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3,78

sur 2330 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'ai aimé le côté trash (comme toujours) et féminin (pour toujours) et les aller-retours entre les années 40 et les années 90.

réminiscences de mes lectures d'ado telle que La Steppe Infinie (sur la déportation de juifs par les soviétiques en Sibérie), Joanna (sur les filles-mères dans le milieu rural autrichien dans les années 30) Mon enfance en Allemagne nazie, etc.

après pourquoi décrire les pires atrocité du monde des putes russes en Europe aujourd'hui et ne pas raconter grand chose des tortures pendant la seconde guerre mondiale? sans doute pour montrer les deux caractères très différents des deux héroïnes mais pour moi y avait un petit déséquilibre.

j'ai eu aussi un peu de mal à rentrer dans le bouquin et ai trouvé la fin un peu légère après tout ce pathos, 50 pages de plus pour aller plus loin ne m'auraient pas gênées. mais je respecte toujours la volonté des auteurs, après c'est une question de sensation d'inachevé, tout en admettant totalement que justement, l'histoire continue après la fin du roman...
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Selon moi, ce qui fait de ce livre un best-seller est la valeur historienne qu'il possède.En effet, on apprend beaucoup sur le communisme, sur l'histoire de l'Estonie plus généralement.Mise à part cela, le style est très moyen et le vocabulaire assez primaire.Pour moi, c'est un chef d'oeuvre historique et non littéraire, c'est pourquoi, du point de vue de la littérature, je ne lui accorderai qu'un 3 étoiles.
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Après avoir lu Les Vaches de Staline il y a un peu plus d'un an, je me suis lancé dans Purge, le roman qui a fait connaitre Sofi Oksanen. Même si je l'ai lu après que le "buzz" soit passé, il a été difficile de faire abstraction de tout ce qui avait été dit et donc de faire une lecture objective.

C'est vrai que je ne me suis pas ennuyé car il y a un aspect théorique intéressant. On suit un demi-siècle de l'histoire d'une république soviétique, l'Estonie en l'occurrence, pays rural qui a subi la collectivisation des terres et un espionnage massif de sa population. La population se retrouve dans un soupçon généralisé car n'importe qui peut être accusé d'activités pro-occidentales, et dans une peur omniprésente, peur des hommes outils de la répression. Cete violence faite à une population est mise en parallèle avec la violence faite à Zara, obligée de se prostituer, dont le passeport a été confisqué. On ne peut qu'être touché par ce que vit Zara car c'est un un véritable cauchemar qu'elle vit, qui a une certaine actualité avec des thèmes dont on parle toujours. Par contre j'ai moins apprécié le personnage d'Aliide même s'il possède plus de complexité. Sans vouloir tout dévoiler, j'ai trouvé ce personnage hypocrite dans son comportement. Elle a bien sûr vécu des choses dégoûtantes mais elle n'a pas été la dernière à faire des saloperies. J'ai eu l'impression qu'à partir d'un certain moment elle s'est mise à vivre avec un certain cynisme.

A la fin quand j'ai appris quel était le lien entre les deux femmes, j'ai trouvé qu'on versait dans le mélodrame. Pour moi c'était trop gros de finir le roman comme ça.

Donc oui j'ai apprécié lire Purge avec ses destins tragique de deux femmes et son aspect historique intéressant mais la fin mélodramatique était un peu déplacée.
Lien : http://lecturesdechiwi.wordp..
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La vieille Aliide Truu prépare ses conserves au fin fond de la campagne estonienne. Quand vient la nuit, elle se barricade, tandis que les gamins et les voyous du village lancent des cailloux sur sa fenêtre en la traitant de « sale Russe ». Un matin, elle découvre une jeune femme couverte de crasse et d'ecchymoses dans son jardin. Aliide recueille ainsi une certaine Zara chez elle, qui dit avoir fui son mari après une violente dispute. Presque malgré elle, Aliide lave, nourrit et cache la jeune femme.
Commence alors pour nous la découverte de ces deux femmes que tout sépare et pourtant que beaucoup rapproche. On découvre ainsi la vie d'Aliide au temps de l'occupation soviétique communiste (après un bref temps d'occupation nazie), et le destin de Zara, qui a fui sa vie paisible de Vladivostok, entre une mère silencieuse et une grand-mère secrète, pour le miroir aux alouettes de l'argent vite gagné en Allemagne, tombant sans défense et sans s'y être préparée dans l'univers de la prostitution et de la misère.

