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4,18

sur 1493 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un style époustouflant, d'une modernité remarquable pour l'époque. L'exact complément à "L'étrange défaite" de l'historien Marc Bloch, pour comprendre la débâcle de 1940. Deux auteurs juifs qui nous permettent de réaliser combien la société française de l'époque, accusée d'être jouisseuse et hédoniste, aurait préparé les horreurs qui ont suivi. Mais les choses ne sont pas si simples que la propagande pétainiste l'affirmait...
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Tres bel ouvrage qui se lit avec de plaisir.L'auteur nous donne plusieurs témoignages de parisiens,riches et pauvres,au moment de la debacle,de la fuite des Français devant l'arrivee des Allemands dans la capitale francaise.
Puis il y a une seconde partie qui est presentee comme un roman avec quelques indications a la premiere partie de l'histoire.
C'est un tres bon livre qu'on lit sans difficulte,on se laisse entrainer par la fuite vers l'avant et par la fin d'un monde bourgeois au debut du 20e siecle.
C'est l'histoire de plusieurs fins...
A decouvrir.
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Un mois presque que j'ai achevé la lecture de « Suite française » et je suis toujours sous le charme (et sous le choc) de la plume d'Irène Némirovsky que je découvre avec cette « Suite française ».
Rarement il m'aura été aussi difficile de trouver les mots pour rendre justice à une oeuvre.
Il y a tant de choses à dire sur ces ces pages qui retracent les heures sombres de l'occupation allemande : l'élégance incroyable de ce livre, l'émotion intense qui se dégage de cette écriture à la fois pointue et pourtant si accessible. Et ce don de portraitiste hors pair, cette capacité à faire vivre ses personnages, cette façon d'épingler leurs travers, toujours implacable, parfois tendre, car rares sont ceux dont elle ne réussira pas à tirer une lumière, une touche d'humanité. Cette femme qui aura assisté au naufrage d'une société et en aura subi les conséquences les plus cruelles, réussit dans ses écrits à garder une âme claire, et en toile de fond, comme un espoir chevillé au coeur.

Challenge Multi-défis 2017
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Qu'ajouter aux critiques dithyrambiques déjà écrites sur ce roman magnifique?
Je veux simplement joindre ma modeste contribution à ces éloges mérités.
Une écriture splendide, une ambiance qui sonne juste, une réalité transposée avec justesse et un ton légèrement ironique sur certaines situations.
La description de l'exode est très réussie tout autant que l'atmosphère qui fait que la population s'habitue à la présence de ses envahisseurs et oublie facilement que les soldats qu'elle voit quotidiennement ont pu tuer ou faire prisonniers leurs proches.
Quelle vision juste et quelle tristesse de savoir qu'Irène Némirovski a été déportée et assassinée à 39 ans.
Elle avait surement tant de belles choses à écrire et surtout à vivre.
J'espère pouvoir continuer à explorer ses autres livres.
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(...) le roman est découpé en 2 parties: la 1e va raconter l'Exode à travers les pérégrinations de plusieurs personnages; la seconde se concentre sur l'occupation d'un village par un régiment allemand et sur les relations qui vont se nouer entre les habitants et les soldats. La 1e partie est à l'image du thème qu'elle aborde: elle passe d'un personnage aux autres, saute d'une situation à une autre sans donner l'impression d'un réel fil directeur. Les gens fuient, dans le désordre et la panique, et le pire comme le meilleur de l'humain vont se révéler au grand jour (surtout le pire, d'ailleurs). La seconde partie est plus contemplative, dans l'attente des évènements, et correspond également à ce qui est raconté. Cette adéquation entre la construction du récit et ce qu'il décrit est une des grandes forces de Suite française.

J'ai personnellement préféré la seconde partie, du fait qu'il m'a été plus facile de comprendre (et donc d'apprécier) les personnages qu'on y suit, y compris les soldats allemands. Autre bon point de cette histoire: malgré la situation, alors qu'elle en était victime, l'auteure n'a pas oublié que, des 2 côtés, on avait affaire à des humains, avec toutes les nuances que cela implique (quelle est la part qui a été retravaillée après coup lors de l'édition, je l'ignore, mais je garde à l'esprit que des modifications ont pu être apportées).

Quant à la plume, elle est très belle et très fluide. Les descriptions tout autant que les scènes d'action sont vivantes et les images proposées sont originales. J'ai été un peu gênée parfois parce qu'il me semblait qu'il manquait un peu de ponctuation, mais ça n'entrave pas réellement la lecture.
(...) le texte est assez dense, c'est donc une lecture qu'il faut prendre le temps de bien savourer. Il m'a fallu plusieurs jours pour le lire et, plus j'avançais, plus je lisais lentement, parce que je n'avais pas envie d'arriver à la fin. Fin qui m'a laissé un goût d'inachevé, mais qui est parfaite telle qu'elle est (même si l'auteure aurait peut-être été plus loin si elle l'avait pu…?).

