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EAN : 9782072821127
128 pages
Gallimard (04/10/2018)
3.83/5   12 notes
Résumé :
Michel Onfray a séjourné à l'abbaye de la Trappe, dans le Perche, où l'abbé de Rancé, auquel Chateaubriand a consacré sa dernière oeuvre, a refondé la règle très stricte de cet ordre à la fin du XVIIe siècle. Le but cette retraite était de retrouver l'esprit de ce personnage étonnant, qui vécut une première partie de sa vie dans le luxe et le libertinage, puis trente-quatre ans à la Trappe dans une forme d'existence qui se voulait une préfiguration de la mort. Miche... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Michel Onfray fait un séjour à la Trappe pour lire "La vie de Rancé" De Chateaubriand.

Il en sort ce petit opuscule fascinant qu'est "La stricte observance avec Rancé à la Trappe".

Michel Onfray a toujours été attiré par l'idéal de vie monastique : réflexion, isolement, lectures, écriture, méditation. Mais il y a été empêché par un détail : il n'a pas la foi.

A travers la vie de l'abbé de Rancé, trappiste austère et même fanatique, et son affrontement par traités interposés avec Jean Mabillon, bénédictin lettré et progressiste, Onfray observe l'évolution du christianisme à l'orée du 18 ème siècle vers moins de mortifications du corps, moins d'abaissement de l'esprit, et une ouverture accrue à la vie intellectuelle.

Il montre comment notre façon de raisonner, d'appréhender la vie, de lire et d'interpréter les textes, a été façonnée par l'idéal bénédictin mis au service de la spiritualité et de l'ordonnancement de la vie chrétienne pendant des siècles.

Sa réflexion débouche sur une interrogation : et si la vie monastique ne s'appuyait pas uniquement sur une foi installée, mais pouvait être consacrée à la recherche de son chemin propre ?

Cela m'évoque la chanson de Jacques Brel :

Adieu Curé je t'aimais bien
Adieu Curé, je t'aimais bien tu sais
On n'était pas du même bord
On n'était pas du même chemin
Mais on cherchait le même port

Pourquoi une vie monastique consacrée à chercher son port ne serait-elle pas justifiée ?

Onfray est un mystique athée.

Son postulat (non vérifié) est "qu'il n'y a rien".
Son postulat est donc une croyance.

Le point commun de tous les hommes, c'est qu'ils croient : ils croient que le fait de manger, dormir, travailler, s'accoupler, ne suffit pas à définir l'humain.

L'homme a besoin d'une verticalité pour se tenir debout, qu'il l'appelle Dieu, philosophie, dépassement de soi, sagesse, combat pour une vie meilleure.

Chacun a un chemin à parcourir : faute de connaître le lieu où il se rend, l'Attention (maître mot), doit être apportée sur les étapes du sentier qui y mènent.
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critiques presse (1)
Bibliobs
23 octobre 2018
Lisez donc «la Stricte Observance», petit texte aussi fervent que douloureux, dont la prose irradie. Vous ne reconnaîtrez pas Michel Onfray. Ou plutôt, vous y apprendrez à le connaître. Enfin.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Symboliquement, se signer c'est se saigner.
Pendant l'oraison matutinale, j'ai repris ce geste jadis machinal qui m'a rappelé les racines judéo-chrétiennes de la France et qui nourrit le déni de ceux-là même qui les nient - comme un gland qui récriminerait contre le chêne en disant qu'il n'a rien à voir avec lui.
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Dieu est la pierre philosophale qui transforme le plomb du cercueil en or céleste.
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Le moine se veut plus mort que vif, c'est tout le sens de sa vie ; le prêtre plus vif que mort. L'un veut la radicalité et entre de ce fait dans le sublime ; l'autre pratique les arrangements avec le ciel et vit toute sa vie dans l'arrière-cuisine de la transcendance.
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Dans le monastère, on vit seul bien qu'on se trouve en groupe. La vie de cénobite est faussement communautaire, elle est une somme de solitudes qui s'additionnent pour faire une plus grande solitude que seul comble et trouble la présence de Dieu.
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On entre avec soi, c'est-à-dire avec rien.