De la façon dont je l'ai perçu, il s'agit avant tout d'histoires d'amour, inachevées, interrompues, trompeuses ou jamais consommées, avec en fond de toile la difficulté d'être une femme dans un monde en guerre, occupé, où les hommes usent et abusent les uns des autres, y compris et surtout des femmes. C'est l'histoire d'une femme qui aime à la déraison un homme qui en aime une autre et qui vit constamment dans la peur. Peur de ne pas être une femme estonienne comme il faut, peur de ne pas être aimée, peur d'être torturée, affamée... Peur également d'être face à son passé, à ses actions, à son histoire… Elle agit alors en réaction, tentant de vivre et de survivre dans cette Estonie qui ne sait plus vraiment qui elle est, ce qui est juste, ce qui est possible...
Difficile dans ce cadre de s'attacher au personnage d'Aliide, et pourtant, vieille et insignifiante, mais aussi froide et dure que le fer, je n'ai jamais éprouvé de haine ou de dégout à son égard. Elle est trop malheureuse, trop silencieuse pour ça, et puis, elle assume toujours et en tout temps ses actions ; son personnage m'inspire un certain respect. Tout au long de l'histoire, jeune et amoureuse ou vieille et seule mais semblant prête à affronter n'importe qui et n'importe quoi, elle vit avec ses peurs cachées en elle. Il y a beaucoup de pudeur lié à ce personnage, d'autant plus que son histoire est racontée tout en suggestions. L'auteure a en revanche fait le choix de raconter l'histoire de Zara avec des mots durs, réalistes, qu'il s'agisse de sa descente aux enfers, de sa fuite, ou de son espoir… J'ai trouvé ce décalage parfois difficile à supporter, l'histoire d'Aliide n'ayant rien à envier en terme de souffrance, humiliation ou violence à celle de Zara.
Dans les deux cas, ces femmes ont fait ce qui leur paraissaient le plus approprié à leur situation, dans les deux cas, elles ont fait de mauvais choix et sont tombées plus bas qu'elles n'étaient.

J'ai eu un peu de mal à entrer dans ce roman, qui malgré tout se laisse lire avec intérêt. La construction du livre, avec ses allers-retours incessants entre les histoires, les personnages et les époques, finit par devenir un peu lassante… Mais ce que je regrette vraiment, c'est qu'il n'y ait pas eu de réelle rencontre entre les deux personnages principaux : elles ne créent pas de liens, de passerelles entre elles, entre leurs histoires cruelles, sordides et misérabilistes vécues à 40 ans d'écart. Il n'y a pas de pardon, pas de rédemption chez Sofi Oksanen. Les responsabilités et culpabilités ne sont pas partagées, tout est blanc ou noir. C'est dommage.
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Quel beau roman, qui utilise l'histoire de l'Estonie de 1939 à 1992 pour nous peindre le destin de femmes. L'Estonie, indépendante depuis 1920, et occupée à partir de 1940, par l'Allemagne nazie d'abord puis par la Russie soviétique ensuite jusqu'en 1992. Comment vivre libre dans ce contexte et défendre son identité ? Comment chacun positionne sa vie quotidienne dans cette ambiance ?

La vie est rude pour ces femmes, la vie est faite d'humiliations, de peur, de délations, de trahisons. En 1992 Aliide, vieille femme qui vit une vie simple dans une ferme sera perturbée par l'irruption de Zara, jeune fille en guenille affalée dans la cour boueuse. Aliide, froide, dure et silencieuse va la recueillir. Toute l'histoire d'Aliide va s'écouler, depuis la jeune et amoureuse, jusqu'à la vieille solitaire, Aliide qui cache tous les secrets qui ont traversé ces temps si durs.

