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EAN : 9782253121077
91 pages
Le Livre de Poche (14/03/2008)
3.28/5   1458 notes
Résumé :
"C'est une histoire d'amour dont les épisodes ont été mélangés par un fou."
A la suite d'un chagrin amoureux, le narrateur, 30 ans, coursier, devient insensible. Il perd son boulot pour en retrouver un autre, plus conforme à son nouvel état : tueur à gages. Pas d'états d'âme à viser la cible, s'acquitter d'un crime parfait. Sinon une excitation nouvelle, une soif d'accomplir un geste quasi divin. Un jour, on lui demande d'exécuter un ministre et toute sa fami... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (128) Voir plus Ajouter une critique
3,28

sur 1458 notes
Ça se lit vite, c'est assez efficace, pas désagréable, par moment même assez piquant, mais on se dit qu'un peu de boulot en plus n'aurait pas nui.
On ne peut certes pas reprocher au personnage-narrateur, Urbain, qui deviendra Innocent, de manquer d'originalité. Suite à un bête chagrin d'amour, pour échapper à la douleur, notre héros s'arrache le coeur, commet un suicide sensoriel, et s'installe dans une sorte de néant. Et ça ne passe pas - plus de sensation, plus de sentiments, sauf pour ce qui ne correspond pour lui à rien de connu, comme Amnesiac de Radiohead. Heureusement, il est engagé comme tueur à gages, ce qui lui procure à nouveau émotion et jouissance, et va même finir par ranimer celui qui de ses sens était le plus mort, «celui qui rendait mystérieusement capable de cristalliser autour d'un être » - l'amour.
Ce personnage décalé et sa bizarre histoire d'amour sont intrigants, mais auraient pu - non, auraient dû - être mieux exploités. On reste sur sa faim - à moins d'avoir un appétit d'hirondelle, bien sûr.
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Je précise d'emblée que je ne suis pas du tout une fine connaisseuse de l'oeuvre d'Amélie Nothomb, et je ne vais donc pas m'aventurer à comparer ses romans les uns aux autres faute de points de repère. Ma seule incursion jusqu'ici dans l'univers nothombien a été la lecture des « Catilinaires » il y a plus de vingt ans (oufffff... tant que ça...) et après tout ce temps, il m'en reste un vague sentiment de malaise. Ce « Journal d'Hirondelle » est arrivé dans mes mains par hasard, et je me suis dit qu'il fallait vérifier si celui-ci faisait bien les choses.
Or doncques, nous avons un quidam qui apparemment souffre beaucoup de sa dernière rupture amoureuse, au point qu'il souhaite ardemment ne plus rien ressentir. Et il y arrive. Mais, enfermé dans sa carapace étanche à tout sentiment, il est néanmoins en manque de sensations. Fortes, les sensations. Car pour se sentir à nouveau vivant, il a désormais besoin d'éprouver des choses extravagantes. C'est donc tout naturellement qu'il devient tueur à gages. Un sociopathe glacial qui tue pour se sentir revivre, c'est extrême et paradoxal. Et quand, ô miracle, il tombe à nouveau amoureux, cela devient (auto)destructeur.
Métaphorique et amoral, ce court roman teinté d'absurde est une histoire dans laquelle l'amour, au-delà de la rationalité, est à la fois ravageur et rédempteur. le coeur a ses raisons...

Une hirondelle ne fait pas le printemps,
Pour moi, ces quelques pages n'ont pas l'épaisseur d'un roman.
Lu à tire-d'aile, ce texte ne me laisse point de souvenir marquant.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Comment naquit Urbain, qui finit par devenir Innocent...
C'est une courte trajectoire de folie et d'amour, que m'a conté la plume d'acide cynique d' Amélie Nothomb.
Le héros devient tueur, seul destin et issue qui lui semble convenir après une rupture sentimentale. Tuer comme ultime moyen de jouissance, comme anesthésique, comme drogue du plaisir.
Mais, rien ne dure et Urbain va tomber sur un os en forme de...tueuse. L'hirondelle viendra à point pour qu'Urbain change de personnage en même temps que de prénom: Innocent, aussi vrai que faux, aussi crédible que destiné.
J'ai bien apprécié ce livre, court et sans gras, juste avec ce qu'il faut de mystère à rester flotter une fois le mince volume refermé.
Une sorte d'art de l'épure par une auteure diantrement douée.
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J'ai rechuté, j'avais dit dans mes dernières critique des ouvrages d'Amélie Nothomb que j'essaierais de me calmer un peu concernant ma boulimie concernant ses écrits mais lorsque j'ai vu cet ouvrage, rapporté par l'une de mes lectrices à la médiathèque pour laquelle je travaille, je n'ai pas pu résister à le tentation de l'emprunter à mon tour.

