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George Orwell (Autre)
EAN : 9782246827733
176 pages
Grasset (20/10/2021)
3.83/5   44 notes
Résumé :
Suite à l’insurrection menée contre les hommes, deux cochons règnent en maître sur la Ferme des Animaux. Napoléon et Boule de neige agissent au nom de la liberté pour régir une société nouvelle, égalitaire, où tous leurs Camarades seraient débarrassés de l’oppression des humains. Mais rapidement, des clivages apparaissent au sein de la classe dirigeante. Les intérêts personnels, la soif de pouvoir et les trahisons silencieuses risquent désormais de mettre à mal la g... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Après l'entrée de ses oeuvres dans le domaine public en 2020 et la cascade d'adaptations en bandes dessinées de son roman le plus connu « 1984 » qui s'ensuivit, voici qu'Orwell est à nouveau sous les feux de la rampe en cette fin d'année avec la parution dans le 9 e art de pas moins de trois adaptations d'un autre de ses ouvrages phares : « La Ferme des animaux ». La maison Grasset, après avoir publié la version de « 1984 » de Fido Nesti dans la traduction de Josée Kamoun, récidive avec un autre brésilien, l'illustrateur et bédéiste Odyr, aux pinceaux et une version inédite du texte par l'autrice française.
*
Ce court roman, paru initialement en 1945 décrit l'insurrection des animaux de la ferme du Manoir qui prennent le pouvoir en en chassant leur fermier Mr Jones afin de créer une société égalitaire. Ils remplissent ainsi le voeu du cochon Sénateur qui prônait un discours animaliste fondé sur les principes d'égalité et de solidarité des animaux. Dans un premier temps, ces derniers s'organisent démocratiquement mais les cochons, qui sont les plus intelligents, vont rapidement s'imposer comme les chefs et se comporter de manière inique voire violente. Progressivement les idéaux promulgués vont être bafoués et le reste des animaux réduits à un état de servage encore plus déplorable que lorsqu'il se trouvaient sous le joug humain.
*
Sous couvert de conte animalier, ce texte se veut en fait une critique cinglante du régime stalinien en particulier (on peut voir la caricature du petit père des peuples dans Napoléon et un avatar de Trotski dans Boule de neige), d'ailleurs, les exégètes du temps ne s'y trompèrent pas puisque le roman initialement écrit en 1943 ne put être publié avant la fin de la guerre car Staline était allié de l'Angleterre ! Puis il fut, au contraire, à l'aube de la guerre froide, brandi comme un étendard et même adapté pour la première fois en bande dessinée par Freeman et Pett en 1951 afin de toucher un maximum de personnes et largement distribué par l'Information Research Department britannique dans le cadre de ses opérations de propagande anticommuniste et en particulier aux pays du tiers monde ! Mais au-delà, c'est avant tout une fable sur les dangers inhérents à tout processus révolutionnaire. Orwell y critique notamment l'endoctrinement et la manipulation idéologique des masses, le culte de la personnalité du chef, la modification du passé par l'histoire officielle. Cette critique des totalitarismes et des sociétés de contrôle trouve, à l'instar de « 1984 », de troublants échos dans notre société actuelle.
*
La traduction concise et efficace de Josée Kamoun (bien plus percutante à mon sens que celle qu'elle proposa pour « 1984) », révèle bien cette dimension du texte dont elle garde la substantifique moelle en s'en émancipant. Je suis moins convaincue en revanche par le travail d'Odyr. Si son jeu sur les couleurs s'avère intéressant (les vignettes s'assombrissent au fur et à mesure que le quotidien des animaux se révèle tragique), le traitement réaliste et la sagesse de la mise en page me gênent. On a plus affaire à une illustration qu'à une adaptation : on a de jolies peintures à l'huile qui peuvent même parfois rappeler les toiles de Rosa Bonheur mais pas vraiment de peinture au vitriol avec des animaux anthropomorphes et un rythme dynamique voire cartoonesque pourtant bien présent dans le roman. Quand Orwell écrivait « la Ferme des animaux », Calvo faisait paraître « La bête est morte » et l'on aurait aimé pouvoir retrouver dans l'album d'Odyr la même force que dans ce chef d'oeuvre de la satire animalière… ce qui a été en revanche magistralement réussi par Félix Delep et Xavier Dorison dans leur variation libre autour de l'oeuvre d'Orwell : « le château des animaux ».

