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3,97

sur 552 notes
Je découvre cette oeuvre pour la première fois et je dois dire que j'ai trouvé la plume de Nosaka vraiment poignante. On nous y détaille ici toute l'horreur de la guerre et sa marque indélébile qui s'impreigne en chaque victime, marquant à jamais leurs âmes au fer rouge, laissant mort et désolation derrière elle. Où les lucioles viennent embellir les tombes. Une histoire saisisante qui vous prend à la gorge, vous coupant le souffle jusqu'à la dernière ligne.

J'ai aussi adoré la deuxième histoire de ma version "Les algues d'amérique" qui démontre la aussi le traumatisme des combats au travers du protagoniste Toshio obligé bien malgré lui de s'occuper d'un étranger américain. On oscille entre le passé marqué par les affres de la guerre et le présent. Une union que Toshio ressent comme étant maladroite.
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2010. Un matin comme un autre pour aller au boulot. Comme tous les jours, je monte dans le RER un bouquin sous le coude, le trajet passe plus vite comme ça.

Aujourd'hui, ce sera La tombe des lucioles, d'Akiyuki Nosaka.

Mis à part le fait qu'il a été adapté en un dessin animé que je n'ai pas vu par les studios Ghibli, je ne sais pas de quoi ça parle. Typiquement un achat "au titre", en me disant que le jour où je regarderai l'adaptation, j'aurai des éléments de comparaison. J'entame donc le livre sans la moindre idée de ce qui m'attend.

1945. Un enfant meurt seul dans une gare de Kobe, dans l'indifférence générale. L'introduction nous met tout de suite dans l'ambiance.
Le récit nous entraîne dans les pas du jeune Seita, quatorze ans, et de sa petite soeur Setsuko, quatre ans. Leur père disparaît au combat, et leur mère meurt brûlée lors des bombardements de Kobe.
Ils se retrouvent alors livrés à eux-même dans une ville dévastée par les bombes, et trouvent d'abord refuge chez une tante.
Forcément, cela ne va pas se passer comme prévu, et Seita décide de fuir en entraînant alors sa petite soeur, enchaînant les mauvaises décisions jusqu'à cet instant final dans une gare de Kobe.

Je suis en 1945. Je suis à Kobe. Je suis les deux enfants dans leur fuite à travers les bombes. Je subis avec eux la faim, la misère. Je ressens l'amour d'un frère pour sa petite soeur, l'univers magique que Seita essaie de préserver à sa petite soeur malgré leur monde qui s'effondre. le style est simple, empreint de poésie, enfantin tout autant que violent, cru et cruel. le texte est court, quelques mois tout au plus pour Seita et Setsuko, à peine le temps du trajet pour moi.

2010. Je pleure seul dans un RER, dans l'indifférence générale.
2020. J'ai toujours pas eu le courage de regarder le dessin animé.
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Cet ouvrage regroupe deux nouvelles ainsi qu'une préface explicative sur la vie de l'auteur et les textes.

La tombe des lucioles :

Au sortir de la seconde guerre mondial, deux orphelins doivent survivre sur les décombres. Nosaka Akiyuki dans ce récit inspiré de sa propre expérience de vie, décrit les difficultés de la survit dans un Japon ravagé par la guerre avec une précision qui sent le vécu. un récit prenant, mais triste, tellement triste qu'il vous faudra un moral d'acier pour ne pas sombrer dans la dépression. Un texte à manier avec précaution...

Les algues d'Amérique :

Est un condensé de souvenirs des rapports entres les soldats américains et le peuple Japonnais durant l'après guerre. Des relations souvent conflictuels ou le ressentiment se mêle à l'incompréhension. L'auteur nous livre ses réflexions souvent amusantes notamment sur les corps athlétiques des Américains très différents de ceux des autochtones.
Un texte au genre totalement différent du premier et qui laisse entrevoir le potentiel comique de Akiyuki, avec son utilisation de l'argot d'Osaka comme le précise la préface, mais forcément difficilement traduisible.
Cette seconde nouvelle est plaisante mais un bon cran en dessous de la tombe des lucioles dans l'intensité et l'émotion.
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Vous avez très certainement vu le dessin animé (inspiré du premier récit), le tombeau des lucioles.
Sinon, vous devriez, vraiment.

La première nouvelle, la plus célèbre et la plus bouleversante à mon sens, a reçu le prix Naoki en 1968. L'auteur y raconte de façon pathétique mais fine et retenue, la lente agonie de deux orphelins de guerre. Seita et sa petite soeur fuient une série de bombardements à l'occasion de laquelle leur mère va mourir, gravement brûlée. Leur père est parti, embarqué sur un navire, mais on comprendra plus tard que lui non plus, ne reviendra pas.

Ils fuient la cousine lointaine qui les héberge, et partent. La faim aura successivement raison de la petite fille et du jeune garçon.

Autour de cette histoire se greffe une analyse subtile et approfondie de la culpabilité et de la solitude. L'auteur a brillament évité le pathos plein de clichés et ridicule en optant pour un style sobre (ndlr: sobre en ce qui concerne la description de la détresse - le vocabulaire reste très riche) et terriblement efficace. Vraiment touchant et très dur.

