AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,78

sur 2325 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un livre dur dont on ne sort pas intact , un témoignage sans fards des années de la dernière guerre puis des années de communisme dans un village perdu d' Estonie . L'histoire commence au début des années 90 , je ne vais pas raconter l'histoire , car le suspense haletant est un des atouts majeurs de ce roman .L'auteur fouille les âmes en profondeur, décortique L Histoire . L Histoire qui se répète , qui finit toujours par punir celui qui a agit pour de mauvaises raisons . Mais qui peut juger ? Qui peut dire ce qu'il ferait dans des circonstances difficiles ? Différents thèmes sont abordés ; jusqu'où peut-on aller par amour ? ; mais aussi les relations mères -filles , le passé et nos actes ont-ils une influence sur nos vies ? de nombreux flash back donnent une épaisseur au livre , vraiment rien à redire , écriture et thème magnifiques . Je me rends compte qu'il est difficile d'expliquer que ce livre est incontournable ; à lire absolument .
Commenter  J’apprécie          210
2 femmes, 2 destins, à travers l'ère soviétique et post-soviétique. Je n'ai relevé aucune citation pendant ma lecture. le style d'écriture est court, noir et froid : tout à fait en adéquation avec le récit. L'auteur décrit des événements abjectes de manière crue et direct. Sa force est de déployer avec subtilité un pouvoir de suggestion concernant ces événements les plus atroces. Il n'est alors plus nécessaire de les décrire dans le détail, mais simplement de donner l'impulsion aux lecteurs pour s'immerger dans les pires monstruosités. J'ai apprécié cet ouvrage principalement pour la psychologie du personnage principal qui est particulièrement intéressante à travers ses choix et ses contradictions.
Commenter  J’apprécie          193
"Tant qu'à venir, qu'ils viennent tous, les sbires de la mafia, les soldats, les rouges et les blancs, les Russes, les Allemands et les Estoniens, n'importe qui, Aliide s'en tirerait bien. Elle s'en était toujours tirée jusque là."
Voilà qui peut - presque- résumer ce livre.
Un condensé d'histoire des pays baltes. Dur, impitoyable, sans concession, fiévreux. Des années trente jusqu'à l'implosion du bloc soviétique, la libération des pays baltes et la prolifération de la mafia russe.
De façon tranchante, Sofi Oksanen assène au lecteur une leçon d'histoire, mais plus que l'histoire d'un pays, c'est de la vie d'une femme qu'il s'agit, non en fait, de deux femmes, la vieille Aliide et la jeune Zara.

Oh non, en Estonie, la vie n'a rien d'un long fleuve tranquille, en tous cas pas pour elles, pas plus pour la vieille Aliide que pour la jeune Zara, que la première va découvrir prostrée dans son jardin. Et pourquoi diable dans son jardin à elle ?

Sofi Oksanen vous le dira en le dévoilant peu à peu au fil d'un récit qui promène le lecteur effaré de la campagne estonienne à Vladivostok, avec incursion à Berlin et plus brièvement à Tallinn et en livrant un texte d'une implacable dureté où l'existence est sans espoir, et conduisant ceux qui la mènent vers n'importe quelle extrémité, jusqu'à la pire !

Aliide, ballottée au gré des événements ayant secoué son pays, l'Estonie, et dont l'existence est marquée par la jalousie, la trahison, la haine, les compromissions. Des décennies durant, elle a affronté la peur, la torture. Elle a appris à survivre dans l'angoisse dans ce pays aux prises avec le communisme dès les années vingt - Spasiba Lenine - puis sous la botte nazie, l'Allemand, le libérateur - et à nouveau le communisme !
Mais quand, quand donc l'Estonie sera-t-elle libre ?

Zara, vit à Vladivostok, dans un sinistre appartement communautaire jusqu'au jour où une amie perdue de vue vient lui vanter les charmes de la vie à l'ouest et principalement la vie fastueuse à Berlin, où les dollars coulent à flot et où les femmes se pavanent en portant des bas de soie, fins, si fins ... je ne te dis que ça ! Zara, attirée par ces enthousiasmantes perspectives, va succomber et c'en sera fini de son innocence, pauvre petite mouche prise dans une monstrueuse toile, dont il lui faut se dépêtrer. Mais comment y parvenir ?

