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Au départ, il s'agit simplement du récit d'un fauconnier qui décide d'apprendre à son faucon pèlerin, né en captivité, à retrouver ses instincts sauvages. Mais c'est en fait une histoire sincère de laquelle se dégage une beauté farouche et un savoir biologique épatant.

On suit Dan O'Brien dans son témoignage quotidien et authentique. En traversant le continent, il fait des remarques biologiques, typiques d'une éducation américaine ancienne : les différentes espèces d'oiseaux, leur habitat, leur nourriture et leurs prédateurs. Les parties de chasse auxquelles on assiste sont présentées comme un art ancestral, une tradition respectueuse où l'homme ne fait qu'un avec la nature et s'imprègne de ce qui est plus puissant que lui. On ne peut qu'être admirateur de l'instinct animal que l'on connait trop peu.

Le trip de Dan O'Brien a quelque chose d'émancipateur en ce que sa vie se résume à poursuivre les oiseaux, et à perpétuer le cycle naturel de prédation. Or, à mesure qu'il rencontre des obstacles, et qu'il fait référence à des ouvrages et récits célèbres d'Hommes ayant essayé de préserver la liberté sur leurs terres (Indiens, trappeurs…), on comprend que la fauconnerie est une activité infime face à la destruction de l'environnement.

L'histoire de Dan O'Brien prend ainsi place dans des enjeux écologiques et moraux plus importants, dans la cause animale anti-capitaliste et matérialiste. Il en résulte un roman frappant de sincérité et de simplicité, peut-être un peu désillusionné, qui nous donne envie de partir sur les routes pour ne dépendre que de la nature, comme au départ.
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C'est une magnifique découverte. J'étais parti pour lire les "bisons de broken heart" et finalement, presque par hasard, c'est l'histoire de Dan O Brien et de son faucon pèlerin, Dolly, qui est tombé entre mes mains.
Les descriptions sont belles et simples, les noms d'oiseaux sont nombreux: tétras à fine queue, tétras pâles, canards pillet, fuligule à tête noire, colin de Virginie, hérons, bruants vesperax, sturnelles.... et beaucoup d'autres encore.
L'auteur nous entraîne dans ses parties de chasse avec ses chiens et son faucon, avec beaucoup de détails et de sensibilité. Il pose un regard sur la nature, et nous partage ses réflexions profondes sur l'évolution du monde, la destruction des milieux naturels et des peuples autochtones.
Cela m'invite à poursuivre mes lectures de cet auteur... bientôt les bisons sur les vastes plaines du Dakota du sud.
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En général, quand des chasseurs se targuent de connaître la Nature et de la protéger, ou – selon l'humeur du moment – je rigole doucement ou je fulmine. Je dois avouer que Dan O'Brien et ses « Rites d'automne » m'ont fait voir les choses différemment. Quand le narrateur part, avec ses deux chiens et son fusil, parcourt de nombreux kilomètres, côtoie la faune et la flore, et finit par revenir avec un canard ou un tétras, on est loin du viandard qui tire sur tout ce qui bouge et est à la défense de l'environnement ce que le KKK est à l'antiracisme. Surtout, quand le narrateur, ayant récupéré une femelle faucon rescapée, se fait fauconnier pour apprendre la chasse à sa petite protégée, aux fins, un jour, de lui rendre sa liberté, le texte relève sans conteste du nature writing.
Le récit est agréable, non sans un certain charme suranné. C'est beau dans les descriptions, très précis lorsqu'il s'agit de traiter de fauconnerie, plutôt touchant dans le récit de la relation entre l'homme et le faucon : le livre se lit avec plaisir.
En fait, avec ce type d'ouvrage, la catégorisation de roman est inappropriée. On est en plein dans du reportage, mais en l'espèce, du grand et du beau reportage.
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Born to be alive !