D'un point de vue historique le roman est très intéressant en ce qu'il nous fait découvrir à travers la vie des gens le destin de ce peuple dominé pendant si longtemps. du point de vue du récit, il est poignant et si le personnage d'Aliide ne porte pas à l'empathie, on se prend quand même à éprouver de l'affection pour elle. Et Zara, jeune fille qui rêve d'occident et d'argent et que la mafia transformera en esclave sexuelle, comment ne pas croire en sa fuite ? Et la rencontre entre ses deux femmes si contrastées ? Et si quelque chose de plus profond les rapprochait ?

Bien écrit, d'une lecture aisée malgré les thèmes abordés qui sont souvent lourds, et une ambiance pesante ce roman mérite un détour.
Lien : http://animallecteur.canalbl..
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Ce roman se déroule en Estonie entre 1949 et 1992 mais n'est pas linéaire.
De nombreux aller-retour nous font découvrir l'histoire de ce pays tiraillé entre l'Allemagne et l'Union Soviétique avant de gagner son indépendance, à travers l'histoire de deux femmes Aliide et Zara. Peu à peu, le puzzle se construit et nous permet de découvrir le lien qui les rassemble, elles qui, dans un monde extrêmement cruel pour les femmes, ont toutes deux un instinct de survie.
Au départ, ce livre a été écrit pour le théâtre. D'ailleurs une grande partie du récit est un huis clos dans une cuisine.

J'ai aimé ce livre, sa construction très originale. Il m'a permis de découvrir un peu un pays et une histoire que je ne connaissais pas.
Mais, il est particulièrement sombre, donc, mieux vaut éviter de le lire un jour de déprime.

Lien : http://leslivresdechris.blog..
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Que dire encore sur ce roman, après 176 critiques ?
Il n'est pas étonnant qu'il ait été récompensé par le prix Femina, puisqu'il est centré sur deux femmes.
L'une, Aliide, dans l'Estonie occidentale de 1992, est vieille et vit seule dans sa ferme à l'écart du village. Elle passe ses journées à préparer des conserves de légumes et ses nuits à guetter les bruits suspects et les voyous des environs qui jouent à lui faire peur.
La vie d'Aliide a basculé début des années 40, quand le beau Hans a posé les yeux sur sa soeur Ingel, et pas sur elle, Aliide. A compter de ce jour, Aliide la sournoise n'aura de cesse de tout faire (il faut insister sur le « tout ») pour conquérir Hans et le détourner de Ingel, la préférée, l'épouse idéale, si belle et si parfaite ménagère. Aliide perdra définitivement son âme une nuit de 1947, dans la cave de la mairie, alors qu'elle est interrogée (euphémisme pour « torturée ») par la police communiste.
L'autre, Zara, dans cette Estonie occidentale de 1992, se réfugie dans le jardin d'Aliide. Bien que méfiante, celle-ci la recueille. Mais qui est cette jeune fille ? Elle dit fuir son mari violent, mais le lecteur apprend bien avant Aliide qu'elle vient en réalité de s'échapper des griffes de son proxénète, mafieux russe. Et que Zara n'arrive pas par hasard chez Aliide, les deux femmes ont en effet quelques gènes en commun.
L'histoire et les secrets de famille nous sont révélés peu à peu, en même temps que nous est racontée, entre les lignes, l'histoire de l'Estonie et de ses occupations successives par l'URSS, puis l'Allemagne nazie, puis à nouveau l'URSS, jusqu'à l'indépendance en 1992.
Les chapitres sautent d'une époque à l'autre, du passé lointain d'Aliide à celui, plus proche, de Zara, pour passer au moment présent de leur rencontre.

