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Citations sur Stupeur et Tremblements (359)

C'est une grande chose que de savoir quand on va mourir. On peut s'organiser et faire de son dernier jour une oeuvre d'art. Au matin, mes bourreaux arriveront et je leur dirai : "J'ai failli ! Tuez-moi. Accomplissez mon ultime volonté : que ce soit Fubuki qui me donne la mort. Qu'elle me dévisse le crâne comme à un poivrier. Mon sang coulera et ce sera du poivre noir. Prenez et mangez, car ceci est mon poivre qui sera versé pour vous et pour la multitude, le poivre de l'alliance nouvelle et éternelle. Vous éternuerez en mémoire de moi."
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Monsieur Haneda était le supérieur de monsieur Omochi, qui était le supérieur de monsieur Saito, qui était le supérieur de mademoiselle Mori, qui était ma supérieure. Et moi, je n'étais la supérieure de personne.
On pourrait dire les choses autrement. J'étais aux ordres de mademoiselle Mori, qui était aux ordres de monsieur Saito, et ainsi de suite, avec cette précision que les ordres pouvaient, en aval, sauter les échelons hiérarchiques.
Donc, dans la compagnie Yumimoto, j'étais aux ordres de tout le monde.
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L'hygiène sanitaire ne va pas sans hygiène mentale.
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Il retrouva assez de souffle pour rugir :
- Bouffe !
C'était mon châtiment. Qui eût pu croire que manger du chocolat vert constituerait un acte de politique internationale ?
Je tendis la main vers le paquet en pensant que les choses s'étaient peut-être passées comme cela, au jardin d'Eden :
Eve n'avait aucune envie de croquer la pomme, mais un serpent obèse, pris d'une crise de sadisme aussi soudaine qu'inexplicable, l'y avait contrainte.
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Si le langage était une forêt, m'était-il possible de cacher, derrière les hêtres français, les tilleuls anglais, les chênes latins et les oliviers grecs, l'immensité des cryptomères nippons, qui en l'occurrence eussent été bien nommés ?
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Toute existence connaît son jour de traumatisme primal, qui divise cette vie en un avant et un après et dont le souvenir même furtif suffit à figer dans une terreur irrationnelle, animale et inguérissable.
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Entre le suicide et la transpiration, n'hésite pas. Verser son sang est aussi admirable que verser sa sueur est innommable. Si tu te donnes la mort, tu ne transpireras plus jamais et ton angoisse sera finie pour l'éternité.
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Il est permis de s'extasier sur ce parcours inexorable de la divinité jusqu'aux cabinets. On dit d'une cantatrice qui peut passer du soprano au contralto qu'elle possède une vaste tessiture : je me permets de souligner l'extraordinaire tessiture de mes talents, capables de chanter sur tous les registres, tant celui de Dieu que de madame Pipi.
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"Le plus drôle, c'était que Piet Kramer n'avait rien remarqué du scandale dont il était l'objet ni de la crise intérieure qui suffoquait la si gentille mademoiselle Mori. Les narines de cette dernière palpitaient : il n'était pas difficile d'en deviner la raison. Il s'agit de discerner si l’opprobre axillaire du Hollandais communiait sous les deux espèces.
Ce fut là que notre sympathique Batave, sans le savoir, compromit sa contribution à l'essor de la race eurasienne : avisant un dirigeable dans le ciel, il courut jusqu'à la baie vitrée. Ce déplacement, rapide développa dans l'air ambiant un feu d'artifice de particules olfactives, que le vent de la course dispersa à travers la pièce. Il n'y eut plus aucun doute : la transpiration de Piet Kramer puait.
Et personne, dans le bureau géant, n'eût pu l'ignorer. Quant à l'enthousiasme enfantin du garçon devant le dirigeable publicitaire qui survolait régulièrement la ville, personne ne sembla s'en attendrir.
Quand l'odorant étranger s'en alla, ma supérieure était exsangue. Son sort devait pourtant empirer. Le chef de la section, monsieur Saito, donna le premier coup de bec :
- Je n'aurais pas pu tenir une minute de plus !
Il avait ainsi autorisé à médire. Les autres en profitèrent aussitôt :
- Ces blancs se rendent-ils compte qu'ils sentent le cadavre ?
- Si seulement nous parvenions à leur faire comprendre qu'ils puent, nous aurions en Occident un marché fabuleux pour les déodorants enfin efficaces !"
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Récapitulons. Petite, je voulais devenir Dieu. Très vite je compris que c'était trop demander et je mis un peu d'eau bénite dans mon vin de messe: je serais Jésus. J'eus rapidement cnscience de mon excès d'ambition et acceptai de "faire" martyre quand je serais grande.
Adulte, je me résolus à être moins mégalomanne et à travailler comme interprète dans une société japonaise. Hélas c'était trop bien pour moi et je dus descendre un échelon pour devenir comptable. Mais il n'y avait pas de frein à ma foudroyante chute sociale. Je fus donc mutée au poste de rien du tout. Malheureusement - j'urais dû m'en douter-, rien du tout c'était encore trop bien pour moi. Et ce fut alors que je reçus mon affectation ultime: nettoyeuse de chiottes.
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