Ce tome de Donjon Potron-minet a été écrit 14 ans après le tome 5. Les préoccupations de ce tome sont assez éloignées des tomes précédents, Antipolis n'est plus, Hyacinthe est établi dans le donjon de famille, il va falloir penser à le défendre contre d'éventuels agresseurs, seigneurs voisins ou pillards, cette fois-ci, on entre clairement dans les débuts de l'ère du Donjon, les premiers monstres apparaissent, Marvin est encore très jeune, et Grogro fera sa première apparition.
Après
Christophe Blain au dessin puis
Christophe Gaultier pour un unique tome, c'est
Stéphane Oiry qui s'y colle. J'ai trouvé le dessin assez grossier au départ, surtout pour la série Potron-minet qui m'avait habitué à un dessin plus tourmenté, plus hachuré, plus sombre, mais on s'y fait vite et on remarque une certaine richesse dans les décors, le dynamisme, il y a une ambiance qui lui est propre, faite de contrastes, de lumières inquiétantes tout en restant faussement enfantin. le ton est donc assez différent des autres tomes de Donjon Potron-minet, mais c'est vrai que dans le temps, il se rapproche plus de Donjon Zénith. L'humour est aussi bien présent, Alcibiade se lance dans l'espionnage et sa tentative nous offre un bon moment de rigolade. On a un peu l'impression d'un nouveau cycle dans la série, alors que jusqu'à présent, Donjon Potron-minet se déroulait avant le Donjon, cet épisode sonne comme une conclusion de celui-ci et une introduction au cycle suivant. Donc cet épisode met des choses en place, réinstalle la série, remplis quelques trous, alors le récit est un peu moins fluide, et en même temps plus basique dans le développement des personnages, mais, sans être un sommet, c'est tout de même une lecture réjouissante, épique et fantasque, encore une démonstration de l'imagination débordante de ses auteurs.