Récit bouleversant entraînant incessamment le lecteur d'une époque à l'autre, d'un lieu à l'autre et d'une personne à l'autre, mais sans pour autant le perdre en cours de route, tant le fil de l'histoire est bien tendu, tant la succession d'événements tient le lecteur constamment en haleine, grâce à la maîtrise de Sofi Oksanen, qui conduit son récit avec rigueur et talent.
Commenter  J’apprécie          187
Ce roman fait froid dans le dos... non pour les leçons d'histoires, certes glaçantes mais comme tout ce qui concerne la vie quotidienne sous l'occupation nazie puis soviétique, avec son cortège de tortures, et développement paranoïaque de la surveillance de chacun par chacun, non pour ce qu'on comprend du fonctionnement de la mafia russe, déjà développé dans de nombreux polars et non pour l'empathie ressentie pour une des deux héroïnes, ce roman est glaçant certes mais surtout par le portrait qui est fait d'une des héroïnes et de son côté totalement sociopathe. Rien n'existe qu'elle, et pour se préserver, au-delà des petits mesquineries dont nous serions tous capables, elle peut aller si loin, qu'on lit sans se rendre compte les pires ignominies avant de réaliser qu'on la suit sans moufter depuis le début. Brrr.
Commenter  J’apprécie          183
"Purge" de Sofi Oksanen. Traduit du finnois par Sébastien Cagnoli.
Prix FEMINA étranger 2010.
Un livre sur fond d'histoire de l'Estonie. Ce pays qui fait maintenant parti de l'Union Européenne et de la zone Euro, a connu des périodes sombres sous divers régimes.
La Russie, l'Union Sovietique, l'Allemagne hitlérienne ont profondément marqué ses habitants en les poussant à l'exode ou en les envoyant dans des goulags à des milliers de kilomètres, provoquant, parfois, des scissions familiales et politiques irrémédiables.
Aliide en est le parfait exemple, elle qui a fait en sorte que sa soeur, Ingel, et sa nièce, Linda, soient envoyées à Vladivostok. Elle récupère ainsi la ferme familiale et Hans, le mari de sa soeur qui a été déclaré mort !
Elle arrive à se sortir aussi bien des griffes de la gestapo que du KGB en se mariant avec Martin truu par exemple.
Mais un jour, elle trouve Zara dans son jardin ! Elle ne sait pas , alors, que c'est la fille de sa nièce, Linda.
L'atmosphère pesante des régimes totalitaires est omniprésente tout au long de cette histoire aux passages quelques-fois très crus ou très durs.
Un livre prenant que j'ai beaucoup aimé.
Commenter  J’apprécie          181
L'histoire commence par l'arrivée d'une jeune russe nommée Zara dans la cour de ferme d'une vieille dame solitaire, Aliide. La jeune femme semble très perturbée, elle est sale, ses vêtements abîmés. Après hésitation, Aliide décide de lui venir en aide. La vieille dame tente de comprendre ce qui effraie tant Zara mais cette dernière n'ose pas lui dire la vérité. Nous découvrons peu à peu ce qu'était l'existence Zara avant qu'elle ne réussisse à prendre la fuite. Nous comprenons qu'elle n'a pas choisi cette maison par hasard pour y trouver refuge.

Ce puzzle familial m'a vraiment captivée notamment par son contexte historique. A travers les parcours de vie de Zara et d'Aliide, nous plongeons dans l'histoire de l'Estonie, marquée par l'occupation successive des russes et des allemands pendant la seconde guerre mondiale, puis de nouveau des russes jusqu'aux années 90. Il est question notamment des déportations en Sibérie, précédées bien souvent de dénonciation de proches...

La construction du roman le rend très vivant par de nombreux flash-backs et des extraits du journal intime du mari d'Aliide. J'ai été particulièrement fascinée par le personnage d'Aliide capable du meilleur comme du pire par amour pour un homme, sans être aimée en retour. Quant à l'histoire de Zara, elle ressemble malheureusement à celles de beaucoup de jeunes filles de l'Est qui sont jetées dans la gueule du loup, pensant que l'herbe était plus verte à l'Ouest. Dans les deux cas, ces femmes sont marquées dans leur chair par les violences qu'elles ont subies et c'est sans doute le lien le plus fort qui les unit. Sofi Oksanen ne prend pas de gants pour dénoncer l'horreur, tout en sachant faire preuve de subtilité quand il le faut. Son texte est remarquablement percutant.

