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EAN : 9782752907608
304 pages
Phébus (14/02/2013)
3.48/5   61 notes
Résumé :
De nos jours, dans le Kent, Greg, un adolescent féru de photographie, découvre fasciné les ruines d’une demeure jadis détruite par le feu, Graveney Hall. Épaulé par Faith, la fille d’un bénévole restaurant la propriété, il va tenter de percer le secret de Graveney Hall. Edward Pearson, le dernier héritier du nom, a-t-il provoqué l’incendie de la maison de maître durant la guerre de 14-18 ? On le savait devenu dépressif et violent à la mort de son amant rencontré sur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
3,48

sur 61 notes
Autrefois superbe demeure bourgeoise fourmillant de domestiques, Graveney Hall n'est plus que l'ombre d'elle-même. Dévorée par les flammes d'un incendie, il n'en reste plus qu'une ruine éventrée, envahie par le lierre et les ronces, à laquelle une équipe de bénévoles tente de redonner vie. C'est dans ce contexte que Greg et Faith, deux jeunes adolescents, vont se rencontrer et devenir amis, amitié renforcée par leur intérêt commun pour les vestiges de cette maison nimbée d'une aura de mystère.

En parallèle à leur histoire, l'auteur nous replonge en pleine Première Guerre, à la rencontre d'Edmund Pearson, héritier du domaine, qui se trouve sur le front français en compagnie d'Alex, jeune homme dont il est passionnément épris, en secret, l'époque et les circonstances n'étant guère favorables à ces amours-là.

Greg et Faith vont donc mener deux quêtes qui vont s'entremêler, une quête de vérité et une quête de soi. Une quête de vérité sur l'histoire de Graveney Hall, le devenir de son héritier, et une quête de soi dans la mesure où cette aventure va leur en apprendre beaucoup sur la nature humaine mais avant tout sur eux-mêmes.

Issue d'une famille extrêmement croyante, Faith va voir ses convictions, au départ inébranlables, troublées par les doutes, les remises en question et les interrogations incessantes de Greg à ce sujet. Leurs discussions intéressantes, argumentées et incessantes à ce sujet, sont un des atouts de ce livre. le face à face, croyant, non croyant suscite habilement la réflexion.

Autre axe fort du récit, le trouble de Greg face à ses questionnements sur son identité sexuelle, partagé qu'il se sent, entre acceptation et refoulement. Son indéniable désir envers Jordan, son copain de lycée, sera-t-il plus fort que sa volonté de « normalité » ?

Linda Newbery ne donne pas des réponses définitives à toutes les questions, ce qui me semble aller de pair avec ce cap qu'est l'adolescence, période de construction, compliquée, trouble, durant laquelle on se pose plus de questions qu'on obtient de réponses. le côté roman anglais un peu désuet m'a plutôt séduit mais, petit bémol, des dialogues parfois trop précieux, trop affectés, pour être réalistes quand il s'agit d'adolescents qui parlent entre eux, détail qui n'entrave en rien la fluidité du récit.

Graveney Hall ? So british !


Un grand merci à Babelio et aux éditions Phébus pour cette découverte.
Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Je crois que j'aurais très bien pu lire ce livre en deux jours, voire même moins peut-être si je l'avais lu un jour où je ne travaillais pas, mais au fond de moi, je n'avais pas envie de le finir. Pourquoi ? Tout simplement pour la simple et bonne raison que ce livre est tellement accrocheur et m'a tellement plu que je savais que, lorsque je l'aurai terminé (ce qui est maintenant le cas) et même si l'envie me prenait de vouloir le relire, je ne ressentirais plus jamais les mêmes émotions que j'ai eues lors de ma découverte. Ce libre m'a en effet bouleversée.

Ici, deux histoires se cumulent, celle d'Edmund Pearson, un jeune homme, riche héritier du domaine de Graveney Hall, parti au front durant la guerre de '14, et celle de Greg, un jeune homme de dix-huit ans, qui lui, découvre le domaine bien des années plus tard, en 2004. Ces deux personnages qui ne se sont jamais croisés et qui n'ont au premier abord rien en commun, se ressemblent bien plus que ce que l'on pourrait croire. Ils ont bien entendu cette passion pour Graveney Hall, puisque Edmund y a habité et que Greg, qui en découvre seulement les ruines, est passionné par ce domaine. Amateur de photographie, il tente de comprendre la terrible tragédie qui a pu se dérouler ici et tente d'en saisir les secrets en le photographiant sous différents angles. C'est d'ailleurs en faisant la rencontre de Faith, une jeune et ravissante jeune fille, catholique et qui fait partie, avec ses parents, d'une association de bénévoles qui restaurent le domaine qu'il va découvrir tous ses charmes. Un autre point qu'ont en commun le jeune Edmund et Greg est leur sexualité. Alors que le premier est sûr de son amour inconditionnel pour Alex, un soldat qu'il a rencontré sur le front et que tout -ses parents, son époque, le curé de la paroisse à laquelle appartiennent les siens depuis des générations- lui interdisent d'aimer, Greg, quant à lui, s'impose d'être comme tous les jeunes de son âge, c'est-à-dire d'avoir des relation sexuelles avec les filles et tout ce qui va avec. Mais,en faisant cela, n'essaie-til tout simplement pas de se mentir à lui-même en tentant de repousser l'attirance qu'il ressent pour Jordan ?

