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Invitation au ranch de Broken Heart ( ou si vous préférez, au ranch du Coeur Brisé ) avec cet ouvrage de Dan O'Brien.
Ce dernier, que j'avais déjà découvert fauconnier passionné, s'est lancé dans une formidable aventure qui ressemble à un sacré défi : faire de l'élevage de bisons.
Dans le petit ranch de Broken Heart , O'Brien va , sans trop d'expérience, mais beaucoup de bon sens, réussir le défi de passer d'une terre à vaches à une terre à bisons.
Élever du bétail ( non pas domestique, mais bien sauvage ) sans passer par l'engraissement, les hormones, les vitamines, mais seulement de la bonne herbe, comme au temps des indiens, est ce vraiment possible ou juste le rêve d'un doux illuminé ?
Dan O'Brien nous raconte avec beaucoup de simplicité une tranche de sa vie et en même temps une belle aventure. Cette expérience a plusieurs objectifs, et permettre aux grandes plaines de revivre n'en est que un parmi bien d'autres.
Cet amoureux de la nature reste un auteur de référence pour moi dans ce domaine.
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Reconvertir un élevage de vaches en un élevage de bisons dans les Grandes Plaines du Dakota. Tel est le défi que doit relever Dan O'Brien pour la survie financière de son ranch. Mais la dimension de ce récit est dans la philosophie présidant au choix, dans la démarche suivie de respect des habitats naturels.
Le ton du récit est celui d'un journal où l'on suit attentif chaque étape, chaque décision, chaque questionnement, chaque achat de bisons, où l'on côtoie chaque partenaire.
Dan O'Brien a dû repartir de zéro, se réinventer, pour employer un terme à la mode, et surtout mettre les mains dans le cambouis. Il nous raconte aussi bien les travaux du ranch, les caractéristiques des animaux que la construction des clôtures, le transport du bétail ou encore les investissements financiers permanents. Calculette en mains il jongle au quotidien avec l'angoisse de ne pas tomber dans le rouge. Ce qui le guide c'est la force de sa conviction et sa passion pour le bison adapté à son milieu.
Biologiste de formation il privilégie le retour à un élevage loin des dérives scientifiques et industrielles de l'agriculture américaine. O'Brien nous fait part de ses incertitudes, de ses découragements, des incompréhensions qu'il rencontre quand le rancher moyen des Grandes Plaines, maillon d'un système, pense plutôt rentabilité et business.
Cette autobiographie étalée sur deux années est écrite avec honnêteté sans langue de bois. Elle n'épargne ni les tenants de l'élevage intensif perçu comme un simple centre de profit, ni le surpâturage destructeur des prairies, ni les erreurs des générations précédentes, ni l'extermination des bisons du siècle précédent et encore moins l'importation de nos valeureuses charolaises ravalées au rang de peintures sur le paysage, indécrottables ongulés incapables de s'acclimater au rigoureux climat des Grandes Plaines.
La commercialisation de la viande de bison est abordée brièvement, non sans gêne, comme une étape incontournable.
Le récit évite l'écueil d'un trop grand professionnalisme. Ce n'est pas un manuel de savoir-faire à l'usage des futurs éleveurs. C'est une oeuvre équilibrée attachante qui suit le rythme des saisons, sans temps mort où la vision d'ensemble et la finalité de l'entreprise l'emportent.
Contrairement à ses congénères de Tom McGuane à Jim Harrison, ayant troqué leur habit de citadin pour le Stetson de l'Ouest américain, Dan O'Brien n'a pas déserté un jour la ville. L'amour de la prairie et la révélation de son choix de vie il les a eus dès l'enfance et l'acte d'écrire a été le corollaire indispensable.
Face à l'échec de l' « autoroute dorée [où] ceux qui possédaient une vache sont venus s'écraser sur le pare-brise de cette économie en roue libre» Bison futé lui a intelligemment conseillé d'emprunter les itinéraires bis.

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Pour finir le challenge USA, un dernier livre en parfaite adéquation avec l'image des USA, les bisons !

L'auteur relate son expérience d'agriculteur dans les terres des grandes plaines, terres dévastées par une agriculture inadaptée, ce n'est rien de le dire, dans le cadre de l'expansion vers l'Ouest . On comprend mieux la grande dépression de 1930 et ces images et romans sur ces agriculteurs qui quittaient tout pour errer vers un hypothétique emploi. La terre arable a disparu , le climat est extrêmement difficile et se lancer dans un ranch semble une idée ...étrange. A l'usage, l'élevage s'avère une activité peu rentable et destructrice de cet environnement. L'auteur va se tourner vers un autre élevage, le bison, il tente ainsi de réunir l'histoire et l'écologie de cette région.