La version audio est réussie, les lecteurs sont très bons. Je conseille toutefois de prendre connaissance, avant l'écoute, de quelques repères historiques pour ne pas être perdu dans la chronologie des faits historiques.

A lire si ce n'est déjà fait !

Lien : http://sylire.over-blog.com/..
Commenter  J’apprécie          170
Estonie 1992.
La vieille Aliide vit seule dans sa ferme. Un jour, elle trouve une jeune femme, Zara, dans son jardin. Après maintes réflexions, elle va l'accueillir chez elle. Mais elle reste soupçonneuse, elle la surveille. C'est que la vie lui a appris à se méfier.
Petit à petit, elle va se rendre compte qu'en fait, Zara fuit deux mafieux russes qui l'ont prostituée, violée, violentée et réduite en esclavage à Berlin.
Aliide va l'aider et même la sauver. Car elle sait ce qu'a subi Zara. Elle le sait, car pendant la guerre contre les Russes, elle a subi la même chose. Et c'est là, inscrit dans sa chair, dans sa mémoire. Et puis, elle doit le faire aussi pour racheter le mal qu'elle a fait à sa soeur, la grand-mère de Zara.

A travers ces destins, c'est 50 ans de l'histoire de l'Estonie qui défilent.

Roman sans concession qui aborde les thèmes de la violence faite aux femmes, du mensonge et de la peur. Certains passages sont très crus et violents.
Commenter  J’apprécie          170
(roman "lu" en version audio)

C'est un roman que j'ai trouvé extrêmement éprouvant, il règne une tension permanente, et c'est sans doute le talent d'interprétation de la comédienne qui la rend si palpable.

Le contexte historique est très dur, les pressions que subissent les personnages ne leur laissent aucun répit. C'est une horreur, cette violence et cette peur constantes à laquelle ces deux femmes sont exposées. de Aliide, il serait injuste de ne retenir que sa jalousie et les actes qui en découlent, j'ai été marquée également par la violence extrême dont elle a été victime. C'est un personnage qui n'est ni tout blanc ni tout noir et les atrocités dont elle est victime n'en sont pas moins odieuses.

J'ai trouvé l'interprétation de Marianne Epin envoutante, c'est un des meilleurs livres audio que j'aie écouté.

Commenter  J’apprécie          170
Il faut une sacrée dose de culot et de talent pour réussir un roman où l'intrigue et même l'histoire des personnages est encore inconnue après quasiment un quart de bouquin.
Et il faut vraiment avoir aimé une oeuvre pour en tenter une critique sans l'avoir fini, sans même avoir atteint un noeud de l'intrigue. Cela veut tout dire.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
Commenter  J’apprécie          170
Aliide est vieille, et vit seule dans sa maison dans la campagne estonienne. Nous sommes en 1992, les Russes sont partis, mais elle redoute les pillages et se méfie de tout. Lorsqu'elle trouve dans son jardin une jeune femme couchée dans la neige, avec de beaux vêtements déchirés, elle redoute un piège et hésite à la recueillir. Elle finit par la faire rentrer chez elle, et décide de la protéger… L'histoire d'Aliide démarre quelques années plus tôt. Elle est amoureuse d'un homme qui lui préfère sa soeur. Jalouse, elle tire parti des dramatiques évènements politiques pour les séparer. Mais l'arrivée dans sa vie de cette jeune fille qui fuit des proxénètes, va réveiller ses souvenirs, et la photo qu'elle possède va torturer Aliide...
Mon avis : Ce livre s'est vu attribuer le Prix Fémina étranger. Il faut passer les deux premiers chapitres, qui m'ont laissée perplexe. Mais ensuite, la trame se met en place, et on suit le cheminement des pensées d'Aliide, et on comprend le déroulement des évènements. Entre barbaries et viols, Sofi Oksanen explore un monde violent et les noirceurs de l'âme. C'est un roman dur et puissant, dont on ne peut sortir indemne.
Public : roman pour les adultes.
Commenter  J’apprécie          170




Lecteurs (4441) Voir plus



Quiz Voir plus

Purge, de Sofie Oksanen

En 1939-1945, l’Estonie était rattachée à :

La Finlande
La Russie
L’Allemagne

10 questions
291 lecteurs ont répondu
Thème : Purge de Sofi OksanenCréer un quiz sur ce livre

{* *}