Voici une énième adaptation en BD de la fable politique et célèbre dystopie de
George Orwell.Cet album aux couleurs directes est une belle façon de découvrir un monument de la littérature du XXème siècle.
Dans la ferme du Manoir de
Mr Jones, Sénateur, le plus vieux cochon réunit les animaux et leur parle de son rêve. Il les pousse à l'insurrection afin qu'ils reprennent leur liberté et ne soient plus exploités par les hommes et leur martèle que tout ce qui va sur deux pattes est un ennemi. Après la mort de Sénateur,
Boule de Neige et Napoléon, deux autres gorets reprennent ses enseignements pour en faire un système de pensée qu'ils nomment « l'Animalisme » secondé en cela par La Jacte un jeune porcelet grassouillet. Les réunions secrètes s'organisent plusieurs nuits par semaine afin d' instaurer les principes de « l'Animalisme » qui se décline en sept commandements qui devront régler la vie de tous les animaux de la ferme. C'est lorsque
Mr Jones fortement alcoolisé, comme souvent, oublie de les nourrir que les animaux se révoltent, chassent les humains et brulent tout ce qui rappelle leur asservissement aux hommes.
Le temps passe les animaux triment pour le bien de la communauté et sont heureux, même s'ils se rendent compte que les cochons ne travaillent pas et mangent davantage, mais ne sont-ils pas les têtes pensantes. Rapidement, des divergences opposent Napoléon et
Boule de Neige à la tête du pouvoir. Par de sournoises manoeuvres et l'aide de ses chiens, retirés très tôt à leur mère et élevés secrètement pour lui obéir au doigt et à l'oeil, Napoléon chasse
Boule de Neige pendant que le non moins sournois La Jacte fait reconnaitre à tous le merveilleux sacrifice de Napoléon envers la communauté car il va devoir maintenant oeuvrer seul à son très lourd fonctionnement.
C'est tout naturellement que les cochons vont ensuite s'installer dans la maison du fermier, manger à sa table, dormir dans son lit. Tous se sentaient encore égaux malgré cette dérogation à la règle qu'ils s'étaient fixée de ne jamais résider dans la maison.
Les années passent et la ferme semble s'être enrichie sans pour autant que les animaux eux-mêmes ne soient plus riches, sauf naturellement les cochons et les chiens. Toutefois tous gardent en eux le sentiment d'honneur et de privilège qu'ils éprouvent en tant que membres de
la ferme des Animaux. Aucun n'a renoncé à ses vieux rêves et aucun n'appelle « maître » son semblable.
Mais par une belle soirée, en rentrant à la ferme après une journée de dur labeur, ils aperçoivent les cochons qui marchent sur leurs pattes arrière.
C'était le monde à l'envers. Après cela, plus rien ne les étonna…
C'est avec cette forme de satire digne
De La Fontaine que
George Orwell dénonce tous les régimes autoritaires et totalitaristes. Cette version édulcorée afin d' être accessible au plus grand nombre me donne maintenant envie de lire le roman .