Le récit est instructif et réaliste, on est loin de l'écologie idéologique sentimentalisme, il s'agit d'un travail dont on doit pouvoir vivre tout en réunissant les meilleures conditions pour les animaux et la terre.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Autant se rendre à l'évidence, je suis faible. Il s'en est à peine fallu d'un titre, Buffalo for the Broken Heart, pour que j'offre sans retenue mon petit coeur, d'habitude si bien camouflé et plutôt récalcitrant, à ce livre dont j'ignorais tout.

Dans le genre non-fiction, je lis sur la musique, mais essentiellement sur l'inévitable avancée vers l'apocalypse, conséquence logique de l'entêtement à la surexploitation aveugle et contre-nature de tout et tous par l'Homme.
Et oui, me voilà donc absorbée dans la découverte de l'histoire des Grandes Plaines et de ce constat de décennies d'imposition de traditions européennes à une terre sauvage et cette volonté de la dompter, depuis la Conquête de l'Ouest et se poursuivant de nos jours. Une terre sauvage qui ne rend que ce qu'on lui donne.

À chaque récit de massacre historique de peuples, de faune et de flore ou anecdote sur les malheurs d'une famille locale s'appliquant souvent à bon nombre de fermiers de la région à travers les générations, mon petit coeur se serre alors que mon cerveau se fait lentement et violemment une meilleure idée de la toile de fond de ce bouquin.

Au fil de la prose presque poétique de Dan O'Brien, je me suis prise à volontairement ralentir ma lecture pour mieux savourer la progression de la réalisation d'un projet, d'une envie, presque utopique l'heure de l'exploitation capitaliste et de la surconsommation irraisonnée.
Un témoignage honnête et sans concession, en particulier sur O'Brien lui-même, dans ses difficultés, ses angoisses et sa solitude face à un but titanesque d'aider à la restauration de l'état naturel des Grandes Plaines. Une éthique convainquante. Mais aussi un questionnement constant et des doutes qui réapparaissent à chaque nouvelle étape. Un respect tout particulier, sobre et discret, pour la culture des indiens et certaines traditions et pensées qui semblent accompagner l'aventure de Dan O'Brien et de ses bisons.

Et la fin du mythe du garçon-vacher libre avec son troupeau errant au fil du vent dans un paysage sublime et sans limite. Mais ça, il fallait s'y attendre.

Ce livre est LE coup de coeur pour mon année de lecture 2012, pour ce rayon de soleil et ces instants de bonheur fragile dans la réalité rude des Grandes Plaines. Un déclaration d'amour qui fait du bien et qui donne envie!
À partager autant que possible.
Dan O'Brien, merci.
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Dan O'Brien sait trouver les mots pour parler nature, écologie, développement durable, agriculture… En tout cas, j'avais l'impression qu'il me parlait directement.

Le surpâturage n'est jamais bon. Très tôt, mon père avait créé des parcelles pour les vaches de mon grand-père et ensuite pour nos chevaux. Papy faisait déjà des tournantes dans ses semis.

L'auteur, dans son roman autobiographique, met le doigt sur un autre problème que le surpâturage dans les Grandes Plaines des États-Unis : la présence des vaches, animal qui ne s'y trouvait pas avant et qui n'a rien à y faire, surtout dans des prairies clôturées, où elles gaspillent l'herbe (les animaux gaspillent souvent quand il y a trop à manger) et détruisent les biotopes qui s'y trouvaient avant, du temps où les bisons marchaient sur les plaines, avant l'arrivée des génocidaires Blancs.

Bien que les Amérindiens pensaient que les bisons seraient éternels, jamais ils n'ont réussi à mettre l'animal en voie de disparition. Bien que parfois, ils les tuaient uniquement pour les langues (donnant la mauvaise idée aux Blancs), jamais les bisons ne se retrouvèrent aussi peu sur le territoire.