Cela contraste beaucoup avec le second récit, "Les algues d'Amérique" (...)

http://lelabo.blogspot.com/2006/12/la-tombe-des-lucioles.html
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Le quotidien terrible de ces enfants est rendu palpable par les longues phrases qui convoquent les sens, même si ce n'est pas de la manière la plus agréable qui soit. Les aliments moisis, les odeurs corporelles, la crasse, l'urine et la diarrhée, les poux, les asticots et la gale, les sirènes assourdissantes des alertes aériennes, la cohabitation avec la mort et avec les morts… la réalité de la guerre prend aux tripes, écoeure autant qu'elle désespère. Et puis, il y a cette ouverture affreuse dans laquelle Seita meurt seul, dans une gare, un fait qui semble totalement banalisé, pour les vivants autour de lui, par le lieu et l'époque.
Signalons également la langue qui surprend par moment. Au milieu des phrases très « littéraires » surgissent des mots d'argot, de l'oralité. Comme pour convoquer un peu la voix de ces enfants, trop vite usés, rongés, dévorés par le conflit, les privations, l'injustice, l'avarice de certains proches, l'indifférence…

Je reconnais des qualités à ce récit. Pourtant, il m'a manqué un ingrédient essentiel : il ne m'a pas touchée autant qu'il aurait dû, autant que je l'aurais souhaité avec une telle histoire. Quel aspect du livre faut-il incriminer ? Peut-être est-il trop rapide, peut-être l'intériorité de Seita et de Setsuko n'est-elle pas assez développée, le récit restant assez factuel…

J'ai tenté de lire Les algues d'Amérique, la seconde nouvelle de ce livre dans lequel la femme du narrateur invite un couple d'Américains rencontré à Hawaï lors de vacances. Il parle des relations avec les États-Unis, avec la langue anglaise également, avant, pendant et après la guerre, mais je serai bien en peine de vous en titre car j'ai fini par sauter des passages puis des pages puis par totalement l'abandonner. J'ai été totalement imperméable au récit, à l'humour et à cette présentation ultra dense qui ne laisse la place à aucune pause.

Une lecture mitigée qui a déçu les attentes que j'en avais. Pas totalement déplaisante, ni intéressante, mais qui n'a pas su réellement me bouleverser.

Lien : https://oursebibliophile.wor..
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Inspiré de la vie de l'auteur, ce roman a lui même était adapté par le Studio Ghibli en film d'animation "Le tombeau des lucioles".
L'histoire est très courte, environ 70 pages. L'adaptation suit très bien le livre, il n'y a donc pas de surprises.
L'émotion est tout aussi intense à la lecture de ces lignes.
En effet, le style de l'auteur participe grandement à cette lecture bouleversante. L'écriture est rythmée par des phrases très longues, très peu de ponctuations et des mots simples, crus, réels. Pas de florilège pour parler de la guerre. Cette abomination n'a pas besoin qu'on parle d'elle par figure de style. L'horreur n'a pas de détour.
En bref, une lecture poignante, rapide, qui vous laisse pantois lorsque la dernière page se tourne. Difficile de reprendre son quotidien après ça.
J'avais vu le film d'animation lorsque j'avais 10 ans, et il m'avait profondément troublé. Je peux dire 18 ans plus tard que le livre m'a fait le même effet.
Le livre propose une autre nouvelle de l'auteur, qui parle d'un japonais qui a vécu la guerre et qui bien plus tard reçoit une famille d'américains chez lui. Son inconfort face à l'étranger est perceptible, le traumatisme de la guerre étant toujours présent.
Cette histoire évoque également la prostitution, une lecture encore une fois très franche et saisissante.
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Au travers de cette courte nouvelle semi autobiographique, Nosaka Akiyuki semble s'infliger l'expiation en se mettant à mort sous les traits du petit Seita. Il règle là aussi quelques comptes avec sa mémoire, celle des années de l'après-guerre. Orphelin né en 1930 d'une mère qu'il n'a jamais connu, d'un père qu'il ne rencontrera que plus tard et par hasard, Nosaka a vécu la guerre dans sa famille d'adoption à Kôbe. Il a quatorze ans quand il voit tomber du ciel en août 1945 une mort aveugle lâchée comme une manne par un ennemi invisible et hors d'atteinte. Pour l'adolescent pétri d'éducation militaro-nationaliste, cette expérience des bombardements dépasse l'horreur. C'est l'effondrement de toutes ses certitudes, celle d'être né pour être soldat, celle d'une guerre où il s'en va l'arme au poing , combattre glorieusement, et si le destin le veut, se sacrifier en héros pour l'Empereur. Devant les bombes c'est une autre réalité qu'il faut apprendre : l'instinct, la fuite-panique, une affreuse impuissance et après les bombes, l'humiliation pour survivre, le chacun pour soi la patrie pour tous, le sentiment d'avoir été trahi. Sentiment qui se brouille chez Nosaka, peut-être d'avoir trahi son destin de victime innocente et de sentir peser sur sa conscience un triple poids : celui d'avoir abandonné sa mère adoptive sous les bombes, d'avoir au lendemain de la défaite, laissé mourir sa soeur de faim au milieu de la dévastation, bref de s'en être finalement bien tiré de ce cauchemar, en y laissant le sien.
Cette nouvelle commence donc le 22 septembre 1945 par le dernier souffle de Seita adossé à l'une des colonnes de la gare à Sannomiya. Un cadavre de petit miséreux sans famille parmi tant d'autres « ramassés » tous les matins. Flash back ensuite sur le tournant dramatique qu'a pris son existence lors du bombardement de Kôbe du 5 août 1945 par une escadre de 350 B29.
Sa mère mourut de suite de ses brûlures et sa petite soeur Setsuko sur le dos, il part rejoindre des parents à Nishinomiya, chez qui ils furent rapidement indésirables. Ils finirent par se refugier dans une cave et vécurent des larcins de Seita qui visitait les maisons durant les alertes d'attaques aériennes.
Cette nouvelle, adaptée en film d'animation en 1987 montre sans concession aucune le pauvre sort des enfants devenus orphelins lors de bombardements en 1945. Une lecture qui ne peut laisser indifférent.
Nosaka Akiyuki reçut le prix « Naoki », la plus haute distinction couronnant au Japon les auteurs de la littérature dite « populaire » pour cette nouvelle ainsi que pour « Les algues d'Amérique » .
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Ma vision du long métrage d'animation réalisé par Isao Takahata a précédé la lecture de court mais puissant roman.
C'est écrit avec grâce et précision, dans une belle qualité d'épure qui évite de tomber dans le mélodrame.
Malgré tout, c'est bien d'un drame qu'il s'agit et l'on ressort en larmes des pages de ce livre...
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Sous la poétique d'un titre onirique comme La tombe des lucioles se cache une nouvelle d'une intensité et d'une portée assez rare. Akiyuki Nosaka nous raconte une histoire de guerre, celle de Seita et de sa petite soeur Setsuko.