Le faucon pèlerin a bien failli être rayé de l'azur et porté sur la liste béante des espèces éteintes du seul fait de la prédation humaine. Dans l'Après-guerre, le DDT répandu en masse sur les cultures tuait le faucon dans l'oeuf puisque la coquille fragilisée par le pesticide était trop mince et se brisait avant l'éclosion de l'oisillon [voir « Printemps silencieux » de la biologiste américaine Rachel Carson, © 1962]. Une poignée d'hommes luttait pour réintroduire l'espèce, la relâcher dans la nature mais tout restait à apprendre et à faire car rendre à son état sauvage un rapace né en captivité n'est pas dans l'ordre des choses. Dan O'Brien va s'y employer corps et âme. Après un lâcher catastrophique dans les montagnes de l'Ouest américain, trois jeunes pèlerins font les délices d'un aigle, O'Brien récupère la jeune femelle faucon pèlerin, Blue, qu'il rebaptise Dolly. Il décide de tout tenter pour l'acclimater à sa future vie libre en suivant la voie migratoire du rapace, du nord au sud des Etats-Unis, jusqu'au golfe du Mexique. D'abord accompagné par Erney, un ami fermier, Dan O'Brien se lance ensuite seul dans l'aventure métaphysique où l'osmose s'installe entre l'homme, ses chiens de chasse, le rapace et la nature. le respect pour la vie sauvage n'empêche pas la chasse, le buffetage, le plumage et la décapitation des proies par le faucon. O'Brien lui-même tue des oiseaux et s'en délecte en les mangeant. Sarcelle, tadorne, tétras constituent des mets délicats. Ce côté chasseur esthète finit par irriter d'autant plus que l'homme compatit à la mort du gibier en toute connaissance de cause. Qu'il mange son rôti de tétras en silence ! le récit d'apprentissage du fauconnier et de son rapace peut aussi paraître de temps à autre ennuyeux, faisant du surplace alors même que l'oiseau prend son essor. Pourtant, l'histoire dégage une étonnante intensité par instant. Les apartés de l'auteur sur l'histoire de l'Ouest sont captivantes car les réflexions suivent un parcours géographique chargé d'une histoire à peine écrite, en pointillé et elles réveillent les fantômes vibrant d'une humanité farouche, des Trappeurs libres tel John Colter au Sioux Oglala Crazy Horse. Enfin, sans emphase, Dan O'Brien montre la nature dans sa splendeur et son amenuisement. L'épisode de la jeune Californienne voulant faire bâtir dans une zone naturelle sensible tout en prétextant aimer la nature est édifiante et symptomatique d'une incapacité à vivre dans la beauté originelle du monde. La délicatesse des observations révèle un esprit d'une grande finesse d'analyse : « J'ai observé Dolly dans son plumage immature sombre, ses pattes d'un jaune virant au bleu, ses longs doigts fins, ses ongles d'ébène. A cet instant, elle a levé une patte pour se gratter le menton avec autant de délicatesse qu'une femme se frotterait le nez à une soirée mondaine. […] Elle s'est tournée vers moi et ses yeux noirs m'ont transpercé. Si les yeux sont le miroir de l'âme, celle du pèlerin est profonde et majestueuse. » Les dernières pages sont superbes de retenue, survolant les années avec une économie de moyen et un grand pouvoir d'évocation. L'épilogue et la postface sont brefs et sertis sous un sceau d'une belle dignité, d'une véritable humilité et d'une franche lucidité : « Nous passerons notre vie au centre du continent, entourés du mouvement de milliers d'oiseaux. Nous resterons à jamais blottis entre le vert et le brun de la terre et le bleu infini d'un ciel de prairie. »
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Grand bain de nature et de grands espaces du nord ouest américain avec ce récit à la fois touchant et vivifiant de la tentative d'accompagnement au retour à la vie sauvage de Dolly, jeune femelle faucon épervier née en captivité.

On ne peut douter de l'honnêteté intellectuelle ni de la conviction écologique de Dan O'Brien, qui, tout américain qu'il est (on chasse et mange quand même pas mal de viande dans ce périple!), parvient à susciter l'empathie envers la vaillante Dolly même à ceux de ces lecteurs qui, comme moi, ne sont pas particulièrement intéressés par les bêtes à plume.
Ce récit fait du bien, et même s'il finit par lasser un peu, on y respire large, ce qui n'a pas de prix.
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En poste dans un programme de réimplantation du faucon pèlerin dans les montagnes rocheuses américaines, Dan O'Brien se retrouve à s'occuper personnellement d'un des fauconneaux dont le relâchement dans la nature à été un échec. de la frontière canadienne au Golfe du Mexique, il emmène son oiseau dans un voyage imitant la migration hivernale du gibier. Entre l'écrivain et le rapace un lien fort se tisse.