Merci néanmoins à la fondation Orange et aux éditions Grasset de m'avoir permis de découvrir cet album.
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Voici une énième adaptation en BD de la fable politique et célèbre dystopie de George Orwell.Cet album aux couleurs directes est une belle façon de découvrir un monument de la littérature du XXème siècle.
Dans la ferme du Manoir de Mr Jones, Sénateur, le plus vieux cochon réunit les animaux et leur parle de son rêve. Il les pousse à l'insurrection afin qu'ils reprennent leur liberté et ne soient plus exploités par les hommes et leur martèle que tout ce qui va sur deux pattes est un ennemi. Après la mort de Sénateur, Boule de Neige et Napoléon, deux autres gorets reprennent ses enseignements pour en faire un système de pensée qu'ils nomment « l'Animalisme » secondé en cela par La Jacte un jeune porcelet grassouillet. Les réunions secrètes s'organisent plusieurs nuits par semaine afin d' instaurer les principes de « l'Animalisme » qui se décline en sept commandements qui devront régler la vie de tous les animaux de la ferme. C'est lorsque Mr Jones fortement alcoolisé, comme souvent, oublie de les nourrir que les animaux se révoltent, chassent les humains et brulent tout ce qui rappelle leur asservissement aux hommes.
Le temps passe les animaux triment pour le bien de la communauté et sont heureux, même s'ils se rendent compte que les cochons ne travaillent pas et mangent davantage, mais ne sont-ils pas les têtes pensantes. Rapidement, des divergences opposent Napoléon et Boule de Neige à la tête du pouvoir. Par de sournoises manoeuvres et l'aide de ses chiens, retirés très tôt à leur mère et élevés secrètement pour lui obéir au doigt et à l'oeil, Napoléon chasse Boule de Neige pendant que le non moins sournois La Jacte fait reconnaitre à tous le merveilleux sacrifice de Napoléon envers la communauté car il va devoir maintenant oeuvrer seul à son très lourd fonctionnement.
C'est tout naturellement que les cochons vont ensuite s'installer dans la maison du fermier, manger à sa table, dormir dans son lit. Tous se sentaient encore égaux malgré cette dérogation à la règle qu'ils s'étaient fixée de ne jamais résider dans la maison.
Les années passent et la ferme semble s'être enrichie sans pour autant que les animaux eux-mêmes ne soient plus riches, sauf naturellement les cochons et les chiens. Toutefois tous gardent en eux le sentiment d'honneur et de privilège qu'ils éprouvent en tant que membres de la ferme des Animaux. Aucun n'a renoncé à ses vieux rêves et aucun n'appelle « maître » son semblable.
Mais par une belle soirée, en rentrant à la ferme après une journée de dur labeur, ils aperçoivent les cochons qui marchent sur leurs pattes arrière.
C'était le monde à l'envers. Après cela, plus rien ne les étonna…
C'est avec cette forme de satire digne De La Fontaine que George Orwell dénonce tous les régimes autoritaires et totalitaristes. Cette version édulcorée afin d' être accessible au plus grand nombre me donne maintenant envie de lire le roman .

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Au cours de cette année, George Orwell n'a cessé d'être mis à l'honneur, avec de nouvelles traductions de « 1984 » et « La ferme des animaux », mais aussi des adaptations en bandes dessinées. C'est grâce à « lecteurs.com » et la fondation Orange que j'ai pu découvrir cette adaptation illustrée par Odyr et traduite par Josée Kamoun. Je connais bien le texte, pour l'étudier avec mes classes de 3ème, et cette nouvelle traduction m'a un peu perturbée au début, car les noms des personnages sont différents de ceux auxquels je suis habituée. Ainsi, Sage l'Ancien devient « Sénateur » et Brille-Babil laisse place à « La Jacte »...personnellement, j'avais une préférence pour les premières versions des noms.
Concernant l'histoire, on retrouve le propos critique d'Orwell, dénonçant dans un apologue aux allures de fable, l'enfer que devient une utopie quand elle n'est pas préparée, quand on veut l'imposer à toute force. Après avoir chassé les hommes de la ferme du Manoir, les animaux prennent le pouvoir et organisent la gestion de leur ferme… mais très vite, ils se laissent dominer par le cochon Napoléon qui met en place une véritable dictature. Peu à peu, les commandements qui garantissaient l'égalité de tous sont foulés, bafoués, pour n'aboutir qu'à un seul : « tous les animaux sont égaux mais certains sont plus égaux que d'autres ».
Orwell fait avec ce livre une analogie assez explicite et particulièrement critique à l'égard des conséquences de la Révolution bolchévique, et de la dictature stalinienne.
Après avoir lu les deux premiers tomes du « Château des animaux », j'avoue avoir été un peu déçue par cette adaptation : disons que c'est plutôt une jolie illustration du texte qu'une bande dessinée. Je m'attendais à des vignettes, des animaux individualisés et humanisés comme dans le livre, mais les dessins ne laisse que peu de place au mouvement, c'est dommage.
Merci à Orange et aux éditions Grasset pour cette découverte, que je ne manquerai pas de partager avec mes élèves.
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J'ai eu l'occasion de lire "La Ferme des animaux" de George Orwell, d'abord publié en 1945, ici, c'est une reprise illustrée par odyr.bernardi, traduite par Josée Kamoun.

