne nous est pas donné de choisir qui l’on aime, ai-je envie de dire. Nous n’avons pas le choix, voilà tout.
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Depuis quelque temps, j'essaie de trouver de la dignité dans mon isolement. Et ce que j'ai trouvé, c'est que c'était difficile à faire.
Il est bien sûr plus facile de trouver de la dignité dans sa solitude. L'isolement, c'est la version problématique de la solitude. Mais le bleu peut il résoudre, ou au moins me tenir compagnie ?
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Maggie Nelson - De la Liberté
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