Un livre, qui traite, comme vous l'aurait compris, de plusieurs sujets de société, à savoir l'homosexualité et le fait que l'on se sente rejeté lorsque l'on décide de l'accepter mais aussi de religion. Un livre magnifique que je vous recommande vivement !
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Ce roman, doté d'une belle force magnétique, entrelace deux récits pour finalement tisser une histoire universelle : celle de la jeunesse, la jeunesse qui arpente péniblement le chemin de la conscience de soi qui mène à l'âge adulte. A l'heure où la quête de sens se fait impérieuse, où les certitudes et les convictions intimes vacillent, Linda Newbery rappelle que l'adolescence peut être une traversée douloureuse qui bouleverse les limites de l'engagement personnel.


Pour le jeune anglais Greg encore au lycée, c'est la découverte de cette vieille demeure bourgeoise de Graveney Hall, plus imposante que belle avec une façade en pierre de Portland et des ailes carrées en brique qui engage le jeune homme sur le chemin de la connaissance de soi.
Une maison abandonnée suite à un incendie en 1917, le fils du propriétaire alors engagé dans la Première guerre mondiale « considéré comme ayant été tué au moment de l'incendie», autant de mystères qui exercent une étrange fascination et pousseront Greg et Faith rencontrée sur le site à exhumer une histoire familiale tragique.

Le récit devient alors enquête, voyage dans le souvenir de cette maison qui renvoie à leur propre histoire et s'apparente à une «cathédrale à ciel ouvert» faisant naître chez chacun d'eux le désir de comprendre leurs propres engagements affectifs et religieux…


Avec une écriture dense et mélancolique, l'auteur a su saisir ce qui relève de l'ordre de l'imperceptible à l'oeil nu : les émotions naissantes, les doutes, les colères rentrées, les indéterminations qui assaillent un esprit adolescent à chaque nouvelle expérience mais aussi les intransigeances, les exaltations et les confusions. le propos prête à l'intensité des sentiments mais Linda Newbery a l'intelligence de laisser cette intensité flotter entre les lignes comme un exorcisme. Les secrets n'éclatent jamais au grand jour, ils pénètrent insidieusement l'esprit, se devinent lentement sans jamais emporter l'assurance d'une vérité crue.
Le lecteur savoura la faculté de l'auteur à évoquer avec grâce et permanence mêlées cette réflexion sur la quête d'identité et l'affirmation de soi, notamment la question de l'homosexualité face à la société, le choix entre revendication et refoulement.
Roman captivant.
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Graveney Hall est un ouvrage magnifique. Je l'ai lu avec le plus grand plaisir. Il soulève plein de questions. Les bonnes questions. Les seules, les vraies questions, les questions existentielles. Il n'y apporte évidemment pas de réponse. Heureusement, devrait-on dire. Elles ne sont pas de ce monde. Cela se saurait depuis que l'intelligence habite un être vivant.

Dieu tout puissant, Toi dont on loue la bonté, pourquoi restes-Tu insensible aux malheurs de Ta créature ? Pourquoi ne la rends-Tu pas aimante, sans restriction ?

Bien sûr, les esprits de deux adolescents, s'ils sont assez avancés en âge pour se poser ces questions, ne sont pas encore assez mûrs pour savoir que les réponses font défaut ici-bas. Faith et Greg, ces enfants de la société contemporaine britannique sont en proie à ces interrogations que leur inspirent leur esprit et leur cœur s'ouvrant au monde.

Faith, au nom prédestiné, est une jeune fille élevée dans une famille croyante et pratiquante. Elle se confronte à Greg, à la nature plus pragmatique. Intelligent et sociable, il reste toutefois ouvert à la controverse. Si la jeune fille restitue fidèlement les préceptes de son éducation religieuse, sans imaginer la remettre en cause, le jeune garçon demande en revanche quant à lui des signes ou des preuves, peut-être pas de l'existence de Dieu, mais pour le moins des effets de la bonté dont les fervents veulent Le gratifier. Son jeune regard le laisse perplexe au constat des tourments qui hantent les uns et les autres dans leur quête, peut-être pas du bonheur, mais d'une forme de sérénité en tout cas. Amitié, amour, pourquoi tant de difficultés à trouver sa voie. Surtout lorsque l'orientation sexuelle est en question.

Faith et Greg sont animés de conversations doctrinales enflammées, mais pas conflictuelles. Ils se retrouvent toutefois en terrain d'entente pour enquêter sur le mystère de la destruction par le feu de Graveney Hall, une superbe propriété de la banlieue de Londres, de la disparition tout aussi mystérieuse de son unique héritier durant la première guerre mondiale.