Cette lecture m'a légèrement dérangée car j'ai eu un peu l'impression de me plonger dans une histoire de nécrophilie, même si le terme employé est beaucoup trop fort et qu'il n'y a rien de tel concernant les actes mais pourtant. Urbain, ou du moins est-ce le nom de notre héros au début de l'histoire, celui qu'il s'est attribué lui-même pou exercer sa nouvelle fonction, celle de tueur à gages est un homme complètement instable. Engagé pour le compte d'un Russe, riche à souhait à qui l'on passe tous ses caprices mais qu'il ne rencontrera jamais, passant toujours par l'un de ses hommes de main, Urbain prend un plaisir vicieux à tuer à la chaîne tous les hommes ou femmes que l'on lui ordonne de tuer. Ses victimes, il ne les connaît pas jusqu'au jour ou on lui assignera la tâche d'assassiner non seulement un ministre mais aussi toute la famille de ce dernier. Parmi eux, une jeune adolescente à qui son père a violé son intimité en lui dérobant son journal intime - acte que sa fille ne lui pardonnera jamais, étant elle-même prête à le tuer pour cela. Lorsque Urbain aura accompli sa fameuse mission et qu'il tombera sur ce dit journal, il résistera aussi bien que peu à la tentation de le lire mais la tentation fut trop forte. Une fois sa lecture achevée et bien que la jeune fille ne se mette pas complètement à nue en ne dévoilant ses secrets les plus intimes, pour Urbain, c'est tout comme. Ce sera pour lui une révélation, des révélations des plus pures qu'il n'ait jamais entendues et cela, il compte bien le garder pour lui tout seul, quitte à donner sa propre vie. Cette jeune jouvencelle, elle est désormais et à lui seul et il se promet que personne d'autre ne lira ses révélations. Cette pucelle, cette douce vierge, n'appartiendra qu'à lui et ce, même si il doit donner sa propre vie pour cela.

Une écriture toujours aussi fluide mais pas si légère que cela tant, comme je l'ai dit en amorce de cette critique, les faits m'ont légèrement dérangés même si ils ne sont nullement relatés de manière choquante mais il y a tout de même un côté pervers dans le rôle du héros qui m'a perturbé. Tel était probablement l'intention de l'auteure et si c'était bel et bien le cas, je dois dire qu'elle a accompli sa mission à la perfection. A découvrir mais attention, âmes sensibles, s'abstenir !
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Amélie Nothomb est une empêcheuse de tourner en rond.
Chaque roman révèle une nouvelle facette de son art.
Journal d'Hirondelle ne déroge pas à la règle.
Ici, nous découvrons les réflexions, les pensées et l'âme d'un tueur à gages, un fou, apparemment incapable d'émotions suite à un chagrin d'amour, qui se retrouve bouleversé par le journal intime d'une jeune fille qu'il a assassinée froidement.
Histoire improbable qui ouvre tous les possibles.
Histoire qui met le lecteur face à sa responsabilité de prendre ou non parti.
Histoire qui l'invite à se plonger dans les ressentis d'un méchant.
Histoire qui crée la surprise en découvrant qu'il peut y ressentir une certaine compassion.
Histoire dérangeante à souhaits qui le fait sortir de sa zone de confort.

Journal d'Hirondelle comme une mauvaise fable dans laquelle le bien et le mal, l'amour et la haine se mélangent pour embrouiller nos émotions.
Et je dois avouer, ça me plaît bien !