La Stricte Observance
Les jeûnes, le froid, les veilles, les prières et le travail.
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Videos de Michel Onfray (159) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michel Onfray
*INTRODUCTION* : _« […] Je veux seulement, Monsieur, vous faire part d'une chose que j'ai lue dans Montaigne, et qui marque son bon goût. Il souhaitait devenir assez savant pour faire un recueil des morts les plus éclatantes dont l'Histoire nous parle. Vous qui êtes son partisan, vous approuverez ce dessein que j'exécute en partie. En effet, le véritable point de vue où je placerais une personne qui veut bien juger du ridicule qui règne dans le monde, est le lit de mort. C'est là qu'on se détrompe nécessairement des chimères et des sottises qui font l'occupation des hommes. Nous sommes tous fous ; la folie des uns est plus bouillante, et celle des autres plus tranquille. »_ *André-François Boureau-Deslandes* [1690-1757], _À Monsieur de la Ch…_
_« Rien ne doit plus nous frapper dans l'histoire des grands hommes, que la manière dont ils soutiennent les approches du trépas. Je crois que ces derniers moments sont les seuls, où l'on ne puisse emprunter un visage étranger. Nous nous déguisons pendant la vie, mais le masque tombe à la vue de la mort, et l'Homme se voit, pour ainsi dire, dans son déshabillé. Quelle doit être alors la surprise ! Tout l'occupe sans le toucher : tout sert à faire évanouir ce dehors pompeux qui le cachait à lui-même. Il se trouve seul et sans idées flatteuses, par ce qu'il ne peut plus se prêter aux objets extérieurs. Cette vue a cela d'utile en flattant notre curiosité, qu'elle nous instruit. Il n'est rien de quoi, disait Montaigne, je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, quelle parole, quel visage, quelle contenance ils y ont eus ; mille endroits des histoires que je remarque si attentivement. Il y paraît, à la farcissure de mes exemples, et que j'ai en particulière affection cette matière*._ _Je suis persuadé que la dernière heure de notre vie est celle qui décide de toutes les autres. »_ *(Chapitre III : Idée générale d'une mort plaisante.)*
* _« Et il n'est rien dont je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, de quelle parole, quel visage, quelle contenante ils y ont eus, non plus qu'il n'est d'endroit dans les histoires que je remarque avec autant d'attention. Il apparaît à la farcissure de mes exemples que j'ai cette matière en particulière affection. Si j'étais faiseur de livres, je ferais un registre commenté des morts diverses. Qui apprendrait aux hommes à mourir leur apprendrait à vivre. »_ (« Chapitre XIX : Que philosopher c'est apprendre à mourir » _in Montaigne, Les essais,_ nouvelle édition établie par Bernard Combeaud, préface de Michel Onfray, Paris, Robert Laffont|Mollat, 2019, p. 160, « Bouquins ».)
*CHAPITRES* : _Traduction d'un morceau considérable de Suétone_ : 0:02 — *Extrait*
0:24 — _Introduction_
_De quelques femmes qui sont mortes en plaisantant_ : 0:49 — *1er extrait* ; 2:08 — *2e*
_Additions à ce qui a été dit dans le IX et dans le XI chapitre_ : 3:15
_Remarque sur les dernières paroles d'Henri VIII, roi d'Angleterre, du Comte de Gramont, etc._ : 6:09 — *1er extrait* ; 6:36 — *2e*
_De la mort de Gassendi et du célèbre Hobbes_ : 7:45
_Remarques sur ceux qui ont composé des vers au lit de la mort_ : 10:47
_Examen de quelques inscriptions assez curieuses_ : 13:52
_Des grands hommes qui n'ont rien perdu de leur gaieté, lorsqu'on les menait au supplice_ : 14:33
_Extrait de quelques pensées de Montaigne_ : 15:31
_S'il y a de la bravoure à se donner la mort_ : 17:37 — *1er extrait* ; 18:57 — *2e*
_De quelques particularités qui concernent ce sujet_ : 19:14
19:28 — _Générique_
*RÉFÉ. BIBLIOGRAPHIQUE* : André-François Boureau-Deslandes, _Réflexions sur les grands hommes qui sont morts en plaisantant,_ nouvelle édition, Amsterdam, Westeing, 1732, 300 p.
*IMAGE D'ILLUSTRATION* : https://www.pinterest.com/pin/518547344600153627/
*BANDE SONORE* : Steven O'Brien — Piano Sonata No. 1 in F minor Piano Sonata N0. 1 in F minor is licensed under a Creative Commons CC-BY-ND 4.0 license. https://www.chosic.com/download-audio/46423/ https://www.steven-obrien.net/
*LIVRES DU VEILLEUR DES LIVRES* :
_CE MONDE SIMIEN_ : https://youtu.be/REZ802zpqow
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/B0C6NCL9YH *VERSION NUMÉRIQUE* _(.pdf)_ : https://payhip.com/b/VNA9W
_VOYAGE À PLOUTOPIE_ : https://youtu.be/uUy7rRMyrHg
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/
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