Je ne sais pas très bien quoi penser de ce livre. J'aime quand la petite histoire des gens est inscrite dans les remous de l'Histoire, c'est l'occasion pour moi d'apprendre des choses et de joindre l'utile à l'agréable. Mais voilà, ici, la lecture n'est pas agréable.
Certes, c'est bien écrit, bien traduit, le puzzle est drôlement bien amené, bref totale maîtrise du fil de l'intrigue, même si parfois la déstructuration chronologique est frustrante (comme dans les bons thrillers, quand la montée du suspense est soudain interrompue par un changement de sujet).
C'est l'histoire elle-même qui met mal à l'aise, et le style l'amplifie. Des événements terribles sont décrits, ou seulement sous-entendus, froidement, sans émotions, parfois dans des termes crus, ce qui les rend d'autant plus glaçants.
Je suis à peine arrivée à avoir pitié de Zara, pourtant brutalement exploitée, et je n'ai ressenti aucune sympathie pour Aliide, tant ce personnage est ambigu. Les violences infligées à l'une font écho aux humiliations subies par l'autre, et leur ont forgé à chacune une carapace d'insensibilité, rendant l'empathie difficile.
L'auteur ne critique pas ses personnages, elle semble leur chercher des circonstances atténuantes dans les tourbillons du communisme ou du libéralisme. Si au temps d'Aliide, l'URSS était le « grand méchant », la mafia de l'Est a désormais pris le relais pour ce qui est de faire souffrir les femmes.

Mensonges, trahisons, manipulations, collaboration sont au coeur de ce récit, en même temps que le constat paradoxal que le déclencheur de ces horreurs est … l'amour, même s'il s'agit de l'amour perverti, aveugle, égoïste et mal placé qu'Aliide voue à Hans. Ca fait froid dans le dos. Comme de constater qu'on n'a pas de réponse certaine à la question « qu'aurions-nous fait à leur place ? »

Bref j'en ressors avec une sensation de malaise. Cette histoire ne laisse pas indifférent.
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Découverte de l'Estonie « Purge » de Sofi Oksanen
Lorsqu'Audrey m'a prêté Purge, elle m'a dit qu'elle n'avait pas été emballée par ce roman. A mon tour de me faire mon avis…
Ce roman est une plongée dans un pays que je ne connais que de nom : l'Estonie. Dans Purge, Sofi Oksanen retrace à travers les parcours de deux femmes le parcours historique de l'Estonie. Quand Zara débarque chez Aliide pour fuir son proxénète russe, en 1992, aux lendemains de la chute de l'URSS, ce n'est pas seulement son histoire et sa vie qu'elle livre aux lecteurs et à Aliide, c'est aussi l'histoire d'Aliide, cette femme isolée qui cache un lourd secret.
J'ai découvert un monde qui m'était alors inconnu. Certes, cette découverte se fait à travers le prisme de la fiction mais elle m'a vraiment emportée dans la lecture. J'ai apprécié l'alternance des récits qui retracent cinquante ans d'Histoire, et deux histoires qui se croisent pour n'en former qu'une. Et Aliide et Zara sont deux personnages attachants pour des raisons différentes. Ce sont deux êtres en souffrance, portant le poids de leur famille et celui d'un passé historique.
En résumé : un récit vraiment intéressant. Une bonne découverte.

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Le propos est passionnant. A travers l'histoire de ces deux femmes, marquées par la violence et l'humiliation, à 50 années de distance, l'auteure nous fait découvrir l'histoire méconnue de cette petite République d'Estonie, ancienne république socialiste d'URSS. C'est réellement cet aspect du livre qui m'a intéressée.
Lien : http://itzamna.over-blog.fr/..
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Un drame familial débutant d'une simple rivalité amoureuse entre deux soeurs, avec de lourdes conséquences sur plusieurs générations . C' est le récit saisissant que nous offre Sofi Oksanen, le tout lié à l' histoire récente de ce petit pays méconnu, malmené dans un premier temps par l' occupant nazi avant d' être annexé et oppressé durement par le puissant voisin soviétique.Un sujet fort , une belle écriture , une intrigue captivante et complexe, parfois un peu difficile à suivre de part l' utilisation intensive de l' effet de flash-back dans la narration.
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