Puisque les vaches ne sont pas adaptées au climat rude des grandes plaines, puisqu'elle n'a rien à y foutre, puisque l'agriculture se casse la gueule et que plus personne ne sait rembourser ses emprunts, notre auteur a eu l'idée de revenir à la grosse bêbête noble qui passaient sur ces terres : les bisons (à ne pas confondre avec le Bison qui arpente les terres du site Babelio et que je salue).

Oui, j'ai apprécié la plume de Dan O'Brien, cela faisait longtemps que je souhaitais lire ce roman de nature writing et j'ai mis du temps à le trouver. Il n'a même pas eu le temps de dire ouf qu'il était dévoré.

Attention, ne cherchez pas un récit trépident ou bourré de suspense, bien qu'il soit angoissant pour un éleveur de savoir s'il réussira, ou pas, à rembourser la banque, si ses bêtes vivront, s'il arrivera à manger à sa faim… Ok, suspense présent !

Dans ces pages, vous trouverez surtout le récit d'une conversion, des récits de nature, d'élevage (bovins ou de bisons), de montage de clôture, ainsi que d'un morceau de l'Histoire des États-Unis, des Amérindiens et d'un homme qui aimerait que la nature retrouve son état d'avant, celui d'avant qu'on ne foute tout en l'air.

O'Brien est un conteur qui m'a envouté, comme je vous le disais, j'avais l'impression qu'il me parlait personnellement.

Son récit a trouvé des échos en moi, du temps où j'étais gamine et que je suivais mon grand-père partout, dans sa ferme. Certes, je ne suis pas passionnée d'élevage bovin (pas du tout, même), mais maintenant, j'aurais bien envie de goûter du bison, élevé par l'auteur, et tué à la carabine, dans sa prairie, sans le stress des abattoirs et l'engraissement dans des paddocks où les bisons sont malheureux.

C'est un roman de nature writing, mais pas que… c'est aussi une charge sur le capitalisme effréné qui nous pousse à moult conneries, à bien des hypocrisies, à bien des horreurs sur les animaux, la nature et les hommes.

C'est aussi une ode à la nature, à une vie plus saine, une vie faite de petites choses, du travail acharné, du respect des autres êtres vivants et une ode à la liberté. le but ne doit pas être la course aux rendements, mais au bien-être personnel (celui qui n'est pas monnayable).

Un excellent roman, même si vous y connaissez que pouic à l'élevage de vaches ou de bisons, car la Nature, ça devrait parler à la majorité d'entre nous… Non ?

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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François Busnel, qui a entrepris une traversée des Etats-Unis en rencontrant les grands écrivains américains fait halte dans le Dakota du Sud. Près de Rapid City, dans cette région marquée par la conquête de l'Ouest, il rencontre Dan O'Brien. Cet auteur cow-boy, fortement imprégné par la culture indienne, raconte sa survie dans son livre «Les Bisons du Coeur-brisé».
Le périple de François Busnel se poursuit dans le Wyoming : visite à Craig Johnson, Alexandra Fuller; puis direction Livingston, dans le Montana, à la rencontre de Jim Harrison.

Suivez le périple de François Busnel dans l'Ouest américain : paysages MAGNIFIQUES et des écrivains emblématiques. Que du bonheur !