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Citations et extraits (124) Voir plus Ajouter une citation
Il y a des musiques qui obsèdent au point d'empêcher de dormir et même de vivre. Le cerveau les reprogramme en boucle, à l'exclusion de n'importe qu'elle autre forme de pensée. Au début, cette dépossession de soi au profit d'une mélodie est une jouissance. On s'exalte de ne plus être qu'une partition et d'avoir échapper ainsi à des ruminations pénibles. La force physique et l'ardeur au travail s'en accroissent.
Peu à peu, les méninges commencent cependant à souffrir. Chaque note de la gamme a son siège dans la matière grise et, comme ce sont toujours les mêmes qui sont sollicitées, une ligne de crampe se dessine dans la tête. Le parcours de la musique devient le chemin de croix de l'influx mental. C'est d'autant plus bizarre que cela ne produit aucun décibel: il s'agit seulement de l'idée du son. Elle suffit à assourdir et à crisper jusqu'à la folie.
Difficile de se libérer de ce que l'on a pris pour une libération.
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[Incipit.]

ON se réveille dans l'obscurité sans plus rien savoir. Où est-on, que se passe-t-il ? L'espace d'un instant, on a tout oublié. On ignore si l'on est enfant ou adulte, homme ou femme, coupable ou innocent. Ces ténèbres sont-elles celles de la nuit ou d'un cachot ?
On sait seulement ceci, avec d'autant plus d'acuité que c'est le seul bagage : on est vivant. On ne l'a jamais tant été : on n'est que vivant. En quoi consiste la vie en cette fraction de seconde où l'on a le rare privilège de ne pas avoir d'identité ?
En ceci : on a peur.
Or, il n'est pas de liberté plus grande que cette courte amnésie de l'éveil. On est un bébé qui connaît le langage. On peut mettre un mot sur la découverte innommée de notre naissance : on est propulsé dans la terreur du vivant.
Durant ce laps de pure angoisse, on ne se rappelle même pas qu'au sortir du sommeil peuvent se produire de tels phénomènes. On se lève, on cherche la porte, on est perdu comme à l'hôtel.
Et puis les souvenirs réintègrent le corps en un éclair et lui rendent ce qui lui tient lieu d'âme. On est rassuré et déçu : on est donc cela, on n'est donc que cela.
Aussitôt se retrouve la géographie de sa prison. Ma chambre débouche sur le lavabo où je m'inonde d'eau glacée. Que tente-t-on de récurer sur son visage, avec cette énergie et ce froid ?
Ensuite se déclenche le circuit. Chacun a le sien, café-cigarette, thé-toast ou chien-laisse, on a réglé son parcours de manière à avoir le moins peur possible.
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On se réveille dans l'obscurité sans plus rien savoir. Où est-on, que se passe-t-il ? L'espace d'un instant, on a tout oublié. On ignore si l'on est enfant ou adulte, homme ou femme, coupable ou innocent Ces ténèbres sont-elles celles de la nuit ou d'un cachot ?
On sait seulement ceci, avec d'autant plus d'acuité que c'est le seul bagage : on est vivant. On ne l'a jamais tant été : on n'est que vivant.
En quoi consiste la vie en cette fraction de seconde où l'on a le rare privilège de ne pas avoir d'identité ?
Et ceci : on a peur.
Or, il n'est pas de liberté plus grande que cette courte amnésie de l'éveil. On est un bébé qui connaît le langage. On peut mettre un mot sur la découverte innommée de notre naissance : on est propulsé dans la terreur du vivant.
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"Ce qui rend un texte sacré, c'est soit d'avoir été lu par le monde entier, comme la Bible, soit, au contraire, d'avoir été soigneusement dérobé à la lecture de quiconque. Il ne suffit pas à l'écrit de ne pas avoir été lu, ou trop de manuscrits mériteraient le nom de sacrés. Ce qui compte, c'est la profondeur du besoin qu'on a de cacher le texte."
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- Tu n'as pas de coeur, l'entendis-je dire dans mon dos.
Je n'en avais plus, en effet. Cet espace de souffrance et de plénitude n'habitait plus ma poitrine, qui n'était plus jamais ni trouée, ni irriguée.
A la place, il y avait une pompe mécanique facile à ignorer.
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Sur France Inter, Amélie Nothomb a choisi de dénoncer une injustice à ses yeux : les musées qui obligent trop souvent leurs visiteurs à réserver en ligne.
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