Au fil des chapitres, des incursions rétrospectives nous font découvrir l'histoire de cet héritier, Edmund Pearson. Il aura été le dernier de la lignée de cette famille bourgeoise prospère. On fait connaissance avec son engagement dans la guerre, ses amours compliquées, les contraintes familiales d'une éducation, si ce n'est rigoriste, en tout cas conforme aux règles morales de la bonne société anglaise du début du XXème siècle. On le découvre empêtré dans les mêmes interrogations qui occuperont l'esprit de Faith et Greg un siècle plus tard, sur l'absence de ce Dieu quand Sa créature est précipitée dans la folie de la guerre, ou encore livrée à des penchants que la morale de l'époque réprouve. Autres temps, autres mœurs, mais toujours les mêmes interpellations.

Il est donc grandement question de foi dans ce roman servi par une écriture très efficace. (Quelle est la part de la traduction dans cette qualité ?) Sans prosélytisme dévot, deux époques de la société anglaise s'évaluent au regard de leurs règles de vie contemporaines entre croyance et fatalisme.

Avec la même conclusion qui est de ne pas en avoir d'autre que la souffrance quand les cœurs sont malmenés dans leurs penchants. Une écriture faite de mots simples qui, du seul fait de leur arrangement en phrases bien senties, ont une belle aptitude à dépeindre la réalité. Pas seulement dans les descriptions, mais aussi dans les émotions et les sentiments.
C'est un très beau roman.
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Encore un titre vers lequel je ne serai pas allée sans le challenge ABC, et j'aurai eu tort.
Les personnages essentiels sont des adolescents. Greg, le point focal, lycéen, s'interroge sur son attirance pour Jordan, son copain de classe, sportif, intelligent, beau mais qui se lie peu, qui semble toujours sur ses gardes. Greg fréquente aussi son ancien copain qui a changé de lycée et est l'antithèse de Jordan, la vie c'est l'alcool et les filles.
Lorsqu'il n'est pas au lycée, Greg parcours la ville à vélo cherchant des sujets de photographie, sa passion. C'est ainsi qu'il découvre Graveney Hall, une ancienne demeure en ruines que des bénévoles restaurent, là il se lie avec Faith, la bien nommée, élève de Sainte Ursule. La foi inébranlable de cette jeune fille l'interroge et l'agace.
Il découvre aussi la violence que des collégiens, jeunes abrutis, qui s'amusent à détruire les statues de Graveney Hall, mais qui voient aussi l'ambivalence de sa sexualité naissante, peuvent provoquer chez lui.
Enfin il compare sa famille et celles de Jordan ou de Faith. Beaucoup d'interrogations donc pour ce jeune de 17 ans.
Parallèlement il enquête avec Faith sur le destin d'Edmund Pearson, jeune héritier de Graveney Hall « considéré comme ayant été tué » lors de la première guerre mondiale, formulation qui ne le satisfait pas.
Il y a donc beaucoup de chose dans ce roman, lu en une journée. le seul reproche que je ferai c'est le niveau de langage et de réflexion de ces jeunes, que ce soit entre eux ou en classe, lorsqu'ils analysent des poèmes pas exemple. Mais peut être l'enseignement anglais est-il infiniment supérieur à l'enseignement français et produit des jeunes qui en quelques minutes comprennent l'essence d'un poème. J'ai d'ailleurs été amusée de retrouver là, entre autres Thomas Hardy.

Challenge ABC
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
- Tu sais, il y a une grande différence entre ta famille et la mienne, dit Greg brusquement. Vous, vous parlez de plein de trucs. Pas chez moi. Nous, on est juste des gens qui vivent sous le même toit, et qui ne s'entendent pas forcément très bien.
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- Vous tenez à vous faire tuer ? dit le nouvel officier subalterne [...].
- Oui, mais les deux ensemble. Ou alors non.
Alex avait dit ces mots à l'oreille d'Edmund.
- On vit ensemble ou on meurt ensemble.
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- Dieu a Ses raisons pour tout. Nous n'avons pas à comprendre. Il faut juste accepter. C'est la volonté de Dieu.
- Donc si toi ou moi avions les reins en compote, il faudrait dire « Oh! Dieu doit avoir Ses raisons, c'est sûr, alors faisons avec ». C'est ça ? C'est ce que tu veux dire ?
- Oui, c'est exactement ce que je veux dire.
- Et si on t'avait embarquée pour Auschwitz et les chambres à gaz ? Si tu te trouvais coincée dans un tremblement de terre ? Ou en train de mourir de la famine ? Ça ferait partie du grand plan de Dieu ?
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"La photo, c'était plus facile : les images n'exigent pas d'explications. Vous pourriez exprimer quelque chose rien qu'en disposant deux motifs l'un à côté de l'autre."
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C'était de l amour - librement donné, librement reçu. Je refuse de regarder ça comme vous le regardez vous ! Et tuer des hommes à coups de grenades, tuer avec des balles, tuer à la baïonnette, tuer avec des gaz empoisonnés, ce n'est pas de la dépradation, peut-être ? Ce n'est pas un péché ? Non, d'après votre logique tordue, tuer c'est bien et aimer c'est mal ! - p. 342
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