J'ai vraiment énormément aimé ce livre, il m'a profondément touchée et marquée, même si, moralement, c'est une lecture parfois difficile. Evidemment je recommande très vivement!

PS: la préface est spoilante, ne la lisez pas avant de lire le roman!
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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En pleine lecture de ce roman unique et d'une écriture fine et juste. Difficile de ne pas faire le parallèle avec les migrants syriens et africains qui s'exilent et fuient la guerre.
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"Suite Française" regroupe les deux premiers tomes achevés dans l'urgence d'un grand et long roman qui devait en compter cinq, couvrant toute la seconde guerre mondiale du début à la fin.
Il manque donc les trois derniers tomes, et pour cause, Irène Némirovsky a été arrêtée en juillet 1942 et assassinée à Auschwitz en aout de la même année.
Le troisième tome est cependant assez clair dans sa tête, et les brouillons retrouvés en donnent les grandes lignes, ce qui permet aux lecteurs de se projeter un peu plus loin dans l'histoire des personnages, qu'il abandonne en grand danger en 1942, donc, puisqu' Irène Némirovski écrit en temps réel.
Reprenons depuis le début.
La première partie : "tempête en juin", relate l'exode, vu de l'intérieur par une série de tableaux et de personnages que l'on suit sur les routes de France. On part de Paris avec une famille de grands bourgeois, les Péricand, un auteur célèbre, Gabriel Corte, et sa maîtresse Florence, un couple de petit bourgeois, les Michaud, qui doivent rejoindre à Tour le directeur de la banque, Corbin. On suit aussi par bribes les fils adultes des Péricand et Michaud, et quelques autres personnages secondaires. La deuxième partie, "Dolce", est centrée sur les débuts de l'occupation allemande en province, autour de la famille Angellier (bourgeoise) et de la famille Labarie (paysanne), dont les membres sont déjà apparus dans la première partie ou liés à des personnages connus du lecteur.
Irène Némirovski, par la multiplication des personnages et de leurs liens, tente de recréer en dimension réelle l'espace-temps de l'exode, tel qu'elle l'a vécu et analysé. C'est une grande réussite. Une sorte d'apocalypse terre-à-terre, où les certitudes sur soi et les autres sont cruellement mises à mal, mais sans crise, sans hystérie, comme naturellement. Les gens se comportent mal, il fallait-il faut- s'y attendre. L'égoïsme l'emporte, il n'y a rien d'épique ni d'héroïque chez personne. Un peu de solidarité par ci par là, mais pas grand chose ...Triste tableau, donc, que cette déroute. L'auteure, qui n'a pas vu la fin de la guerre, semble néanmoins dotée d'une forme de double vue. On sent, dans le deuxième tome, que des réseaux de résistance vont s'organiser. La collaboration est active, mais Némirovsky sent que cela finira mal, et certains personnages en mettent d'autres en garde contre une trop grande proximité avec l'ennemi.
Quant aux trois derniers tomes, on dirait qu'elle les a vus dans les cartes :
-Captivité, sur les camps de concentration et les prisonniers de guerre. (Elle n'imagine pas l'extermination)
-Batailles et Paix, la fin de la guerre, où l'on sent très clairement que, pour elle, l'Allemagne va perdre par l'Angleterre...
"Le poète travaille à se rendre voyant..." On reste stupéfaite devant un tel talent et désespérée de ne pas avoir la fin de cette fresque magnifique par la faute d'impardonnables barbares.
(C'est déjà un miracle que nous ayons ces deux tomes, transportés par les deux filles d'Irène Némirovsky durant toute la guerre, et finalement retranscrits au début des années 2000)...
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Lire Suite française, c'est vivre l'histoire comme si on y était : l'annonce des allemands qui entrent dans Paris, l'exode effréné sur les routes, le chaos, la perte de tous ses repères et surtout la nature humaine dans toute sa franchise, sans complaisance.

Ensuite, vient l'occupation : comment continuer à vivre dans ces villages, dans ces maisons réquisitionnées par l'ennemi, ? Comment se comporter ? Quels choix faire ?

Avec une plume admirable, l'auteure nous fait partager le quotidien de ces hommes et de ces femmes. On vit avec Irène Némirovsky l'instant T, et j'ai trouvé surprenant qu'elle ait pu voir et écrire sur son présent avec ce recul et cette analyse, alors qu'elle devait se cacher en tant que juive.