En réalisant que Akiyuki Nosaka était adolescent (comme son personnage principal Seita) pendant les bombardements de Kobe, on prend conscience de le force de cet oeuvre et de sa notion autobiographique et testimoniale.

On ne peut pas enlever à Akiyuki Nosaka un style particulier. Ce style, je n'ai pas réussi à en dessiner les contours. Je n'en ai pas entendu la musique. Mais, heureusement, cela ne change pas grand chose à la manière dont j'ai reçu La tombe des lucioles, comme une claque!

L'histoire, sous cette forme anodine, sans pathos ni misérabilisme, est d'une telle intensité qu'il est impossible de rester insensible. Et ce sujet trop peu abordé dans les récits de guerre, de ce que sont, de ce que deviennent les civils, les enfants pendant ces périodes troubles est abordé dans La tombe des lucioles.

Akiyuki Nosaka n'épargne pas aux lecteurs toute l'horreur de la guerre et de ses corollaires. Et dans la seconde nouvelle de ce recueil, Les algues d'Amérique, l'auteur traite un autre sujet tout aussi intéressant, bien que moins tragique que La tombe des lucioles, l'après-guerre et l'acceptation de la paix ou comment vivre avec les ennemies du passé.
La suite sur le blog…
Lien : http://livrepoche.fr/la-tomb..
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Cela faisait longtemps que j'avais envie de lire cette nouvelle. le long-métrage du studio Ghibli se trouve dans ma vidéothèque depuis un moment, mais j'avais décidé de ne pas le visionner avant d'avoir lu l'histoire. Je me réjouissais de la découvrir et en fait j'ai été très fortement déçue… Disons simplement que je n'ai pas du tout réussi à me faire au style de l'auteur ce qui a bloqué et ralenti mon rythme de lecture, entachant mon plaisir et ne me permettant pas d'entrer dans l'histoire.

Si le thème était tout bonnement passionnant, le traitement proposé par l'auteur n'aura pas su éveiller mes émotions et encore moins me donner envie de lire son histoire. Déjà la mise en page est sous forme de gros bloques de descriptions qui alourdissent les pages et coupent un peu l'envie; ensuite, le récit en lui-même est beaucoup plus lent que ce que je pensais et assez entrecoupé, ce qui donnait des fois l'impression d'avancer par saccades, ce qui est moyennement agréable.

Ce n'est pas pour autant que je n'ai pas été touchée par ce qui arrive à nos héros. J'ai versé ma petite larme et j'ai souffert avec eux. Cette histoire est forte et nous plonge dans l'enfer de la guerre, c'est pourquoi elle reste à lire pour ceux qui arrivent à accrocher au style. Cela s'est avéré trop tortueux de mon côté. Je ne parle même pas de la deuxième nouvelle, qui, même si elle était intéressante avec le côté « cultures différentes qui se côtoient », n'a pas réussi à m'intéresser davantage.

En bref, il est difficile d'apprécier tous les styles d'écriture et je n'ai pas accroché à celui de l'auteur. Mais j'ai hâte de regarder le long-métrage et de voir ce que les studios Ghibli ont fait de cette histoire et comment ils l'ont transposée à l'écran, car elle a un potentiel énorme.
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