Dan O'Brien, très habile pour entraîner le lecteur à sa suite et l'immerger totalement dans son univers, décrit merveilleusement bien les grands espaces américains, des plaines du nord aux massifs montagneux de l'Ouest.
Si les détails techniques sur l'art de la fauconnerie sont nombreux, on se laisse néanmoins facilement aller à la contemplation face aux vols majestueux et autres parties de chasse de ses fiers oiseaux de proies.
Dolly, la jeune femelle faucon va t'elle finalement réussir à prendre son envol ? Malgré l'infime chance de retour à la vie sauvage, on se prend à espérer...

Un beau récit par un auteur naturaliste passionné, qui m'a bien dépaysé, malgré quelques passages un peu « Royal canin ». Mais bon, à défaut de m'avoir passionné, ils m'auront au moins fait sourire.
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Les faucons pèlerins ont frôlé l'extinction aux États-Unis. En cause, le DDT, un puissant insecticide aux conséquences dramatiques pour l'environnement. Après son interdiction, Dan participe à un projet de réinsertion de pèlerins dans leur habitat naturel. Une tentative qui concerne cinq jeunes oiseaux ayant eu le contact le plus fugace possible avec l'homme se solde par un échec suite à l'attaque d'un aigle royal. Seule une femelle survit et, ayant besoin de soins, sa vie en captivité semble être désormais inéluctable. Fasciné par l'esprit de liberté qui habite les faucons, Dan fera le pari fou de, paradoxalement, s'inspirer des techniques de domestication classiques pour aider Dolly à prendre malgré tout son indépendance et participer aux migrations. Du Montana au Nouveau-Mexique, en passant par le Dakota du Sud et le Colorado, leur périple sera bien sûr une source de connaissances sur la fauconnerie mais ce texte foisonne également de réflexions sur l'écologie, les politiques agricoles, l'histoire amérindienne qui l'inspire énormément dans sa vision du monde, et de touchantes parenthèses illustrant les côtés les plus attachants de l'Amérique rurale. Un récit avant-gardiste dans sa description d'une nature flamboyante menacée par ceux-là mêmes qui l'admirent et l'habitent si mal.
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Véritable ode aux grands espaces et aux espèces américaines en danger, ce petit livre se lit aussi comme un récit d'aventure : le narrateur parviendra-t-il à rendre Dolly, son faucon, à son milieu naturel ?
Adepte du nature writing, j'ai passé un agréable moment en compagnie de Dan O'Brien, qui traverse les Etats-Unis pour relâcher son faucon. Comme souvent dans ce genre de récits, des considérations sur les changements que l'homme impose à son environnement, et leurs conséquences sur tout un écosystème. Quelques scènes de chasse avec les chiens, captivantes même pour des non-chasseurs comme moi. Beaucoup de complicité avec les chiens, mais aussi avec l'oiseau, sur lequel on apprend beaucoup de choses.
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Un très beau récit pour tous les amoureux de la nature.
Dan O'Brien, est un spécialiste reconnu du faucon pèlerin et a beaucoup oeuvré pour sa réintroduction dans l'Ouest des États-Unis.
Il va nous raconter l'histoire de Dolly, une jeune faucon qu'il va emmener dans un périple de plusieurs milliers de kilomètres dans l'objectif de lui permettre de se refamiliariser avec la vie sauvage.
Dan O'Brien, à travers ce récit nous emmène aussi à réfléchir à l'avenir de notre planète en racontant des exemples d'agriculture et d'élevage intensifs.
On sent chez cet auteur un respect de la nature et de sa faune et flore, même si nous assistons à des scènes de chasse...
Un beau voyage, qui m'a donné envie de continuer à découvrir les autres livres de cet auteur...
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J'ai comme toujours passé un très bon moment en compagnie de Dan O'Brien. Ce roman évoquant la relation entre l'auteur et son faucon est magnifique. Toujours d'aussi belles descriptions et surtout de superbes reflections philosophiques qui nous permettent de sortir changer de ce livre.
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