J'ai lu que le roman devait comporter 5 parties, elle put en rédiger seulement deux, elle fut arrêtée, puis déportée et exécutée.

C'est un récit puissant et bouleversant. Un récit qui m'a énormément plu, énormément marqué. Une très grande découverte.
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Un livre, deux histoires qui s'entremêlent: « Tempête en juin » et « Dolce »
« Tempête en juin »
Juin 1940. C'est l'exode, le sauve qui peut…
Nous assistons, effectivement en direct à cette débandade pour quitter, coûte que coûte Paris qui risque d'être envahie par les troupes allemandes, peut- être même bombardée, probablement pillée.
C'est l'histoire croisée de plusieurs individus qui vont être confrontés à cet exode, et cette débâcle va mettre en exergue les préoccupations majeures de leur milieu social, leurs défauts, leur veulerie, leur pleutrerie, leur concupiscence… Oui, ce malheur va pointer leur vraie personnalité.
Même le chat domestique Albert qui vivait jusqu'à présent dans un appartement douillet, et qui fait partie de cette tribulation va en profiter pour s'échapper et commettre quelques méfaits sanglants ! C'est dire …
Mais Il y a ceux aussi qui révéleront leur courage, leur fraternité, leur solidarité …

« Dolce »
On va retrouver quelques personnages croisés dans "Tempête en juillet" .
Bussy. Les troupes allemandes cantonnent quelque temps dans la commune.
Lucile Angellier, vit avec sa belle-mère dans une maison cossue. La plus belle du village. Perquisitionnée, elle accueille le commandant Bruno von Falk. Bientôt , Lucile découvre qu'elle est attirée par ce jeune homme cultivé, musicien talentueux. Mais son mari Gaston est prisonnier…et la belle-mère veille aux convenances…
Irène Némirovsky connut, elle aussi cette fuite éperdue et cette terrible errance pour tenter de sauver la vie des siens, la sienne aussi. Témoin oculaire, en première ligne, elle put donc observer, ce qu'elle raconte si férocement, avec un grand talent et une écriture fleurie, Elle fut, elle aussi , confrontée à la générosité , au mépris, au rejet, condamnée parce que juive bien que baptisée. Elle fut arrêtée en juillet 1942…
Un roman d'autant plus poignant car révélé tardivement
Irène Némirovsky ne put le publier de son vivant , et il passa à la postérité, bien longtemps après sa déportation et sa mort à Auschwitz, grâce à ses filles qui conservèrent précieusement le manuscrit tout au long de leur propre exil et de leur clandestinité.
Son talent fut reconnu par l'attribution du prix Renaudot … en 2004 !
Probablement Irène Némirovsky aurait écrit une suite tout aussi tragique, tout aussi passionnante.

Impossible de corriger le nombre d'étoiles ! mais effectivement, c'est bien 5 qui éclairent le fronton de ce commentaire !
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Manuscrit sauvé par les filles d'Iréne, déportée et morte à Auschwitz en 1942, publié en 2004. Ce contexte historique donne encore plus de grandeur à ce roman que je qualifierais de chef-d'oeuvre.
Némirovsky m'avait déjà subjuguée par cette petite pépite: "Le bal"...
Ce titre, "Suite française" m'évoquait jusqu'ici un navet cinématographique d'une romance à l'eau de rose digne d'un livre de Barbara Cartland... Et puis, j'ai vu le nom: Némirowsky. le même regard sur cette couverture, teinté de force, de résignation, de douceur et d'intelligence. Et j'ai lu... Sans pouvoir lâché cette écriture délicate, juste, intelligente, majestueuse, digne d'un Flaubert ou d'un Tolstoï...
Roman en deux parties: La première dépeint l'exode parisienne sur les route de Province, avec ses bombardements, le chaos de cette population en déroute. La deuxième fixe son regard sur Bussy, commune du Cher. Village sous l'occupation allemande.
L'écriture de Némirowsky s'apparente à l'oeil d'un photographe qui sonde l'âme humaine dans tout ce qu'elle a de plus complexe, sans jugement, sans compromis... Avec ce qu'il faut de tact, de tendresse, de douceur, de subtilité, de clarté et, je me répète, d'intelligence... Car oui, à ne pas en douter, l'esprit de cette femme se situe dans le Panthéon des génies humanistes contemporains, auprès de Camus, Sartre, Hessel, Brassens....
Une écrivaine majeure du XXème siècle à ne rater sous aucun prétexte...
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