http://www.pluzz.fr/les-carnets-de-route-de-francois-b--2012-02-23-20h35.html
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Pour les amateurs de plaines et de nature, de climat rigoureux avec une goutte de désespoir, ce livre est une petite merveille.
Dan O'Brien réussit l'exploit de nous intéresser, presque malgré nous, aux bisons et au sort des Grandes Plaines du Dakota ! Un peu d'histoire, d'ornithologie, de notions d'élevage et de gestions des espaces, deux doigts d'agriculture et beaucoup de contemplation, le vent ébouriffe nos cheveux et notre regard se pose sur les petits bisonneaux dorés avec émotion. Dan O'Brien raconte l'histoire de son ranch, ses réussites, ses échecs, les amitiés durables, la solidarité entre voisins et nous emporte par monts et par vaux à la suite de son troupeau.
Cela peut sembler vaguement sans intérêt dit comme ça, mais son écriture a le don de rendre tout cela extraordinaire et terriblement prenant !
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Les bisons du coeur-brisé est le récit d'un homme, qui se bat pour la viabilité de son ranch, en posant un regard critique sur les ravages causés par cette course éffrénée au rendement au mépris du respect de l'environnement. Acculé par les dettes et la pression des banques, il donne des cours de littérature. Un témoignage sensible qui prone pour une culture raisonnable, respectant les saisonnalités. Loin du cliché de cow-boy véhiculé par le cinéma américain, Dan O'Brien est un fermier qui a réussit à réintroduire sur ces terres des bisons, loin de la rentabilité à outrance, il a trouvé le courage et la force de vivre en adéquation avec son idéal écologique. Comme quoi, le retour au respect de la nature n'est pas forcément utopique. A méditer et bein sur à lire.
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Suivez Bison futé !
Comment un éleveur de vaches surendetté des Grandes Plaines américaines peut-il captiver un lectorat à cent coudées et à une distance sidérale des problématiques et des lieux ? le mystère est total mais dès les premières lignes d'un journal de cow-boy idéaliste, le charme opère et l'ennui potentiel se sublime en un vif intérêt qui ne se relâchera jamais. Il n'y a pas que la vie d'un homme en balance dans le récit d'O'Brien. le travail incertain qu'il entreprend va tenter de le réconcilier avec ses profondes convictions dans le respect d'une nature dégradée à comprendre, à respecter et à restaurer. le lecteur sait tout de suite que l'enjeu dépasse les frontières du Dakota et pose des questions fondamentales. On suit donc l'entreprise d'un homme sensible et cultivé, connaisseur et amoureux des grands espaces qui ose se lancer dans l'élevage des bisons. Il lui faut tout apprendre, tout découvrir et ne pas se laisser abattre car les obstacles semblent parfois insurmontables à commencer par le pari de mettre ses dernières économies dans l'achat de bisons et de clôtures. Parallèlement, on découvre sa vie sentimentale sobrement évoquée mais poignante ainsi que son voisinage, humain et bouleversant : « […] je suis entouré de plusieurs millions d'hectares de terre et quand ma vie semble partir en lambeaux, je grimpe dans mon pick-up et je roule. […] Je pensais aux traites qu'il me faudrait rembourser en octobre et à la chute récente et inexplicable du prix de la viande qui allait réduire mes revenus de moitié. Je roulais trop vite et, en débouchant sur un talus poussiéreux, j'ai failli m'encastrer dans un énorme bison ». de cette rencontre accidentelle, O'Brien va en faire une découverte providentielle. Alors que la vache importée d'Europe est inapte au sol et au climat américains, le bison est ici chez lui. Il sait faire sourdre l'eau du sol en le piétinant. Son pelage exceptionnel lui permet de résister au blizzard et sa viande goûteuse est d'une saveur et d'une texture incomparables. Bien des choses justes sont dites dans ce livre superbe qui ouvre une voie salutaire dans le vaste monde endeuillé : « Je suis persuadé que la matrice se rétablit, que le cycle se restaure. Quand je m'agenouille et que je plonge la main à travers les boucles d'herbe… j'imagine les vibrations du sol sous les sabots. Je sens les bisons évoluer parmi ce tout et je comprends qu'ils sont éternels, aussi immuables que la roche, aussi puissants qu'un vent de prairie ». le style sobre et linéaire de l'écrivain s'accorde à la vastitude des grandes plaines. Un fois l'épilogue et la postface lus, le lecteur n'a plus qu'une envie, celle de plonger avec le faucon pèlerin dans les « Rites d'automne » du même auteur que le lecteur conquis a pris définitivement en sympathie.
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Dans ce récit autobiographique, Dan O'Brian nous livre ici son rêve: faire revivre les Grandes Plaines en y réintroduisant un de ces premiers habitants, le bison. Une épopée passionnante où l'on chemine avec l'auteur dans les Grandes Plaines américaines.

Un livre qui m'a fait sortir de ma zone de confort et dont je ne regrette absolument pas la lecture. J'ai été passionnée par le récit de Dan O'Brian, que je pensais au départ pure fiction. L'auteur nous fait partager ses difficultés à élever cet animal mythique qu'est le bison. Avec lui, je me suis totalement immergée dans ces grands espaces, partageant la vie d'autres éleveurs au milieu de ces lieux au climat pas toujours facile. Alternant entre l'histoire des Grandes Plaines et messages écologiques, Dan O'Brian nous offre un roman qui donne envie de prendre son cheval et son chapeau de cow-boy et d'aller parcourir ces plaines mythiques. Adepte du grand air et des paysages magnifiques, ce livre est pour vous. Pour moi, c'est sans doute une de mes plus belles découvertes littéraires de cette année.
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