Une ferme en Angleterre où les animaux sont exploités par un fermier, ils se tuent au travail, mènent une vie misérable et ils sont conscients que dès qu'ils ne serviront plus à rien, ils partiront à l'abattoir. Un jour, Sénateur, un cochon décède. Après ça, trois cochons : Boule de Neige, Napoléon et La Jacte se rebellent, ils vont convaincre les autres animaux de la ferme, qu'il est possible de vivre sans fermier et, surtout, de gérer la ferme sans humains. Un nouveau monde les attend: celui de la liberté.

Mais chassez le naturel, il reviendra vite au grand galop. Et au fond, les cochons ne sont pas si différents des hommes.

Un conte philosophique qui nous parle encore aujourd'hui, car il est rempli de critiques de l'endoctrinement et de la manipulation des masses. Les cochons vont manipuler tous les autres animaux et ils vont accepter, se rendre compte de rien. Subir en se disant :" Tout est mieux qu'avec le fermier". Alors qu'au fond, ils vivaient bien pires.

Parlons graphisme !
Comme vous le savez, je ne suis pas vraiment BD/ roman graphic. Pourtant, j'ai tout de suite été attirée par ce livre. J'ai beaucoup apprécié les illustrations d'Odyr. Je ne peux pas vraiment beaucoup parler des illustrations, car je ne m'y connais pas forcément beaucoup! Mais je trouvais important de mentionner que je les avais beaucoup appréciées et cela a influencé mon achat.

Quant à l'histoire, je l'ai trouvée très plaisante et réelle, un peu effrayante à la fois. Comme si tout était cyclique (cette pensée me fait peur).
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Dans une ferme au coeur de l'Angleterre, une insurrection se prépare. Les animaux n'en peuvent plus de l'oppression des humains. Eux qui mènent une vie misérable et laborieuse où la peur de l'abattoir est omniprésente. Boule de neige, Napoléon et la Jacte, trois cochons, prennent les rênes de l'organisation en hommage à Sénateur récemment décédé. Puis c'est bien connu, les cochons sont les plus intelligents. Ils mettent alors au point un système de pensée qu'ils appellent l'animalisme. Nuit après nuit, tous les animaux se regroupent pour fomenter leur rébellion. le jour tant attendu arrive enfin. Affamés, à bout de patience et las d'être fouettés, la révolte commence et se termine une minute plus tard par la fuite des hommes. La Ferme du Manoir leur appartient enfin, et est rebaptisée La Ferme des animaux. Mais est-ce finalement un meilleur monde qui les attend ? « Tous les animaux sont égaux » ou presque…

Ce roman, publié en 1945, est une critique du système soviétique. Un texte universel que l'on peut superposer à n'importe quel régime totalitaire, et ce, quelle que soit l'époque… Une fable, un conte philosophique qui nous fait écho encore aujourd'hui par ses critiques de l'endoctrinement et de la manipulation des masses.

Un récit dont j'ai longtemps repoussé la lecture bien qu'adorant le grand 1984. Une belle découverte donc, via ce format graphique, qui semblerait ne pas reprendre l'intégralité du texte d'Orwell.

Concernant le graphisme d'Odyr, je pense que ça passe ou ça casse . Dans la globalité j'ai aimé, m'habituant au style, mais j'ai parfois eu du mal avec certaines planches, surtout concernant les contours. Par ailleurs, j'ai beaucoup apprécié le choix des couleurs et les changements de teintes en fonction des événements.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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critiques presse (2)
BDGest
10 janvier 2022
Étant donné la quasi-absence de dialogues et de phylactères et à peine deux ou trois dessins par page, le projet a davantage l’allure d’un album illustré que d’une bande dessinée. Le Brésilien transpose le texte de façon très picturale ; ses coups de pinceau, bien visibles, traduisent une forme d’empressement ou encore de détermination. Certains motifs en deviennent presque abstraits. En porte-à-faux avec un propos plutôt sombre, il propose des couleurs claires ; la plupart des vaches, poules et moutons pourraient d’ailleurs figurer dans un livre pour enfants.
Lire la critique sur le site : BDGest
LeFigaro
11 octobre 2021
Cette adaptation expressionniste, aux formes angoissantes, fait très bien écho aux mots secs de l’auteur. Un ouvrage qui hante à l’heure de la culture de l’effacement...
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Or, Camarades, quelle est-elle cette vie que nous disons nôtre ?
Elle est misérable, laborieuse et brève.
A peine venus au monde nous recevons tout juste une maigre pitance et ceux d’entre nous qui en ont la force besognent jusqu’à l’épuisement. Dès que nous cessons d’être utile, l’horreur de l’abattoir nous attend.
Nul animal ne connaît le bonheur.
Nule animal n’est libre en Angleterre.
La vie de l’animal n’est que misère et servitude.
La vérité la voilà.
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L’homme est la seule créature qui consomme sans produire.
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